Ardèche

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Broute de l'herbe
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27/12/15
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Comme Panda l'a justement remarqué, je ne m'etais pas présentée, depuis quelques mois que je suis inscrite, et semaines que je poste.

J'ai un profil carrément atypique, je pense, par rapport à la faune qui habite ce forum ; et à cause de ça, j'ai préféré ne pas braquer tout de suite avec ça, donc j'ai posté avant de me faire connaître.

J'ai beaucoup de mal avec le fait de se révéler sur internet, en plus.

Commençons alors par le plus facile : je suis une créature de sexe/genre féminin, j'ai 28 ans.
Le pseudo Ardèche n'est pas mon pseudo habituel, mais les autres sont trop "connotés" pour être mentionnés ici.
Seule Orr, et peut-être quelques autres membres me connaissent autrement.

Je vis en Ardèche, en Haute-Ardèche précisément, depuis un an. Ma famille s'y est implantée depuis cinq ans.

Je ne suis pas du tout végétarienne, encore moins végane. Flexitarienne à la limite, même si c'est une classification un peu crétine à mon sens.

Je suis ouvrière agricole "officiellement" depuis mes seize ans, mais travaille sur les fermes depuis que j'en ai dix.
Je côtoie le milieu équestre depuis la même époque, même si je m'en suis énormement éloignée et refuse d'y travailler.

J'ai travaillé six ans comme remplaçante agricole sur des fermes essentiellement de montagne, des vaches laitières.
Je connais donc parfaitement le milieu de l'élevage, de l'agriculture, la face cachée de tout ça, et aussi le point de vue et la vie des éleveurs.
J'y ai travaillé par goût.

Actuellement, je vis pas très loin de ma famille, en colloc avec mon homme (un viandard bien ancré) et mon petit frère (qui, comme moi, peut avoir un régime exclusivement végétarien pendant des mois), ainsi que trois chiens (un a disparu y'a trois jours, j'espère qu'il va rentrer...) dont deux chiens de berger que j'ai éduqués au travail et au troupeau, deux chats et demi (une des chattes était déjà là quand on a emménagé, elle s'est habituée à nous et squatte désormais la maison), et deux boucs d'un an que j'ai castrés à leur naissance.
Le premier était à l'agonie, hypoglycémie et hypothermie avancées quand il avait un jour, je l'ai sauvé, le deuxième croisé cachemire que j'ai trouvé sur le bon coin, une ferme à vingt minutes de chez nous qui le donnait, sa mère le rejettait.
La mère du premier n'avait pas assez de lait et a disparu peu de temps après, ma soeur a retrouvé ses restes dévorés quelque temps plus tard pas loin de la maison.
Je les ai donc élevés tous les deux au biberon.

Je n'ai pas été élevée avec de la viande à tous les repas, loin de là. On n'avait pas un rond à la maison, donc la viande c'était exceptionnel, à l'extérieur, le dimanche, jours de fête.... Je n'y ai jamais fait attention.

Je ne veux pas devenir végétarienne, et encore moins végane.

Je suis ici pour apprendre.
Depuis ma plus jeune enfance où je côtoie les animaux en tous genres, je les ai observés, pendant des heures, des jours.
J'ai appris à décrypter leurs messages, leurs signes, leurs attitudes, leurs cris.
À faire la part entre l'anthropomorphisme, les impressions, et les faits.

J'ai un mode de vie qui me convient parfaitement et que je ne souhaite pas changer.
Pour le moment en location, on cherche une maison avec du terrain à acheter près du "domaine" familial (qui comporte deux maisons et 11ha avec deux sources, où vivent mes deux soeurs et leur famille, ma mère et ma tante maternelle, le troupeau de chèvres de ma mère, une dizaine de chèvres et un bouc, les volailles - oies, dindons, poules... - lapins de chair, chiens, chats, et nos trois chevaux d'une vingtaine d'années) pour continuer sur le même principe.
Tout est en toilettes sèches, on travaille sur un projet d'éolienne artisanale pour l'électricité, on se chauffe au bois, on recycle au maximum, et produit la majeure partie de nos ressources : potager, lait, fromages, oeufs, et viande.

Tous nos animaux (à part les lapins) vivent en liberté sur les 11ha ; on leur donne un apport de foin (autoproduit) l'hiver, mais c'est tout.
L'eau, la nourriture, sont celles fournies par le domaine.
Les fumiers servent aux potagers et parfois aux parcelles, on est visités par des hardes de sangliers qui ravagent les prés et les jardins (il viennent devant la maison malgré les chiens, on peut des approcher avec une lampe sans soucis), et les chevreuils. On en chasse parfois quelques uns.

Je ne prends pas mon pied à tuer, mais je suis à même de tuer, dépecer etc les animaux, je le fais tous les ans.
On garde une ou deux chevrettes par an pour le "renouvellement", on met le reste au congélateur et nourrit la famille toute l'année.
On laisse les petits grandir sous les mères, quand ils sont sevrés, on les abat.
Idem pour les lapins.
On habite à une demie heure de route du premier gros magasin (un supermarché), à dix minutes de la boulangerie (même pas bonne).
On a construit un four à pain, on fabrique notre pain.

On a un impact écologique relativement minime, on pense acheter une vache pour avoir du beurre et un veau par an, sur le même principe.
Peut-être un cochon ou deux, à voir.


Je ne raconte pas ça pour horrifier tout le monde, loin de là. Mais plutôt pour expliquer les raisons pour lesquelles je ne veux pas devenir végétarienne.
On ne vend pas nos produits, c'est juste pour la consommation familiale.

Pour les produits et restes animaux, les os vont aux chiens, les tripes et "déchets" dans la forêt, pour les renards, blaireaux, sangliers, aigles (on a des aigles royaux et autres rapaces qui prélèvent un lourd tribut sur nos poules, cabris, canards (pour ça qu'on en a plus d'ailleurs), je conserve et nettoie les crânes (j'ai toujours trouvé ça très beau, j'ai une jolie collection), et je tanne les plus jolies peaux pour faire des couvertures par exemple.

On n'était déja pas du genre à gaspiller avant, mais le fait de connaitre les "quelqu'uns" qui nous nourrissent accentuent encore le respect qu'on a pour la nourriture.

Je ne refuse pas catégoriquement d'être végé* ; seulement, je veux pouvoir consommer autant que possible (et c'est déjà presque exclusivement) local, de saison, et si possible autoproduit.
En achetant un minimum à l'extérieur (on n'a pas un rond, ça n'a pas changé), et pour les consommables, d'occasion.
La région où on vit nous permet déjà tout ce qu'on a crée.
Nos métiers (ma mère est chevrière, un de mes beau-frères est maraîcher dans un village pas loin, mon frère est menuisier-ébéniste-couvreur/lauseur (il refait les toits en lauzes, les pierres plates en ardoise du coin) une de mes soeurs est forgeron-ferronnier-soudeur ainsi que mon autre beau-frère...) nous permettent également cette vie et nos savoirs à tous se complètent.

Voilà.

Je ne veux pas discuter du bien-fondé ou non de tuer pour se nourrir ; on a notre façon de faire, je sais très précisément ce que signifie mettre un être au monde, le voir et l'aider à grandir, pour ensuite le tuer et le manger.
Je sais exactement ce que ça implique, puisque j'ai ce sang sur les mains.
Je ne suis pas sûre de pouvoir adopter un régime végé (sans soja, je déteste ça, et par principe aussi) sans carences en appliquant mes restrictions, alors à choisir je préfère m'infliger ces mises à mort pour manger.

Voilà...

Désolée du pavé.
 
La famille Hingalls :)

Sans parler éthique, santé et écologie, vu que c'est juste pour vous nourrir et non vendre, est-ce que ça ne serait pas plus simple de faire uniquement pousser des fruits, légumes et féculents pour subvenir à vos besoins ?
 
Il y a aussi le problème de la B12, de certaines protéines etc.

Sans compter que, tout bêtement... On ne peut pas vivre sans animaux...

Edit : en plus de ça, à part ma grande jument (coup de foudre pour elle il y a quelques années) et notre hongre (acheté par un ami, qui l'avait mis chez nous en "pension" avec notre première jument, et qu'on a racheté de justesse quand il s'en est désintéressé), on n'a acheté aucun animal (hormis les grosses volailles - d'ailleurs la dinde, on l'a racheté parce que la première s'est fait bouffer sur le nid qu'elle couvait, et que le dindon déprimait).
Les chèvres, le bouc, la première jument, les lapins, les chiens...

Tout ce monde nous a été donné, les premières chèvres étaient des réformées (pleines, on en a récupéré trois) d'une ferme de la Drôme, l'éleveuse devait s'en séparer, trop vieilles, mais elle y était trop attachée ; le bouc vient de l'Ain, une grand-tante de mon beauf, les voisins se plaignaient, on l'a récupéré (il a quelques années maintenant. D'ailleurs c'est aussi pour limiter la consanguinité qu'on tue ses petits), la jument on nous l'a donnée aussi il y a presque dix ans...

Ce sont soit des "sauvetages", soit des bêtes récupérées à droite et à gauche.
 
Bah là on va rentrer dans le débat "est-il possible de vivre en bonne santé en étant végétalien ?"

Je n'argumenterai pas (car je ne suis pas très douée pour ça et que j'ai cru comprendre que tu n'es pas là pour ça) mais c'est tout à fait possible tout en se supplémentant en B12 (vitamine qui peut aussi manquer chez les omnivores). C'est la seule contrainte et ça me parait bien plus facile que d'élever ses propres animaux pour les manger. ;)

Pas vivre sans animaux ? Dans le sens consommation ou habitude d'être entouré d'animaux ?
Si c'est le second cas, il suffirait de vous entourer d'animaux sans pour autant les manger. :D

Désolé si, malgré moi, je prêche pour ma paroisse. C'est que je trouve que le véganisme (même sans être stricte) et une solution bien plus facile (dans certains cas comme le tien par exemple), meilleur pour la santé, écologique, économique, éthique, ....

Edit : Alors vous leur sauver la vie pour les tuer plus tard ? Si ça te donne bonne conscience... :rolleyes:
 
Ceux qu'on a sauvés, on ne les a pas mangés. On ne mange que les jeunes, qui ont minimum une génération de consanguinité (certaines filles du bouc sont toujours là, c'est leurs petits qu'on mange).

La complémentation en B12 et autres, c'est totalement contre mes principes et mes convictions. C'est aussi pour ça que l'alimentation végane des carnassiers (genre les chats) me semble aberrante.

Et pour le lait (qui sert également à nourrir nos enfants), sans chèvres, on devrait l'acheter.
Quant à castrer le bouc, il est trop vieux maintenant...

Niveau écologique, comme je l'ai expliqué, notre impact, même avec le troupeau, est inexistant.
Économique idem. Au moins on n'a pas à acheter de compléments, de laits végétaux et autres... Surtout que comme je l'ai dit, c'est une heure minimum pour faire les courses...
 
Ardèche":32kspbsk a dit:
Il y a aussi le problème de la B12,
Je pense qu'entre acheter un pot de B12 et acheter une vache, la marge de prix est quand même pas rien...
Ardèche":32kspbsk a dit:
de certaines protéines etc.
de quoi parles tu ?

Sans compter que, tout bêtement... On ne peut pas vivre sans animaux...
c'est à dire ?

Niveau écologique, comme je l'ai expliqué, notre impact, même avec le troupeau, est inexistant.
Là je pense que tu te leurres grandement.

Et pour le lait (qui sert également à nourrir nos enfants), sans chèvres, on devrait l'acheter.
:hein: En dehors du lait maternel quand on est sevrés, on a pas besoin de lait.
 
ben ma foi.

Le pot de B12, ten achètes combien par an ? sur dix ans ?

La vache nous restera 25 ans minimum...
 
Mais la vache il faut la nourrir. Pas le pot de B12 :p

J'en revient à dire que ça serait plus simple de cultiver des fruits et légumes.
 
Il y a des pots de B12 à moins de 19euros pour 3 ans. Soit environ 150euros pour 25 ans.
Même en prenant plus cher comme la VEG1 (qui en plus comtient d'autres vitamines) à 9euros pour 3 mois. T'arrive à 900euros pour 25ans. (Et là je parle pour quelqu'un d'hyper rigoureux, vu que moi perso ça fait plutôt 6 mois, donc ça me coutera 450e en 25ans.)

Par rapport au prix d'une vache ? et du veau par an? ou des autres animaux dont tu parles ?
Et de leurs nourritures, de leurs soins, et de si ils tombent malades ?


(Je tiens à préciser que je me fiche un peu de tes choix - je crois assez peu à la conversion personnelle pour l'abolition - en tous cas, je ne dis pas ça pour te convaincre.)
 
Je l'ai déja dit : on ne les nourrit pas, ils se nourrissent seuls en entretenant les 11ha.
La vache ce sera la même. Le veau aussi.
Et étant donné qu'on trait à la main, on ne prendra pas un veau holstein ou montbéliard qui fait du 40L par jour, plutôt une aubrac ou une jersiaise.
Et payer 800€ ou plus pour un veau, c'est pas franchement notre style...

Quant aux saillies, on s'arrangera avec un voisin.

Pour les soins, y'en a pas, ils s'autogèrent.
Quand ils sont malades, l'homéopathie ou les he de la pharmacie humaine, du miel, de l'argile, c'est pas franchement cher ni compliqué.

De plus, étant donné leur rusticité et leur autonomie, ils sont extrêmement rarement malades...

C'est pourtant pas tellement difficile à comprendre ni à envisager, des animaux qui vivent en liberté, parmis lesquels on prélève ce dont on a besoin...
 
Hello !

Bienvenue à toi de la part d'un autre petit nouveau et en espérant que tu te plairas ici :)
 
Tigresse, j'esaye de comprendre d'autres modes de pensée que le notre....

Et comment on peut concilier véganisme, écologie, et junkfood et vêtements/matériaux synthétiques, par exemple... (entre autres).
Et puis trouver des recettes aussi, j'aime beaucoup cuisiner.

DarthAruno, merci ^^
 
Bonjour et bienvenue.

Alors je t'avoue que je ne te remercie pas pour les détails , et que j'ai du mal à comprendre que vous ne puissiez "pas vivre sans animaux" si c'est pour en tuer une partie quand même.

Concilier Veganisme et écologie ? Par rapport à l'individu lambda qui achète de la viande à Carrouf, du cuir, du lait, c'est pas bien compliqué.
La junkfood, je vois pas bien le rapport avec le veganisme.

Pour le reste, j'admets que c'est courageux à toi de t'être présentée quand même, vu ton profil.
 
Bienvenue Ardeche (un beau coin de France, je connais bien..)

Ardèche":v49uneoi a dit:
Je ne raconte pas ça pour horrifier tout le monde, loin de là. Mais plutôt pour expliquer les raisons pour lesquelles je ne veux pas devenir végétarienne.
On ne vend pas nos produits, c'est juste pour la consommation familiale.

Là je te comprends un peu, car j'habite dans le bled de Deux Sevres, une maison isolé en plein milieu des exploitations d'ovins, bovins, caprins et porcins. Mes copains parmi ces familles voisinse, ils parlent exactement comme ça: j'en suis pas choqué, donc on n'horrifie pas tout le monde.
Déjà, la consommation familiale de ce qu'on éléve puis tue, c'est au moins sans hypochrisie, si comme tu dis "on n'a pas un rond". Pourtant, cette curiosité de nous raconter ton pdv me semble quand meme un peu la défiance de nos pdv végé, comme si nous sommes des gens à pitié pour nos principes pîtres?
J'en ai l'habitude dans ce coin (on est à 12km des abattoirs de Parthenay) et ça ne m'impressionne plus, mais il me paraît que si on entre dans un débat sur un forum de végéta*ien(ne)s il faut en effet écrire un "pavé" pour essayer de s'expliquer. Pour ma part, je comprends l'argument de l'éleveur qui se fait consommateur direct de ses animaux, pas pas celui/celle qui marchande avec les abattoirs et plus loin les grandes surfaces. C'est à partir du moment de vouloir un profit d'autrui que ça commence à me révolter. Mais la souffrance des animaux est au sein de tout, c'est ça mon probleme avec ton pdv.
 
La souffrance, ils souffrent pas.
C'est sûr le moment où on les tue (on fait ça le plus rapidement possible, c'est aussi instantané que ça peut l'être) doit pas être agréable. Mais c'est le lot de tout le monde.

Franchement, moi, je suis au-delà.
On ne peut pas vivre dans un monde où personne ne souffre jamais, c,'est impossible.
Et quand on le fait, ils n'ont aucune peur aussi.
 
Oui enfin il y a des souffrances qu'on peut éviter, hein.
Au bout d'un moment j'admets volontiers que ton mode de vie est hyper intéressant, et tant mieux pour toi si tu peux tuer des animaux sans en souffrir.

Par contre, non, ils meurent pour te nourrir et ça, si, c'est évitable. Il faut juste le vouloir et là est la différence.
C'est le lot de ceux qu'on veut bien sacrifier, de naître et de mourir pour des intérêts bien humains.
 
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