Instruction à la maison vs à l'école

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tom

Élève des carottes
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Certain(e)s d'entre vous ont-ils connus ou essayés l'école à la maison ? Je suis intéressé par les raisons et la façon de faire... Personnellement je n'ai pas envie de propagande idéologique et j'ai envie d'assumer un maximum l'apprentissage de ma fille de pas encore deux ans maintenant...

Merci !
 
Bonjour !

Je n'ai pas d'expérience à partager là-dessus, mais je voulais t'indiquer un HS de Grandir autrement sur le sujet :

http://www.grandirautrement.com/numeros/hs3/

Je vérifierai chez moi mais je crois que je n'étais pas encore abonnée.

Edith me dit qu'en recherchant avec l'expression "instruction en famille" tu trouves plein de sites qui ont l'air intéressant.
 
je ne pratique pas l'école à la maison mais je connais un peu le milieu non sco. donc, dans un premier temps il t'est tout à fait possible de ne pas scolariser ta fille puisque l'obligation d'instruction (et pas l'obligation de scolariser qui elle n'existe pas)est à partir de 6 ans, tu as le temps de voir venir... il y a deux grands courants, ceux qui font l'école à la maison qui ressemble beaucoup à la "vraie" école,avec programmes de l'éducation nationale à l'appuie et d'autres qui préfèrent suivre les envies, la curiosité de l'enfant, donc vont parfois ne "rien faire", étudier un sujet en particulier tant que l'enfant s'y intéresse, etc c'est le unschooling. en ce qui concerne ce dernier tu en sauras plus en allant sur le site louves online. tu peux aussi te rapprocher de parents non sco près de chez toi, ils organisent souvent des activités ensemble...
 
Salut! Bah moi ma mère ne m'a pas mise à l'école avant 5 ans, mais je ne sais pas si mon expérience personnelle peut vraiment aider... Je raconte toujours, au cas où... :) Ah ben non, je vais demander à ma maman, tiens! C'est vrai, après tout, même si j'étais là, je me souviens plus! En plus elle est institutrice maternelle, donc, ça sera un avis pédagogique et professionnel comme ça. XD

Bon elle dit qu'elle ne m'a pas mise à l'école avant le primaire parce que j'étais précoce et que j'apprenais très vite et que j'apprendrai plus à la maison. Mais elle dit que pour la décision, il faut voir comment est l'enfant. Elle dit qu'elle a souvent des enfants que l'on tente de mettre à l'avance par exemple parce qu'ils savent faire un truc ou deux mais quand elle les teste elle voit qu'ils sont perdus et ne s'en sortent pas et qu'au fond, il s'agit plutôt de choses qu'ils ont retenues d'une certaine façon. Ils ne comprennent pas vraiment ces choses-là. D'ailleurs, ma soeur a fait toutes ses maternelles. Ma mère dit que pour moi, elle a vu que j'étais curieuse, précoce, toujours à poser des questions donc elle pouvait se permettre d'aller plus loin, tandis que ma soeur, il fallait plutôt la secouer, comme elle dit.

Selon elle, du moment qu'il y a un bon suivi, l'école n'est pas obligatoire avant le primaire, même si elle pense qu'il faut quand même scolariser l'enfant vers l'âge de 4 ans. En effet, l'enfant qui ne va pas à l'école reste toujours en contact avec ses parents et surtout, il n'a pas de contact social (surtout s'il n'a pas de frère ou soeur, il ne peut pas apprendre la partage, à ne pas être toujours le centre de l'attention, à attendre son tour, etc etc des choses comme ça). Aller à l'école lui apprend à être confronté à d'autres adultes que ses parents, à obéir et à respecter des consignes et à interagir avec d'autres personnes.

Elle dit aussi que si on décide d'enseigner soi-même à son enfant, il faut faire attention, voir comment est l'enfant et ne pas vouloir qu'il sache tout tout de suite. Il ne faut pas le 'pousser' s'il n'arrive pas à faire quelque chose de bien précis, que parfois, il faut attendre quelques mois pour que l'enfant ait un peu plus de maturité. Je sais qu'elle dit souvent que les enfants nés à la fin de l'année sont souvent moins matures et ont plus de mal. Mais encore une fois, il faut voir au cas par cas, parce que perso, je suis de septembre et j'étais tout à fait apte à sauter une année. Ils n'ont pas voulu parce que je n'avais pas 6 ans au 1er septembre... Pour info, je suis née le 14... -_-

Après pour le primaire, elle est plutôt réticente à l'idée de faire l'école à la maison. Elle parle surtout au niveau social, que si l'enfant reste dans sa 'bulle', toujours à apprendre avec ses parents, il ne va pas apprendre à comment évoluer au sein d'une société, apprendre à se faire des amis, à régler des disputes, etc etc tout ce genre de choses que l'on découvre à l'école. Elle dit aussi qu'au niveau pédagogique il faut faire attention. En effet, les professeurs ont appris différentes techniques pour apprendre différentes choses aux enfants et si un enfant est coincé quelque part, ils peuvent changer de technique pour lui permettre de dépasser cet obstacle. Le fait d'apprendre à la maison risque peut-être d'embrouiller l'esprit de l'enfant, ou d'augmenter le nombre de lacunes qu'il pourrait avoir. Encore une fois, elle dit que c'est une décision difficile à prendre qu'il faut voir au cas par cas, selon les capacités de l'enfant, sa personnalité... Mais elle conseille quand même vivement l'école primaire, où s'apprend la base de la vie en société.

Perso, je dis ça pour ce que ça vaut mais je garde pas de supers souvenirs de l'école primaire. Je dis pas ça pour me vanter, mais parce que c'est un fait, mais je me suis toujours ennuyée à l'école primaire. J'avais toujours fini tous mes exercices à l'avance, je me souviens qu'en lecture, la prof devait toujours me donner plein d'autres textes pour m'occuper pendant que les autres terminaient le premier... Je me suis souvent fait la reflexion que j'aurais peut-être dû avoir un enseignement à mon 'niveau' ou du moins sauter une année parce que comme ça j'aurais eu plus de mal et j'aurais appris à travailler. Ca a été une méchante constatation à mon entrée à l'unif: je n'ai jamais vraiment étudié de ma vie et ça ne m'a pas servi, bien au contraire. Contrairement aux autres qui ont toujours ramé et qui 'savent' ce que c'est d'étudier, moi je me demande quoi. Pendant des années, je n'ai fait que lire mes cours,(allez cours de physique lu en 2 ou 3h la veille de l'interro, hop,20/20, merci d'être venu)et maintenant, des bêtes cours comme Grands Courants Artistiques, il m'a fallu le recommencer 5 fois pour le réussir! Pourquoi? Parce qu'il fallait étudier 300 pages et qu'étudier, je n'ai jamais fait.

Je dis ça pourquoi? Pour que les parents et les profs s'il y en a ici, se rendent compte qu'il faudrait peut-être faire quelque chose au niveau de l'enseignement... Je sais pas, c'est peut-être triste à dire ça, mais on n'est pas tous égaux dans les études, quoi que l'on veuille penser. J'ai jamais rien foutu de ma vie et maintenant je rame parce que je suis pas foutu d'étudier alors que j'ai des capacités, vu que j'étais capable de sauter une année...

Voilà, je ne sais pas si ça aide, mais au moins, c'est un avis de quelqu'un de concerné. Oui, j'avoue que si j'avais pu avoir un enseignement privé, j'aurais préféré... Mais d'un autre côté, je comprends ma mère, quel aurait été l'impact sur ma vie sociale? Telle est la question. Serais-je devenue pédante? Ou égoïste? Ca on ne le saura jamais. Bon je vais arrêter de me plaindre et de raconter ma vie. J'espère que ça aide.

PS: Par contre, si l'un ou l'autre des parents connaît une langue étrangère, n'hésitez surtout pas à lui parler dans cette langue-là! Elle peut carrément devenir bilingue et sans accent en plus! Et franchement, ça ne peut être qu'un plus pour elle! :)
 
pour la socialisation il suffit de voir du monde lol c'est pour ça que les parents d'enfants non sco se regroupent pour faire des activités ensemble, ça permet à l'enfant de rencontrer d'autres enfants de tous âges, d'autres adultes, en faisant des sortis il rencontre aussi d'autres adultes (genre visite d'un musée avec guide, etc) et puis il participe à la vie des parents et n'est pas dans la bulle (pas souvent rose) de l'école mais dans la vraie vie...
 
L'école laïque permet de mixer des enfants issus de milieux sociaux et culturels différents. Je trouve que c'est irremplaçable au niveau éducatif. Si mes enfants restaient au sein de la cellule familiale, ils n'auraient qu'une vision très parcellaire du monde. Des parents blancs d'origine française, athées, de haut niveau socio-culturel, c'est bien mais ça ne suffit à connaître l'humanité, il faut voir les autres cultures, les autres origines, les religions...
Parallèlement, le système éducatif aurait beaucoup de progrès à faire, notamment dans l'adaptation à l'enfant. A l'heure actuelle c'est toujours à l'enfant de s'adapter à l'école, et la qualité de l'enseignement varie énormément d'un enseignant à l'autre. L'échec scolaire est trop fréquent. Un enseignement à la maison permet de s'adapter à l'enfant.
Je vois les choses ainsi: je fais confiance à l'école pour la socialisation, les basiques, apprendre à lire et à compter, et j'emmène les enfants au musée, j'essaie de les initier aux arts et à la culture, à la nature, à la lecture, à la réflexion, etc.
 
Merci pour ce témoignage Nymphy!

Perso je suis partagée, et je vois également (cf Flolalapine) l'importance de la complémentarité "écoles" et "parents". Ce qui m'attriste beaucoup dans un sens car combien d'enfants n'ont pas les parents pour les aider dans leurs devoirs, leur faire aimer la lecture et les ouvrir au monde?

:confus:
 
Merci pour ces réponses rapides. Je ne pense pas que je serais capable de faire l'école à la maison à cause du boulot notamment, mais je préfère réfléchir à ça à l'avance. La mixité sociale peut selon moi s'acquérir autrement qu'à l'école, personnellement je préférais la qualité des copains à la quantité... Ce qui m'inquiète à l'école, ce n'est pas tant le manque de mise en société que la vision parcellaire et idéologique du monde, ainsi que le système "d'évaluations - punitions" qu'on peut nous y imposer justement... :(

C'est rigolo Nymphy, ma fille est du 14 septembre aussi. Et je m'appliquerai, à l'école ou à la maison, à faire naître des regards passionnés et critiques pour le monde qui nous entoure, plutôt qu'à lui remplir le crâne avec beaucoup d'éléments théoriques souvent inutiles... Et je commence, petit à petit et selon mes maigres nouvelles capacités, à lui apprendre l'Esperanto, la langue de l'amitié, des échanges culturels et de la solidarité entre les peuples... !!
 
Ah ça c'est une drôle de coïncidence ça! :D Attention alors, elle risque d'avoir un caractère assez spécial! Mais bon je ne tiens pas à t'effrayer donc je n'en dirai pas plus... Surprise Surprise! Ah Ah Ah! :)

Honnêtement, je comprends le dilemme. C'est sûr que moi-même si j'arrivais un jour à cette situation, par rapport à ce que j'ai vécu à l'école, je me poserai des questions. Malgré mes réussites, je ne m'y suis jamais sentie bien... Mais encore une fois, c'est compliqué, on est tous différent, on réagit tous différemment, la génération de la petite sera complétement différente de la mienne, comme la mienne est différente de la tienne... Alors comment agir? Comment faire les bons choix? C'est vraiment difficile de dire ce qui est mieux ...

Je pense que malgré toutes mes complaintes, si je veux être objective, l'école m'a quand même permis d'évoluer pas seulement au niveau intellect et reflexion, mais aussi en tant que personne. Si j'avais eu le choix, comme je l'ai dit, j'aurais préféré apprendre à la maison parce que je sais que j'aurais pu apprendre beaucoup plus et peut-être mieux. D'un autre côté, avant que je n'en parle à ma mère aujourd'hui, je n'avais jamais pensé à l'aspect social. Elle m'a dit:

'Un jour, tu es revenue, tu t'es moquée d'un enfant parce qu'il n'arrivait pas à faire un exercice. Tu m'as dit qu'il était bête. Je t'ai dit que ça n'était pas bien, que certains avaient plus de mal que d'autres et que justement vu que tu avais de la chance de tout comprendre tout de suite, tu devais l'aider. Depuis, tu n'as jamais arrêté d'aider les autres. Aurais-tu la même attitude si on t'avait gardée à la maison et n'avais jamais été confrontée aux autres, à l'Autre dans le sens général?'

Je suis en train de me jeter des fleurs-là... :D

Mais perso, je ne me souviens plus du tout de l'épisode, mais du coup, ça me fait peur. Qui serai-je devenue si on ne m'avait pas appris ça? Alors au fond, à l'école, j'ai sûrement appris de bonnes leçons, j'ai fait de mauvaises expériences, plus d'une d'ailleurs, mais je crois que malgré tout ça ne peut être que positif, parce que comme on dit, ce qui ne tue pas rend plus fort...

Je pense qu'à moins d'avoir un surdoué à la Einstein, c'est quand même mieux de rester à l'école, mais on peut toujours suivre l'enfant, vérifier que les matières sont en place (ex: si l'enfant apprend l'arbre, et tout le touintouin, le weekend suivant, l'amener au parc, lui faire reconnaître ce qu'il a appris en cours et aller plus loin. C'est un pommier? Un chêne?) et puis faire comme Flolalapine le dit: sensibiliser les enfants à la culture, aux arts, leur apprendre des choses de votre côté,... L'école, c'est clairement important, mais ça reste un système imparfait, on ne peut pas tout y apprendre, tout comme on ne peut pas tout apprendre à la maison.

Je pense qu'en tant que parent, on veut le meilleur pour son enfant. On s'inquiète et on se pose toujours la question: qu'est-ce qui est mieux pour l'enfant? Fais-je les bons choix? Et c'est vraiment louable, moi j'admire cette bravoure de tous les instants que mes parents et des milliers d'autres ont. Mais je pense qu'il y a un moment donné où il faut se rendre compte d'une chose: quoi qu'on fasse, les enfants ne peuvent échapper au 'côté obscur' de ce monde. La connerie humaine, la méchanceté, la sournoiserie, le mensonge, etc etc... On a beau tenter d'enrayer tout ce 'mal', ça sera toujours là. Je pense que la seule chose qu'on puisse faire, c'est de faire son maximum pour ne pas en être nous-même atteint ou en faire partie tout en sachant qu'elle existe, que c'est un mal et qu'il faut tout faire pour le réduire à néeant.

De toute façon, je suis sûre qu'un jour ta fille te dira merci pour tous les choix que tu auras pris pour elle et même si tu te trompes, même si tu fais des erreurs, elle saura que tout ce que tu voulais c'était son bien! C'est comme ça que je me sens vis-à-vis de mes parents. Même si j'ai une tonne de colère contre eux, je ne pourrai jamais leur avouer parce que je sais bien qu'ils font simplement ce qu'ils croient bon pour moi et qu'ils ne sont 'que' des êtres humains. Moi aussi je fais mes erreurs et rien que pour ça je leur pardonne... Après tout, à quoi bon tous ces sentiments négatifs? Profitons de ce moment qu'on passe ensemble sur la Terre et puis basta!

Enjoy present, because that's what it is: a present! :D

Dsl j'ai vraiment une grande g******! -_-
 
tom":12jh0waz a dit:
La mixité sociale peut selon moi s'acquérir autrement qu'à l'école, personnellement je préférais la qualité des copains à la quantité...
Où alors, en dehors de l'école, en colo? :)
Si tu commences à parler de "qualité", tu es déjà dans un certain élitisme, une sélection. Les enfants doivent aussi se confronter au monde. Que penserais-tu de parents très pratiquants qui ne mettraient leurs enfants que dans des écoles religieuses, avec des loisirs uniquement occupés par des groupes religieux, préférant la qualité de copains provenant de familles choisies pour des idées identiques aux leurs, plutôt que se retrouver dans le public, avec une propagande laïcarde, des copains athées, et le risque de se laisser contaminer?
J'ai été dans le public, les enfants n'étaient pas toujours gentils, j'ai fait des conneries ado, j'ai appris à me défendre. Oui pour moi aussi l'enseignement n'allait pas assez vite en primaire et au collège, ça a commencé à être intéressant au lycée et surtout à la fac, mais ça ne m'a pas gêné outre mesure.
A la fac j'avais une copine d'origine Indienne, qui avait découvert dès l'école maternelle que les non-musulmans qui bouffaient du saucisson n'étaient pas foudroyés sur place (déduisant finement dès 5 ans que tout ça c'était des conneries), et comme elle était loin de la communauté parisienne Indienne, elle n'a pas spécialement été influencée par l'ambiance "marie-toi à 17 ans avec un Indien musulman", malédiction qui frappe les nanas ayant la malchance de rester dans leur communauté. Bref à l'heure actuelle elle est urologue (ne pouvait pas faire pire dans le genre) mariée avec un... mec d'origine Vietnamienne. Une grande partie de sa famille ne lui parle plus depuis longtemps.
 
Salut !

Pour ma part je ne pense pas que l'école à la maison soit un très bonne idée.Je pense que c'est une bonne chose pour l'enfant d'aller à l'école et d'avoir la chance d'apprendre de nouvelles choses avec des enfants de son âge.Surtout qu'en plus d'un apprentissage intellectuel ,l'école apporte un apprentissage social : vivre avec les autres , se faire des amis..et tout ça quoi !!
C'est important pour un enfant de ne pas rester seul ,de fréquenter des enfants de son âge et d'apprendre avec une personne adulte qui ne fait pas partie de son entourage proche.

A l'école ,j'ai eut une copine qui , comme moi "allait à l'école", puis pour son année de 6eme , ses parents ont décidé de la faire apprendre par le cned ... Et en 5e ,je la voie arriver dans ma classe, au collège...Mais même si elle avait un trèèèès bon niveau :) , elle était un peu débousolée au niveau social (avec les autres éléves).
Elle même m'a d'ailleurs affirmé que la méthode d'apprentissage à la maison n'était pas forcément quelquechose de bien.

L'école est une chance pour l'enfant ,car il peut s'épanouir intellectuellement et socialement , hors du cercle de ses proche ,alors il ne faut pas la gacher ;)


¤ Quelles sont vraiment tes motivations pour que ton enfant ne fréquente pas l'école??
 
J'ai pas mal glandé à l'école moi aussi... non que je sois surdouée, mais j'apprends vite, et surtout j'adore apprendre des choses :). Depuis que j'ai compris ça et que je suis capable de le faire, je tente de diversifier mes connaissances dès que j'ai rien de mieux à faire.
Au primaire et au collège j'étais une bonne élève mais clairement la vie sociale c'était pas ça ! Au lycée non plus d'ailleurs. Je ne crache pas sur l'école, mais je pense qu'il ne suffit pas de coller un enfant avec d'autres pour qu'il apprenne plein de choses sur la société. Personnellement j'ai surtout appris que je haïssais les sports d'équipe, que je n'aime pas être perpétuellement entourée de gens et que j'ai pas toujours le lien social facile. Pour autant j'ai des amis, peu mais fort bons, et maintenant que j'ai un peu grandi, j'arrive à aller vers les gens, mais parce qu'on ne m'y force plus.
Cela étant même si aller moins à l'école m'aurait bien plu autant être franche, mes parents n'auraient pas pu suivre après la sixième...

Mon copain a fait plusieurs années de CNED. A l'école c'était un élève malheureux, avec de vrais problèmes avec ses camarades (moi je restai assise à attendre la fin de la récré, lui des gars le prenaient à parti pour lui faire sa fête quoi...), pas bête mais avec beaucoup de mal à apprendre selon les voies de l'éduc nat'. Ses résultats se sont nettement améliorés avec le CNED (bon il a jamais été le premier de la classe), et en restant chez lui il a aussi appris à apprendre seul, a organiser son temps comme bon lui semble et à travailler à son rythme. Résultat s'il manque de certaines connaissances... mais je juge rapport aux miennes après quatre ans d'histoire histoire de l'art c'est sûr que j'ai des restes... il est nickel pour tout ce qui le passionne ou lui sert à quelque chose (il pourrait dire la même chose de moi, je suis une cave sans fond en sciences et compétente dans d'autres domaines).
Il a fait son collège/lycée par correspondance, avec une année de retour à l'école totalement catastrophique, maintenant après des errances universitaires comme il en arrive beaucoup il est en école de journalisme et s'en sort très bien. Socialement parlant j'ai bien envie de dire qu'il est plus adapté que moi et bien plus à l'aise et doué pour aller vers les gens, encore une fois maintenant qu'il a eu un déclic...

Un des épisodes qui l'a le plus marqué dans sa primaire, c'est d'avoir été enguirlandé et puni à une récré parce qu'il préférait lire son livre que d'aller jouer au foot (chouette maitresse hun :/).
Bref, ça parle plus de collège et lycée mais tout ça pour dire que y'en a aussi pour qui les classes et les cours magistraux sont une vraie plaie...
 
Waow, je ne crois pas que je vais pouvoir suivre ce rythme de réponses longtemps, ça fait plaisir de voir que c'est un sujet qui fait réagir de façon très différente en fait !!

Dalila, ton histoire est vraiment touchante, ça montre bien que l'école construit aussi une forme de bienséance sociale scandaleuse quand celà touche au rejet des étrangers ou à toute minorité différente... Gwenn, j'aime bien aussi tes exemples, je pense également avoir personnellement, finalement, appris plus de choses importantes par moi-même. L'école apprend beaucoup de choses très vite, mais j'ai ressenti depuis quelques années de déconstruire ses valeurs, et de trouver (en prenant le temps, c'est sûr) des réponses à des sujets consensuels dont les conclusions ne me convainquaient pas (comme pour la nutrition par exemple)... Les réponses mises gratuitement à notre disposition sont quelque chose aujourd'hui qui m'horripilent et que je trouve immédiatement suspect...

J'ai vécu des années supers jusqu'au lycée, époque où mes potes sont partis dans le lycée dans lequel je n'allais pas, je me suis retrouvé avec des profs cons et des camarades déjà regroupés entre eux, dur-dur... L'école est devenu pour moi un goulot d'étranglement et de semi-solitude dans lequel l'humain avait de moins en moins de place, les profs étaient de plus en plus froids jusqu'à l'apogée de la fac où un prof de physique nous disait ouvertement qu'il nous trouvait nuls et qu'il ne savait pas pourquoi il s'emmerdait à nous faire cours (je suivais une fac de bio). J'ai toujours eu plus de mal à apprendre quand le prof en face manquait de respect ou d'intérêt pour ses élèves, dont je faisais partie.

Girlyzen, ce n'est pas que je ne veuille pas mettre ma fille à l'école, c'est juste que je veux me mettre au point sur les possibilités que l'on a au cas où ça ne se passe pas bien à un moment ou à un autre. Pour la mixité sociale, je pense qu'il y a d'autres occasions que l'école, même si ça en fait partie (associations, loisirs...). Pour ma part, Flolalapine, je ne pense pas que l'école mérite notre confiance inconditionnelle. Je n'aime pas l'homogénéisation de la pensée qu'elle apporte trop souvent, je n'aime pas l'apprentissage figé des sciences et des langues, je n'aime pas l'apprentissage partisan et orienté de l'histoire et de la géographie ; je n'aime pas, surtout, son manque d'apprentissage d'une véritable démarche critique, ni son système d'évaluation - punition constant, nous mettant dans des petites boîtes de différents niveaux de qualités à tout âge de notre enfance...

Je ne suis pas du tout convaincu, en dernier lieu, que le but de l'école soit de permettre l'épanouissement des élèves. Ce système scolaire sans chaleur humaine ni dialogues directs avec des personnes vraiment vivantes ne m'a pas convenu au final, ce qui ne veut pas dire que ma fille aura le même avis, mais je veux pouvoir agir si elle ne s'y sent pas bien, ou si "l'Etat" tente de banaliser ou de délimiter sa pensée dans un cadre conformiste... J'aimerais aussi, par le biais de matériel d'association d'école à la maison, par exemple, pouvoir de mon côté jouer mon rôle "d'instructeur". Mon idée est plus une complémentarité : l'école lui apportera des connaissances, et je déconstruirai les conformismes, j'aiguiserai son esprit critique, je lui donnerai des outils pour qu'elle soit mieux armé que je ne l'ai été pour affronter la réalité de cette vie... Et j'essayerai d'éveiller des passions, de donner un peu de vie pratique aux cours théoriques (musées, voyages, expériences physique - chimie, etc...)... Enfin, ça c'est le projet théorique, évidemment... ...

Pour finir, Nymphy, je suis d'accord pour penser que nous pouvons "juste" faire tout ce que nous croyons bon pour l'enfant, finalement ce ne sera jamais parfais mais la perfection loge uniquement dans l'intention, non dans le résultat malheureusement... Le principal pour moi est de surtout ne pas agir pour pallier à un manque personnel que je lui retransmettrais (on veut souvent que l'enfant face ce qu'on n'a pas pu faire, pour une raison ou une autre), mais bien de lui permettre d'être armée et d'avoir tôt les idées claires sur ce qu'est l'éducation, ce qu'est l'école, et ce qui l'attend à la sortie...
 
Est-ce que tu as pensé aux écoles basés sur la pédagogie de Freinet? Je ne sais pas s'il y en a où tu habite, mais ça peut être une piste. Il y en a aussi un autre type, avec un nom suisse allemand, dont je ne me rappelle plus...
Enfin, ce sont des écoles alternatives où l'apprentissage n'est pas du tout envisagé de la même manière (laisser l'enfant faire et découvrir par soi-même par exemple).
Je ne suis pas une spécialiste en la matière, mais ça pourrait correspondre à ce que tu recherches?
 
Oui, Jézébel, merci pour le lien, c'est une école plus douce et naturelle, qui s'adapte à l'enfant et ne le met pas constamment dans une situation de stress et de doute, que j'imagine. Je pense, sans en avoir la conviction pour le moment, qu'il doit bien y avoir moyen d'apprendre de façon non traumatisante ?!!

J'avais entendu parler aussi de la méthode "Montessori", ou de l'association "CISE" ("choisir d'instruire son enfant")... Je ne les connais pas mais... je cherche une philosophie d'apprentissage nouvelle en tout cas ; je crois qu'il est indispensable d'affirmer notre droit (devoir ?!) d'instruire nos enfants avec nos valeurs propres ; j'ai le sentiment que l'école nous les "vole" un peu, dans l'histoire d'ailleurs l'école a été utilisée pour lobotomiser et intégrer des peuples colonisés (indiens par exemple)... Nous "prêtons" nos enfants à l'école, mais la moindre des choses est d'avoir un droit de regard - et le droit de dire "stop" si l'Etat (surtout en ce moment) commence à farcir la tête de nos enfants de conneries à tendance xénophobe ou intolérantes, ou patriotes... Je me doute que des patriotes me liront, mais pour moi le patriotisme crée le racisme. Excuse les guerres, les morts, etc... Il m'est inconcevable de pardonner les milliers de vie détruites "pour un pays". Et je ne veux pas de la "lettre de Guy Mocquet" ou d'une réflexion sur "qu'est-ce qu'un bon français", comme on a eu récemment...

Pour moi, l'éducation, ce n'est pas seulement "connaître d'autres enfants" (du même quartier en fait, il faudrait mieux voyager dans des pays différents), ce n'est pas seulement engloutir une masse de connaissances... L'éducation, c'est la fabrication de l'avenir, et les valeurs qu'on y enseigne (consciemment ou non, dans ce cas ce sont des tabous) me semblent tout aussi importants à décortiquer et à décider !!
 
Montessori me dit vaguement quelque chose, mais je crois que c'est un autre nom que j'ai en tête...

Tu soulèves un débat intéressant en tout cas. Je ne me suis jamais interrogée sur les missions de l'école (sous-entendant ecole primaire) et je comprends ton point de vue en la matière.
Rétrospectivement, je crois que j'aurai préféré éviter ça aussi.

Tiens nous au courant en tout cas, je trouve ta démarche très intéressante et instructive ^^^.
 
Merci Jezebel... Allez, au lit ! :)
 
Une autre goutte à l'eau de ton moulin : mon père est raciste (mon père ne m'a pas légué grand chose à part ses orteils, nous sommes très différents en tant que personnes...). Sans l'école, et sans cette prof d'histoire/éducation civique, je n'aurais jamais appris ce qu'est la xénophobie et à quel point cette orientation est négative ; je serais ptet restée sur ses opinions à lui et donc peut-être un peu moins fréquentable aujourd'hui... Au moment ou cette prof abordait ce sujet, j'ai réellement senti que quelque chose était débloqué par ses propos et ça m'a beaucoup apporté.
Après donc l'école c'est une histoire de profs aussi donc... elle était réellement spéciale cette dame :)
 
@Jezebel
Mais comment tu connais tout ça ? ;)
 
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