Purin

Miquette

Broute de l'herbe
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Toulouse (31)
Bonjour,
Je vous soumet la remarque qu'a été faite à un ami (pas VG mais se penchant sur la question) : "l'agriculture a besoin de l'élevage pour y trouver l'engrais sous forme de purin plutot que sous forme de produits chimiques"
Ne m'étant jamais posée la question, je n'ai pas trop su quoi lui répondre.
Des avis?
Merci d'avance!
 
Il est évident que sur le seul plan qualitatif (donc sans tenir compte du sort des animaux), l'utilisation d'engrais "biologiques" comme le purin, c'est mieux que d'utiliser des engrais chimiques.
 
Miquette":xm0a9xv5 a dit:
l'agriculture a besoin de l'élevage pour y trouver l'engrais sous forme de purin plutot que sous forme de produits chimiques"
Des avis?
Pas tout à fait : l'agriculture bio utilise plutôt un fumier composté, plutôt que le purin (urines) ou le lisier (urines et excréments, à l'état liquide)
Pourquoi ? Le fumier est produit par des animaux à qui ont donne une litière de paille. Il a donc un bon rapport carbonne/azote (rapport utile pour la bonne qualité du compostage). Ce compostage est une fermentation aérobie de plusieurs mois (voire années : ça dépend du résultat final qu'on veut obtenir). Et, effectivement, un apport de compost de fumier (comme n'importe quel autre compost) nourrit la terre qui nourrira les plantes.
Par contre, le lisier est produit par l'élevage intensif, où on ne tient pas compte des besoins en paille des animaux. Souvent, il s'écoule dans une fosse et ensuite, est épandu tel quel dans les champs, parce qu'il faut bien en faire quelque chose. Comme il n'est pas composté, ses éléments sont beaucoup + mobiles dans la terre. Une partie de l'azote nourrira les plantes, certes. Une autre partie percolera dans la terre jusqu'aux nappes phréatiques, ou encore sera lessivée par les pluies (dans le cas d'un terrain en pente) et contaminera les rivières. Par contre, il est vrai que ça réduit le besoin d'engrais chimique.
En résumé :
- il existe d'autres matières fertilisantes naturelles
- Il vaut mieux, pour la terre, utiliser du compost que du lisier, donc dans tous les cas, stopper l'élevage intensif où les animaux n'ont pas de paille. Donc, pour ceux qui ne peuvent absolument pas se passer de viande, privilégier la viande bio.
 
Le purin d'ortie ça existe aussi ainsi que pleins de purins organiques.
 
Comme les autres, je dirai seulement qu'on peut faire un engrais naturel sans animaux, simplement avec la décomposition de plantes (certaines étant plus adaptées que d'autres).
 
Il y a des moyens de cultiver sans fertilisation, voir les recherches et expérimentation en agriculture naturelle et sur l'agriculture végétalienne.

Un sol est un organisme vivant qui n'a pas besoin d’intrants pour être fertile. Ils deviennent nécessaires quand on les dégrade par nos méthodes agriculturales destructrices.
 
Ouaip, un des gros problème de nos agricultures intensives c'est le tassement des terres qui deviennent alors infertiles... En gros : longue vie aux vers de terre! ;)

Et pour l'engrais (si besoin est) un compost fait parfaitement l'affaire, non? ^^ au pire, des déjections animales (exemple: chevaux) sont loin d'être incompatibles avec un mode de vie végé...? Je vois pas trop le soucis en fait... enfin je dis ça, je ne jardine pas! héhé (oui, oui, mon intervention est inutile) ^^
 
Sheezah":5k56gz7w a dit:
au pire, des déjections animales (exemple: chevaux) sont loin d'être incompatibles avec un mode de vie végé...? Je vois pas trop le soucis en fait... enfin je dis ça, je ne jardine pas! héhé (oui, oui, mon intervention est inutile) ^^
Ouais, pour un jardin peut-être, mais pour nourrir 7 milliards de personnes, c'est pas avec quelques chevaux que ça va faire l'affaire ;)
 
barbux
Sheezah a écrit:au pire, des déjections animales (exemple: chevaux) sont loin d'être incompatibles avec un mode de vie végé...? Je vois pas trop le soucis en fait... enfin je dis ça, je ne jardine pas! héhé (oui, oui, mon intervention est inutile) ^^
Ouais, pour un jardin peut-être, mais pour nourrir 7 milliards de personnes, c'est pas avec quelques chevaux que ça va faire l'affaire
Le compostage n’est intéressant qu’en culture maraichère puisqu’un compost nécessite une très grande quantité de végétaux pour un résultat quantitativement faible, par contre en culture maraichère où la rotation est rapide, il n’est pas possible d’attendre la décomposition naturelle des végétaux dans le sol puisque les plantes ne se nourrissent pas de déchets frais. (D'où le compostage y compris des déjections animales)
En grande culture, il n’est pas possible de fournir de grandes quantités de compost, c’est pourquoi il est utilisé des engrais verts riches en azote qui sont enfouis (comme les tiges des cultures juste récoltées) par les charrues en automne laissant le temps nécessaire à la décomposition avant les semis annuels suivants. Cà c’est la théorie que l’agriculture bio utilise. En agriculture industrielle à haut rendement, il n’est quasiment jamais utilisé d’engrais verts car cela immobilise la terre, donc non productive, l’apport des engrais NPK sont supposés remplacer ces engrais verts naturels et dopent les cultures par la quantité apportée (mais épuisent et brulent les terres aussi). Autre inconvénient de la culture industrielle, les charrues à soc versoir qui descendent profondément dans la terre et font ce que l’on appelle une semelle de labour qui, selon les terres et surtout argileuses, durcissent le fond de cette semelle empêchant le passage des lombrics (les vrais cultivateurs du sol) qui fertilisent les sols et favorise l’activité biologique des microorganismes. Ce mode de culture affaiblit les plantes qui mal nourries, mal protégées deviennent sensibles aux prédateurs des plantes malades et nécessitent des traitements phytosanitaires (qui empoisonnent plantes et sols, puis consommateurs) pour les protéger. C’est le cercle vicieux !
Le purin pour y revenir est généralement dilué et sert surtout d’activateur biologique pour les micro-organismes du sol. L’inconvénient, en culture industrielle toujours, c’est que le labour bouleverse les couches des micro organismes aérobies (10 à 15 cm environ) qui ne retiennent plus les éléments nutritifs du purin,(surtout quand il pleut) qui descend vers la semelle de labour et en été surtout passe au travers de celle-ci qui craquelle sous l’effet du manque d’eau et de la sécheresse d’un sol non protégé. Autre inconvénient du purin industriel c’est la quantité d’antibiotiques donnée aux animaux qui bloquent l’activité biologique du sol comme elle le fait chez l’animal ou l’humain.
Donc en agriculture biologique (qui peut être appliquée sur la terre entière sans baisse significative de rendements raisonnables) : engrais verts, rotation des cultures, couverture maximale du sol, enfouissement léger en surface, élimination des socs versoirs, etc.. c’est une remise en question totale de la culture moderne chimique autant que les médecines parallèles remettent en question la médecine moderne dépendante des labos de la chimie aussi.
 
Et bien, merci pour ces compléments d'information ^^

Je m'étais faite mon petit film du papy qui cultive des patates et des salades pour sa conso perso, et qui alimente un compost à proximité... mais en agriculture intensive, mon papy se retrouve un peu dépassé par la nécessité de produire toujours plus, et à rendements croissants! Bref, ça me fait penser que je zappe tous les numéros de "Capital Terre" sur m6 qui aborde pas mal de sujets de ce type...
 
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