J'ai eu un like qui m'a ramené sur ce fil.
Alors moi, je ne pense pas qu'il puisse y avoir une fin à ce débat. (Parce que je pense que le débat sur les stratégies à adopter à un instant t ne pourra prendre fin que le jour où l'exploitation animale sera abolie. Et qu'en attendant, le seul moyen de perpétuellement optimiser les dites stratégies, c'est de rester continuellement en état de réflexion, en entretenant la capacité de se dire "Est-ce qu'on peut être plus efficaces ? Qu'est-ce qu'on peut améliorer dans notre façon de faire ?".)
Mais voilà de la matière pour étendre un peu la réflexion. Des trucs que j'ai lus au cours des derniers mois, qui sont tous très intéressants et enrichissants. (Dont j'ai déjà parlé ailleurs, mais ça ne peut pas faire de mal d'en parler une fois de plus.)
https://www.youtube.com/watch?v=VcNz9vkYNAk
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article256
http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article258
(Les bouquins cités dans la première vidéo
http://www.amazon.fr/Change-Heart-Psych ... 159056233X (Utile pour comprendre beaucoup de mécanismes psycho/socio, de freins à l'évolution sociale.)
http://www.amazon.fr/Animal-Impact-Secr ... 0984766073
http://www.amazon.fr/Animal-Activists-H ... 1590561201
http://www.amazon.fr/How-Win-Campaigns- ... 1849711143 (<= Gigantesque, sur tous les plans)
Ce que je retiens surtout de tout ça, c'est que :
- Pour atteindre un objectif, il faut étudier profondément, sérieusement tous les acteurs en jeu dans le contexte actuel et dérouler un scénario (en décomposant par étapes, par sous-étapes, par sous-sous-étapes), en partant de l'objectif final. (Si je veux atteindre z, il faut que... j'atteigne y. Si je veux atteindre y, il faut que... j'atteigne x. [...] Jusqu'à remonter à la situation actuelle A.) En gardant à l'esprit bien sûr, qu'à mesure qu'on réalisera les étapes du scénario, on devra probablement s'adapter et le revoir (peut-être même en découvrant d'heureuses surprises qui faciliteront alors le scénario).
- Il faut choisir le public et les cibles qu'on veut atteindre, en fonction de l'objectif, et étudier concrètement ce qu'ils veulent, ce qu'ils pensent, ce qui touche le public choisi. Ne pas partir du principe qu'on sait déjà ce qui va fonctionner, qu'on sait déjà comment le public pense. Parce que c'est faux. Le seul moyen de comprendre le public, c'est de l'interroger, l'écouter.
- Et que pour savoir comment atteindre ces étapes, il faut aussi tester, tester, tester et encore tester les méthodes qu'on se propose d'utiliser. On ne cherche pas confirmation qu'on fait les bons choix, on étudie comment améliorer nos méthodes, optimiser nos actions. Pour cela, on fait des mesures, des enquêtes sur petits échantillons, avant de lancer les choses sur une campagne-étape. Et une fois qu'un étape-campagne a été réalisée, on doit être capable de mesurer concrètement l'impact, les résultats qu'on a eus (si ça a dépassé nos espérances, ou l'inverse, ou s'il y a eu des répercutions positives ou négatives qu'on n'avait pas imaginées), afin de garder la dynamique, et de savoir comment s'y prendre pour améliorer les méthodes des étapes suivantes. (On ne sera évidemment pas capables de TOUT mesurer, mais il faut que quelque chose d'intéressant soit mesurable, quelque chose qui a un rapport avec ce qu'on cherche à obtenir.)
Voilà pour résumer ce que j'ai retenu (avec ma petite tête) de plusieurs centaines (ou milliers) de pages en dix lignes...
Tout ça, j'ai l'impression que c'est quelque chose qui manque aujourd'hui cruellement dans le militantisme français (Même si je ne connais pas assez le fonctionnement interne de L214 pour le vérifier. D'après moi, L214 sort quand même du lot. J'observe pas mal de leurs actions/campagnes qui vont plutôt dans le sens de ce que j'ai pu lire, mais je ne sais pas jusqu'à quel point.), et qu'en l'absence de ce mode de fonctionnement on perd énormément de temps à s'embourber dans des débats où chacun.e cherche surtout à prouver qu'il/elle a déjà raison, en se basant beaucoup sur des ressentis et des suppositions (et des biais de confirmation), sans avoir rien de concret pour le démontrer (On a juste des preuves que notre méthode donne des résultats, puisqu'on peut forcément toujours observer des résultats positifs. Mais ce ne sont pas de preuves que notre méthode est celle qui donne
les meilleurs résultats possibles.)... au lieu de chercher comment faire évoluer ses idées et sa manière de penser, et de faire toujours mieux/toujours plus efficace en se basant sur des études concrètes (régulièrement réactualisées).