Abolitionnisme vs. welfarisme : fin du débat (?)

Ben pour ton exemple je vois mal un-e abolitionniste défendre "des cages plus grandes", donc ça se recoupe pas toujours. Et L214 disent clairement que les cages en elles-mêmes posent problème et proposent un boycott, pas une amélioration.

Ce que je veux dire c'est que le discours welfariste selon lequel on peut exploiter gentiment et tuer gentiment, va directement à l'encontre de l'abolitionnisme, de la remise en question du carnisme. Donc là le dissensus me semble trop important pour dire "oui mais il faut pas les critiquer parce qu'ils sont utiles." Et j'ai pas l'impression qu'ils soient si utiles que ça ; pire, si leur discours est accepté, ils sont plutôt nuisibles à long terme pour les objectifs qu'on vise - s'il y a une "bonne" exploitation il n'y a plus de raison de lutter contre celle ci.
J'aurais pas dû rester sur la "gêne", juste cette gêne là vient d'un désaccord profond, en tout cas pour moi ; dans n'importe quelle circonstance je ne tiendrai jamais pareil discours. Si je dis que telle pratique est pire, je ne justifierai pas d'autres pour autant, et je ne laisserai pas penser qu'agrandir un peu une cage pourrait être une solution - je trouve ça plutôt insultant pour les animaux qui y vivent. Je ne vois pas le rapport avec la "gêne" pour celleux qui font des trucs avec lesquels tu es d'accord mais qui sont difficiles. Ni avec le fait de ne pas agresser systématiquement les omni.
 
Shaar-Lun, et régulièrement, des antispécistes viennent "faire la morale" (euphémisme) à L214 parce que leur discours est "welfariste" et qu'ils prônent "des cages plus grandes"... Et il faut bien reconnaître que L214, tout comme l'AVF, disent parfois "Si vous n'arrivez pas à arrêter totalement la viande/les oeufs, faites au moins l'effort de réduire votre consommation/choisir des oeufs 0". Ce qui est jugé gravement grave par certains... Sauf qu'ils oublient que la plupart des végés le deviennent par étapes, en commençant par diminuer leur consommation, et en choisissant du bio.

Mais bon, on ne parle peut-être pas de la même chose, faut que je trouve le temps de lire le texte.
 
Je comprends leur déception. Refuser de tenir un discours "trop radical" ça contribue à le marginaliser. Je pense au contraire qu'il faut faire vivre le plus possible ce genre d'idée. Et je n'ai jamais trop aimé l'utilisation de "psychologie" en politique, mais bon. Comme je suis pas en état de construire une argumentation convaincante je vais me taire^^.
 
Personnellement, je n'aurais jamais le culot d'aller faire la morale à des gens qui sont devenus véganes bien avant moi, qui ont réussi à construire une grosse assoc' avec déjà plus de 1500 adhérents, qui sont sur cette cause depuis des années, qui travaillent étroitement avec des vieux de la vieille de l'antispécisme, qui vont jusqu'à s'infliger volontairement et régulièrement la souffrance du contact avec l'horreur là où elle se trouve, et qui y consacrent littéralement leur vie. (Et si j'étais très mauvaise langue, je dirais que j'imagine bien que ce genre de remarques vient de véganes fraichement illuminés qui ont dû faire trois stands dans leur vie et dont les plus grands succès sont éventuellement d'avoir foutu leur poing dans la gueule à des aficionados ou des chasseurs de leur famille...)
 
Ben, tout le monde peut exprimer un désaccord sans avoir besoin de diplôme pour ça, après c'est sûr que ça dépend de la façon dont c'est dit.
 
Pers0nne":o8i84zak a dit:
Personnellement, je n'aurais jamais le culot d'aller faire la morale à des gens qui sont devenus véganes bien avant moi, qui ont réussi à construire une grosse assoc' avec déjà plus de 1500 adhérents, qui sont sur cette cause depuis des années, qui travaillent étroitement avec des vieux de la vieille de l'antispécisme, qui vont jusqu'à s'infliger volontairement et régulièrement la souffrance du contact avec l'horreur là où elle se trouve, et qui y consacrent littéralement leur vie. (Et si j'étais très mauvaise langue, je dirais que j'imagine bien que ce genre de remarques vient de véganes fraichement illuminés qui ont dû faire trois stands dans leur vie et dont les plus grands succès sont éventuellement d'avoir foutu leur poing dans la gueule à des aficionados ou des chasseurs de leur famille...)

Ah. Donc faut en avoir une plus grosse et avoir plus d'ancienneté pour avoir le droit d'émettre une critique sur L214 ?
J'ai pas du tout l'intention de les critiquer, d'autant que je suis pas leurs actions pour avoir la moindre critique, positive ou négative, à émettre. Et je serais, d'instinct, plutôt nettement favorable à L214. Mais je vois pas pourquoi ils seraient intouchables parce qu'ils sont vegan depuis plus longtemps que moi, qu'ils s'investissent plus que moi (ce qui est pas difficile), qu'ils fédèrent plus de monde que moi ou qu'ils côtoient des vieux/vieilles de l'antispécisme. On Peut être un vieux de la vieille de l'antispécisme suivi par des millions de fan et commettre des erreurs. Et je dirais même que c'est particulièrement sain de les critiquer, quand il y a lieu bien sûr, ça évite qu'ils se mettent à faire n'importe quoi et que de compromission en erreur, petit à petit, ça ne ressemble plus à rien.
Bref, je vois pas pourquoi on devrait baiser les pieds de L214 parce que c'est L214 et qu'on en a fait infiniment moins qu'eux.
Bref, tout ça pour dire, l'idolâtrie, c'est de la merde. (Sauf si c'est moi l'idole.)
 
Fushichô":1fyxgskn a dit:
Pers0nne":1fyxgskn a dit:
Personnellement, je n'aurais jamais le culot d'aller faire la morale à des gens qui sont devenus véganes bien avant moi, qui ont réussi à construire une grosse assoc' avec déjà plus de 1500 adhérents, qui sont sur cette cause depuis des années, qui travaillent étroitement avec des vieux de la vieille de l'antispécisme, qui vont jusqu'à s'infliger volontairement et régulièrement la souffrance du contact avec l'horreur là où elle se trouve, et qui y consacrent littéralement leur vie. (Et si j'étais très mauvaise langue, je dirais que j'imagine bien que ce genre de remarques vient de véganes fraichement illuminés qui ont dû faire trois stands dans leur vie et dont les plus grands succès sont éventuellement d'avoir foutu leur poing dans la gueule à des aficionados ou des chasseurs de leur famille...)

Ah. Donc faut en avoir une plus grosse et avoir plus d'ancienneté pour avoir le droit d'émettre une critique sur L214 ?
J'ai pas du tout l'intention de les critiquer, d'autant que je suis pas leurs actions pour avoir la moindre critique, positive ou négative, à émettre. Et je serais, d'instinct, plutôt nettement favorable à L214. Mais je vois pas pourquoi ils seraient intouchables parce qu'ils sont vegan depuis plus longtemps que moi, qu'ils s'investissent plus que moi (ce qui est pas difficile), qu'ils fédèrent plus de monde que moi ou qu'ils côtoient des vieux/vieilles de l'antispécisme. On Peut être un vieux de la vieille de l'antispécisme suivi par des millions de fan et commettre des erreurs. Et je dirais même que c'est particulièrement sain de les critiquer, quand il y a lieu bien sûr, ça évite qu'ils se mettent à faire n'importe quoi et que de compromission en erreur, petit à petit, ça ne ressemble plus à rien.
Bref, je vois pas pourquoi on devrait baiser les pieds de L214 parce que c'est L214 et qu'on en a fait infiniment moins qu'eux.
Bref, tout ça pour dire, l'idolâtrie, c'est de la merde. (Sauf si c'est moi l'idole.)

+1
 
Bon, si vous étiez sur Facebook, vous verriez le niveau des critiques... Et je me dis juste que quand on est dans la situation que je décris, on a eu mille fois le temps de se poser toutes les "questions" qui jaillissent subitement dans l'esprit des vegans moralisateurs tout neufs.

Un peu comme quand je me fais rétamer la gueule parce que je livre mes réflexions sur le féminisme, souvenez-vous...
Ou un peu comme quand un carniste t'explique la vie.
 
pour moi le néowelfarisme ça consiste un peu à demander des ciseaux parce qu'on pense qu'on pourra pas obtenir un crayon.
"A est trop difficile, faisons B".
Ok, c'est chouette, on a réussi à faire avancer B. A en est toujours au même point.

Enfin je sais que ça peut paraitre un peu basique et peu développé comme argument mais j'ai déjà expliqué dans mon blog pourquoi je ne participais plus aux actions néowelfaristes.
 
lelfe":1npmp91s a dit:
j'ai déjà expliqué dans mon blog pourquoi je ne participais plus aux actions néowelfaristes.

Et depuis, est-ce que tu as eu des idées pour ceux qui ne sont pas convaincus que Food not Bombs puisse changer toute notre société ?
 
Wouf ce débat revient sur le tapis, c'est cyclique comme la grippe :D

J'ai pas tout lut, mais une chose qui est le plus potentiellement néfaste aux souhaits et discours abolitionnistes, c'est justement la quasi impossibilité d'avancée welfariste.

Techniquement, économiquement, que quelqu'un me dise comment tenir compte du bien être animal (car aujourd'hui malgré les discours, c'est pas le cas ou alors ultra minoritaire) tout en augmentant la production ET les marges, sachant qu'actuellement déjà, aucun secteur ne subsiste sans subventions (nos impôts à tous) et aides européennes (pour l'Europe en tout cas).

Autre donnée à prendre en compte : l'étendue des amélioration à faire s'agrandit au fil des avancée en éthologie, en neurologie, en biologie, en psychologie animale, et également en sciences humaines et sociale, concernant l'état du monde et de ses habitants (car bien malin celui qui pense à son pays frontières fermées)

Et quand bien même : imaginons qu'un jour nous arrivions à l'aboutissement du welfarisme = plus aucune souffrance ni durant la vie ni à l'abattage d'aucun animal, preuves à l'appui. Comment qu'on fait pour

Pour moi c'est clair, tout autant que pour d'autres comme Gary Francione : neo-welfarisme = l'impasse de l'abolitionnisme.

Maintenant j'entends bien qu'il faut des "avancées" pour ne pas laisser sur le carreau les animaux de maintenant en attendant un futur incertain, loin, mais "mieux".

Ils sont complémentaires, parfois, mais il ne faut surtout pas les mettre dans le même "sac" à éthique animale.

Le problème de ce débat qui n'en est pas un pour moi (c'est plutôt une grosse incompréhension), c'est qu'autant le néo-welfarisme que l'abolitionnisme sont des courrants parallèles de prise de considération des souffrances animales, juste qu'il y en a un qui ne souhaite surtout pas remettre en cause la suprématie humaine et son droit de vie et de mort (et plus encore*) sur ses compagnons terriens.

*créer des races, faire de l'eugénisme à gogo, voire inventer prochainement de nouvelles formes de vie carnées dépourvues de cerveau ou de système nerveux... Une course absurde pour préserver ce qui est ni plus ni moins que le plus gros marché mondial : le marché de la faim. (et de la soif même si ça commence à peine à se savoir)

Le pricnipal truc qui m'emmerde dans le welfarisme et le neo-welfarisme, c'est qu'on peut en faire la promotion sincère et continuer de manger des animaux et tous leurs sous-produits, et continuer de payer pour que s’entretienne sinon se développe cette industrie. Je rappelle que même le fameux Singer n'est pas contre manger de la viande occasionnellement, et considère les véganes comme des fanatiques. Et les réformes welfaristes n'affaiblissent rien du tout, elle rendent l'industrie plus "morale" et bienveillante, j'appelle pas ça une avancée à long terme, mais l'inverse.

Je ne crache pas sur les gains du welfarisme (encore que, on verra quand on sera au pied d'un mur), mais je ne me reconnais pas dans ce discours-là.

Un dernier point du discours welfariste : il considère le mode de vie végane comme fatalement accompagné d'un effort énorme et constant pour être tenable. ça non plus c'est pas super effectif comme discours éthique finalement. (je pense à Martin Balluch notamment)

Puis Pers0nne, toi qui parle de "recul de 10 ans", justement les considérations welfaristes me semblent dangereusement proches de discours pro-viande de gens plus ou moins médiatisés comme Dominique Lestel ou Jocelyne Porcher... (la reine de l'élevage à l'ancienne, avec des animaux heureux "collègues de travail")
 
V3nom":35pfm46s a dit:
Maintenant j'entends bien qu'il faut des "avancées" pour ne pas laisser sur le carreau les animaux de maintenant en attendant un futur incertain, loin, mais "mieux".
C'est pas du welfarisme, çà ?

V3nom":35pfm46s a dit:
Ils sont complémentaires, parfois, mais il ne faut surtout pas les mettre dans le même "sac" à éthique animale.
Personne ne pense le contraire.
 
Flavien":1jrbv79d a dit:
lelfe":1jrbv79d a dit:
j'ai déjà expliqué dans mon blog pourquoi je ne participais plus aux actions néowelfaristes.

Et depuis, est-ce que tu as eu des idées pour ceux qui ne sont pas convaincus que Food not Bombs puisse changer toute notre société ?

Je comprend pas la question et vu que c'est moi qui ai lancé le collectif food not bombs montpellier, je trouve ça un peu agressif? :confus:
 
V3nom":myremb3h a dit:
Le problème de ce débat qui n'en est pas un pour moi (c'est plutôt une grosse incompréhension), c'est qu'autant le néo-welfarisme que l'abolitionnisme sont des courrants parallèles de prise de considération des souffrances animales, juste qu'il y en a un qui ne souhaite surtout pas remettre en cause la suprématie humaine et son droit de vie et de mort (et plus encore*) sur ses compagnons terriens.

*créer des races, faire de l'eugénisme à gogo, voire inventer prochainement de nouvelles formes de vie carnées dépourvues de cerveau ou de système nerveux... Une course absurde pour préserver ce qui est ni plus ni moins que le plus gros marché mondial : le marché de la faim. (et de la soif même si ça commence à peine à se savoir)

Le pricnipal truc qui m'emmerde dans le welfarisme et le neo-welfarisme, c'est qu'on peut en faire la promotion sincère et continuer de manger des animaux et tous leurs sous-produits, et continuer de payer pour que s’entretienne sinon se développe cette industrie. Je rappelle que même le fameux Singer n'est pas contre manger de la viande occasionnellement, et considère les véganes comme des fanatiques. Et les réformes welfaristes n'affaiblissent rien du tout, elle rendent l'industrie plus "morale" et bienveillante, j'appelle pas ça une avancée à long terme, mais l'inverse.

Je ne crache pas sur les gains du welfarisme (encore que, on verra quand on sera au pied d'un mur), mais je ne me reconnais pas dans ce discours-là.

Un dernier point du discours welfariste : il considère le mode de vie végane comme fatalement accompagné d'un effort énorme et constant pour être tenable. ça non plus c'est pas super effectif comme discours éthique finalement. (je pense à Martin Balluch notamment)

Puis Pers0nne, toi qui parle de "recul de 10 ans", justement les considérations welfaristes me semblent dangereusement proches de discours pro-viande de gens plus ou moins médiatisés comme Dominique Lestel ou Jocelyne Porcher... (la reine de l'élevage à l'ancienne, avec des animaux heureux "collègues de travail")

Ecoute, je comprends tes doutes, tes réflexions, et tout ça... La position actuelle de Singer, je ne l'ai pas assez étudiée pour voir s'il est dans le welfarisme ou le néo-welfarisme (s'il promeut la viande bio ou quoi). Par contre, sa "Paris exception", c'est sur les exceptions végétariennes au lieu de végétaliennes, dans certaines conditions (en société), et ça ne porte pas du tout sur la viande.

Mais... dois-je rappeler, une millième fois, la différence entre welfarisme et néo-welfarisme ?... On dirait que tu fais exprès de ne pas la comprendre et de faire des contre-sens chaque fois que tu utilises le mot "néo-welfarisme" ?

néo-welfarisme : Attention portée sur les réformes actuelles en matière de bien être animal pour sensibiliser la population, avec comme objectif l'abolition de l'exploitation. On ne valide jamais l'abattage. L214 est néo-welfariste (ou peut y être assimilé selon la façon dont on interprète ses discours), mais ils sont tous véganes, leur site et leurs discours font continuellement la promotion du végétarisme/végétalisme/véganisme, ils promeuvent activement le mouvement pour l'abolition de la viande, vendent dans leur boutique en ligne des tracts pour l'abolition de l'exploitation animale, ils écrivent dans les Cahiers Antispécistes, etc.
 
Ta définition du néo-welfarisme ne fait pas l'inanimité, elle a même tendance à être franchement malléable selon les néo-welfaristes auto-revendiqués...

C'est pour ça que j'en viens parfois à me demander si finalement le problème de base posant ce débat abo/neo-welfa, ce ne serait pas la simple existence de cette étiquette néo-welfa...

Et bien que je connaisse la supposée différence (selon certains discours encore une fois), quand je regarde ce qu'il faudrait pour avoir telle avancée welfa (et donc néo-welfa finalement) et qu'à court, moyen ou long terme ça revient à la même course éperdue vers un objectif simplement inatteignable techniquement et économiquement (ce point là n'est pas un doute de ma part, j'en suis simplement convaincu), je ne vois au final pas grande différence si dans cette étiquette néo-welfa il est finalement un peu question de "cacher" l'abolition pour mieux faire passer des micro-revendications...

ça fleur surtout une grosse dérive de la végéphobie.

"Je ne suis pas abolitionniste, mais j'aimerais bien ceci cela..."

PS : L214 pour moi est abolitionniste, et fait (ou du moins participe à) des actions néo-welfa... C'est concourant, mais ils sont pour la libération animale depuis le début. (à commencer par l'interdiction du gavage, genèse de leurs luttes)

La limite est floue de toute façon sur ce qui est une action néo-welfa ou pas dans certaines circonstances, je trouve inutile de débattre sur une définition claire de ce qui serait à revendiquer N-W ou abo... On s'en fout concrètement, en tout cas les animaux n'en ont rien à branler eux.

ça a surtout tendance à juste puer la querelle de clochers intestine (une de plus...). Et au final, une fois de plus, on parle plus des militants que des animaux.
 
V3nom":34vrb5qx a dit:
Ta définition du néo-welfarisme ne fait pas l'inanimité, elle a même tendance à être franchement malléable selon les néo-welfaristes auto-revendiqués...

C'est pour ça que j'en viens parfois à me demander si finalement le problème de base posant ce débat abo/neo-welfa, ce ne serait pas la simple existence de cette étiquette néo-welfa...
Bon, j'en sais rien...
V3nom":34vrb5qx a dit:
PS : L214 pour moi est abolitionniste, et fait (ou du moins participe à) des actions néo-welfa... C'est concourant, mais ils sont pour la libération animale depuis le début. (à commencer par l'interdiction du gavage, genèse de leurs luttes)
Ta position me va. (Mais c'est pas l'avis de tout le monde...)

V3nom":34vrb5qx a dit:
La limite est floue de toute façon sur ce qui est une action néo-welfa ou pas dans certaines circonstances, je trouve inutile de débattre sur une définition claire de ce qui serait à revendiquer N-W ou abo... On s'en fout concrètement, en tout cas les animaux n'en ont rien à branler eux.

ça a surtout tendance à juste puer la querelle de clochers intestine (une de plus...). Et au final, une fois de plus, on parle plus des militants que des animaux.
Je suis plutôt d'accord.

Et pour Singer, je viens de trouver ta citation, là.

Peter Singer":34vrb5qx a dit:
Vous pouvez dire qu’il est mal de tuer un être dès que cet être est sensible ou conscient. Mais vous devez alors reconnaître qu’il est aussi mal de tuer un poulet ou une souris qu’il l’est de vous tuer ou de me tuer. Je ne peux accepter cette idée. Il est possible que ce soit aussi mal, mais des millions de poulets sont tués chaque jour. Je ne peux croire qu’il s’agit là d’une tragédie du même ordre que si des millions d’humains étaient tués. Qu’y a-t-il de différent chez les humains? Les humains sont des êtres qui regardent vers l’avant et ils ont des espoirs et des désirs pour le futur. Cela semble constituer une réponse plausible à la question portant sur les raisons pour lesquelles la mort des humains est si tragique.

Et là, je ne sais pas si ça en fait un welfariste (même si ça semble le cas), puisqu'on peut tout à fait considérer que la vie d'un humain vaut plus que la vie d'un poulet, mais pas que la vie d'un poulet vaut moins qu'un caprice humain, et donc être malgré tout pour la libération animale...
... par contre, ce qui est clair c'est qu'il a fini par être écrasé mentalement par la pression sociale de l'idéologie carniste/spéciste, et qu'il est tombé dans la pensée la plus basique et minable (mais terriblement puissante) qui permet à l'horreur de se maintenir grâce à l'idée à peine consciente que "Puisque cette chose est en train de se produire en ce moment-même, ça ne peut pas être aussi monstrueusement atroce que ça... Ça n'aurait aucun sens, ça ne peut être inacceptable, sinon ça n'aurait pas lieu." ou "Puisque des millions de victimes sont en train de souffrir de cette horreur, et qu'il n'est pas imaginable que cette horreur soit des millions de fois plus insupportable que la mort d'un humain -qui est déjà une tragédie sans nom-, il faut que la vie de chaque victime soit des millions de fois moins importante.".

Bref, il a fini par céder. Philosophiquement, il était valable, mais psychologiquement, c'est un naze.
 
lelfe":kmv1dd36 a dit:
Flavien":kmv1dd36 a dit:
lelfe":kmv1dd36 a dit:
j'ai déjà expliqué dans mon blog pourquoi je ne participais plus aux actions néowelfaristes.

Et depuis, est-ce que tu as eu des idées pour ceux qui ne sont pas convaincus que Food not Bombs puisse changer toute notre société ?

Je comprend pas la question et vu que c'est moi qui ai lancé le collectif food not bombs montpellier, je trouve ça un peu agressif? :confus:

Je comprends très bien que ça puisse être perçu comme agressif, mais rassures toi, ça ne l'est pas du tout. :)

J'essaye de suivre à peu près ton blog. Je sais que tu ne veux plus faire du welfarisme et que tu t'es pas mal investie dans Food not Bombs. Moi, je trouve ça très bien Food not Bombs mais je ne suis pas convaincu que ce soit un moyen significatif pour faire évoluer toute une société. Et en particulier, la société dans laquelle on vit et avec laquelle nous sommes forcés de composer pour chercher un chemin vers la libération animale.

Il me semble que tu réfléchis beaucoup et je me suis souvent fait la réflexion à la lecture de ton blog que ta puissance de réflexion semble supérieure à la mienne. Quand tu as abandonné le welfarisme, tu t'interrogeais sur ce que devrait être le militantisme pour les animaux et à la meilleure façon de dépenser notre temps. Ma question est : est-ce que Food not Bombs est ce que tu as trouvé de mieux pour dépenser ton temps et avancer vers la libération animale où est-ce que tu as eu d'autres idées ?
 
En fait j'ai pas pris la peine de vérifier les textes récents de Singer sur le fait que Gary Francione affirme que Singer mange de la viande sans sourciller, mais il écris des textes dans lesquels je me reconnais vachement plus (ici par exemple) que dans trop de discours néo-welfa que j'ai pu lire, et également certains passages de Singer himself, quand bien même beaucoup de ses textes ont été analysée et "philosophés" dans les cahiers antispécistes.

A l'instar de Balluch comme je le citais : http://www.cahiers-antispecistes.org/sp ... article370

Mais je conçoit que dans les deux "camps" (puisqu'hélas il s'agit presque de ça, bien malheureusement), des arguments soient convaincants, et que ces deux "approches" sont tellement concourantes et proches que la limite est aussi floue que leurs futurs respectifs incertains mais souhaités avec la même ardeur.
 
Flavien, franchement, je crois sincèrement que tu ne penses pas à mal, mais je trouve ta question déplacée.

Si je n'étais pas convaincue de l'intérêt du Food Not Bombs, tu crois que je me serais cassée le cul à monter un collectif ? Ca se fait pas comme ça, c'est énormément de travail. Maintenant le collectif existe et il est motivé. Mais quand j'ai fait le blog j'étais quasiment toute seule. J'ai du trimballer des dizaines de kilos de légumes; Ca m'est arrivé de faire toute la bouffe toute seule dans mon studio (et la vaisselle qui va avec). J'en ai chié et même maintenant que le collectif existe, ce n'est pas de tout repos, c'est pas 3 carottes gratuite à peler.

J'ai choisi cette façon de militer. Si je l'ai choisie ce n'est pas au pif en regardant dans un catalogue. Je l'ai pas seulement choisie, je l'ai construite: chaque collectif Food Not Bombs est différent. On a notre propre manière de faire, d'aborder les problèmes, de discuter avec les gens. Et quand on s'investit dans un truc comme ça on peut pas s'investir dans tout. On a des ressources limitées, on les utilise pour ça, pas pour 36 000 trucs.

Tu n'es pas convaincu hé ben écoute tu as le droit, nous avons tous des façons différentes de voir le militantisme... Bon je trouve qu'avant de dire ça il vaudrait mieux avoir l'expérience du truc, s'être rendue à une distribution par exemple (c'est arrivé qu'une personne vienne puis décide de ne plus venir parce qu'elle préférait faire d'autres choses à la place en terme de militantisme). Et voir comment les gens réagissent, ce qui se passe etc; et de préférence pouvoir comparer avec d'autres formes de militantisme, par exemple j'ai pas mal milité avec le CLAM (qui s'appelle maintenant ALARM)). Mais bon admettons, chacun est différent, et il y a des gens à qui ça ne parle pas.

MAIS alors que c'est moi qui ai choisi cette façon de faire, alors que j'ai décidé de militer comme ça et d'investir mes ressources là-dedans, c'est moi qui devrait dire aux autres qui sont pas convaincus et leur dire comment militer autrement? :mmm: mais qu'ils se démerdent! :whistle:

C'est déjà pas facile de trouver une façon de militer qui nous correspond, alors si on doit en plus trouver celles qui nous correspondent pas pour les autres…

Pas convaincu par ma façon de militer = pas convaincu par ma façon de pensée = je vais pas me mettre à penser pour ceux qui pensent pas comme moi !

(ps il n'y a aucune agressivité dans ce message même si je m'exprime de façon énergique).
 
Retour
Haut