Sur le plateau d'On n'est pas couché de Ruquier ce 18 Octobre 2017, Aymeric Caron présentait son livre utopiste face à principalement Moix (Angot ayant quasiment refusé de discuter du livre), qui a notamment particulièrement insisté sur le caractère "malhonnête" de l'usage de certains mots ("terrorisme" concernant les crimes du néolibéralisme industriel, et "génocide" pour les animaux).
Émission complète ici, complète car le débat s'est découpé en 3 fois sur la durée de l'émission.
Les discussions sur le livre de Caron sont à
48:17,
1:58:33 et à
2:33:34
Je vais passer sur l'attitude discutable de réfuter l'usage d'un mot pour faire disparaitre le contenu et les sujets du propos.
Je suis pas forcément déçu car même s'il n'est pas parfait, Caron a le mérite de rester droit dans ses bottes et sincère, et j'aime voir sa propre évolution sur le chemin de la question animale, et dans son véganisme naissant aussi. Mais je suis frustré qu'à propos de son supposé mauvais emploi du terme de "génocide" au sujet de ce que les sociétés font subir aux animaux, et que Moix réfutait en disant que l'absence d'idéologie visant à faire disparaitre ces espèces (d'élevage) était le détail qui devait interdire Caron d'employer ce terme, je suis frustré que Aymeric ai choisit comme angle de défense l'étymologie pour appuyer son emploi.
Ce à quoi Moix et Angot ont évidemment aussitôt avancé la différence entre la définition théorique et étymologique et l'usage commun, le vécu des gens associé à ces usages, les associations, la mémoire, etc... (ce qui est vrai, mais trop réducteur)
Je suis frustré que Aymeric n'ai pas plutôt utilisé la définition du caractère pénal du génocide tel qu'inscrit
dans la Convention des nations unies en 1948 (je ne cesserais jamais d'y faire référence), et qui est la définition même de l'élevage. (sauf que l'élevage rajoute le caractère commercial et marchand à cette horreur)
Ainsi que, notamment à propos d'un très bref propos à moitié assumé qu'un mot ce n'est pas qu'une définition de dictionnaire mais aussi des mémoires et des associations, ce qui sans le dire renvoyait évidemment à la Shoa (plus tôt dans l'émission il a été question d'antisémitisme et la présence d'Yvan Attal et son intervention en tant que Juif blasé a un peu désamorcé le débat), il n'ai pas été fait mention de penseurs et écrivains Juifs, (et même des survivants, et la propagande nazi elle même puisant très fortement dans un champ lexical animalier), comme Patterson l'exprime très bien dans son fameux livre, avec des noms quand même pas anodins comme Adorno, Horkheimer, Derrida, Canetti, Grossman ou Gary.
J'aimerais tellement que dans une émission et à une heure de grande écoute on mette enfin un terme à ce faux débat sur oui ou non est-ce légitime et pertinent de parler de génocide pour l'élevage et l'abattage...