A tous les hommes ! Viol culture

Merci d'avoir banni l'autre sombre merde.

Pour revenir au sujet initial, je relaie ici l'article, ainsi que la page de soutien, à l'initiative de Lola, qui a été violée à Perpignan en pleine rue, en journée, et recherche désespérémment des témoignages de personnes qui auraient vu, entendu ce qui se passait.


https://www.facebook.com/pages/Que-Justice-Soit-Fa%C3%AEte-pour-Lola/814278301916103?fref=photo

http://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2014/06/27/lappel-a-temoin-lance-par-lola-25-ans-violee-en-plein-jour-a-perpignan-par-deux-inconnus/

Cette jeune femme courageuse qui témoigne sur cette radio, a été violée mercredi par deux hommes armés de couteaux en plein cœur de Perpignan. Elle lance un appel à témoins.

(...) ce mercredi vers 18h15 boulevard Kennedy à Perpignan. Une jeune femme de 25 ans sort du magasin Babou et remonte le boulevard en direction du fleuriste "La Botte". C’est là que deux hommes surgissent armés d’un couteau, ils obligent la jeune femme à les suivre dans un passage sous-terrain qui mène vers le Mac Donald. Les deux hommes la violent à tour de rôle et filment la scène avec leur téléphone portable. Le calvaire va durer 20 minutes pour Lola. Elle et son compagnon lancent à présent un appel à tous ceux qui se trouvaient dans le secteur du Boulevard Kennedy mercredi entre 18h15 et 18h30. Le secteur est fréquenté et il y a forcément des gens qui ont vu ou entendu quelque chose.

[trigger warning]

"Ils m’ont poussée, attrapée par les cheveux et bloquée contre le passage. J’ai crié mais ils m’ont mis un linge sur la bouche pour pas que je crie, donc je ne sais pas si on m’a entendue. C’était deux personnes entre 25 et 30 ans, entre 1,70 m et 1,80 m cheveux bruns, l’un portait un jogging rouge, un autre un jogging blanc. C’était à côté du fleuriste. Y a forcément des gens qui ont vu ou entendu quelque chose et je demande à ces personnes d’appeler la police pour qu’on les retrouve. L’un avait un gros couteau et filmait toute la scène, ils m’ont dit qu’ils allaient mettre la vidéo sur internet alors surveillez aussi les réseaux sociaux. Je voudrai juste qu’on les arrête pour ce qu’ils ont fait"


"Elle s’est faite agresser vers 18h15, 18h20 30 mètres après le fleuriste du Boulevard Kennedy, dans une alcôve, un passage souterrain qui mène au Mac Donald. celui qui filmait avait une gourmette large, en or, cheveux très courts et un téléphone portable blanc. Je sais que boulevard Kennedy y a du monde, il faisait beau, y avait du monde aux fenêtres c’est impossible que personne n’ait rien entendu. Si quelqu’un a vu quoique ce soit, un détail, n’importe quoi, je vous en supplie, appelez le commissariat de police, faites-le je vous en supplie !"
Commissariat de police de Perpignan : 04.68.35.70.00


Le but serait de relayer un maximum.
 
"Elle s’est faite agresser vers 18h15" => on l'a agressée.

C'est un détail pour beaucoup de monde, mais je crois qu'il est plus que temps de faire passer le mot : cette tournure est insidieuse car elle place la victime en position responsable, d'initiatrice, de sujet, de cause première de l'agression. (les mots précèdent les pensées, c'est aussi sociologiquement puissant qu'invisible)

PS : merci d'avoir sévit envers Chimkatsu (que je vois éternellement connecté sur le salon de discussion ?), j'espère seulement qu'il a compris ce qu'il lui a été reproché.
Pers0nne a raison, il est complètement à coté de la plaque ; sauf qu'il l'est tellement (tous sujets confondus) que je ne suis même pas certain qu'il s'en rende même compte (son illusion de neutralité, d'arbitre détaché de tout, pseudo philosophe l'amenant à dire des énormités qui manifestent de méconnaissances dramatiques pour de tels propos)
 
Pers0nne":bv4gtr0o a dit:
J'ai presque tendance à croire qu'une femme sur dix violée au cours de sa vie est une estimation très très basse.

C'est un sujet sur lequel il est extrêmement difficile de faire des estimations, car les plaintes sont rarissimes par rapport au nombre d'agressions commises, et que même celles qui ne portent pas plainte n'en parlent pas facilement. D'autant plus que certaines ne sont même pas conscientes d'avoir été violées, ou refusent de l'admettre.
Mais quand je vois mon entourage, j'aurais plutôt tendance à être du même avis que toi.

De toute façon, c'est clairement un sujet compliqué dans notree société.
Pas plus tard que ce week-end, le sujet est venue sur le tapis avec une amie et une autre fille, et la fille nous a quand même sorti le plus sérieusement du monde à propos de son ex: "Oh, quand il était un peu trop insistant, je lui taillais une pipe et puis basta. Je préfère 5 min à faire ça qu'une heure à lui dire non"... :mmm: :mmm: :mmm:
 
Il n'empêche, c'est bien qu'elle soit épaulée par son compagnon, et qu'elle prenne publiquement la parole.

D'un autre côté, compte tenu de l'heure et du lieu de l'agression, c'est stupéfiant qu'il n'y ai eu aucune main secourable, aucun témoin :confus:
Et c'est grave, car ce genre de déni ne peut qu'encourager les agresseurs à passer à l'acte. En tant que société, nous avons notre part de responsabilité
 
ça m'évoque cette image-là : http://lesquestionscomposent.fr/wp-cont ... 00x288.jpg

Il me semble clair qu'on connais tous sans le savoir plus de femmes abusées, agressées voire violées, et même des femmes qui n'ont pas elle-même consciences qu'elle l'ont été. C'est tout le problème.

Et je suis d'accord également : toute la société est responsable de cette inertie face à une agression.
 
J'irais même jusqu'à dire que, pour ma part, toutes les femmes que je connais suffisamment bien pour avoir pu échanger sur ce sujet, toutes ont été à un moment ou à un autre au moins une fois agressées sexuellement. Je n'ai jamais rencontré de femme qui me dise "non, moi je n'ai jamais été agressée".
Et le plus triste, c'est que si j'en rencontrais une, je pense que le sentiment général, y compris le sien, serait qu'elle a eu "de la chance".
 
Ce sentiment me semble normal dans une société qui n'entrave aucunement ces agressions, et donc, en creux, les encourage.

C'est quand même dingue d'être dans un modèle de civilisation où la moitié de la population a un espèce de devoir absurde d'assimilation perpétuel. (oublies tes valeurs, adoptes les notres ou bien casses-toi/meurs)
 
Une adolescente américaine a été droguée lors d'une soirée, puis violée. Ses camarades ont filmé le viol et l'ont diffusé sur internet, où il est rapidement devenu viral. Par ailleurs, iels se sont moqué d'elle, et son violeur, Innel Yahia, au lieu d'avoir la décence de la fermer, s'est mis à l'agresser verbalement sur Twitter.
Malgré tout, elle garde la face et s'exprime publiquement. Beaucoup de courage à elle.
http://jezebel.com/16-year-olds-rape-go ... 1602955230
 
jess":24m2rji5 a dit:
Pas plus tard que ce week-end, le sujet est venue sur le tapis avec une amie et une autre fille, et la fille nous a quand même sorti le plus sérieusement du monde à propos de son ex: "Oh, quand il était un peu trop insistant, je lui taillais une pipe et puis basta. Je préfère 5 min à faire ça qu'une heure à lui dire non"... :mmm: :mmm: :mmm:

Je suis dans cette situation plus souvent que je ne le voudrais...
Le pire c'est que la plupart du temps il pense beaucoup à mon plaisir d'abord et il me demande si j'ai vraiment envie avant de passer à l'acte, il veut être sûr que je ne dis pas oui pour avoir la paix (une fois j'ai lâché que s'il a cette impression c'est sans doute vrai, il a pas aimé). Le soucis c'est qu'il ne sait pas encore accepter le non comme un vrai refus sincère. Il pense qu'en insistant, en me caressant un peu plus longtemps je vais dire oui, qu'il me manque la motivation et qu'il va me la donner. Et que si après ça je refuse vraiment, il le vit très mal. J'appelle ça le syndrôme du chevalier qui se fait refouler par la princesse à la fin du donjon.

Entre subir quelques minutes (donc dormir tout de suite après tranquille), et passer des heures à refuser, donc me priver d'un sommeil précieux, en sachant que les jours suivants il va faire la gueule ou me reprocher de ne pas l'aimer assez, j'ai choisi (non-choisi plutôt) de dormir tranquille.

Depuis que je suis féministe je travaille dur pour déconstruire tout ça, c'est pas évident, mais j'ai l'espoir que petit à petit il va comprendre. Je note déjà des progrès :zen:
 
Les questions du vendredi : comment maintenir une relation harmonieuse quand je n’ai pas envie de mon mari mais que j’accepte quand même d’avoir une relation sexuelle avec lui ?

Ma question concerne mon couple.
D’un côté, il y a moi qui n’aime pas particulièrement le sexe. Je trouve ça fatiguant, une activité physique qui me demande des efforts physiques pour pas toujours d’orgasme à la fin. Et je n’aime pas l’activité physique et le sport en général. Bref, j’ai une vraie envie de lui peut-être une fois tous les 2 ou 3 mois.
De son côté, mon mari adore le sexe et aimerait pouvoir faire l’amour plusieurs fois par semaine.
J’ai souvent fait l’amour pour lui faire plaisir. Au début de notre relation, je m’astreignais à 3 fois par semaine car il me semblait que c’était la norme… C’était souvent moi qui allait le « chercher » pour qu’on le fasse. Les quelques fois où il m’a demandé et que j’ai refusé l’ont poussé à ne me proposer que très rarement de faire l’amour. Après nous avons eu notre bébé, puis la remise en route de notre activité sexuelle a été longue.
Depuis quelques mois, nous avons mis en place un nouveau système: un soir par semaine, toujours le même, RDV à 20h30 pour faire l’amour. Et si l’un ou l’autre a envie à d’autres moments, il est invité à le faire évidemment.
Pour moi c’était un soulagement car je me disais « cool, ce sera fait tel soir et puis je serai tranquille le reste du temps ». Bref, ça fonctionne plutôt bien.
Par contre, la semaine dernière, j’étais particulièrement préoccupée et fatiguée. Je n’avais pas envie de reporter « la séance ». Quand mon mari est arrivé je lui ai dit que je préférai le faire maintenant que reporter. Il a été vexé et a ressenti mon manque d’enthousiasme. Nous n’avons pas fait l’amour.
Je suis déçue de sa réaction parce que je fais l’effort chaque fois, chaque semaine de consacrer ce moment, car oui c’est un effort quand c’est quelque chose dont je n’ai pas envie et que j’ai envie de faire autre chose. Je me sens punie par lui parce que justement c’est un effort que je fais et que ce n’est pas du plaisir pour moi.
Donc ma question c’est « comment maintenir une relation harmonieuse quand je n’ai pas envie de mon mari mais que j’accepte quand même d’avoir une relation sexuelle avec lui? »
La solution « faire semblant » ne me convient pas ,j’ai déjà essayé!

Pour la réponse : http://blog.scommc.fr/les-questions-du- ... #more-3467
 
Je fais ça avec cher et tendre. J'ai pas d'enthousiasme particulier pour le sexe, ça me gonfle plus qu'autre chose la plupart du temps. C'est vrai que c'est une solution d'évitement.
 
Je vais pas le cacher en général j'adore ça, d'ailleurs c'est plus souvent moi qui insiste pour tester des trucs inédits et en ce moment je lui apprend -mais c'est pas évident- que faire l'amour ça ne veut dire forcément préliminaire-pénétration-dodo.

Mais y a des fois où c'est non. Parce que trois enfants en bas-âge ça épuise, parce que j'ai encore des traces douloureuses de mes accouchements, parce que j'ai pas envie, parce que je préfère regarder un film en paix, parce que j'ai envie d'être SEULE (c'est à dire sans personne qui me réclame un calin^^). Et c'est là que je dis "ok mais rapide" pour avoir la paix.

J'ai la ferme intention d'éduquer mon fils à ne pas violer.
 
A ce que je vois, votre mari n’a pas envie de vous violer, ce qui est plutôt positif après tout.

Alors, ça, c'est fort quand même. Votre mari n'a pas envie de vous violer, c'est positif... Ca devrait pas être normal plutôt ???
 
FadaDeGarrigue":2wq83fz3 a dit:
Je fais ce topic pour tous les hommes, car nous voyez-vous, nous sommes tellement loin de la vérité concernant cette violence faite aux femmes.Parce que même les hommes qui ne comettraient jamais un tel acte, ne se rendent pas compte de la violence qui a possiblement été faite à une de leur proche, et qui par leur ignorance, contribuent au silence, à la conservation des mythes qu'on nous fait avaler depuis des lustres. Et elle qui voulait que je la comprenne n'a été qu'entendue à moitié... Et comment se libérer de souvenirs terribles quand personne ne peut les comprendre ? C'est souvent un lourd fardeau qu'elles portent
Tu ne contribues plus à ce silence alors ne te reproche pas ces années.Ton amie t'en as parlé pour la confiance que tu lui inspires c'est précieux de pouvoir à nouveau avoir confiance en l'homme aprés ça.Un long travail de reconstruction est nécessaire, pour ton amie le résultat était là puisqu'elle t'en as parlé, que tu l'ai entendu, peu, mal, à moitié, tu l'as écouté.Cette cassure(le mot est faible) est mise entre les mains d'un psy personne d'autre ne peut prendre cette douleur, juste y palier, l'aténuer, l'écouter comme tu l'as fait.
 
"Laurence, une femme de 27 ans a été chloroformée avant d'être violée par Jérôme, son ex petit-ami. Ce dernier n'aurait pas supporté la rupture après 7 ans de relation. La jeune femme venait de mettre un terme à leur histoire, 15 jours plus tôt, peut-on lire ce mardi dans la Nouvelle Gazette. La victime affirme s'être rendue à la police de Charleroi afin de déposer plainte pour viol.
Mais les agents auraient eu une réaction très surprenante. Ces derniers l'auraient regardée de haut en bas avant de lui lancer des répliques blessantes. Laurence a raconté son histoire au milieu d'une pièce ouverte du commissariat, pleine d'allées et venues. Les policiers ont demandé à cette dernière si le viol s'était déroulé d'une "façon romantique"."

www.rtl.be/info/votreregion/hainaut/110 ... -policiers
 
A ce propos, la réaction de la police quand ue femme va porter plainte pour viol est un problème régulièrement soulevé, et une association féministe a décidé de mettre en ligne un questionnaire sur la façon dont la victime a été reçue lors de son dépôt de plainte.
Je vous mets le lien ici, et surtout n'hésitez pas à y répondre si vous êtes concerné(e)s, et à partager, il faut un maximum de réponses pour pouvoir en tirer des conclusions fiables :

http://www.dechainees.fr/2014/06/30/que ... darmeries/
 
Félidée":3654sipl a dit:
Merci d'avoir banni l'autre sombre merde.

Pour revenir au sujet initial, je relaie ici l'article, ainsi que la page de soutien, à l'initiative de Lola, qui a été violée à Perpignan en pleine rue, en journée, et recherche désespérémment des témoignages de personnes qui auraient vu, entendu ce qui se passait.


https://www.facebook.com/pages/Que-Justice-Soit-Fa%C3%AEte-pour-Lola/814278301916103?fref=photo

http://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2014/06/27/lappel-a-temoin-lance-par-lola-25-ans-violee-en-plein-jour-a-perpignan-par-deux-inconnus/

Cette jeune femme courageuse qui témoigne sur cette radio, a été violée mercredi par deux hommes armés de couteaux en plein cœur de Perpignan. Elle lance un appel à témoins.

(...) ce mercredi vers 18h15 boulevard Kennedy à Perpignan. Une jeune femme de 25 ans sort du magasin Babou et remonte le boulevard en direction du fleuriste "La Botte". C’est là que deux hommes surgissent armés d’un couteau, ils obligent la jeune femme à les suivre dans un passage sous-terrain qui mène vers le Mac Donald. Les deux hommes la violent à tour de rôle et filment la scène avec leur téléphone portable. Le calvaire va durer 20 minutes pour Lola. Elle et son compagnon lancent à présent un appel à tous ceux qui se trouvaient dans le secteur du Boulevard Kennedy mercredi entre 18h15 et 18h30. Le secteur est fréquenté et il y a forcément des gens qui ont vu ou entendu quelque chose.

[trigger warning]

"Ils m’ont poussée, attrapée par les cheveux et bloquée contre le passage. J’ai crié mais ils m’ont mis un linge sur la bouche pour pas que je crie, donc je ne sais pas si on m’a entendue. C’était deux personnes entre 25 et 30 ans, entre 1,70 m et 1,80 m cheveux bruns, l’un portait un jogging rouge, un autre un jogging blanc. C’était à côté du fleuriste. Y a forcément des gens qui ont vu ou entendu quelque chose et je demande à ces personnes d’appeler la police pour qu’on les retrouve. L’un avait un gros couteau et filmait toute la scène, ils m’ont dit qu’ils allaient mettre la vidéo sur internet alors surveillez aussi les réseaux sociaux. Je voudrai juste qu’on les arrête pour ce qu’ils ont fait"


"Elle s’est faite agresser vers 18h15, 18h20 30 mètres après le fleuriste du Boulevard Kennedy, dans une alcôve, un passage souterrain qui mène au Mac Donald. celui qui filmait avait une gourmette large, en or, cheveux très courts et un téléphone portable blanc. Je sais que boulevard Kennedy y a du monde, il faisait beau, y avait du monde aux fenêtres c’est impossible que personne n’ait rien entendu. Si quelqu’un a vu quoique ce soit, un détail, n’importe quoi, je vous en supplie, appelez le commissariat de police, faites-le je vous en supplie !"
Commissariat de police de Perpignan : 04.68.35.70.00


Le but serait de relayer un maximum.

Je "déterre" ce sujet suite à un nouveau rebondissement dans cette affaire :

lindependant":3654sipl a dit:
Affaire Lola : "Elle a été prise dans un engrenage"
Le 18 juillet à 6h00 par Laure Moysset | Mis à jour il y a 3 heures
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Lola a réservé ses confidences à son avocat Me Etienne Nicolau et le chargeant de s'en faire le porte-parole auprès des médias. PHOTO/Philippe Rouah
Durant 24 heures de garde à vue, la jeune femme a maintenu avoir été agressée le 25 juin boulevard Kennedy. Laissée libre, elle a finalement livré hier ses confidences à son avocat.
Rebondissement fracassant hier dans 'l'affaire Lola', du prénom de cette jeune femme de 26 ans qui avait déposé plainte affirmant avoir été violée en plein jour par un homme, tandis qu'un complice filmait la scène, le 25 juin dernier, boulevard Kennedy à Perpignan. Au vu des incohérences dans ses déclarations et des éléments recueillis au cours de l'enquête (heure, lieu, expertises biologiques, médicales, téléphonie, témoignages...), la jeune femme a été placée en garde à vue mercredi à partir de 14 h par les services de police chargés du dossier. Selon nos sources, lors des analyses médico-légales, deux ADN auraient été isolés sur les vêtements de la victime et auraient permis d'identifier deux hommes. Lesquels ont été entendus et mis hors de cause après recoupements des données de géolocalisation. Les derniers résultats des expertises du laboratoire de police technique et scientifique de Toulouse seraient tombés ce mardi, venant un peu plus mettre à mal le récit de Lola et renforçant les soupçons.
"Discernement aboli"
Pourtant, pendant 24 heures, et malgré trois heures d'interrogatoire au total, elle a maintenu sa version des faits. Hier à 11 h 30, elle a été laissée libre, après que le procureur de la République Achille Kiriakides se soit déplacé pour la rencontrer. Lui annonçant qu'il ne la poursuivrait pas pour 'dénonciation de crime imaginaire' (délit passible d'une peine maximum de 6 mois d'emprisonnement ferme et 7500 euros d'amende) compte tenu du rapport du psychiatre qui l'a expertisée mercredi dans la soirée. Le spécialiste a conclu que le discernement de la jeune femme était aboli au moment des faits et qu'elle ne pouvait ainsi être ni jugée, ni condamnée pour ce délit. En revanche, elle a été reconnue pénalement responsable pour l'autre délit 'd'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique'. En clair pour avoir insulté un policier lors d'une précédente audition en fin de semaine dernière, l'accusant de ne pas rechercher ses agresseurs, criant au scandale et à la honte. Elle répondra de ces faits le 5 août prochain devant le tribunal correctionnel de Perpignan. Et ce n'est qu'à l'issue de sa garde à vue, hier en début d'après-midi, que Lola est finalement passée aux aveux. Réservant ses confidences à son avocat Me Etienne Nicolau et le chargeant de s'en faire le porte-parole auprès des médias. "Elle m'a dit qu'elle n'avait pas été violée. De vous dire que ce qu'elle avait déclaré ne correspondait pas à la réalité a-t-il transmis. Au vu des éléments contradictoires, les policiers ont compris. Ils n'arrivaient pas à trouver les agresseurs".
"Prise dans un engrenage"
La jeune femme a donc menti. Elle l'admet. Sans fournir de plus amples explications. "Elle a été prise dans un engrenage dont elle a décidé de sortir aujourd'hui, justifie son avocat. Elle a été prise aussi peut-être dans l'élan de soutien spontané qu'elle a eu". Une spirale au point que la jeune femme avait, à son initiative, organisé une conférence de presse quelques jours après sa 'prétendue' agression, pour montrer son visage et lancer un nouvel appel à témoin. Qu'elle avait encore initié une marche blanche le 6 juillet, portant les banderoles en tête de défilé et menant 500 personnes jusque devant le palais de justice où, à travers un porte-voix, elle avait entonné a capella le titre (prémonitoire) Imagine de John Lennon. Au point que ses prises de parole avait ému la population et que la page facebook créée par son compagnon comptait hier jusqu'à 13 000 soutiens. Depuis hier, la page a été vidée de son contenu.
"Le viol n'était objectivement et raisonnablement pas possible, précise le procureur. Il n'y a pas de viol, pas de violeur, pas de violeur en série. Il faut maintenant que les choses reprennent leur juste proportion". Et de préciser : "Entre le 25 juin et le 17 juillet, cette affaire a mobilisé 6 enquêteurs dont 3 à plein-temps. Des experts qui ont travaillé dans l'urgence... Cette enquête a représenté jusqu'à présent 400 heures de travail fonctionnaire. Je tiens d'ailleurs à les remercier. Plus grave encore, l'émoi qu'a pu susciter cette dénonciation, les craintes légitimes auprès de la population féminine de la ville et des P.-O. J'en termine avec les risques d'erreur judiciaire auxquels on est exposé dans de telles circonstances, car on aurait pu orienter nos soupçons vers des personnes qui auraient pu être accusées à tort. Mais au milieu, sans doute, il restera une personne dans une grande souffrance".
M° Nicolau tente d'expliquer : "elle est dans une grande souffrance, victime d'un mal-être de l'enfance"
"On peut comprendre pourquoi elle a agi ainsi. Ça paraît impensable seulement si on ne cherche pas à comprendre ce qu'elle est, ce qu'elle a pu vivre et quelles sont les séquelles qu'elle a eues. L'explication est dans l'expertise du psychiatre. Ses conclusions ont conforté mon opinion. Elle n'était pas consciente quand elle a dénoncé ces faits. Elle souffre d'un mal-être de l'enfance, a expliqué hier Me Etienne Nicolau. Quand elle avait 12 ans, elle a été victime d'un viol par le frère plus âgé d'une amie (et deux copains à lui, avait précisé Lola en conférence de presse, ndlr). Un viol dont personne n'avait eu connaissance et pour lequel personne n'a été poursuivi. Elle avait des séquelles qui ont ressurgi lors de ses déclarations aux services de police. Son passé lui a été jeté au visage. Il faut qu'elle se reconstruise en tenant compte des conclusions de cette expertise et des raisons qui l'ont poussée à dénoncer ce viol. Jusqu'à la fin de la matinée, je croyais encore au viol qu'elle aurait subi. Pour moi c'était le contraire, si elle avait tout imaginé, elle n'aurait pas fait cette marche blanche. Je trouvais cela courageux, que c'était exceptionnel. C'était rare, mais cela ne veut pas dire impossible. Elle a emprunté ce chemin car elle pensait que cela l'aiderait à se reconstruire du passé et ça n'a pas été le cas. Il est temps qu'elle tire un trait sur cet épisode, qui restera un moment dramatique, de sa vie".

Mais pourquoi ce mensonge ? Quel est l'élément déclencheur ? Le 25 juin, la jeune femme n'aurait été victime d'aucune forme d'agression. Aucun élément particulier ne serait venu marquer sa journée. "Quand je l'ai vue, elle était effondrée. Manifestement en état de souffrance. Dans un état pitoyable, a simplement ajouté l'avocat, décrivant une personne à deux facettes. "Très fragile" du fait peut-être des traumatismes de son enfance et "à la fois combative", comme elle l'a montré lors de la marche blanche ou encore de par son obstination face aux enquêteurs. "Elle fait pitié, confirme le procureur de la République. Les expertises médicales et les témoignages nous laissent à penser que des problèmes de santé ont conduit Lola à dénoncer imaginairement ce crime". Lola aurait déjà suivi des soins pour des problèmes psychologiques qui l'auraient même amenée à être hospitalisée dans un centre spécialisé suite à une cure d'amaigrissement. Cure au cours de laquelle elle aurait perdu jusqu'à 90 kg. Quant à son compagnon, omniprésent à ses côtés jusqu'à l'heure des aveux, il "prend acte de ce que dit sa compagne, ajoute Me Nicolau. Il l'a toujours soutenue, il l'a aidée, il l'a crue".

edit : http://www.lindependant.fr/2014/07/18/v ... tor=EPR-2-[Newsletter]-20140718-[Zone_info]
 
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