Shaar-Lun":2dhxl9an a dit:
Il faudrait distinguer deux choses ; les actions ciblées qui n'oublient pas la visée abolitionniste, et qui se concentre ponctuellement sur une chose en particulier parce qu'il faut bien, et les actions purement "welfaristes" qui n'ont pour ambition que d'améliorer un peu le sort des animaux sans remettre en question l'exploitation en elle-même.
Ben la distinction, c'est "welfarisme" et "neowelfarisme", dont j'ai parlé... Tout ce que fait L214, c'est du néo-welfarisme. Mais si c'était la PMAF qui faisait la même chose, ça serait du welfarisme.
L214 filme des abattoirs, fait remarquer que les réglementations ne sont pas respectées, etc. L214 aborde et mène des enquêtes sur des sujets welfaristes, mais quand elle fait des revendications précises, des campagnes, des pétitions, elle ne laisse pas supposer qu'elle considère que l'abattage est une chose normale. Mais ce qu'elle dit peut quand même être entendu comme du welfarisme si on ne creuse pas.
La PMAF par contre, elle explique quelle est la différence entre le label bio et le label rouge de la viande, donc là, c'est du welfarisme non abolitionniste sans confusion possible. (Ceci dit, les informations qu'elle donne sont tout de même tout à fait utiles même pour les militants végés pour faire comprendre que même le bio et le Label Rouge ne sont pas l'Eden...)
Shaar-Lun":2dhxl9an a dit:
Pers0nne":2dhxl9an a dit:
Le discours abolitionniste doit être bien présent et illustré d'actions welfaristes (entre autres choses).
d'accord, mais pour moi là le mot "welfaristes" n'a pas sa place. Tu peux mettre "ciblées" à la place, et ce n'est pas la même chose parce que selon qu'on ait une "idéologie" welfariste ou abolitionniste, on ne va pas les argumenter de la même manière, ni au final forcément revendiquer les mêmes choses. Lutter pour que l'exploitation et la mise à mort se passent dans des conditions jugées optimales et lutter pour l'abolition de ces pratiques, au bout d'un moment deviennent des buts contradictoires.
Ben d'après moi, l'abattage, c'est à peu près le seul sujet "tabou" (du moins "l'amélioration de l'abattage") pour du néo-welfarisme (abolitionnisme parsemé de réformes). Mais sinon, tous les autres sujets sont communs au welfarisme et au néowelfarisme. L214, avec sa campagne contre les oeufs de poules en batterie donne un discours qui peut être interprété comme "Des cages plus grandes.". Sauf que sa stratégie à long terme va beaucoup plus loin.
Shaar-Lun":2dhxl9an a dit:
Pers0nne":2dhxl9an a dit:
parce que dans l'idéal je me positionne pas sur un discours welfariste qui te dit "Faut pas trop torturer les animaux avant de les tuer..." et qui me gêne vachement...
il te gêne mais tu le défends quand même... pourtant s'il te gêne c'est parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans ce discours. Alors je ne vois pas pourquoi il faudrait s'empêcher de le critiquer.
Oui, je le défends, parce que stratégiquement, c'est un outil dont il serait idiot de se passer. Tout comme je peux débattre avec des carnistes sans toujours les bousculer, même me taire et les regarder manger tranquillement leur viande. Même leur être reconnaissant de dire "Ah oui, il faudrait penser à manger moins de viande..." quand je sais qu'ils ne sont pas encore prêts à dire "Il faudrait que j'arrête la viande.". Et pourtant ça me gêne, et pas qu'un peu. Si je devais refuser en bloc tout ce qui me gêne, je deviendrais terroriste et je poserais des bombes dans les abattoirs et les magasins de bidoche, et je me ferais très vite tuer, et ça ne servirait strictement à rien.
Tout comme ça me gênerait gravement, dans des circonstances ponctuelles, très particulières, très précises et évidentes, de devoir tuer une personne pour en sauver dix.
Tout comme ça gêne aussi, forcément, les militants animalistes qui s'infiltrent dans les élevages industriels ou les abattoirs en se faisant passer pour de gentils tortionnaires, ceux qui se font embaucher pour pouvoir voler des images, et qui pourtant mettent leurs mains directement dans la merde, et n'en sortent pas indemnes... et livrent finalement des images qui convainquent des tas de gens de devenir végétariens. Parfois la meilleure stratégie, la plus efficace, passe par un dilemme moral. Un crime pour un plus grand bien.