Notre agriculture est décadente, elle détruit les sols au lieu de les nourrir. Nous utilisons d’énormes quantités d'intrants chimiques (engrais, pesticides, herbicides…) pour maintenir en vie des plantes malades qui nourriront les hommes et femmes aliénés que nous sommes. Tous ces produits nous les retrouvons − après qu’ils aient été lessivés par les pluies − dans nos nappes phréatiques − de moins en moins potables − hydratant nos corps malades (mais soignés), dans nos rivières et dans nos mers où nous n'osons plus nous baigner. Nous les retrouvons dans l’air qui remplit nos poumons suffocants. Nous les retrouvons dans nos aliments − vous savez, ces plantes malades du début.
Il suffit pourtant de sortir de notre béton quotidien, d’aller dans la forêt la plus proche pour voir que la nature sait très bien cultiver des plantes sans qu’il nous soit besoin d’intervenir. Bon d’accord, il n’y a plus de forêts primaires en France métropolitaine − et dans beaucoup d'endroits du globe − et c’est bien de l’intervention de l’homme que celles que nous connaissons sont nées. Mais il n’empêche que depuis elles savent très bien vivre et que même si on les laissait faire, elles auraient tendance à tout coloniser. De plus, les forêts primaires ont tenu des millions d’années sans nous et les arbres étaient bien plus grands que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Bref, la nature sait très bien faire les choses, pourquoi ne pas s’en inspirer ? Les usines chimiques les plus évoluées se trouvent dans les sols − quand ils vivent − pas dans à l’intérieur de nos blocs de tôles et de béton. Mais voilà, nous sommes en train de tuer nos sols pour nourrir nos multinationales qui n’ont comme utilité que de faire du fric… Bravo, il n’y a pas de doute, nous sommes vraiment malades, et certains en sont fiers.
Je viens de regarder l’enregistrement d’une conférence de Claude Bourguignon donnée le 17 mars 2007, au 2ème Cycle de Conférences André Dupuy, à l’occasion du Comice Agricole de Fleurs. Je vous invite à regarder cette vidéo très intéressante que vous pouvez vous procurer facilement sur la toile.
Sur le réseau p2p torrent
en streaming
Pour les flemmards qui n'ont pas le courage de regarder le film, pour ceux qui ont envie de se faire une idée avant et pour moi, pour ne pas oublier, voici un petit résumé de ce que j'en retiens (et de mes notes surtout).
[big]Un système naturel complexe : l'exemple de la forêt.[/big]
Les arbres font tomber des rameaux et des feuilles, qui vont être attaqués par les animaux (déchiquetage) puis par les champignons. Ils transforment la lignine (le bois) en humus, une molécule très complexe, la plus complexe du point de vue biologique. La nature opère une complexification ou "aggravation biologique" pour se protéger contre les agressions. Notre agriculture fait l'inverse, elle minéralise, elle détruit.
La faune va également aérer le sol. L'eau s'infiltre facilement dans les sols forestiers ce qui protège de l'érosion. Pour fixer les idées, un sol forestier peut infiltrer 150 millimètres d'eau par heure, un limon labouré moins d'un millimètre.
Une partie de l'humus va se minéraliser au printemps (1 à 2 %) sous l'action des bactéries. Les minéraux ainsi libérés vont descendre lentement et être récupérés par les racines horizontales des arbres qui vont les recycler. Le système sol-plante est fermé, il n'y a pas de perte. Les racines sont sous la matière organique, à l'inverse, le labour met la matière organique sous les racines ce qui va engendrer des pertes ; les minéraux vont être libérés trop bas.
Les arbres sont pourvus d'un deuxième système racinaire. Des racines pivots s'enfoncent profondément et dirigent l'excédant d'eau de pluie jusqu'à la nappe. Cette racine va attaquer la roche mère en apportant du sucre dans les racines qui vont nourrir des bactéries. C'est ces dernières qui vont déstructurer la roche et libérer des minéraux pour nourrir la plante. En même temps il y a création d'argile (minérale le plus complexe que l'on connaisse) qui a la capacité de retenir les minéraux qui nourrissent la plante ; encore une fois, on évite les pertes.
Les vers de terre jouent un grand rôle. Ils remontent dans leurs galeries, mangent de la matière organique et libèrent un turicule de leurs intestins. Ensuite ils redescendent et font un autre turicule en bas. C'est dans l'intestin des vers de terre que se forme le complexe argilo-humique. C'est un complexe très résistant qui maintient les sols. Les vers de terre font un énorme travail de brassage de la terre en la rendant beaucoup plus résistante. Ils brassent entre 100 et 1000 tonnes de terre à l'hectare et par an. Ils sont par exemple responsables de l'enfouissement des vestiges archéologiques et des dalles de votre jardin qui le deviendront un jour.
[big]Un système artificiel dévastateur : l'agriculture traditionnelle[/big]
Acte 1 : détruire les sols
Le système très complexe qu'est le sol est très facile à détruire. Il suffit d'enlever la partie organique fournie par les plantes ou encore de faire descendre la matière organique sous les racines. Notre agriculture fait les deux en même temps par la pratique du sol nu et du labour. Le labour laisse une semelle très dur sous la terre remuée, les sols deviennent beaucoup moins perméables, les eaux de pluie vont ruisseler et emporter les sols. La matière organique est enfuie et la faune vit très mal à ces profondeurs. Il s'en suit la mort de beaucoup d'animaux et beaucoup moins de dégradation de la matière organique. Les micro-organismes n'ont pas assez d'oxygène (ils en sont très demandeur) ; le système passe en anaérobiose et provoque la pourriture de la matière organique. Les champignons ne savent pas vivre sans oxygène, il n'y a plus de fabrication d'humus. Les vers de terre mangent en bas (là où est stockée la matière organique) et ne remontent plus la terre. Les plantes arrêtent la croissance de leur racines avant la pourriture et attendent que la dégradation soit finie ; elles n'ont plus accès aux minéraux. Pendant ce temps l'humus qui a été envoyé en dessous des racines se minéralise, et va polluer la nappe. Bref, tout le système est brisé par le labour…
En Europe, 90 % de l'activité biologique des sols a disparue. Dans le monde, on désertifie 10 millions d'hectares chaque année, en grande partie à cause de l'agriculture. Avant l'arrivée de celle-ci, 11 % de la surface du globe était occupée par les déserts, aujourd'hui c'est 33 %. La culture des plantes telle que pratiquée depuis des millénaires détruit la biodiversité. On est passé de 2 tonnes de vers de terre à l'hectare à 40 kg, de 3600 variétés de fruits cultivées en Europe, on est passé à moins de 40.
Depuis 6000 ans l'homme met la terre à nu pour la cultiver et depuis 6000 ans la nature fait pousser des "mauvaises herbes" pour expliquer à l'homme que la terre ne doit jamais être nue, les plantes protègent la terre des agressions et la nourrissent.
Acte 2 : Créer l'illusion de volume tout en installant une dépendance des agriculteurs aux industriels
Une plante se nourrit dans l'air et dans le sol. L'air fournit la quantité et les sols fournissent la qualité. La culture hors-sol (99 % des tomates et des fraises en Europe) ne fait pas de qualité. 94 % de la matière sèche est fournie par l'air et transformée par la photosynthèse. 94 % de la masse sèche de la plante revient par la météo. L'air ne fournit pourtant que trois atomes : le carbone, l'oxygène et l'hydrogène. Le sol lui, fournit 28 atomes qui vont donner les goûts, les parfums, les arômes. Les engrais chimiques ne fournissent que trois atomes : l'azote (N) sous forme de nitrate, le phosphore (P) et le potassium (K). On offre plein de potassium à la plante qui va en faire une consommation de luxe, elle en pompe à l'excès aidée par le phosphore qui permet la fourniture en énergie des "pompes" des racines par la fabrication d'ATP (molécule énergétique du vivant). Le nitrate salinise la plante, elle répond en se gorgeant d'eau pour survivre. On fait du volume mais pas de goût, on vend de l'eau. La saturation d'eau dans la plante la rend malade et produit des odeurs qui vont attirer les insectes qui sont les charognards des plantes en mauvais état, la nature ne laisse pas se reproduire des plantes mal en point. Pour lutter contre les insectes, ces mêmes industries qui fournissent les engrais vendent les pesticides. Ceux-ci rendent la plante encore plus malade, elle attire plus d'insectes, on y met plus de pesticides et on entre dans un cercle vicieux qui fait bien sourire les industriels.
[big]Copier la nature : le semi direct sous couvert végétal[/big]
Le semi direct sous couvert imite la nature, il ne laisse jamais un sol nu et ne travail pas mécaniquement la terre. Le principe est de planter des cultures intercalaires entre la récolte et la semi suivant. On privilégiera des plantes qui structurent bien le sol. On en récoltera que les graines, les pailles serviront de couvert végétal pour protéger le sol et lui fournir de la matière organique. Les semis se font directement en surface du sol, sans travail de la terre. Ce type de culture, dans l'idéal, n'a pas besoin d'intrants mais l'adaptation avec un départ sur un sol en mauvais état ne pourra être que progressive. Ce mode de production et peu gourmand en énergie fossile. Un itinéraire de labour consomme aux alentours de 140 litres de carburant à l'hectare, un itinéraire de semi direct seulement 25 litres. De plus il stock du gaz carbonique dans le sol par la création d'humus et le bilan est très positif. Alors qu'une culture en labour rejette une tonne de CO2 à l'hectare, un semi direct en stock quatre tonnes. Si tout les agriculteurs passaient à cette technique culturale, on estime que l'on diminuerait les émissions de gaz carbonique anthropiques de 40 %.
En réintroduisant des haies d'espèces locales dans les cultures on peut profiter d'une quantité de matière organique supplémentaire par le produit de l'élagage et recréer des habitats pour certains animaux.
Y'a plus qu'à…
Pour conclure je citerai (de mémoire, peut-être pas mot pour mot) une phrase de Claude Bourguignon lors de cette conférence « Ce ne sont pas les sols qui sont dur à décompacter, c'est la tête des gens »
Post scriptum
À la fin de la conférence, Claude Bourguignon parle d'un équilibre agro-sylvo-pastoral. J'ai délibérément omis le côté pastoral dans mon article. L'élevage soulève des problèmes que l'on connait bien ici et si j'ai bien tout compris, le système exposé peut très bien se passer de l'élevage et de l'exploitation des animaux d'une manière générale (vegan).
Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !
Il suffit pourtant de sortir de notre béton quotidien, d’aller dans la forêt la plus proche pour voir que la nature sait très bien cultiver des plantes sans qu’il nous soit besoin d’intervenir. Bon d’accord, il n’y a plus de forêts primaires en France métropolitaine − et dans beaucoup d'endroits du globe − et c’est bien de l’intervention de l’homme que celles que nous connaissons sont nées. Mais il n’empêche que depuis elles savent très bien vivre et que même si on les laissait faire, elles auraient tendance à tout coloniser. De plus, les forêts primaires ont tenu des millions d’années sans nous et les arbres étaient bien plus grands que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Bref, la nature sait très bien faire les choses, pourquoi ne pas s’en inspirer ? Les usines chimiques les plus évoluées se trouvent dans les sols − quand ils vivent − pas dans à l’intérieur de nos blocs de tôles et de béton. Mais voilà, nous sommes en train de tuer nos sols pour nourrir nos multinationales qui n’ont comme utilité que de faire du fric… Bravo, il n’y a pas de doute, nous sommes vraiment malades, et certains en sont fiers.
Je viens de regarder l’enregistrement d’une conférence de Claude Bourguignon donnée le 17 mars 2007, au 2ème Cycle de Conférences André Dupuy, à l’occasion du Comice Agricole de Fleurs. Je vous invite à regarder cette vidéo très intéressante que vous pouvez vous procurer facilement sur la toile.
Sur le réseau p2p torrent
en streaming
Pour les flemmards qui n'ont pas le courage de regarder le film, pour ceux qui ont envie de se faire une idée avant et pour moi, pour ne pas oublier, voici un petit résumé de ce que j'en retiens (et de mes notes surtout).
[big]Un système naturel complexe : l'exemple de la forêt.[/big]
Les arbres font tomber des rameaux et des feuilles, qui vont être attaqués par les animaux (déchiquetage) puis par les champignons. Ils transforment la lignine (le bois) en humus, une molécule très complexe, la plus complexe du point de vue biologique. La nature opère une complexification ou "aggravation biologique" pour se protéger contre les agressions. Notre agriculture fait l'inverse, elle minéralise, elle détruit.
La faune va également aérer le sol. L'eau s'infiltre facilement dans les sols forestiers ce qui protège de l'érosion. Pour fixer les idées, un sol forestier peut infiltrer 150 millimètres d'eau par heure, un limon labouré moins d'un millimètre.
Une partie de l'humus va se minéraliser au printemps (1 à 2 %) sous l'action des bactéries. Les minéraux ainsi libérés vont descendre lentement et être récupérés par les racines horizontales des arbres qui vont les recycler. Le système sol-plante est fermé, il n'y a pas de perte. Les racines sont sous la matière organique, à l'inverse, le labour met la matière organique sous les racines ce qui va engendrer des pertes ; les minéraux vont être libérés trop bas.
Les arbres sont pourvus d'un deuxième système racinaire. Des racines pivots s'enfoncent profondément et dirigent l'excédant d'eau de pluie jusqu'à la nappe. Cette racine va attaquer la roche mère en apportant du sucre dans les racines qui vont nourrir des bactéries. C'est ces dernières qui vont déstructurer la roche et libérer des minéraux pour nourrir la plante. En même temps il y a création d'argile (minérale le plus complexe que l'on connaisse) qui a la capacité de retenir les minéraux qui nourrissent la plante ; encore une fois, on évite les pertes.
Les vers de terre jouent un grand rôle. Ils remontent dans leurs galeries, mangent de la matière organique et libèrent un turicule de leurs intestins. Ensuite ils redescendent et font un autre turicule en bas. C'est dans l'intestin des vers de terre que se forme le complexe argilo-humique. C'est un complexe très résistant qui maintient les sols. Les vers de terre font un énorme travail de brassage de la terre en la rendant beaucoup plus résistante. Ils brassent entre 100 et 1000 tonnes de terre à l'hectare et par an. Ils sont par exemple responsables de l'enfouissement des vestiges archéologiques et des dalles de votre jardin qui le deviendront un jour.
[big]Un système artificiel dévastateur : l'agriculture traditionnelle[/big]
Acte 1 : détruire les sols
Le système très complexe qu'est le sol est très facile à détruire. Il suffit d'enlever la partie organique fournie par les plantes ou encore de faire descendre la matière organique sous les racines. Notre agriculture fait les deux en même temps par la pratique du sol nu et du labour. Le labour laisse une semelle très dur sous la terre remuée, les sols deviennent beaucoup moins perméables, les eaux de pluie vont ruisseler et emporter les sols. La matière organique est enfuie et la faune vit très mal à ces profondeurs. Il s'en suit la mort de beaucoup d'animaux et beaucoup moins de dégradation de la matière organique. Les micro-organismes n'ont pas assez d'oxygène (ils en sont très demandeur) ; le système passe en anaérobiose et provoque la pourriture de la matière organique. Les champignons ne savent pas vivre sans oxygène, il n'y a plus de fabrication d'humus. Les vers de terre mangent en bas (là où est stockée la matière organique) et ne remontent plus la terre. Les plantes arrêtent la croissance de leur racines avant la pourriture et attendent que la dégradation soit finie ; elles n'ont plus accès aux minéraux. Pendant ce temps l'humus qui a été envoyé en dessous des racines se minéralise, et va polluer la nappe. Bref, tout le système est brisé par le labour…
En Europe, 90 % de l'activité biologique des sols a disparue. Dans le monde, on désertifie 10 millions d'hectares chaque année, en grande partie à cause de l'agriculture. Avant l'arrivée de celle-ci, 11 % de la surface du globe était occupée par les déserts, aujourd'hui c'est 33 %. La culture des plantes telle que pratiquée depuis des millénaires détruit la biodiversité. On est passé de 2 tonnes de vers de terre à l'hectare à 40 kg, de 3600 variétés de fruits cultivées en Europe, on est passé à moins de 40.
Depuis 6000 ans l'homme met la terre à nu pour la cultiver et depuis 6000 ans la nature fait pousser des "mauvaises herbes" pour expliquer à l'homme que la terre ne doit jamais être nue, les plantes protègent la terre des agressions et la nourrissent.
Acte 2 : Créer l'illusion de volume tout en installant une dépendance des agriculteurs aux industriels
Une plante se nourrit dans l'air et dans le sol. L'air fournit la quantité et les sols fournissent la qualité. La culture hors-sol (99 % des tomates et des fraises en Europe) ne fait pas de qualité. 94 % de la matière sèche est fournie par l'air et transformée par la photosynthèse. 94 % de la masse sèche de la plante revient par la météo. L'air ne fournit pourtant que trois atomes : le carbone, l'oxygène et l'hydrogène. Le sol lui, fournit 28 atomes qui vont donner les goûts, les parfums, les arômes. Les engrais chimiques ne fournissent que trois atomes : l'azote (N) sous forme de nitrate, le phosphore (P) et le potassium (K). On offre plein de potassium à la plante qui va en faire une consommation de luxe, elle en pompe à l'excès aidée par le phosphore qui permet la fourniture en énergie des "pompes" des racines par la fabrication d'ATP (molécule énergétique du vivant). Le nitrate salinise la plante, elle répond en se gorgeant d'eau pour survivre. On fait du volume mais pas de goût, on vend de l'eau. La saturation d'eau dans la plante la rend malade et produit des odeurs qui vont attirer les insectes qui sont les charognards des plantes en mauvais état, la nature ne laisse pas se reproduire des plantes mal en point. Pour lutter contre les insectes, ces mêmes industries qui fournissent les engrais vendent les pesticides. Ceux-ci rendent la plante encore plus malade, elle attire plus d'insectes, on y met plus de pesticides et on entre dans un cercle vicieux qui fait bien sourire les industriels.
[big]Copier la nature : le semi direct sous couvert végétal[/big]
Le semi direct sous couvert imite la nature, il ne laisse jamais un sol nu et ne travail pas mécaniquement la terre. Le principe est de planter des cultures intercalaires entre la récolte et la semi suivant. On privilégiera des plantes qui structurent bien le sol. On en récoltera que les graines, les pailles serviront de couvert végétal pour protéger le sol et lui fournir de la matière organique. Les semis se font directement en surface du sol, sans travail de la terre. Ce type de culture, dans l'idéal, n'a pas besoin d'intrants mais l'adaptation avec un départ sur un sol en mauvais état ne pourra être que progressive. Ce mode de production et peu gourmand en énergie fossile. Un itinéraire de labour consomme aux alentours de 140 litres de carburant à l'hectare, un itinéraire de semi direct seulement 25 litres. De plus il stock du gaz carbonique dans le sol par la création d'humus et le bilan est très positif. Alors qu'une culture en labour rejette une tonne de CO2 à l'hectare, un semi direct en stock quatre tonnes. Si tout les agriculteurs passaient à cette technique culturale, on estime que l'on diminuerait les émissions de gaz carbonique anthropiques de 40 %.
En réintroduisant des haies d'espèces locales dans les cultures on peut profiter d'une quantité de matière organique supplémentaire par le produit de l'élagage et recréer des habitats pour certains animaux.
Y'a plus qu'à…
Pour conclure je citerai (de mémoire, peut-être pas mot pour mot) une phrase de Claude Bourguignon lors de cette conférence « Ce ne sont pas les sols qui sont dur à décompacter, c'est la tête des gens »
Post scriptum
À la fin de la conférence, Claude Bourguignon parle d'un équilibre agro-sylvo-pastoral. J'ai délibérément omis le côté pastoral dans mon article. L'élevage soulève des problèmes que l'on connait bien ici et si j'ai bien tout compris, le système exposé peut très bien se passer de l'élevage et de l'exploitation des animaux d'une manière générale (vegan).
Merci de m'avoir lu jusqu'à la fin !