Fabicha":x2985nd7 a dit:
La boîte où je bosse en ce moment édite une revue destinée aux professionnels de la nutrition (formation continue, grosse, grosse multinationale, la revue a un cachet légitimité avec des membres du comité de rédaction dans diverses instances de poids). Bref, tout ça pour dire que j'ai vu passer sous mon nez un numéro en préparation spécial "protéines".
Je n'ai pas pu regarder en détail, mais j'ai quand même vu trois paragraphes expliquant que le régime végétarien permettait de manger de façon équilibrée (ouf), et un paragraphe sur les végétaliens qui, eux, sont bourrés de carences. Pas argumenté bien sûr.
Je vais récupérer le dossier pour le lire et voir ce qu'il se dit.... y a encore du boulot.
Jezebel":x2985nd7 a dit:
Mais c'est un premeir pas, avant illes disaient la même chose des végétariens. On avance, on avance!!
En tout cas oui, si tu arrives à en savoir plus, tiens nous au courant, ça peut être intéressant.
Mais c'est quand même fou que des professionnels versent dans aussi peu de rigueur...
J'ai survolé un peu plus (pas tout parce que j'avais pas le temps). Je suis agréablement surprise. Chaque article démarre avec les clichés habituels (genre "restons prudent", n'allons pas croire que les végés ne sont pas des gens bizarres), mais en expliquant au final qu'un régime végétarien peut être équilibré.
En gros, sur la consommation de protéines, la ligne est très explicitement, chiffres à l'appui, que le surpoids infantile constaté dans les sociétés occidentales est directement dû (au niveau statistique, pas de chaque cas particulier bien sûr) à une consommation trop importante de produits laitiers, notamment de lait (car riche en protéines et appauvri en lipides je crois), et que l'incitation excessive à consommer du lait, notamment dès le plus jeune âge, est néfaste pour le développement de l'enfant
Sur le plan environnemental et de l'équilibre alimentaire, la planète gagnerait à réduire de façon conséquente l'élevage pour plus se consacrer à l'agriculture. Mais l'agriculture consomme plus d'eau que les élevages, donc la conclusion reste très pondérée malgré tout.
Il y a même un cas pratique : une femme végé car dégoutée par le fait de manger des animaux arrivant très anémiée en consultation (j'ai eu très peur au début : tous les clichés y étaient). Il est préconisé de mener un examen poussé pour connaître l'origine exacte de ses carences. Elle n'a pas de carence protéinique mais gère très mal sa consommation de fer notamment car elle a des règles très abondantes. Elle est prise charge par complémentation puis explication des principes relatifs à l'absorption du fer et accompagnement diététique avec menus, etc. (et vigilance en fonction de son cycle menstruel). Conclusion : un régime végétarien équilibré n'induit pas de carences particulières (paf, comme ça).
Par contre, les végétaliens, c'est une condamnation automatique sans même argumenter : les légumes n'apportent pas tous les nutriments nécessaires à un bon équilibre alimentaire. Ils ne développent même pas.
j'ai aussi vu passer un tableau récapitulatif des propriétés des laits infantiles (toujours à destination des professionnels) donc vache et végétal. C'est étonnant, le tableau de l'année dernière disait que le choix du lait relevait de l'avis du prescripteur et de l'utilisateur. Dans le tableau de cette année, la rédac chef adjointe a fait supprimer "utilisateur". Je ne pense vraiment pas que ça ait un lien, mais ça m'a fait penser à l'affaire du petit Joachim.