Anatomie comparée

Gimmie

Jeune bulbe
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Je cite Chrysalide (message du 02 avril à un autre endroit du forum) qui citait Georges Cuvier :
«L'anatomie comparée nous enseigne qu'en toute chose, l'homme, ressemble aux animaux frugivores, et en rien aux carnivores... Ce n'est qu'en déguisant la chair morte rendue plus tendre par des préparatifs culinaires, qu'elle est susceptible d'être mastiquée et digérée par l'homme chez qui, de la sorte, la vue des viandes crues et saignantes n'excite pas l'horreur et le dégout.»

J'ai souvent lu que les hommes sont constitués, au niveau de la mâchoire et de l'estomac, comme des frugivores ou des "herbivores". j'ai trouvé un petit document qui résume la question avec un tableau comparatif intéressant : http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/AnatomieComparee-RV.pdf si vous ne l'avez pas encore.

Conclusion du pdf :
"nous voyons que la structure de l’appareil digestif des êtres humains est celle d’un herbivore « confirmé ». L’être humain ne présente pas les caractéristiques structurelles mixtes que l’on observe chez les omnivores tels que les ours et les ratons laveurs.
Ainsi, en comparant l’appareil digestif des humains à celui des carnivores, herbivores et omnivores, nous devons conclure que l’appareil digestif humain est adapté à un régime strictement végétal".

Ce qui explique sans doute pourquoi nous avons bonne mine (ah les carottes...) et du peps (ah la vitamine C naturelle...) ;)
 
c'est tabou ca ! surtout ne pas s'en servir dans un debat contre un carniste.
a la limite si pas le choix mais avec beaucoup de conditionnel : "la nature omnivore de l'homme fait debat" "l'homme ne serait pas vraiment omni" etc..
sinon ca braque direct et on passe pour des illumines car il n'y a que cette etude et elle est fausse sur certains points :/
bon perso, le simple fait qu'au naturel il soit impossible pour nous de chasser et tuer nous le montre bien ... mais on te dira que grace a notre inteligence on a inventé des outils et donc on est omni c'est la nature (comme si notre inteligence, capacite a se soustraire de sa condition naturelle et ses instinct pour le meilleur et surtout le pire, changerait notre anatomie...).
 
Face à l'argument que l'on a toujours mangé de la viande, je réponds que l'on a peut-être toujours mangé quelques insectes mais de la viande ça reste à prouver.
 
Je pense que niveau viande y'a plusieurs raison à l'apparition de sa consommation par l'humain:

- L'humain est curieu, donc as sans doute voulu gouter. (Bon la jsuis pas sur...)
- Avant on gaspillais pas, si on ce défendais d'un animal non humain, fallais bien le manger plutot que de le laisser pourrir...
- On as surement eu des problemes en se sédentarisant concernant la quantité de bouffe, du coup la chasse as sans doute du s'imposer d'elle même pour survivre.

Après avec les générations on as finis par evoluer et s'adapter pour tolerer de mieux en mieux la viande, je dis bien la tolerer pour finir aujourd'hui par croire qu'il est naturel d'en manger.

Regardez par exemple, les japonais digérent mieux le nori (l'algue bien connue des vegeta*ien et des sushivore) que les occidentaux parce qu'ils en consomment depuis très longtemps et on finis par assimiler une ansine dans leurs estomac permettant de mieux la faire passer.
En occidant un digere beaucoups mieux de lait de vache que le reste du monde parait-il, surtout en afrique ou le lait passe très mal il parait. A cause qu'on en consomme depuis super longtemps.

Alors oui, on s'adapte physiquement a son environement de génération en generation, cela veut-il dire pour autemps que c'est naturel?

ps: les anecdotes sur les japonais et les africains ici ne sont en rien des avis racistes mais reposes sur ce que j'ai pu lire un peu partout sur la toile et dans des bouquins. Il est possible que je me trompe donc a ce sujet mais quand bien même cette théorie serait fausse, j'en suis pas l'instigateur premier.
 
On dit une enzyme ;)
En fait on a commencé à manger de la viande en migrant dans les régions froides, la où il n'y avait pas ou peu de végétation. C’était donc notre seule source d'alimentation possible.
L'être humain est avant tout opportuniste :)
 
Donc c'est une adaptation, pas une necessité biologique de bouffer de la viande :)
 
Face à l'argument de l'anatomie, une réponse qui fonctionne pas mal c'est que de toute façon, manger et l'alimentation en général n'ont absolument plus rien de "naturel" depuis longtemps. C'est un acte social à part entière, avec des divisions et des clivages très forts. Dès lors, se poser la question de l'anatomie humaine c'est un peu comme se demander si l'homme de néandertal en rut était un violeur ou non... ça n'a pas de sens.

Bourdieu dans La Distinction démontre comment, avec la montée de la bourgeoisie/classe moyenne, le développement industriel aux XIXe et XXe siècles, le rapport à la viande évolue en fonction de critères sociaux distinguant une classe d'une autre. En gros (très résumé et de mémoire, ça fait longtemps que je l'ai pas lu), les classes les plus élevées diminuent leur consommation de viande et de gras (pourtant pendant longtemps pré carré des seuls catégories privilégiées) et développent un souci du paraître corporel (chez les hommes notamment), d'hygiénisme (même si terme est anachronique ici). En parallèle, avec le développement de la société de consommation, d'abord dans les modes de production puis avec les supermarché, les classes populaires et moyennes augmentent leur consommation de viande, denrée désormais plus accessible parce que rentrée dans le circuit de la grosse production.

Donc : carnivore ou omnivore, manger de la viande régulièrement (en consommer en fait) c'est très, très récent et quasi anecdotique sur l'ensemble de l'histoire de l'humain moderne. Et si on remonte plus loin encore, comme tous les chasseurs, nos ancêtres ne bouffaient pas de la viande tous les jours... Ya pas si longtemps, le poulet dans l'assiette on le réservait pour les jours de fête.

J'ai trouvé un extrait de Bourdieu sur la construction sociale de l'alimentation et du goût :
Le goût en matière alimentaire dépend aussi de l'idée que chaque classe se fait du corps et des effets de la nourriture sur le corps, c'est- à-dire sur sa force, sa santé et sa beauté, et des catégories qu'elle emploie pour évaluer ces effets, certains d'entre eux pouvant être retenus par une classe qui sont ignorés par une autre, et les différentes classes pouvant établir des hiérarchies très différentes entre les différents effets : c'est ainsi que là où les classes populaires, plus attentives à la force du corps (masculin) qu’à sa forme, tendent à rechercher des produits à la fois bon marché et nourrissants, les professions libérales donneront leur préférence à des produits savoureux, bons pour la santé, légers et ne faisant pas grossir. Culture devenue nature, c'est-à-dire incorporée, classe faite corps, le goût contribue à faire le corps de classe : principe de classement incorporé qui commande toutes les formes d'incorporation, il choisit et modifie tout ce que le corps ingère, digère, assimile, physiologiquement et psychologiquement. Il s'ensuit que le corps est l'objectivation la plus irrécusable du goût de classe, qu'il manifeste de plusieurs façons. D'abord dans ce qu'il a de plus naturel en apparence, c'est-à-dire dans les dimensions (volume, taille, poids, etc.) et les formes (rondes ou carrées, raides ou souples, droites ou courbes, etc.) de sa conformation visible, où s'exprime de mille façons tout un rapport au corps, c'est- à-dire une manière de traiter le corps, de le soigner, de le nourrir, de l'entretenir, qui est révélatrice des dispositions les plus profondes de l'habitus : c'est en effet au travers des préférences en matière de consommation alimentaire qui peuvent se perpétuer au-delà de leurs conditions sociales de production (comme en d'autres domaines un accent, une démarche, etc.), et aussi bien sûr au travers des usages du corps dans le travail et dans le loisir qui en sont solidaires, que se détermine la distribution entre les classes des propriétés corporelles.

Il y a aussi celui-ci, avec des chiffres datant de 2008 : http://www.unige.ch/ses/socio/carnets-d ... 15_158.pdf
Et cet article, un peu long et daté (1980), mais fondateur et très détaillé, y compris sur la consommation de fruits et légumes en fonction des catégories sociales : http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... _21_4_5050
 
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