antispesisme : ne nous trompons-nous pas de combat ?

barbux

Évéganéliste
Inscrit
19/3/06
Messages
8 854
Score de réaction
8
Localité
Toulouse
Plus je me pose la question de la condition animale, plus je me dis que l'on ne mène pas le bon combat. Le spécisme est-il une cause ou une une conséquence ? Plus j'avance et plus je me dis que c'est la quête de pouvoir, matérialisée par les transferts d'argents, à sens unique et à l'inverse des lois physiques qui est à l'origine du désastre que l'on provoque. À sens unique car il va toujours du plus pauvre vers le plus riche. Contraire aux lois physiques parce que ces dernières impliquent un mouvements des forts potentiels vers les plus faibles, pour tendre vers l'équilibre. Et donc, a fortiori, contraire aux lois de la nature (aux lois éthiques ?).

Pourquoi est-on spécistes ? Parce qu'on a su être plus fort, et que l'on en profite. Mais un cochon ne vaut pas plus qu'un être humain aux yeux d'un entrepreneur. Je vous conseil d'aller regarder - si ce n'est pas encore fait - "l'ile aux fleurs". Ce reportage nous montre bien que c'est le profit qui dirige tout. Une femme, un enfant, peut-être considéré comme inférieur à un cochon parce qu'il, elle, n'a pas d'argent et ne peut pas en rapporter directement. Par conte... ça fait une bonne station d'épuration... là est leur utilité. Ils sont maintenu en vie parce qu'ils sont utiles à un autre être - plus puissant - pas parce qu'ils on le droit de vivre. Vous me suivez ? on a pas affaire à une espèce (homo sapiens) conte les autres mais à quelques individu(aliste)s (les puissants) contre le reste du monde.

Bref, est-il réaliste de combattre le spécisme alors que c'est le "profisme" qui en est aujourd'hui le moteur ? L'homme est plus qu'antispéciste, il est égoïste, là est l'origine du problème. Et le meilleur moyen - aujourd'hui - d'assouvir cet égoïsme, c'est de faire du profit : JE suis le plus puissant.

Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
 
Curieux hasard, je viens de voir qu'une entreprise américaine loue des chiens en "temps partagé" aux personnes qui ne peuvent pas avoir un animal "à temps complet". De quoi responsabiliser les gens...

Pour en revenir à ton sujet, je pense que le spécisme n'est pas forcément lié au profit dans le sens que l'un ne découle pas de l'autre. Le profit est une notion économique, alors que le spécisme est plutôt du domaine "philosophique" comme le racisme. En revanche, le spécisme sert la cause du profit à tout prix, cela est indéniable. Mon opinion est que le profit n'est qu'une forme d'orgueil appliquée à l'économie, tout comme la stratégie militaire l'est pour la guerre. Autrement dit, tous les moyens sont bons s'ils mènent au but que l'on veut atteindre.

Il me semble difficile de changer les mentalités du monde entier, mais garder ses convictions est faisable.
 
Cela fait bien longtemps Barbux que je ne me pose plus cette question.
La loi du plus fort n'est pas une loi nouvelle. Elle existait déjà bien avant l'apparition de l'argent.
Il suffit de regarder les différentes époques esclavagistes pour se rendre compte que c'est le pouvoir qui l'emporte sur le respect. Les esclaves noirs ont été vendu aux marchands d'esclaves blancs par des noirs (tu suits?) qui faisaient ainsi du profit au détriment de leur race. De l'autre côté de l'eau, on se persuadait que les noirs n'étaient pas humain pour ne pas leur donner des droits. C'étaient des animaux, ainsi on pouvait en faire ce que l'on voulait.
Cependant je me fais la réflexion que ces esclaves ou les "pauvres" de maintenant élèvent aussi des animaux pour leur chaire ! Ils profitent eux aussi de leur superiorité.
Il semblerait que dans le règne animal (l'homme étant inclu) les lois de la physique ne s'applique pas, la seul loi en vigueur est "la loi du plus fort".
La question philosophique est de savoir s'il faut plaindre ces gens qui subissent la loi qui eux mêmes appliquent aux animaux plus faibles qu'eux?
 
Pour lutter contre le profit , il faudrait une révolution total et planetaire. Ensuite(je sais c'est extreme) instaurer une dictature pour obliger les gens à changer de mode de vie. La démocratie crée des inégalités car tout le monde veut sa part du gateau.
Quand je parle de dictature, je pense à un super president et pas à un truc meurtrier comme on en à connu dans le passé.
Ensuite il faudrait metre en place un systeme genre(ne rigolez pas) comme les schtroumpfs.
Quand tout le monde aura une place dans cette societé, la meme place que tout le monde pas de chef ni de hierarchie, on ne fera plus de difference entre les animaux humains et non humains car on ne sera pas plus superieur que tous les autres etre vivant sur la planete, donc plus de specisme.
Enfin dans mes rèves sa se passerait comme sa :red:. Un peut comme le filme "La belle verte"
Mais je me dis toujours qu'on(les végétariens) est des precurseurs, et comme pour l'esclavage humain, un jour le monde sera végétarien.
 
Oui voilà une révolution totale et planétaire ;)

Pour les schtroumpfs ok mais avec un peu plus de schtoumpfettes :p et sans les schtroumpfs noirs (d'ailleur pourquoi les méchants schtroumpfs sont noirs ?) et avec un gargamel antispéciste ;) et puis le grand schtroumpfs c'est qui ? Mais sinon dans l'idée c'est ça, il nous reste pas mal de schtroumpfs sur la planche...

Mouais pour l'esclavage humain, ça existe encore alors, pour les animaux c'est pas gagné...
 
Gargamel c'est notre société actuelle, grand et méchant mais surtout très bête :tongue:.
Et y a nous les petits Schtroumpfs. Petits mais solidaires et on gagnent à la fin donc faut s'accrocher :fruitDef:

Blagues à part, une vie comme sa serait pas mal :bourre: :pom: :kiss: :monkey: :frog: :pnl: :romeo:. Mais si on doit faire une méga révolution, on a encore du boulot :bink: :duel: :anger:
 
L'égoïsme est fait partie intégrante de la nature huamine, il faut composer avec ce paramètre !
 
RoRo":2k7skkdn a dit:
Gargamel c'est notre société actuelle, grand et méchant mais surtout très bête :tongue:.
Et y a nous les petits Schtroumpfs. Petits mais solidaires et on gagnent à la fin donc faut s'accrocher :fruitDef:
Petits et solidaires, cela pourrait être aussi les Lemmings (le jeu, par les vrais). Il n'y a pas d'ironie, mais la société est plutôt à l'image de ces petits personnages.
 
Notre peuple vaincra !
 
RoRo":21xukdyx a dit:
Pour lutter contre le profit , il faudrait une révolution total et planetaire. Ensuite(je sais c'est extreme) instaurer une dictature pour obliger les gens à changer de mode de vie. La démocratie crée des inégalités car tout le monde veut sa part du gateau.
L'oligarchie, la démocratie, le communisme, le capitalisme... Toutes ces idéologies ne sont que des outils, pouvant annoncer un futur meilleur mais faisant tourner la tête de ceux qui en sont à l'origine et qui veulent toujours pervertir le système à leur profit. La loi humaine est faite pour la contourner, je pense pour ma part qu'il faut lâcher prise avec l'idée que l'on peut et que l'on doit tout contrôler pour avoir un monde "idéal", on ne peut pas obliger les gens à être comme on le voudrait, d'ailleurs un monde "idéal" serait certainement invivable de frustrations... Par contre on peut proposer aux gens de réfléchir à leur idéal, leur donner des outils leur permettant de prendre conscience de l'impact de leurs actions, leur donner les moyens de se fabriquer individuellement de petits mondes idéaux. La vraie révolution libératrice sera une révolution des consciences, et elle se fera par le peuple.

Un peu de poésie : Fernando Pessoa (poèmes païens)

" Ah ! Comme les hommes les plus simples / Sont malades et confus et stupides / Au regard de la claire simplicité / Et santé d'exister / Des arbres et des plantes ! "

" Les poètes mystiques sont des philosophes malades, / Et les philosophes sont des hommes déments. "

" Tu parles de civilisation, et qu’il ne faudrait pas que cela soit, / Ou qu’il ne faudrait pas que cela soit ainsi. / Tu dis que tout le monde souffre, ou la majorité du monde, / Du fait que les choses humaines sont disposées de la sorte. / Tu dis que si elles étaient différentes, l’on souffrirait moins. // Tu dis que si elles étaient comme tu le veux, ce serait bien mieux. / J’entends sans t’écouter. / Pourquoi donc me viendrait-il à l’idée de t’écouter ? / Si je t’écoutais je n’en serais en rien plus sage. / Si les choses étaient différentes, elles seraient différentes : voilà tout. / Si les choses étaient comme tu le veux, elles seraient comme tu le veux, et rien de plus. / Malheur à toi et à tous ceux qui passent leur vie / A vouloir inventer la machine à faire le bonheur ! "
 
Intéressante ta question Barbux!

Moi je pense, à la différence de Tom, que si la prise de conscience individuelle, et le changement de mode de vie, dans la consommation mais aussi dans le mode de relation avec autrui, sont importants, ils ne résolvent pas tout.
Je pense qu'il faut avoir une conscience politique, et se mobiliser. Je suis très choquée de voir des végé qui sont tout mous-mous lorsqu'il s'agit de politique, qui se positionnent "au centre, ni gauche, ni droite", alors qu'à mon avis, se positionner contre l'exploitation des animaux, et contre l'exploitation économique d'une bonne partie de la société, ça va dans le même sens.

L'année dernière j'avais écrit un article: http://altersociete.over-blog.com/article-10915008.html pour expliquer pourquoi, à mon avis, on ne pouvait pas se dire sincèrement de gauche sans être végé.

Mais je pourrais écrire aussi l'article en sens contraire: à mon avis, on ne peut pas être sincèrement végé sans être de gauche. Je dirais aussi sans être altermondialiste, c'est à dire sans se positionner contre ces lois du commerce international qui donnent aux pays riches et aux multinationales la liberté du renard dans le poulailler: dévore; attrape tout ce que tu peux; bien fait pour les faibles.

Je sais qu'il y avait autrefois un véritable courant végé chez les anarchistes libertaires (qui se prononçaient de manière générale contre toute forme d'exploitation), mais sinon, je trouve que le lien est beaucoup trop rarement fait entre deux positionnements vis à vis des animaux [être végé] et des humains [être de gauche/altermondialiste] qui ont, à mon avis, des fondements tout à fait similaires.
 
C'est une bonne question, est-il nécessaire d'entrer en politique pour avancer vers une société plus juste ? Si notre manière d'être consommateur (végétarisme, décroissance, etc...) peut permettre de diminuer notre complicité envers les politiques que nous dénonçons, est-elle un véritable moyen d'action vers le changement que nous aimerions voir apparaître ?

La loi en vigueur est celle du plus fort, du plus puissant. La puissance se mesure en dollars. L'économie permet à quelque uns d'être puissants en aliénant tous les autres, certe en leur laissant la possibilité de "s'arranger entre eux", d'être consom'acteur. Ou plutôt en leur en laissant l'illusion. Mais quand la majeur partie des ressources est contrôlée par quelques puissants, est-il réaliste de croire que l'on peut tout changer en étant des consomateurs intelligents et en éduquant les gens à ces problèmes ? Biensûr, c'est important mais est-ce suffisant ? Est-ce qu'il ne faut pas changer la mise de départ ? C'est peut-être dans la politique que l'on peut agir le plus concrêtement...
 
Oui oui...

Je crois qu'il faut "entrer en politique" dans un sens très large. Déjà, prendre conscience des inégalités, des exploitations (entre classes sociales, entre pays, entre personnes au travail...).

Ensuite se positionner quand on le peut, quand on vote bien sûr, mais aussi quand on a l'occasion de faire grève pour défendre des exploitations injustes (en ce moment, il y a des mouvements inédits comme celui des caissières, qui jusque là souffraient plutôt en silence, aujourd'hui s'organisent davantage). On peut aussi écrire des articles, organiser des débats, discuter avec sa famille ou ses amis, militer dans une organisation politique... "Entrer en politique", ça peut prendre plein de formes.

Ce qui compte, c'est de ne pas être dupe d'un système profondément inégalitaire et aliénant...

:-/
 
barbux":a6yzbehy a dit:
Qu'est-ce qu'on peut faire concrètement ?
Et bien je pense que la conclusion d'elod s'y adapte bien finalement:

Ce qui compte, c'est de ne pas être dupe d'un système profondément inégalitaire et aliénant...
Prendre conscience de ça constituerai une bonne base déjà. Ensuite, le moyen le plus sûr (et le plus long malheureusement) de faire bouger les choses, à mon sens, c'est...l'éducation.
 
Alors doit on continuer dans cette société inégalitaire et essayer de la faire changer en douceur(en politique par exemple ou autre assos)?
Le coté libertaire/altermondialiste me plait bien, j'ai roulé ma bosse dans se milieu. Mais y a toujours se problème que si on arrive à une société libertaire on arrivera presque obligatoirement à une société encore plus inégalitaire. Mon prof de philo me disait que se genre de mouvement(anar,et autre) était utopiste. La liberté pour tous(sans loi ni contrainte d'un etat) nous conduirai vers une dictature encore plus dure, car plus de loi pour frener et la loi du plus fort(retour à l'animal).
Il faudrai une révolution douce, ou tout le monde serai pret à faire le changement. Mais en regardant le monde, sa va être dure :mmm:. Mais nous sommes les cataliseurs du changement et il y aura du changement
 
Roro,

il peut exister de nombreuses formes de régulation en dehors de l'Etat. Il ne faut pas confondre anarchisme et bordel généralisé (même si le sens quotidien de "anarchisme" ne nous aide pas).

Moi, je crois plutôt en une démocratie issue de la base, une "autogestion" pour employer le bon terme: dans les quartiers, dans les usines, dans les écoles, dans les assos... C'est précisément tout le contraire de la dictature, car c'est un pouvoir partagé entre tous, et régulé par tous.

Cette idée de ton prof de philo, je pense que c'est une idée réac. Car si tu regardes le fonctionnement du mouvement altermondialiste par exemple, c'est précisément décentralisé, autogéré, c'est le contraire de la loi du plus fort.

L'important, c'est que le rejet d'un Etat fort, par exemple, ou des élections (chez les anar dont je ne suis pas) soit contrebalancé par une très forte exigence de démocratie ancrée dans la base: décisions prises collectivement, structuration claire du mouvement...
 
le probleme avec la politique c'st que meme si on nous propose d belles idées ( et pas mal de merde aussi) , il faut voir ce qui est mis en application... et comment.... mensonges, deformation, desinformation, repousser les echeances, d'un coté comme de l autre, c est toujours du grand n importe quoi... finalement, les gugus a la tete de l etat pense avant tot : a etre elu, a se faire un max de poignon, a etre reelu, pour continuer de se faire un max... C est simpliste mais c est vraiment ce que je vois!! dans ces conditions, je ne me sens ni de gauche, i de doite! et pas au centre non plus d ailleurs !! je me sens apolitique, par rapport aux guignols qui dirigent le ( les ) pays.
l an passé j ai voté pour la premier fois, histoire de voter le moins pire ( a mon point de vue), de toutes facon, ca n a rien changé ( c est defaitiste lol) mais je crois que quoi qu il en soit ca n aurait rien changer, car effectivement c est tout le systeme, mondialement qu il faudrais reprendre a la base et que de toutes facons, je pense qu il y aura toujours les assoiffés de pouvoirs...
 
Elod":vrxxbwxz a dit:
Roro,

il peut exister de nombreuses formes de régulation en dehors de l'Etat. Il ne faut pas confondre anarchisme et bordel généralisé (même si le sens quotidien de "anarchisme" ne nous aide pas).

Moi, je crois plutôt en une démocratie issue de la base, une "autogestion" pour employer le bon terme: dans les quartiers, dans les usines, dans les écoles, dans les assos... C'est précisément tout le contraire de la dictature, car c'est un pouvoir partagé entre tous, et régulé par tous.

Cette idée de ton prof de philo, je pense que c'est une idée réac. Car si tu regardes le fonctionnement du mouvement altermondialiste par exemple, c'est précisément décentralisé, autogéré, c'est le contraire de la loi du plus fort.

L'important, c'est que le rejet d'un Etat fort, par exemple, ou des élections (chez les anar dont je ne suis pas) soit contrebalancé par une très forte exigence de démocratie ancrée dans la base: décisions prises collectivement, structuration claire du mouvement...
En effet l'autogestion est une solution idéal, je l'ai experimenté une ou deux fois mais peut de temps. Le probleme c'est que dès que le nombre de personne augmente, les problèmes augmentent aussi, au bout d'un moment il faut qu'il y aie quelqu'un qui "gere" le truc, genre quand faire des rehuts répartir les taches. Je l'avais remarqué lors du G8 à Evian. En opposition, nous avions crée un "village" autonome et vivions, le temps du G8, en autogéstion.
L'experience était très enrichissante, mais il y avait quand meme des "organisateurs" pour faire tourner le truc. Bien sur tout le monde avait son mot à dire :)
 
Pour sa, les petites structures sont meilleures je pense.
C'est plus facile de partir en vacances à 5 que à 20
 
Retour
Haut