Ardèche
Broute de l'herbe
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Comme Panda l'a justement remarqué, je ne m'etais pas présentée, depuis quelques mois que je suis inscrite, et semaines que je poste.
J'ai un profil carrément atypique, je pense, par rapport à la faune qui habite ce forum ; et à cause de ça, j'ai préféré ne pas braquer tout de suite avec ça, donc j'ai posté avant de me faire connaître.
J'ai beaucoup de mal avec le fait de se révéler sur internet, en plus.
Commençons alors par le plus facile : je suis une créature de sexe/genre féminin, j'ai 28 ans.
Le pseudo Ardèche n'est pas mon pseudo habituel, mais les autres sont trop "connotés" pour être mentionnés ici.
Seule Orr, et peut-être quelques autres membres me connaissent autrement.
Je vis en Ardèche, en Haute-Ardèche précisément, depuis un an. Ma famille s'y est implantée depuis cinq ans.
Je ne suis pas du tout végétarienne, encore moins végane. Flexitarienne à la limite, même si c'est une classification un peu crétine à mon sens.
Je suis ouvrière agricole "officiellement" depuis mes seize ans, mais travaille sur les fermes depuis que j'en ai dix.
Je côtoie le milieu équestre depuis la même époque, même si je m'en suis énormement éloignée et refuse d'y travailler.
J'ai travaillé six ans comme remplaçante agricole sur des fermes essentiellement de montagne, des vaches laitières.
Je connais donc parfaitement le milieu de l'élevage, de l'agriculture, la face cachée de tout ça, et aussi le point de vue et la vie des éleveurs.
J'y ai travaillé par goût.
Actuellement, je vis pas très loin de ma famille, en colloc avec mon homme (un viandard bien ancré) et mon petit frère (qui, comme moi, peut avoir un régime exclusivement végétarien pendant des mois), ainsi que trois chiens (un a disparu y'a trois jours, j'espère qu'il va rentrer...) dont deux chiens de berger que j'ai éduqués au travail et au troupeau, deux chats et demi (une des chattes était déjà là quand on a emménagé, elle s'est habituée à nous et squatte désormais la maison), et deux boucs d'un an que j'ai castrés à leur naissance.
Le premier était à l'agonie, hypoglycémie et hypothermie avancées quand il avait un jour, je l'ai sauvé, le deuxième croisé cachemire que j'ai trouvé sur le bon coin, une ferme à vingt minutes de chez nous qui le donnait, sa mère le rejettait.
La mère du premier n'avait pas assez de lait et a disparu peu de temps après, ma soeur a retrouvé ses restes dévorés quelque temps plus tard pas loin de la maison.
Je les ai donc élevés tous les deux au biberon.
Je n'ai pas été élevée avec de la viande à tous les repas, loin de là. On n'avait pas un rond à la maison, donc la viande c'était exceptionnel, à l'extérieur, le dimanche, jours de fête.... Je n'y ai jamais fait attention.
Je ne veux pas devenir végétarienne, et encore moins végane.
Je suis ici pour apprendre.
Depuis ma plus jeune enfance où je côtoie les animaux en tous genres, je les ai observés, pendant des heures, des jours.
J'ai appris à décrypter leurs messages, leurs signes, leurs attitudes, leurs cris.
À faire la part entre l'anthropomorphisme, les impressions, et les faits.
J'ai un mode de vie qui me convient parfaitement et que je ne souhaite pas changer.
Pour le moment en location, on cherche une maison avec du terrain à acheter près du "domaine" familial (qui comporte deux maisons et 11ha avec deux sources, où vivent mes deux soeurs et leur famille, ma mère et ma tante maternelle, le troupeau de chèvres de ma mère, une dizaine de chèvres et un bouc, les volailles - oies, dindons, poules... - lapins de chair, chiens, chats, et nos trois chevaux d'une vingtaine d'années) pour continuer sur le même principe.
Tout est en toilettes sèches, on travaille sur un projet d'éolienne artisanale pour l'électricité, on se chauffe au bois, on recycle au maximum, et produit la majeure partie de nos ressources : potager, lait, fromages, oeufs, et viande.
Tous nos animaux (à part les lapins) vivent en liberté sur les 11ha ; on leur donne un apport de foin (autoproduit) l'hiver, mais c'est tout.
L'eau, la nourriture, sont celles fournies par le domaine.
Les fumiers servent aux potagers et parfois aux parcelles, on est visités par des hardes de sangliers qui ravagent les prés et les jardins (il viennent devant la maison malgré les chiens, on peut des approcher avec une lampe sans soucis), et les chevreuils. On en chasse parfois quelques uns.
Je ne prends pas mon pied à tuer, mais je suis à même de tuer, dépecer etc les animaux, je le fais tous les ans.
On garde une ou deux chevrettes par an pour le "renouvellement", on met le reste au congélateur et nourrit la famille toute l'année.
On laisse les petits grandir sous les mères, quand ils sont sevrés, on les abat.
Idem pour les lapins.
On habite à une demie heure de route du premier gros magasin (un supermarché), à dix minutes de la boulangerie (même pas bonne).
On a construit un four à pain, on fabrique notre pain.
On a un impact écologique relativement minime, on pense acheter une vache pour avoir du beurre et un veau par an, sur le même principe.
Peut-être un cochon ou deux, à voir.
Je ne raconte pas ça pour horrifier tout le monde, loin de là. Mais plutôt pour expliquer les raisons pour lesquelles je ne veux pas devenir végétarienne.
On ne vend pas nos produits, c'est juste pour la consommation familiale.
Pour les produits et restes animaux, les os vont aux chiens, les tripes et "déchets" dans la forêt, pour les renards, blaireaux, sangliers, aigles (on a des aigles royaux et autres rapaces qui prélèvent un lourd tribut sur nos poules, cabris, canards (pour ça qu'on en a plus d'ailleurs), je conserve et nettoie les crânes (j'ai toujours trouvé ça très beau, j'ai une jolie collection), et je tanne les plus jolies peaux pour faire des couvertures par exemple.
On n'était déja pas du genre à gaspiller avant, mais le fait de connaitre les "quelqu'uns" qui nous nourrissent accentuent encore le respect qu'on a pour la nourriture.
Je ne refuse pas catégoriquement d'être végé* ; seulement, je veux pouvoir consommer autant que possible (et c'est déjà presque exclusivement) local, de saison, et si possible autoproduit.
En achetant un minimum à l'extérieur (on n'a pas un rond, ça n'a pas changé), et pour les consommables, d'occasion.
La région où on vit nous permet déjà tout ce qu'on a crée.
Nos métiers (ma mère est chevrière, un de mes beau-frères est maraîcher dans un village pas loin, mon frère est menuisier-ébéniste-couvreur/lauseur (il refait les toits en lauzes, les pierres plates en ardoise du coin) une de mes soeurs est forgeron-ferronnier-soudeur ainsi que mon autre beau-frère...) nous permettent également cette vie et nos savoirs à tous se complètent.
Voilà.
Je ne veux pas discuter du bien-fondé ou non de tuer pour se nourrir ; on a notre façon de faire, je sais très précisément ce que signifie mettre un être au monde, le voir et l'aider à grandir, pour ensuite le tuer et le manger.
Je sais exactement ce que ça implique, puisque j'ai ce sang sur les mains.
Je ne suis pas sûre de pouvoir adopter un régime végé (sans soja, je déteste ça, et par principe aussi) sans carences en appliquant mes restrictions, alors à choisir je préfère m'infliger ces mises à mort pour manger.
Voilà...
Désolée du pavé.
J'ai un profil carrément atypique, je pense, par rapport à la faune qui habite ce forum ; et à cause de ça, j'ai préféré ne pas braquer tout de suite avec ça, donc j'ai posté avant de me faire connaître.
J'ai beaucoup de mal avec le fait de se révéler sur internet, en plus.
Commençons alors par le plus facile : je suis une créature de sexe/genre féminin, j'ai 28 ans.
Le pseudo Ardèche n'est pas mon pseudo habituel, mais les autres sont trop "connotés" pour être mentionnés ici.
Seule Orr, et peut-être quelques autres membres me connaissent autrement.
Je vis en Ardèche, en Haute-Ardèche précisément, depuis un an. Ma famille s'y est implantée depuis cinq ans.
Je ne suis pas du tout végétarienne, encore moins végane. Flexitarienne à la limite, même si c'est une classification un peu crétine à mon sens.
Je suis ouvrière agricole "officiellement" depuis mes seize ans, mais travaille sur les fermes depuis que j'en ai dix.
Je côtoie le milieu équestre depuis la même époque, même si je m'en suis énormement éloignée et refuse d'y travailler.
J'ai travaillé six ans comme remplaçante agricole sur des fermes essentiellement de montagne, des vaches laitières.
Je connais donc parfaitement le milieu de l'élevage, de l'agriculture, la face cachée de tout ça, et aussi le point de vue et la vie des éleveurs.
J'y ai travaillé par goût.
Actuellement, je vis pas très loin de ma famille, en colloc avec mon homme (un viandard bien ancré) et mon petit frère (qui, comme moi, peut avoir un régime exclusivement végétarien pendant des mois), ainsi que trois chiens (un a disparu y'a trois jours, j'espère qu'il va rentrer...) dont deux chiens de berger que j'ai éduqués au travail et au troupeau, deux chats et demi (une des chattes était déjà là quand on a emménagé, elle s'est habituée à nous et squatte désormais la maison), et deux boucs d'un an que j'ai castrés à leur naissance.
Le premier était à l'agonie, hypoglycémie et hypothermie avancées quand il avait un jour, je l'ai sauvé, le deuxième croisé cachemire que j'ai trouvé sur le bon coin, une ferme à vingt minutes de chez nous qui le donnait, sa mère le rejettait.
La mère du premier n'avait pas assez de lait et a disparu peu de temps après, ma soeur a retrouvé ses restes dévorés quelque temps plus tard pas loin de la maison.
Je les ai donc élevés tous les deux au biberon.
Je n'ai pas été élevée avec de la viande à tous les repas, loin de là. On n'avait pas un rond à la maison, donc la viande c'était exceptionnel, à l'extérieur, le dimanche, jours de fête.... Je n'y ai jamais fait attention.
Je ne veux pas devenir végétarienne, et encore moins végane.
Je suis ici pour apprendre.
Depuis ma plus jeune enfance où je côtoie les animaux en tous genres, je les ai observés, pendant des heures, des jours.
J'ai appris à décrypter leurs messages, leurs signes, leurs attitudes, leurs cris.
À faire la part entre l'anthropomorphisme, les impressions, et les faits.
J'ai un mode de vie qui me convient parfaitement et que je ne souhaite pas changer.
Pour le moment en location, on cherche une maison avec du terrain à acheter près du "domaine" familial (qui comporte deux maisons et 11ha avec deux sources, où vivent mes deux soeurs et leur famille, ma mère et ma tante maternelle, le troupeau de chèvres de ma mère, une dizaine de chèvres et un bouc, les volailles - oies, dindons, poules... - lapins de chair, chiens, chats, et nos trois chevaux d'une vingtaine d'années) pour continuer sur le même principe.
Tout est en toilettes sèches, on travaille sur un projet d'éolienne artisanale pour l'électricité, on se chauffe au bois, on recycle au maximum, et produit la majeure partie de nos ressources : potager, lait, fromages, oeufs, et viande.
Tous nos animaux (à part les lapins) vivent en liberté sur les 11ha ; on leur donne un apport de foin (autoproduit) l'hiver, mais c'est tout.
L'eau, la nourriture, sont celles fournies par le domaine.
Les fumiers servent aux potagers et parfois aux parcelles, on est visités par des hardes de sangliers qui ravagent les prés et les jardins (il viennent devant la maison malgré les chiens, on peut des approcher avec une lampe sans soucis), et les chevreuils. On en chasse parfois quelques uns.
Je ne prends pas mon pied à tuer, mais je suis à même de tuer, dépecer etc les animaux, je le fais tous les ans.
On garde une ou deux chevrettes par an pour le "renouvellement", on met le reste au congélateur et nourrit la famille toute l'année.
On laisse les petits grandir sous les mères, quand ils sont sevrés, on les abat.
Idem pour les lapins.
On habite à une demie heure de route du premier gros magasin (un supermarché), à dix minutes de la boulangerie (même pas bonne).
On a construit un four à pain, on fabrique notre pain.
On a un impact écologique relativement minime, on pense acheter une vache pour avoir du beurre et un veau par an, sur le même principe.
Peut-être un cochon ou deux, à voir.
Je ne raconte pas ça pour horrifier tout le monde, loin de là. Mais plutôt pour expliquer les raisons pour lesquelles je ne veux pas devenir végétarienne.
On ne vend pas nos produits, c'est juste pour la consommation familiale.
Pour les produits et restes animaux, les os vont aux chiens, les tripes et "déchets" dans la forêt, pour les renards, blaireaux, sangliers, aigles (on a des aigles royaux et autres rapaces qui prélèvent un lourd tribut sur nos poules, cabris, canards (pour ça qu'on en a plus d'ailleurs), je conserve et nettoie les crânes (j'ai toujours trouvé ça très beau, j'ai une jolie collection), et je tanne les plus jolies peaux pour faire des couvertures par exemple.
On n'était déja pas du genre à gaspiller avant, mais le fait de connaitre les "quelqu'uns" qui nous nourrissent accentuent encore le respect qu'on a pour la nourriture.
Je ne refuse pas catégoriquement d'être végé* ; seulement, je veux pouvoir consommer autant que possible (et c'est déjà presque exclusivement) local, de saison, et si possible autoproduit.
En achetant un minimum à l'extérieur (on n'a pas un rond, ça n'a pas changé), et pour les consommables, d'occasion.
La région où on vit nous permet déjà tout ce qu'on a crée.
Nos métiers (ma mère est chevrière, un de mes beau-frères est maraîcher dans un village pas loin, mon frère est menuisier-ébéniste-couvreur/lauseur (il refait les toits en lauzes, les pierres plates en ardoise du coin) une de mes soeurs est forgeron-ferronnier-soudeur ainsi que mon autre beau-frère...) nous permettent également cette vie et nos savoirs à tous se complètent.
Voilà.
Je ne veux pas discuter du bien-fondé ou non de tuer pour se nourrir ; on a notre façon de faire, je sais très précisément ce que signifie mettre un être au monde, le voir et l'aider à grandir, pour ensuite le tuer et le manger.
Je sais exactement ce que ça implique, puisque j'ai ce sang sur les mains.
Je ne suis pas sûre de pouvoir adopter un régime végé (sans soja, je déteste ça, et par principe aussi) sans carences en appliquant mes restrictions, alors à choisir je préfère m'infliger ces mises à mort pour manger.
Voilà...
Désolée du pavé.