je poste ici le discours consternant de J.L Borloo fait au chasseurs à l'AG de la FNC le 17 mars dernier, pour ceux qui auront le courage d'affronter tant de bétises.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Présidents des Fédérations, Madame, Messieurs, les Parlementaires,
Lorsque nous nous sommes vus il y a quelques semaines et que lon a commencé à se parler franchement, je suis « tombé de larmoire ».
Javais le sentiment que l'on était rentré dans un processus utilisé dans dautres secteurs, à savoir le principe des Tables Rondes ou du Grenelle. En toute
bonne foi, en tout cas pour moi, nous avons réuni autour de la table les acteurs de la nature. Javais le sentiment quau mois de juillet les choses avaient
avancé. Tout nétait pas parfait, mais il y avait des engagements qui étaient pris pour rendre les analyses des uns et des autres plus objectives, plus
scientifiques. En clair, cétait le GEOC qui devait être la pierre angulaire de tout cela.
Mais en réalité, jétais loin du compte. Hélas, jétais très préoccupé, notamment par la Présidence française de lUnion européenne avec des enjeux absolument
majeurs pour notre économie et notre industrie : il a fallu mettre daccord 27 pays sur les problèmes énergétiques, les problèmes de charbon, les problèmes
de voiture, enfin bref sur tous les enjeux environnementaux. A vrai dire, je pensais que ça roulait et je nai pas fait attention. La vérité, cest que
la chasse est un univers vital et compliqué ; Résultat, vu de loin, on se trompe toujours. La meilleure preuve est lhistoire de la martre et de la belette.
Nous sommes dans un scénario où lon décide que dorénavant, il faut être capable en permanence de sadapter à la situation et davoir des données objectives.
Ce nest pas parce que quelque chose est aujourd'hui protégé quil doit lêtre deux ans ou trois ans après. Ce qui est nuisible aujourd'hui ne lest pas
demain ou ce qui lest à un endroit ne lest pas forcément à un autre endroit ; Lidée était de créer un outil partagé. Javais le sentiment quon était
partie pour ça, même sil est vrai que tous ces processus sont toujours longs. Et voilà que larrêté tombe, au mois de décembre. Au-delà du sujet lui-même
de la martre et de la belette, cet arrêté est la démonstration contraire de ce que lon voulait faire. Ça sappelle une « connerie » et il ny a pas dautre
mot. La première personne à men parler cest Véronique MATHIEU qui me téléphone pour savoir si je suis au courant de lhistoire de la martre. Je lui dis
sincèrement que non. Jai ensuite dautres appels dans le même sens et jentends Jérôme Bignon me tenir le même langage. Quand on fait une erreur, on lassume
dans la vie. Cest pourquoi jai décidé immédiatement de faire machine arrière sur la martre et la belette. Ma position est dautant plus cohérente que
parallèlement on avait décidé un processus de remise à plat complète de cette notion de « nuisible ». Comment dire à des gens que lon va remettre à plat
quelque chose alors quau même moment on balance un arrêté, sans concertation. Au-delà de la martre et de la belette, cest une remise en cause complète
du processus et du climat de confiance. Cest pour ça que, quoiquil en coûte à un Ministre en exercice, jai immédiatement annoncé quon modifiait cet
arrêté. Il sera publié au Journal Officiel et le problème est réglé. Cela démontre bien quil y a une méthode à respecter. Si lon veut sortir de lidée
que les décisions se prennent en fonction du rapport de force ou des influences provisoires des uns et des autres, il faut bien quon se donne un outil
pour que lon gère ensemble. Cest une erreur que jassume, Jen suis dautant plus désolé que je sais quelle aura encore, à court terme, des conséquences
sur le climat de confiance qui est absolument déplorable. Je suis absolument navré et désolé. Voilà ce que jai eu loccasion de vous dire lorsque nous
avons déjeuné ensemble. On ne peut pas fonctionner comme ça et pourtant cest nous qui organisions cette Table Ronde Chasse et qui avons fait lerreur.
Que celui qui na jamais fauté me jette la première pierre ! Sachez simplement que si on le sait en temps réel, on rectifie en temps réel. Il ne faut pas
considérer cela comme un coup de canif dans le contrat de confiance. Cest la seule chose que je peux vous dire. Je vous ai même laissé mon numéro de portable,
Monsieur le Président, pour que vous puissiez malerter en temps réel. Parce que des incidents comme ça, des maladresses, il y en aura dautres. Notre
seule obligation de responsables, cest dabord dessayer déviter quil y en ait et ensuite de réagir immédiatement.
Je voudrais vous dire deux choses : je suis Ministre dune chasse responsable. Jai peut-être mis du temps, mais vous savez, que je suis arrivé dans un
Ministère qui regroupait cinq anciens Ministères. Il a fallu restructurer et réorganiser tout ça, avec des fonctionnaires qui avaient lhabitude de travailler
chacun dans « leurs chapelles ». Quand vous dites « Maintenant il ny a plus quune seule équipe », vous pouvez imaginer que ça a été un travail très difficile,
et très compliqué. Je dois dire que la fonction publique française a démontré sa capacité dadaptation à un niveau absolument invraisemblable. Aucun pays
au monde, pour linstant, na fait une opération de ce genre. Ils ont été aux débuts très inquiets et il faut se mettre à leur place. Pourtant aujourd'hui,
ils savent quils gèrent une partie du futur de notre pays, la biodiversité, la ruralité, la chasse et bien dautres éléments qui font partie de cet ensemble.
Cest vrai quentre la mise en place du Ministère, le Grenelle de lenvironnement stricto sensu et la Présidence française de lUnion européenne, je nai
pas eu beaucoup de temps. Il serait normal que lon se voie tous les trois mois, au moins pour faire le point des différentes avancées, indépendamment
des dossiers. Jai dailleurs proposé à votre président que lon adopte ces rendez-vous périodiques.
En même temps, je voudrais vous dire que je suis convaincu que l'on rentre dans un nouveau siècle avec une réelle volonté de protection des ressources
naturelles dune manière générale. En regardant quelques dossiers précis, jai eu loccasion dappeler un certain nombre de Présidents de telle ou telle
association et de découvrir des travaux, des expériences, au-delà de la chasse, de découverte de la nature et de randonnées dans la nature. Je nen avais
pas pris la mesure, mais on voit bien que la chasse est un univers, quand on ne le connaît pas vraiment, qui est très compliqué à appréhender. Je le confesse,je pensais que cétait relativement simple, quil suffisait de faire confiance pour que les acteurs se mettent autour de la table. En réalité, il y a
un certain nombre de points dincompréhension et de tension quil faut chercher à objectiviser. Il faut pouvoir prendre des décisions et les mettre sur
la table avec lensemble des données scientifiques. Nous sommes rentrés dans une ère où néanmoins, on navancera quavec ces données-là. Cest à partir
de ces éléments objectifs que lon trouvera des compromis positifs. Dailleurs, vous y êtes habitués depuis très longtemps lorsque vous discutez avec les
agriculteurs, avec les forestiers, ou avec lensemble des acteurs ruraux, vous faites des Tables Rondes, une forme de Grenelle de la Ruralité ou de lespace
à gérer, car vous êtes les premiers demandeurs de biodiversité. Sil ny a plus de biodiversité demain matin, évidemment que la chasse en prendra « un
coup ».
Il y a un troisième point que jai découvert tardivement. Nous avons plutôt bien fait cette réorganisation du ministère de lÉcologie. Nous avons réussi
à fusionner ces différentes fonctions, mais nous navons pas été opérationnels pour vraiment répondre à la ruralité. Vous avez évoqué tout à lheure une
discussion que vous aviez eue avec le Président de la République sur un Secrétariat dEtat à la ruralité. Il ne mappartient pas de trancher ce point-là,
mais, à lévidence, notre organisation, dans ce domaine-là, est perfectible. Il faut que vous ayez en permanence un interlocuteur de la ruralité proche
de la chasse, au moins émotionnellement, qui comprenne toutes ces données-là.
Entre nous aujourd'hui, je suis sûr que cest dabord un problème de méthode. Dailleurs, depuis que lon se retrousse les manches, je me suis vraiment
rendu compte quavec de la méthode, on pouvait avancer relativement vite en prenant les dossiers un à un. Cependant, noublions pas que depuis un an et
demi, un certain nombre de choses ont été faites et bien faites.
Jaimerais tordre le cou à certaines rumeurs et aller, moi aussi, à la chasse aux idées reçues. La loi de lexcellent Sénateur Ladislas PONIATOWSKI est
une bonne loi. Jobserve dailleurs quelle a été votée à lunanimité - et à lAssemblée et au Sénat -. Elle a été inscrite en débat à un moment où vous
le savez, lordre du jour de lAssemblée notamment, était « encombré ». Arracher une demi-journée de débat, a été une bataille extrêmement forte. Je crois
que le Sénateur PONIATOWSKI pourra témoigner que lon sest battu ensemble pour que ce texte vienne en débat. Avec mon soutien, ce texte est passé en à
peine sept mois de la proposition de loi à la loi, avec application immédiate.
Dans ce texte, je vous avais demandé de me faire confiance sur deux points :
<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->Le délit dentrave à la chasse
<!--[if !supportLists]-->- <!--[endif]-->Les dégâts de gibier sur les territoires non chassés
Pourquoi ? Parce que javais besoin, sur le premier point, dune expertise de la Chancellerie. Jai tenu parole car le décret a déjà été soumis aux instances
décisionnaires. Vous avez été associé à la concertation et vous savez quil sera publié dans les semaines qui viennent. Pour le délit dentrave, mon Cher
Ladislas, la parole du Gouvernement a été respectée et jen suis extrêmement heureux.
Lautre amendement qui avait été retiré, concernait les dégâts de gibier et les mesures de gestion sur les territoires non chassés.
Nous étions convenus de le traiter de façon plus globale dans le cadre de la Table Ronde. Lactualité de la gestion du sanglier, à certains endroits en
tout cas, remet ce point à lordre du jour de la Table Ronde car il est impossible denvisager une gestion maîtrisée de cette espèce sans intégrer lensemble
des territoires concernés par cet éventuel plan durgence. Je vous le dis clairement, Monsieur le Président, ce plan durgence sera établi en concertation
étroite avec la Fédération Nationale des Chasseurs, les principales Fédérations concernées, lO.N.C.F.S et les autres acteurs ruraux. Je noublie pas que
ce sont les chasseurs et les Fédérations, qui, jusquà présent, payent intégralement les dégâts aux agriculteurs. Il ne faudrait pas que lon oublie ce
point qui vous donne une forte légitimité pour avoir votre mot à dire sur la forme comme sur le fond de cette question sensible qui mobilise le monde agricole.
Vous mavez également fait part dun certain nombre darrêtés et de décrets à dépoussiérer. Jai découvert avec étonnement quil y avait des textes de
2001, 2003 ou 2005, qui demandaient à être modifiés. Vous savez que nous avons décidé avec Ladislas Poniatowski, Jérôme BIGNON et le Président Patrick
OLLIER, détudier ces dispositions législatives qui irritent, agacent ou posent problème depuis un certain temps. Personne ne souhaite refaire une « grande
loi » sur la chasse, mais il faut poursuivre la simplification. Nous engagerons la même démarche pour un certain nombre de points réglementaires sur lesquels
nous avons décidé ensemble davancer. Tout cela sera étudié dans le cadre de la Table Ronde.
Jai également découvert quil y avait un fameux « Guide Interprétatif » datant de 2004 et que vous souhaitiez voir signé en France pour quil ait une force
que le monde Judiciaire aurait à prendre en compte. En Europe comme en France, ce guide a le soutien du monde de la protection de la nature et de celui
des chasseurs.
Jai négocié avec la Commission européenne pour que le Commissaire chargé de lEnvironnement puisse venir. Le Commissaire DIMAS ayant un grave problème
de santé, cest le nouveau Directeur Général de la Direction de lEnvironnement, Monsieur FALKENBERG qui est venu la veille de votre congrès. Cest au
Ministère que nous avons signé ce Guide Interprétatif en présence des membres de la table Ronde et de vos partenaires européens. Les choses qui traînent
sont toujours des sources « demmerdements », de suspicion, dincompréhension et dirritation. Même si ce nest pas lalpha et loméga, cest quand même
quelque chose que vous souhaitiez,
Il y a si longtemps que cela traînait, que je suis content quon y soit parvenu hier.
Il y avait un autre grand sujet du fait du blocage de lObservatoire de la Faune Sauvage créé en 2003. Les Tables Rondes avaient souhaité quil y ait un
véritable organisme, opérationnel, sur la composition duquel il fallait que vous soyez tous daccord. Cela a été fait. Le GEOC, qui est le Groupe dExperts
pour les Oiseaux et leur Chasse, a suivi le processus administratif et je vais bientôt pouvoir linstaller officiellement. Nous allons nous appuyer à
la fois sur le Muséum et sur lO.N.C.F.S comme cela a été convenu. Avec des noms qui auront été agréés par la Table Ronde et qui seront absolument indiscutables,
nous allons donc disposer, à partir de la mi-avril, de cet outil qui va nous permettre de prendre des décisions de bon sens. La question est de pouvoir
chasser, tout en préservant un certain nombre despèces sensibles ou menacées, sur notre territoire ou sur le territoire dà côté. Dans tous les cas, il
faut que lon ait cet outil que vous avez appelé de vos vux, et qui je lespère répondra à vos espérances. Et si jamais, Monsieur le Président, ce nétait
pas le cas et que loutil ne réponde pas à la question posée, on réagira et on sadaptera tout de suite.
A la mi-avril, comme promis, avec le GEOC, nous aurons mis en place la gouvernance scientifique que vous attendez tous.
Il y a une autre chose que vous voulez entendre, cest lhistoire des oies en Hollande.
Alors, nous avons commencé à en parler sérieusement. La moitié des gens me disent : « Attends, comment veux-tu quon explique à nos gars, quon ne puisse
pas chasser, alors quà 200 km il y en a trop et quils les gazent ». Et puis vous avez évidemment dautres personnes qui me disent « Tout ça, cest des
blagues, tout ça, cest pas vrai, tout ça, ce sont des rumeurs
». Pour ma part, je ne sais pas.
Jérôme BIGNON ma judicieusement conseillé de faire la vérité dans cette histoire.
Nous avons saisi le réseau diplomatique et avec leur accord, il y aura une mission. Pour la date, elle sera fixée au meilleur moment pour faire des constats,
c'est-à-dire en avril ou mai. Jérôme BIGNON qui pilotera cette mission sera accompagné de trois Présidents de Fédérations Départementales, de quelques
parlementaires et dune ou deux associations de protection de la nature. A ce moment-là, deux hypothèses soffrent à nous.
daccord. Cela a été fait. Le GEOC, qui est le Groupe dExperts
pour les Oiseaux et leur Chasse, a suivi le processus administratif et je vais bientôt pouvoir linstaller officiellement. Nous allons nous appuyer à
la fois sur le Muséum et sur lO.N.C.F.S comme cela a été convenu. Avec des noms qui auront été agréés par la Table Ronde et qui seront absolument indiscutables,
nous allons donc disposer, à partir de la mi-avril, de cet outil qui va nous permettre de prendre des décisions de bon sens. La question est de pouvoir
chasser, tout en préservant un certain nombre despèces sensibles ou menacées, sur notre territoire ou sur le territoire dà côté. Dans tous les cas, il
faut que lon ait cet outil que vous avez appelé de vos vux, et qui je lespère répondra à vos espérances. Et si jamais, Monsieur le Président, ce nétait
pas le cas et que loutil ne réponde pas à la question posée, on réagira et on sadaptera tout de suite.
A la mi-avril, comme promis, avec le GEOC, nous aurons mis en place la gouvernance scientifique que vous attendez tous.
Il y a une autre chose que vous voulez entendre, cest lhistoire des oies en Hollande.
Alors, nous avons commencé à en parler sérieusement. La moitié des gens me disent : « Attends, comment veux-tu quon explique à nos gars, quon ne puisse
pas chasser, alors quà 200 km il y en a trop et quils les gazent ». Et puis vous avez évidemment dautres personnes qui me disent « Tout ça, cest des
blagues, tout ça, cest pas vrai, tout ça, ce sont des rumeurs
». Pour ma part, je ne sais pas.
Jérôme BIGNON ma judicieusement conseillé de faire la vérité dans cette histoire.
Nous avons saisi le réseau diplomatique et avec leur accord, il y aura une mission. Pour la date, elle sera fixée au meilleur moment pour faire des constats,
c'est-à-dire en avril ou mai. Jérôme BIGNON qui pilotera cette mission sera accompagné de trois Présidents de Fédérations Départementales, de quelques
parlementaires et dune ou deux associations de protection de la nature. A ce moment-là, deux hypothèses soffrent à nous.
réglé le problème et qui avait obtenu laccord de tout
le monde, sappelait Jean-François CARENCO. Cest mon Directeur de Cabinet et nous avons découvert ensemble que depuis son départ, il ne sétait rien passé.
En moins de deux semaines, cest fait. Nous avons réactualisé la convention et les travaux de déplacement ont démarré jeudi dernier précisément. Voilà un
sujet qui empoisonne la vie et où les gens ont la conviction que lon se fout deux. Il ny avait en fait plus vraiment de raisons pour que ça ne se fasse
pas, simplement une espèce de négligence généralisée.
Aujourdhui, cest fait.
Autre sujet, le platier dOye qui fait lobjet de polémiques depuis vingt ans au moins. En vous parlant, jai le sentiment que même si jai mes propres
erreurs et mes propres difficultés, mais jai aussi un petit héritage à solder.
Le platier dOye est donc un problème depuis un quart de siècle. Alors, jai commencé par appeler le Président de lAssociation qui porte le projet et qui
avait signé laccord avec le Préfet, les associations de protection de la nature et les fédérations départementales concernées. Le permis de construire
pour le déplacement des gabions devenait « hors date » alors quil était convenu que département et région dun côté et Etat de lautre, feraient chacun
un effort en complément de la contribution de lassociation.
Il a fallu que je négocie avec le Président de la région Nord-Pas-de-Calais, Daniel PERCHERON qui est un homme de parole, pour que le dossier avance immédiatement.
Dans le même temps, jai confirmé les engagements pris par lÉtat. Voilà comment nous allons régler ce problème des huttes du Platier dOye, qui, au-delà
du sujet lui-même, donne le sentiment que les choses navancent pas malgré la parole donnée.
Cest la même chose pour le Col de lEscrinet en Ardèche : il y avait un accord qui avait été signé entre chasseurs et protecteurs. Il fallait le respecter
et saisir la Commission européenne pour demander une dérogation. Cela traînait depuis plus de dix ans. Cela a été fait il y a une dizaine de jours.
Jen profite pour remercier le Président de la fédération départementale des chasseurs de lArdèche, Jacques Aurange et Bernard Brottes pour leur courage.
Il nest pas facile de dire à des chasseurs qui ont perdu toute confiance de ne rien faire qui puisse nuire à la négociation en cours avec la Commission.
Peut-être aurez-vous gain de cause, mais même si ce nétait pas le cas, nous avons le devoir de faire le « job « jusquau bout. Cest la moindre des choses
que les uns et les autres sont en droit dattendre et surtout dexiger.
Monsieur le Président, nous avons ensemble évoqué un certain nombre dautres sujets, notamment dans le cadre de la Réforme Générale des Politiques Publiques
(RGPP) afin que l'on remette à plat, les rapports entre les Fédérations, lO.N.C.F.S et lEtat. Avec la police de la chasse et de lenvironnement, nous
avons déjà franchi une première étape qui se traduira par une circulaire qui conforte lautorité des préfets sur toutes les forces de police, de gendarmerie
et les polices spécialisées. Tout ça va dans le sens de ce que vous souhaitiez depuis longtemps. Et puis vous avez évoqué le problème du financement des
Fédérations, de manière un peu plus durable, un peu plus pérenne. Il ny a aucune raison, au titre de la Table Ronde Chasse, comme pour le Grenelle et
ses conséquences fiscales et budgétaires, pour quil ny ait pas des moyens administratifs, fiscaux ou budgétaires qui soient associés à ça.
A partir du moment, où lon est dans un schéma de promotion de la biodiversité et de valorisation de la ruralité, il ny a aucune raison que lon ne travaille
pas aussi sur ce sujet du financement des Fédérations de Chasse.
A ce sujet, vous maviez évoqué les magnifiques opérations faites dans un certain nombre de Fédérations de chasse pour la découverte de la nature, Le Président
ETTORI, qui porte ce dossier avec fougue, était un petit peu agacé quen fonction des circonstances, de lintérêt ou pas du Recteur dAcadémie, vous narriviez
pas à faire un travail sur le fond dans la durée, pour que les enfants découvrent la biodiversité de nos espaces naturels.
Jétais heureux que lon ait pu avoir ensemble la réunion de travail que vous souhaitiez, non pas avec ses conseillers ou ses services, mais avec Xavier
DARCOS lui-même, le ministre de lÉducation Nationale. Il était très ému par le journal familial, historique du Président ETTORI. Je pense quil faut aller
vers une labellisation de vos actions de découverte de la nature.. Il y a un certain nombre dorganismes qui ont le label théorique qui permet demmener
des enfants, les accompagner et leur faire découvrir tout ça. Je ne vois pas pourquoi, dans ce domaine-là, cest au coup par coup en fonction des humeurs
des uns et des autres. Il y a de remarquables initiatives qui existent déjà dans une quarantaine de fédérations départementales et vous avez un besoin
de visibilité. Bien sûr, Xavier Darcos nous a dit que tout se ferait sur la base du volontariat. Cela va sen dire et cétait dailleurs ce que vous souhaitez.
Vous savez que dans une période où le monde ne sait pas très bien où il va, on voit bien quil y a des repères qui sont un peu brouillés. Jai été très
frappé de voir que le Salon de lAgriculture avait augmenté ses visiteurs de plus de 10 % cette année. Je pense que ce nest pas un effet de date particulière.
Je pense quil y a un vrai besoin, un vrai retour à un certain nombre de valeurs, à des repères comme la nature et la campagne. Bien sûr, la chasse fait
évidemment partie de cet ensemble. Jobserve dailleurs que les qualitatifs dopinion des français à légard de la chasse ont progressé de près de vingt
points en vingt ans ; ce qui veut bien dire que lon est sur un sujet que tout le monde comprend de mieux en mieux. Je crois que personne ne veut la
disparition des espèces. Tout le monde est très conscient des enjeux de biodiversité ; je crois que personne nest inconscient de la biodiversité, beaucoup
plus probablement quil y a une dizaine dannées. Dans le même temps, la grande majorité de nos concitoyens est bien convaincue que la chasse est un phénomène
de régulation indispensable à la préservation de cette biodiversité.
Jai aussi un mot à vous dire sur le plan de restauration du grand tétras, puisque là encore, il y a eu quelques maladresses. Sur ce point, je voudrais
être clair : on le fera ensemble à toutes les étapes. Personne ne conteste que le grand tétras est menacé, mais certains disent que le grand tétras est
mieux préservé dans les départements où il est chassé que dans les départements où il ne lest plus depuis longtemps. Cest peut-être une rumeur, mais
cest ce que l'on va vérifier ensemble, comme ça, linformation sera accessible à tous et nous la rendrons opposable aux uns et aux autres.
Voilà, Monsieur le Président, ce que je souhaitais vous dire. Comme vous le savez, jai un énorme défaut, cest que je suis un « séquentiel ». On ma confié
ce Ministère de lEnergie, de lHabitat, de la Mer, des Forêts, des Transports, de lEcologie, de la Chasse, il ma fallu absorber tous ces univers différents
et, je suis dabord allé, cest vrai, sur les sujets de la transition énergétique de Copenhague, sur le Grenelle de lenvironnement, dans les Chantiers
thermiques, etc.
Maintenant jai commencé à moccuper, de deux sujets sur lesquels je pense avoir été un peu en décalage : cest la Mer et cest la Chasse.
Jen profite pour remercier Jérôme BIGNON, car avec les maladresses venant de chez nous, il en a pris « plein la gueule ». Cest vrai quil faut avancer
vers des compromis courageux, et je suis bien conscient de ne pas lui avoir simplifié lexistence. Aujourdhui, je pense que l'on a basculé de lautre
côté. Jai la conviction que la Ruralité et la Mer sont deux sujets que lon na pas pris le temps de vraiment traiter. La Mer est un enjeu absolument
majeur. Et lorsque je parle de la chasse, je devrais y rajouter « la pêche ». Ce sont des univers qui, pour moi, étaient des univers structurés qui avaient
leur propre expertise. Pour moi, il ny avait donc pas de gravité particulière. Je me suis probablement trompé. Depuis que nous avons tordu le coup à
un certain nombre de rumeurs, réglé des dossiers qui traînaient depuis longtemps et mis en uvre les engagements correspondants aux ambitions que le Président
souhaitait pour la chasse, je crois que nous avons les moyens daller très loin dici à la fin du quinquennat
Alors, il ny a quune chose que je peux vous dire concernant la Ruralité et la Mer, cest que je vais vraiment men occuper maintenant.
Nous venons de lancer le Grenelle de la Mer il y a quelques jours, car là aussi, on a des enjeux de biodiversité majeurs et des enjeux énergétiques considérables.
Il faut savoir quil y a deux milliards de personnes qui vivent des ressources halieutiques et que lenjeu est crucial pour la planète.
Aujourd'hui je vous promets davoir un suivi permanent sur le dossier chasse. Bien sûr, il est possible que nous ayons des désaccords sur un point ou deux,
mais il ne peut plus y avoir de séries de malentendus. Pour moi, cest impossible d'une part parce que ce nest pas mon souhait et dautre part parce que
cest encore moins ma façon de faire.
Maintenant, jai deux objectifs parfaitement clairs dans ma tête : pour les maladresses, je vous prie de mexcuser. Mais jai aussi besoin de vous, besoin
que lon avance. Les analyses scientifiques sont indispensables. Mais s'il vous plaît, si nous choisissons les bons experts, alors acceptez les processus
et les conclusions et assumons-les ensemble.
Il y aura sûrement, à certains moments, des sujets qui ne plairont pas à tel ou tel. La chasse est tellement diverse selon les territoires, selon les modes
de chasse et la façon de les pratiquer.
Mon sentiment, cest que pour 95 % des sujets, nous avons des problèmes de méthode, sur lesquels on ne sest pas assez donné les moyens.
Jespère que lannée prochaine vous ne me direz pas que finalement la méthode, cest très bien, mais que lon na pas trop avancé ! Jespère quon va faire
ensemble des pas de géant dans un climat de confiance renouvelé. Jajoute que Chantal JOUANNOT aurait souhaité être là. Vous la connaissez, cest une femme
remarquable en qui vous pouvez avoir une totale confiance.
Je vous remercie