Mes expériences de la mort/souffrance :
- quand j'avais une dizaine d'années, j'ai assisté à une euthanasie chez le vétérinaire (mon père était secrétaire du cabinet, j'entrais quasi librement partout) : je revois encore les larmes de la femme qui expliquait que ce chat était avec elle depuis 19 ans. Il s'était endormi paisiblement, c'est vraiment la souffrance de son humaine qui m'avait touchée.
- il y a 3 ou 4 ans, ma voisine frappe un soir à notre porte, affolée, avec le jeune chat d'un autre voisin dans les bras ; il avait un oeil exorbité et était tout amorphe. Ses maîtres n'étant pas là, j'ai appelé le véto de garde pendant que mon mari faisait un tour dehors et apprenait par une autre personne qu'une voiture avait renversé le chaton, mais qu'il avait trouvé la force de passer le mur pour revenir dans notre cour
. A la clinique véto, nous avons avancé 150€ pour les premiers examens (le véto a halluciné en apprenant qu'on était prêts à payer pour le chat des voisins). Le chat avait le bassin fracturé. Le lendemain, mon mari a accompagné les maîtres à la clinique ; l'oeil était remis en place, les antalgiques le soulageaient, mais il fallait opérer le bassin pour qu'il puisse se déplacer à nouveau et surtout débloquer le côlon. 900€ de chirurgie annoncés, en plus des 150€ que nous avions dépensés, ils ont préféré l'euthanasier. J'ai pleuré pendant trois jours, j'osais à peine aller dans notre jardin où il venait souvent gambader, je l'imaginais partout dans les environs. Puis petit à petit je l'ai rangé dans un coin de mon coeur.
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très récemment, mon dernier-chaton nous a fichu une belle trouille, et nous nous sommes posé la question de l'euthanasie : c'est simple, je dormais très mal et arrivais à peine à manger. Quand je regarde mon vieux chat (bientôt 17 ans), j'arrive à me dire qu'un jour, il faudra probablement l'endormir (mais c'est loin "un jour", pour l'instant il est en forme), en me disant qu'il a eu une belle vie de chat, que l'âge commence à se faire sentir et qu'on pourra lui épargner de trop souffrir. Pour le petit dernier, je ne pouvais pas imaginer le tuer alors qu'il vient d'avoir un an, mais à l'idée qu'il reste définitivement apathique comme il l'a été quelques jours, à tourner de l'oeil au moindre effort, je me sentais mal. Heureusement le traitement l'a requinqué en une semaine à peine, car je ne sais pas comment j'aurais supporté de le voir aussi prostré.