Construction du monstre médiatique

V3nom

Moulin à graines
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J'ouvre un sujet sur un thème que j'étudie un peu depuis quelques années et qui je trouve est de plus en plus à la mode ces derniers temps : Le monstre, le forcené, le tueur psychopathe, cet autre, tout sauf humain, et surtout hors de tout contexte social et motivation personnelle, troubles psychotiques automatiquement admis mis à part.

Rien n'est nouveau là-dedans évidemment, les pouvoirs politiques (dont les médias sont partie intégrante aujourd'hui, ce sont même eux qui dictent aux ministres les sujets et vocables à employer) se sont toujours fait fort d'apaiser les peuples en discours lénifiants, en assurances de la bonne tenue (et légitimité) des formes, choix et voies de leurs sociétés, et que tout acte extrême ne sont que les exceptions qui confirment je ne sais quelle règle.

Il y a plusieurs cas de figure, mais les plus réccurrents sont de 2 ordres :

-Transformer le-la responsable d'un acte indésirable en monstre déshumanisé, sortit de touyt conexte social, de tout déterminisme culturel, et motivé que par des pulsions d'ordre psychiatriques.
Exemple qui me semble très parlant : http://www.ladepeche.fr/article/2014/07 ... eleve.html

Ici on nous dit qu'on ne sait quasiment rien de la responsable de cet acte effectivement horrible, MAIS on a tout de même la primeur d'apprendre qu'elle aurait des antécédents psychiatriques. Ouf, l'honneur de la société est sauf : c'est une folle dingue.

Autre exemple trop connu : http://www.lemonde.fr/ameriques/article ... _3222.html

Le tueur, qui a de toute évidence murit, prémédité, fomenté et ourdit son acte de très longue date, et qui de plus a diffusé une vidéo motivant de façon claire et limpide son acte, est passablement taxé comme étant victime de "troubles mentau" indéfinis (sans explication ni source), quand il ne s'agit pas carrément "d'autisme". Je n'ai jamais entendu parler d'autiste atteignant une telle violence directement dirigée vers les autres, ce serait plutôt l'inverse... mais passons.
De plus, ce cas particulier permet aux médias de donner la pleine mesure de leur déni de toute reconnaissance d'une misogynie folle intrinsèquement culturelle doublée d'une pression viriarcale obligeant tout homme à perdre sa virginité le plus vite possible sans quoi la honte (obligatoire bien qu'implicite) serait telle qu'il ne serait plus possible de mener une vie normale avant ce but atteint. (Durkeim dans son ouvrage "le suicide", avait déjà fait ce travail d'intégration d'actes jugés "extrêmes" dans un environnement qui pousse irrémédiablement ses habitants à rechercher une porte de sortie ultime, déterminés par quantité de pressions qui les poussent à ceci)

En autre exemple que je n'ai pas envie de citer, je devrais hélas parler des cas que nous connaissons tous de ces enfants morts soit-disant à cause du végétalisme : Bien que nous savons que dans la quasi totalité des cas (rares qui plus est), il s'agit de défauts de soins qui n'ont strictement rien à voir avec le régime alimentaire des parents, les médias ont beau jeu d'associer implicitement ce choix de vie à une forme de folie au même titre que l'anorexie ou une addiction morbide...

-Autre cas de figure : la minimisation de l'acte.

Exemple : http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/20 ... le-82-ans/

Dans ce cas de figure-ci, plus rare : on profite du caractère (jugé par les médias comme) "moins grave" pour se focaliser sur des détails et ainsi rendre l'acte à proprement parler complètement secondaire. (et encore une fois, ces médias invisibilisent totalement une femme victime de meurtre)

Dans tous les cas de figures, même si chacun des cas pris séparément ravèlent des motifs propres à invisibiliser des questions d'ordre sociales (pauvreté, sexisme, pressions diverses, défauts d'aide sociale, refus de concidération de la justice, etc), dans tous les cas on peut y voir se dessiner un schéma immuable : la société dans son ensemble n'est pas responsable de la diffusion de valeurs, d'encouragements d'actes ni de pressions qui, mis tous ensembles, peuvent finir par amener ces femmes et hommes absoluments NORMAUX à agir de façon absolument NORMALE dans une société comme le notre.
Et notre société étant profondément sexiste, quoi qu'en disent les chantres du post-féminisme d'antan, il est hélas normal de voir ce travers médiatique être surtout employé envers des personnes qui risquent apporter un éclairage sur ces défauts mortels de fonctionnement du modèle social et médiatique occidental.

Et cet homme de paille a une utilité double : maintenir le sentiment d'insécurité malgré-tout, justifiant tout e tn'importe quoi (à commencer par la perte des libertés et droits sociaux)

Si vous avez des exemples ou autres témoignages du même accabit : ne vous privez-pas de les dénoncer ici.
 
Par avance, sachant que je me me faire haïr et :tomato: merci de pas en rajouter héhéhé !
Les permissions commencent à table pour la prise de parole puis à l'école pour être formatés, ensuite nous passons des diplômes pour ci puis ça et ça afin de prouver que l'on est capable d'engraisser l'état la moitié de sa vie, il faut le permis pour conduire, un permis pour construire, et ainsi de suite .
Alors que pas de permis pour avoir des enfants, qui seront ces futurs adultes dont tu relates les faits V3nom.
Nombreux penseront que c'est vite résumer une réalité qui n'est pas évocatrice de tout être humain, effectivement l'être humain ne né pas vil et barbare il le devient...pas par les médias mais par les siens...
 
Je pense au contraire que ce sont les médias (tous, notamment politiques) qui engendrent, crééent, diffusent et encouragent ces notions et les mythes qui les accompagnent afain de maintenir leur peuples dans des schémas de pensé primaires, primaux, et pulsionnels : La peur du criminel rodeur indéfinissable et (suggéré) totalement imprévisible, maintenant tout le monde dans une crainte mystique contre laquelle, implicitement, personne ne peut rien, et dociles vis à vis des décisions de "sureté" et de "sécurité" qui passent automatiquement par la réduction des libertés de l'espace publique, et comme le disent bien des sociologues (dont Bourdieu) la subtilisation de la gestion sociale du bien être des gens au profit d'une gestion coercitive des effets délétères de la disparition de l'Etat providence qui, et c'est là tout le génie de cette décision (criminelle pour de vrai, elle), donne toute la légitimité (réductrice et provoquée) de cet Etat policier qui émerge chez nous depuis des années...

Et comme le disent bien des historiens (ceux qui sont honnêtes du moins) : Les gens ont la mémoire tellement courte (ça aussi c'est voulu), ont tellement confiance en leurs élus, et sont tellement sûrs des stéréotypes de "méchants" qui leurs sont inculqués (à dessein) que personne ne reconnaitra une gouvernance totalitaire quand elle se présentera avec subtilité et en avançant à pas feutrés... (c'est déjà le cas depuis un bail de mon point de vue)

Et du coup, comme ces transformations sont vendues par les médias comme étant des progès, les gens comme beaucoup d'entre nous ici luttons contre ce qui est considéré par les "bernés" comme des progrès, ce sont nous les réactionnaires, les régressifs, les terroristes... Et tout ceci est intrinsèque au capitalisme ultra libéral, et à la mondialisation (suffit de voir ce que prépare le TAFTA)
 
Je ne partage pas tout à fait ton avis, V3nom.

Les monstres sont une création mythologique très ancienne. Les humains ont depuis très longtemps eu le besoin de matérialiser leurs craintes et angoisses les plus profondes, et les religions ont répondu à ce besoin via la création des dieux cruels, des démons, du diable.

Les contes populaires folkloriques, la littérature fantastique ont apporté leur lot de nouvelles créatures, plus effroyables les unes que les autres (vampire, loup-garou...)

Assimiler un criminel en monstre est un système d'auto-défense rassurant les individus dans leur propre humanité. Une telle horreur ne peut être commise par un humain, c'est donc l'oeuvre d'un monstre assoiffé de sang (ou d'une bête sauvage).

Je ne pense pas que les médias en sont conscients et provoquent sciemment ce phénomène. N'oublions pas que derrière eux se cachent des hommes et des femmes, qui, tout comme nous, tombe dans la facilité de pensée.

Après, que les politiques les exploitent pour mieux diriger, c'est autre chose... hélàs...
 
VenusiaDeSolaris":3l62fge2 a dit:
Par avance, sachant que je me me faire haïr et :tomato: merci de pas en rajouter héhéhé !
Les permissions commencent à table pour la prise de parole puis à l'école pour être formatés, ensuite nous passons des diplômes pour ci puis ça et ça afin de prouver que l'on est capable d'engraisser l'état la moitié de sa vie, il faut le permis pour conduire, un permis pour construire, et ainsi de suite .
Alors que pas de permis pour avoir des enfants, qui seront ces futurs adultes dont tu relates les faits V3nom.
Nombreux penseront que c'est vite résumer une réalité qui n'est pas évocatrice de tout être humain, effectivement l'être humain ne né pas vil et barbare il le devient...pas par les médias mais par les siens...
Etant donné que les valeurs majoritaires de la société sont :
- le sexisme
- le spécisme
- probablement le racisme, mais je ne m'avance pas, je ne suis pas assez calé (C'est dur de déclarer que c'est une "valeur", même si ça infiltre forcément inconsciemment notre mode de pensée.)... on peut au moins parler d'ethnocentrisme
- la soumission à l'autorité
- le respect des normes établies
- l'âgisme
- la compétitivité
- la vision de la justice en termes de mérite/punition, de nature figée bonne ou mauvaise
- l'affirmation de soi par l'agressivité et la domination
- et certainement tout un tas d'autres trucs hyper malsains...

... je ne suis pas sûr qu'un permis d'avoir des enfants, décerné par la collectivité, y changerait quoi que ce soit.
 
Ha Brigande je sais que "le monstre" est un symbole vieux comme le monde (surement aussi vieux que le langage symbolique), et plus tard son emploi notamment par des autorités religieuses en place publique pour matérialiser ce qu'il faudrait combattre était déjà un message politique. (une religion s'exprimant en public c'est de la politique de mon point de vue)

Encore plus tard avec l'émergence des médias de diffusion (journal papier entre autre), ce qui coincidait avec les premiers glissements de la symbolique de "l'étranger" vers un usage construit et politique lui-aussi : cet autre indésirable et encore une fois "pas comme nous", dont finalement je dirais que la symbolique du monstre est l'expression xénophobe extrémisée.

Mais aujourd'hui, l'exploitation qui est faite de la symbolique du monstre est à mon sens clairement politique et calculée : diriger les pulsions de peur et de haine du peuple sur des détails souvent imaginaires afin d'occulter les questions sociologiques, sinon carrément stigmatiser un mouvement afin de le rendre aussi impopulaire voire diabolique que possible. (c'est un des axes d'étude du philosophe Bernard Stiegler)

Les pigistes des grandes chaines de médias (télé et grands jounaux) qui écrivent les articles ont beau être des humains comme nous, ils n'en sont pas moins dirigés par des chefs éditorialistes ayant eux-même pour patron (voire propriétaires) des personnages complètement immergés dans le profit crasseux. (je recommande le visionnage des "Nouveaux chiens de garde" ou même les docu de Pierre Carles pour avoir un aperçu du degré de corruption potentiel -et avéré- des "grands mass média").
Dans ces milieux-là, et malgré les bonnes volontés de quelques tacherons, le hasard n'existe pas.

Un exemple à propos des attentats de Toulouse de 2012 :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8XO4JetDf1s[/youtube]

Le format télévisuel tronque énormément et oblige à un discour synthétique, mais Stiegler étudie ces question-là depuis 30 ans, et est un des seuls philosophes à questionner aussi frontalement les médias et leurs pouvoirs absurdes. (youtube regorge de conférences et cours sur ses travaux, et c'est un des axes de ses ouvrages "Mécréance et discrédit"

)
 
J'adore comme il sait ce que veulent "les Français" (et même "les Anglais"), comme nos politiques. Et j'adore aussi "tout le monde le sait, y compris ceux qui ne veulent pas le savoir".
 
C'est intéressant. J'avais un bouquin sur les monstres (représentation des monstres et analyse, pour plusieurs cultures au fil des siècles), ça me donne envie de le relire.
Clairement, dire que quelqu'un a des troubles psychiatriques sans s'arrêter sur la misogynie des crimes, c'est "pratique"...un truc où je ne te rejoins pas forcément (je ne sais juste pas quoi en penser), c'est, un peu comme Brigande, sur l'idée que les médias le font sciemment. De même que pour un État qui devient fasciste petit à petit, je ne pense pas que ce soit planifié par quiconque (à part les fascistes assumés, mais ce n'est pas eux qui ont le plus de pouvoir). Mais peut-être que je suis naïve sur les médias et les politicien.ne.s.
 
De quoi ou qui parles-tu Fabicha ?

Concernant la collusion et les conflits d'intérêts des grands médias (j'entends les chaines de télé et journaux les plus lus et populaires), il suffit de regarder qui possède quoi, et donc pour et par qui ces médias possédés bossent : Ce sont des grands groupes capitalistes comme Bouygues, Lagardère ou Dassault, quand ce ne sont pas carrément des banques comme Le crédit Agricole, Lyonnais ou

Il ne me semble pas absurde de penser que puisqu'un magazine appartient à un fabriquant d'armes et un grand patron de multinationales, il aura un droit de regard et de véto sur le contenu, en particulier si celui-ci risque d'aller à l'encontre de ses intérêts propres.

Ces groupes (détenant tout ou partie des médias concernés) investissent des sommes colossales pour leurs filiales média, et hélas c'est comme la pub : si ça ne fonctionnait pas, ils ne gacheraient pas autant de blé là dedans.

Tenez, Les Nouveaux Chiens de Garde est dispo sur youtube, ça donne un bref aperçu de l'état des lieux et des connivences, avant que cette vidéo ne soit retirée :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0FW4Ealqx2Q[/youtube]

Sinon les excellents docu de Pierre Carles sont aussi édifiants :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=6DgOE9KZZME[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WVji3fRsifo[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cxGsGVtVqJE[/youtube]

Je poste tout ceci car j'avais un peu l'impression de dire des évidences en terme de conflit d'intérêt des médias de masse sur ce forum, j'avoue. ^^

Ce n'est pas un hasard si Boudieu et Pierre Carles ont à l'occasion bossé ensembles plus d'une fois

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aukfnAfFZ7A[/youtube]

Et tout ceci serait églement avantageusement additionné des conférences de Stiegler sur la captation du désir ou Franck Lepage sur les éléments de langages (surtout politiques et médiatiques) et la destruction de la culture notamment :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9MCU7ALAq0Q[/youtube]

Petit édit (trop tard comme d'hab XD)

Les vidéos que j'ai cité (et ce n'est qu'une sélection de ce que je considère comme nécessaire à regarder pour avoir un aperçu critique et lucide de l'état des lieux, ces vidéos et docus étant eux-mêmes tirés de travaux d'écris, de profs, d'universités...) sont nombreuses et très longues et je n'enjoins évidemment personne à les regarder de force.

Si je devais proposer un bref résumé, il tiendrait en quelques minutes sur le docu "Enfin Pris ?" (notamment axé sur la confrontation entre Pierre Bourdieu et Jean-Marie Cavada), à partir de 22:39, l'intervention de Serges Halimi à propos du reductionisme intrinsèque au format de (faux) débat télévisuel, illustré des propos d'archives de Noam Chomsky, eux-même suivis par des extraits de la fabrication du consentement. (ce qui est déjà plus accessible ^^)
 
je n'ai pour l'instant vu que la première vidéo que tu as posté :)

Je pense qu'il y a une confusion entre cause et fin. Comme l'écrivait cyniquement Lelay, le métier de TF1 est de vendre du cerveau disponible à Coca Cola. Il y a bel et bien un processus d'abrutissage quasi-assumé. Ce processus vise à créer des consommateurs. Or, ce processus, peut effectivement conduire à des "monstres" via la frustration engendrée par la création systématique de nouveaux besoins de plus en plus difficiles à assouvir, dont les besoins sexuels via la femme-objet ou femme-trophée (d'où la motivation misogyne de certains "monstres" ?). Mais ce n'est pas le but recherché, c'est un dommage collatéral.

Le même mass-média exploite ses sordides faits divers pour créer un sentiment d'insécurité propice à la consommation. Mais de là à prétendre que le mass-média crée sciemment les monstres pour s'auto-alimenter, je n'y crois pas.

En outre, les "monstres" n'ont pas attendu le mass-media pour apparaitre. Un problème donné peut être multi-factoriel. Le nier revient à vouloir simplifier les choses, et par extension à fausser l'analyse, et c'est précisement un des problèmes de nos sociétés.
 
Alors attention, je n'ai jamais prétendu que les médias souhaitaient "créer" réellement des gens violents afin de légitimier leurs messages et justifier les décisions politiques, je parle d'imagerie symbolique exclusivement.

Les gens arrivant à une extrémité de violence telle que décrite dans ces médias à sensation sont effectivement autant déterminé par leurs environnements social et culturel qu'involontairement engendrés (enfin j'espère) par qui que ce soit dans notre soiciété. (il doit y avoir 2 ou 3 cyniques qui aiment à penser qu'ils ont ce pouvoir-là, mais ils sont j'espère négligeables)

Ceci dit ils servent d'appui tout trouvé à ces messages retirant toute notion de sociologie à quelque acte jugé "monstrueux" que ce soit, relégant alors les acteurs de ces actes au rang d'inhumains, de bêtes, de n'importe quoi sauf des gens normaux vivant dans une société amenant des schémas de frustrations et de souffrance tels qu'il en viennent à avoir ces comportements finalement aussi normaux que le suicide, dans un continuum logique de réactions dans une société où rien n'est fait de la part des dirigeants et des possesseurs des pouvoirs (dont les médias) pour souder les gens.

Ce que Richard Durn, l'auteur de la tuerie de Nanterre en 2002 avait exprimé comme "la perte du sentiment d'exister".

En fait mon propos porte exclusivement sur ce déni des médias à traiter des causes pour se concentrer sur une mystification et un usage politique des conséquences, instrumentalisés au delà du ridicule.
Et, du coup, participent activement à ce que ces actes se perpétuent, rien qu'en affichant une fausse neutralité, et en refusant d'user de leurs pouvoir d'information et d'analyse afin d'aller dans un sens réellement critique des lois de nos rapports sociaux.

C'est pour ça que j'ai (peut-être mal) choisis de titrer "les monstres médiatiques". (et non "médiatisés")
 
V3nom":nxr63i89 a dit:
Alors attention, je n'ai jamais prétendu que les médias souhaitaient "créer" réellement des gens violents afin de légitimier leurs messages et justifier les décisions politiques, je parle d'imagerie symbolique exclusivement.

Les gens arrivant à une extrémité de violence telle que décrite dans ces médias à sensation sont effectivement autant déterminé par leurs environnements social et culturel qu'involontairement engendrés (enfin j'espère) par qui que ce soit dans notre soiciété. (il doit y avoir 2 ou 3 cyniques qui aiment à penser qu'ils ont ce pouvoir-là, mais ils sont j'espère négligeables)

Ceci dit ils servent d'appui tout trouvé à ces messages retirant toute notion de sociologie à quelque acte jugé "monstrueux" que ce soit, relégant alors les acteurs de ces actes au rang d'inhumains, de bêtes, de n'importe quoi sauf des gens normaux vivant dans une société amenant des schémas de frustrations et de souffrance tels qu'il en viennent à avoir ces comportements finalement aussi normaux que le suicide, dans un continuum logique de réactions dans une société où rien n'est fait de la part des dirigeants et des possesseurs des pouvoirs (dont les médias) pour souder les gens.

Ce que Richard Durn, l'auteur de la tuerie de Nanterre en 2002 avait exprimé comme "la perte du sentiment d'exister".

En fait mon propos porte exclusivement sur ce déni des médias à traiter des causes pour se concentrer sur une mystification et un usage politique des conséquences, instrumentalisés au delà du ridicule.
Et, du coup, participent activement à ce que ces actes se perpétuent, rien qu'en affichant une fausse neutralité, et en refusant d'user de leurs pouvoir d'information et d'analyse afin d'aller dans un sens réellement critique des lois de nos rapports sociaux.

C'est pour ça que j'ai (peut-être mal) choisis de titrer "les monstres médiatiques". (et non "médiatisés")

Oki, je suis d'accord :)
 
Il me semblait bien que j'avais pas été assez clair ou m'étais mal exprimé, et qu'il y avait une petite méprise. ^^
 
V3nom":ug2ckyv2 a dit:
Sinon les excellents docu de Pierre Carles sont aussi édifiants

En effet son travail est très intéressant. Et j'ai d'ailleurs un petit scoop : le prochain docu de Carles est en route, j'ai participé à une projection test et c'est très prometteur une fois de plus. Le film devrait s'appeller Opération Correa et traite du silence médiatique autour de la visite du président équatorien en France en 2013. Ce chef d'état atypique a réduit la dette de son pays en faisant un audit, à critiqué le FMI, réduit le taux de chômage... et bizarrement ça n'intéresse pas nos journaux, alors que chez nous aussi la crise économique sévit, étonnant non ?
 
Oui et ça rejoint entre autre les propos d'un petit manuel de militantisme activiste écris par Xavier Renou qui exprime bien en quoi la violence (physique principalement, portée sur d'autres gens) est une mauvaise approche de militantisme tant les pouvoirs dominants ont de moyens de s'approprier les visuels et symboles médiatiques de ces actions afin d'invisibiliser la légitimité politique des actes et transformer ses acteurs en imbéciles impulsifs dangereux pour "la société" (sous-entendu, tous les gens "normaux")

Un exemple criant dans ce sens, tentative de détournement d'une action de grévistes qui essaient de faire entendre leur détresse, et pujadas en bon gardien de l'ordre établit qui essaie de d'implicitement faire dire à un syndicaliste que ces gens font de la merde, sauf que pour une fois il tombe sur un os (extrait repris dans un des docus de Pierre Carles) :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=56WjT1mqYvs[/youtube]
 
Très bonne vidéo, sa explique bien le truc, de facon intuitive et rapide. :)
 
Et ouais les animaux et le peuple en dernier comme toujours !!
 
En fait c'est un peu plus complexe et entremêlé que cela.

Mais j'aurais envie d'ajouter une autre réflexion : Je pense de plus en plus que nos si chères lois sont la béquille permettant à une société fondamentalement basée sur des valeurs anti-sociales de tenir debout.

Je suis convaincu que c'est non pas parce-que la société serait de plus en plus civilisée que les gens ne se sautent pas dessus les uns sur les autres pour se dépouiller, les blancs à tabasser les non-blancs, les hommes à violer plus encore les femmes, les humains à exploiter de façon encore plus barbare et impulsive animaux non humains et environnement, dans une vision à court terme de l'assouvissement de "besoins" qui sont à mon avis surtout contenus par les codes sociétaux moraux et les lois.

Attention, je ne suis pas en train de généraliser un caractère profodément égoiste et utilitariste à tous les humains, pas même les occidentaux ni les citadins, mais nos valeurs si fermement diffusées dans nos médias (volontairement ou non) n'ont rien à voir avec une vie collective, en communauté, et dans un esprit de partage et d'entre-aide : égoisme, élitisme, mépris des plus petits et faibles, discriminations en tout genres, colonialisme toujours galopant (il a juste changé de noms), exploitations vendues comme nécessaires, et compétitions de tous contre tous.

Je ne dis pas que les lois ne sont pas utiles (heureusement qu'elles existent et évoluent), mais parfois je les ressent, outre le caractère sans doute urgent qui accompagnent leurs réformes ou ajouts, comme l'expression d'un échec à la cohésion sociale spontané amenée par la promotions de valeurs réellement encourageantes et altruistes : l'entre-aide, la coopération, le sentiment d'importance pour tous, la prise en compte de la parole de chacun, une vraie démocratie telle qu'on ne l'a jamais vue encore dans le monde occidental, une réappropriation du droit à l'autodétermination, à la souveraineté alimentaire, le droit de ne plus penser la vie selon une base hiérarchique mais selon un nuancier d'individus aux compétences diverses et multiples, et le sentiment que tout le monde est important, sinon personne ne l'est. (et ne plus penser selon l'idéologie romanesque du sage menant le peuple stupide)
 
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