jmtrivial
Massacre des légumes
Un message de Jaf m'a interpellé, et comme le contenu de ma réponse est assez éloignée du post initial, je commence un nouveau thread.
Bref, pour revenir au message de Jaf, il exprime son mépris des « philosophes patentés », et fait l'éloge des non-spécialistes.
On pourrait faire je pense le même type de reproche aux scientifiques, qui semblent se regarder le nombril en n'acceptant pas de publier les idées de personnes aux idées différentes. Bref, plus généralement, la question d'une « caste établie » face au commun des mortels est posée.
C'est là que je voulais intervenir. De mon point de vue, je pense que c'est une erreur de voir ça comme ça. Tout d'abord (et j'y reviendrai plus tard), je pense que les non-professionnels peuvent avoir leur mot à dire.
Ensuite, je pense que fuir la confrontation de ses idées avec celles déjà énoncées avant nous est une erreur: en effet, s'appuyer sur une idée existante, ou au contraire la réfuter en présentant un point de vue original et constructif est toujours plus enrichissant que de parler dans son coin.
D'abord, plus enrichissant pour soi, car c'est en se confrontant à des idées nouvelles que l'on apprend, on évolue, on évalue nos idées. Ensuite, pour nos lecteurs. En effet, si on lâche dans la nature une idée sans la relier (par opposition, comme confirmation, ou en s'appuyant) sur des idées déjà exprimées, alors on force le lecteur à faire lui-même le travail de comparaison. Ça n'aide ni à la compréhension du point de vue que l'on défend, ni à la bonne lecture par le spectateur de nos idées.
Ainsi, la somme des écrits, connaissances et réflexions, qu'elles aillent dans le même sens, ou dans un sens opposé, forment l'ensemble des connaissances dont nous disposons. Ajouter sa pierre à cet édifice permet à d'autres d'ajouter une idée supplémentaire pour améliorer notre compréhension du monde.
Une brique toute seule est un caillou dans un champ. Une brique à côté d'un mur, et c'est un nouveau mur qui commence...
Aussi, je pense que plutôt que de dénoncer la médiocrité des philosophe établis, on devrait au contraire quand on présente une idée, utiliser les précurseurs pour poursuivre le raisonnement. Et le fait que l'on soit professionnel de la chose, ou passionné n'y change rien. Si on a une connaissance suffisamment globale du domaine, alors on ne manquera pas de tomber sur l'auteur qui vient conforter son point de vue. Au contraire, si l'on ignore ça, on risque de réinventer un n-ième fois la roue.
Pour exemple, on pourra citer le mouvement du Logiciel libre qui a permit à des bénévoles (non professionnels) de rivaliser avec ceux qui pensaient peut-être avoir le monopole de l'expression en terme de logiciels de qualité.
J'ai exprimé ici mon point de vue, et j'aimerais connaître le vôtre: croyez-vous qu'il faille jeter sans les regarder les choses que d'autres ont dit avant nous, ou au contraire (même si on ne cautionne pas leur point de vue) faire référence à ces idées?
jaf":o0y8mry7 a dit:Y'en a marre des philosophes patentés, comme si le simple fait d'avoir écrit un bouquin faisait que la reconnaissance des autres était acquise.
Sur ce forum, on ne devrait pas faire l'éloge des castes.
Les philosophes ne veulent pas reconnaître la logique, comme un fondement de leurs réflexions: c'est à croire qu'ils préfèrent babiller, discuter du sexe des anges tout en continuant d'écrire leur prochain ouvrage...
Tout d'abord, je pense que cette discussion a lieu d'être ici (n'est pas hors sujet) car nous nous intéressons tous plus ou moins aux cultures non « mainstream » (je n'arrive pas à trouver de mot équivalent en français), non « dans le courant principal »: nous sommes intéressés notamment par le végétarisme qui n'est pas un choix de vie partagé par la majorité des humains.jaf":o0y8mry7 a dit:Heureusement que les non-spécialistes se mèlent des affaires des autres pour faire avancer des débats que les spécialistes tentent de détourner à leur profit.
Bref, pour revenir au message de Jaf, il exprime son mépris des « philosophes patentés », et fait l'éloge des non-spécialistes.
On pourrait faire je pense le même type de reproche aux scientifiques, qui semblent se regarder le nombril en n'acceptant pas de publier les idées de personnes aux idées différentes. Bref, plus généralement, la question d'une « caste établie » face au commun des mortels est posée.
C'est là que je voulais intervenir. De mon point de vue, je pense que c'est une erreur de voir ça comme ça. Tout d'abord (et j'y reviendrai plus tard), je pense que les non-professionnels peuvent avoir leur mot à dire.
Ensuite, je pense que fuir la confrontation de ses idées avec celles déjà énoncées avant nous est une erreur: en effet, s'appuyer sur une idée existante, ou au contraire la réfuter en présentant un point de vue original et constructif est toujours plus enrichissant que de parler dans son coin.
D'abord, plus enrichissant pour soi, car c'est en se confrontant à des idées nouvelles que l'on apprend, on évolue, on évalue nos idées. Ensuite, pour nos lecteurs. En effet, si on lâche dans la nature une idée sans la relier (par opposition, comme confirmation, ou en s'appuyant) sur des idées déjà exprimées, alors on force le lecteur à faire lui-même le travail de comparaison. Ça n'aide ni à la compréhension du point de vue que l'on défend, ni à la bonne lecture par le spectateur de nos idées.
Ainsi, la somme des écrits, connaissances et réflexions, qu'elles aillent dans le même sens, ou dans un sens opposé, forment l'ensemble des connaissances dont nous disposons. Ajouter sa pierre à cet édifice permet à d'autres d'ajouter une idée supplémentaire pour améliorer notre compréhension du monde.
Une brique toute seule est un caillou dans un champ. Une brique à côté d'un mur, et c'est un nouveau mur qui commence...
Aussi, je pense que plutôt que de dénoncer la médiocrité des philosophe établis, on devrait au contraire quand on présente une idée, utiliser les précurseurs pour poursuivre le raisonnement. Et le fait que l'on soit professionnel de la chose, ou passionné n'y change rien. Si on a une connaissance suffisamment globale du domaine, alors on ne manquera pas de tomber sur l'auteur qui vient conforter son point de vue. Au contraire, si l'on ignore ça, on risque de réinventer un n-ième fois la roue.
Le bénévolat, c'est-à-dire le non professionnalisme, ne veut pas dire que l'on ne peut participer au débat, à la construction commune de la connaissance. Au contraire, si l'on sait s'organiser, on peut détrôner la caste établie (comme Jaf la décrivait). Elle n'est donc pas établie, mais est à chaque instant à même d'être rejointe par les gens qui le souhaitent.jaf":o0y8mry7 a dit:Allez, une autre en passant:
[big]"Bénévole, parce que je le veux bien!"[/big]
Pour exemple, on pourra citer le mouvement du Logiciel libre qui a permit à des bénévoles (non professionnels) de rivaliser avec ceux qui pensaient peut-être avoir le monopole de l'expression en terme de logiciels de qualité.
J'ai exprimé ici mon point de vue, et j'aimerais connaître le vôtre: croyez-vous qu'il faille jeter sans les regarder les choses que d'autres ont dit avant nous, ou au contraire (même si on ne cautionne pas leur point de vue) faire référence à ces idées?