Chocogrenouille":3a6vombm a dit:
En revanche, je soulignerais qqch que tu as mentionné flolalapine mais sur lequel tu ne t'es pas attardée : "Eh oui mais la réalité c'est que c'est une petite population, plus à risque statisquement. Exclure cette population, réduite, mais à risque, c'est payant en terme statistique". Donc justement, si on raisonnait en chiffres absolus et non plus en pourcentages ou chiffres relatifs, puisque comme tu le dit c'est une petite population en nombre. Est-ce que le nombre des personnes classées HSH avec un comportement à risque ne serait pas plus petit en absolu que le nombre de personnes des autres catégories avec un comportement à risque ?
Je réponds rapidement car c'est assez facile: le calcul, c'est qu'en excluant les HSH et les utilisateurs de drogues IV, on élimine de facto plus de 50% des nouvelles contaminations. Comme ça ne représente pas beaucoup de dons en chiffres absolus, c'est un sacrifice (le nombre de dons d'HSH ayant des RS non à risque + les UDI qui utlisent du matériel à usage unique, qui ne présentent pas de plus de risques que l'hétéro sexuellement actif) qui est valable d'un point de vue statistique.
Encore une fois je comprends le ressenti, le côté blessant et discriminant pour ceux qui font attention. Je ne suis pas responsable de ces politiques, mais je comprends tout à fait le raisonnement. Rappelons que nous ne faisons pas tout un pataquès quand on fait un dépistage ciblé dans une population pour un autre truc, comme la drépanocytose chez les patients dont les parents sont soit des DOM TOM soit d'Afrique sub Saharienne, alors que c'est la même chose.
Usagi.Chan":3a6vombm a dit:
Et surtout pourquoi les lesbiennes n'ont été autorisées à donner leur sang (et sont encore souvent refusées officieusement) qu'au début des années 2000 alors qu'elles sont une population moins à risque que les hétéro ?
Pareil réponse facile, c'est une connerie, liée à la méconnaissance de la question par les médecins et décideurs. Je pense que beaucoup de personnes au départ confondait "homosexualité" avec "homosexualité masculine". L'homosexualité féminine reste dans l'ombre, il n'y a pas beaucoup de militantes, c'est assez discret. Comme elles n'ont pas été touchées par l'épidémie de VIH dans les années 80, il n'y a pas eu cette "sortie du placard" si évidente pour les homosexuels masculins. Pourtant c'est aussi une population à risque, de cancers féminins notamment, comme le cancer du col de l'utérus, surtout par sous-dépistage (elles consultent peu, n'ayant pas de besoins contraceptifs) et accessoirement par sur-risque (pour le cancer du sein, dont les facteurs protecteurs sont principalement la grossesse, assez jeune, et l'allaitement). J'en ai déjà discuté avec une responsable d'association LGBT (dont je ne me rappelle plus le nom, qui fait du soutien aux jeunes de 15 25 ans, on s'est rencontrés à plusieurs reprises sur des forums, bref) pour qu'elle transmette le message et elle était surprise d'apprendre que oui les femmes étaient toutes concernées par les cancers féminins, elle-même n'ayant jamais consulté.
Bref les lesbiennes sont moins à risque d'IST que la population générale.
— Le 14 Nov 2014, 20:26, fusion automatique du message précédent —
Usagi.Chan":3a6vombm a dit:
Je ne comprends pas non plus pourquoi on accepte les organes des HSH. Les IST ne peuvent-elles pas se transmettre par don d'organes ? )
Les dons de sang se comptent en millions, les dons d'organes en milliers. En France on a choisi l'attitude au cas par cas pour les dons d'organes, contrairement au Canada par exemple où ils appliquent la même logique pour les dons du sang et les dons d'organes. La pour le coup on est dans une histoire de chiffres absolu, et il y a une telle volonté de la part des responsables des dons d'organes de faire passer un message positif, que l'attitude officielle c'est "rien ne contre indique a priori le don d'organe " ce qui est exagéré parce que si tu es porteur d'une infectioin à VIH VHB VHC ou autre il est évident que non on ne greffera pas les organes!
Le don d'organe pose vraiment problème, de manière générale, un publicité positive est vraiment nécessaire à cette activité pas franchement évidente.
— Le 14 Nov 2014, 20:33, fusion automatique du message précédent —
Usagi.Chan":3a6vombm a dit:
Ce qui m'interroge c'est plutôt le fait qu'il ne semble pas y avoir d'études sérieuses comparant les bénéfices de la levée de cette interdictions avec les risques que cela engendrerait.
On est très mauvais en épidémio en France. Ceci dit c'est un calcul assez simple à faire, sans étude, entre le taux attendu de la population générale et le taux attendu d'une population ciblée.
Si mon lien fonctionne il s'agit d'un PPT de l'INVS qui détaille pas mal ces questions. C'est par contre un peu technique.
Surveillance épidémiologique des donneurs de sang en France,1992-2009
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=& ... 2246,d.ZWU
— Le 14 Nov 2014, 20:39, fusion automatique du message précédent —
Usagi.Chan":3a6vombm a dit:
Plusieurs pays ont levé cette interdiction. On-t-ils observés des cas de contaminations ? Sont-ils inconscients par rapport à nous ?
Pour le don du sang? Il faudrait me dire quels pays, je veux bien chercher le nombre de dons VIH et le nombres de primoinfections en fenêtre silencieuse. Sont-ils inconscients? Certes non, ils appliquent sans doute une politique de qualité du cas par cas. Ou, hypothèse moins optimiste, ce sont des pays dans lesquels l'homosexualité n'existe pas officiellement (par exemple l'Europe de l'Est, ils sont tellement homophobes que l'homosexualité n'est pas reconnue), c'est possible aussi. Bref à voir.