Pers0nne
Se gave de B12
Je switche, je sauve 5 personnes au lieu d'1, c'est évidemment plus moral.
Je me positionne en tueur 1 fois et en sauveur 5 fois, c'est toujours évidemment plus moral.
Donc l'autre option n'est pas morale. Ça ne veut pas dire que le choix est facile à prendre, que je jugerais celui qui ne le prend pas comme une mauvaise personne (parce que le mal n'est pas une nature), ça ne veut même pas dire que je suis sûr que je serais capable de le prendre sur le moment. Mais c'est le seul qu'il faut prendre.
Et j'imagine que c'est le genre de choix que prennent des centaines ou des milliers de personnes régulièrement, dans divers postes à haute responsabilité (du moins quand ils font passer l'éthique avant les intérêts économiques ou les intérêts de leurs pays/dirigeants/autres... En tout cas, c'est le genre de choix que prend un responsable militaire quand il choisit de sacrifier un de ses hommes pour en sauver cinq.).
Et il y a une différence entre faire un calcul systématique qui fonctionne par récurrence, et dont on ne fait pas le calcul jusqu'au bout, du genre "je tue celui-ci pour sauver ces cinq là"... puis "Oh, sur le cinq restants, je dois tuer le cinquième pour sauver les quatre restants"... puis "Oh, sur les quatre restants, je dois tuer le quatrième pour sauver les trois autres"... puis "Oh, il n'en reste plus qu'un, mais je dois le tuer pour sauver ce nouveau groupe !"... Au final, par récurrence, on fait plus de victimes, parce qu'on n'a pas vu les conséquences sur le long terme, et c'est pour ça que par principe, il est plus productif d'interdire le meurtre dès le départ. Les cinq premiers mourront, et on en restera là.
Mais dans cet exemple du train, le choix est limité, on connaît toutes les conséquences.
(A moins qu'il y ait une deuxième phase que j'ignore...)
Et après, je ne sais pas si je finirais en hôpital psy. J'ai peut-être suffisamment conscience de l'horreur du monde et du fait que je ne fais pas mon maximum pour sauver tous les êtres sensibles que je pourrais sauver, voire que je tue parfois des êtres sensibles en faisant les mauvais choix (ou par bêtise, par fainéantise, etc.), pour me dire que cette fois-là j'ai fait le bon choix, et qu'il n'y a rien à y redire. Je suis à ce point désensibilisé par tout que je n'ai pas été foutu de pleurer aux quatre derniers enterrements où je suis allé (ni en apprenant leur mort).
Je me positionne en tueur 1 fois et en sauveur 5 fois, c'est toujours évidemment plus moral.
Donc l'autre option n'est pas morale. Ça ne veut pas dire que le choix est facile à prendre, que je jugerais celui qui ne le prend pas comme une mauvaise personne (parce que le mal n'est pas une nature), ça ne veut même pas dire que je suis sûr que je serais capable de le prendre sur le moment. Mais c'est le seul qu'il faut prendre.
Et j'imagine que c'est le genre de choix que prennent des centaines ou des milliers de personnes régulièrement, dans divers postes à haute responsabilité (du moins quand ils font passer l'éthique avant les intérêts économiques ou les intérêts de leurs pays/dirigeants/autres... En tout cas, c'est le genre de choix que prend un responsable militaire quand il choisit de sacrifier un de ses hommes pour en sauver cinq.).
Non, c'est beaucoup plus complexe, parce qu'il faut compter le nombre de victimes, la souffrance induite par l'expérimentation, le nombre de personnes sauvées, la durée de vie qu'elles gagnent, et voir, surtout, s'il n'y a pas d'autres options pour sauver autant de vies en épargnant toutes les victimes. (Ce qui est bien le cas.)Brigande":2querzr8 a dit:Mais si l'idée est : faut t'il sacrifier une personne pour un sauver cinq, ou ne pas la condamner et laisser les cinq mourir ?
Si on répond oui, on justifierait des pratiques comme l'expérimentation humaine et animale.
Et il y a une différence entre faire un calcul systématique qui fonctionne par récurrence, et dont on ne fait pas le calcul jusqu'au bout, du genre "je tue celui-ci pour sauver ces cinq là"... puis "Oh, sur le cinq restants, je dois tuer le cinquième pour sauver les quatre restants"... puis "Oh, sur les quatre restants, je dois tuer le quatrième pour sauver les trois autres"... puis "Oh, il n'en reste plus qu'un, mais je dois le tuer pour sauver ce nouveau groupe !"... Au final, par récurrence, on fait plus de victimes, parce qu'on n'a pas vu les conséquences sur le long terme, et c'est pour ça que par principe, il est plus productif d'interdire le meurtre dès le départ. Les cinq premiers mourront, et on en restera là.
Mais dans cet exemple du train, le choix est limité, on connaît toutes les conséquences.
(A moins qu'il y ait une deuxième phase que j'ignore...)
Et après, je ne sais pas si je finirais en hôpital psy. J'ai peut-être suffisamment conscience de l'horreur du monde et du fait que je ne fais pas mon maximum pour sauver tous les êtres sensibles que je pourrais sauver, voire que je tue parfois des êtres sensibles en faisant les mauvais choix (ou par bêtise, par fainéantise, etc.), pour me dire que cette fois-là j'ai fait le bon choix, et qu'il n'y a rien à y redire. Je suis à ce point désensibilisé par tout que je n'ai pas été foutu de pleurer aux quatre derniers enterrements où je suis allé (ni en apprenant leur mort).