Extradée vers l'espagnepour déli d'opinion... par la justice française

Eldany

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Charnégou..près de Bidache
Il s'agit d'Aurore Martin :

Elle a donc choisi la clandestinité pour éviter cette extradition.
Elle explique dans sa lettre les motifs de son choix.

http://www.lejpb.com/paperezkoa/2010122 ... -SE-CACHER

"Le Journal du Pays Basque publie ici un courrier d'Aurore Martin dans lequel elle explique avoir pris la décision de se cacher, suite à la décision de la Justice française d'accepter le Mandat d'Arrêt Européen lancé contre elle par la Justice espagnole.

21/12/2010

Le coup de massue est tombé!

Me voilà amenée à vous écrire une lettre d’un genre particulier.
Je m’adresse à vous tous aujourd’hui pour vous exprimer toute mon indignation, mon inquiétude, ma peur, mais aussi toute ma détermination et ma volonté de me battre.
Il est l’heure de défendre nos droits civils et politiques avec force, ce précédent ne laisse rien présager de bon.
L’inacceptable est-il acceptable ? Bien sur que non ! Cependant l’histoire du Pays Basque nous a souvent démontré que l’inacceptable était possible : les extraditions, les multiples mandats d’arrêt européens délivrés à des dizaines de militants politiques (Segi, Askatasuna, Udalbiltza…), l’existence des législations et tribunaux d’exceptions à Paris et Madrid, la pratique de la torture dans les commissariats et casernes espagnoles, les partis politiques interdits, deux quotidiens fermés et ses journalistes torturés et incarcérés, les arrestations massives, la disparition et la mort de Jon Anza… Tout cela existe, cette répression est normalisée, c’est le lot quotidien du Pays Basque, des Basques. Cela est possible car les principales formations politiques en France et en Espagne, avec la complicité de leurs relais locaux, le permettent, le défendent et pour certains le laissent faire par leur silence coupable. Il est temps de prendre vos responsabilités !
Je n’ai pas été surprise par le verdict de la Cour de Cassation. Nous le savions depuis longtemps, dans les affaires basques, les justices espagnole et française sont là pour appliquer des décisions politiques. Depuis mon incarcération à Seysse, les dés étaient jetés, le reste n’était que de la mise en scène, une belle mascarade. Tout cela pour arriver à leur fin, l’illégalisation de fait de Batasuna par l’Etat français, de toute la gauche abertzale, et plus s’ils le jugent nécessaire. Une illégalisation sournoise menée main dans la main avec l’Espagne.
Une preuve de plus que l’Etat français est un acteur majeur et direct du conflit politique basque. En acceptant ce MAE, Paris ne fait que renforcer ses choix politiques : la répression et la négation du Pays Basque ; une négation qui est à l’origine de ce conflit. Il n’y aura pas de solution juste donc définitive tant que la France ne reconnaîtra pas l’existence politique du Pays Basque nord.
Ce nouveau saut répressif a lieu au moment où la gauche abertzale multiplie ses efforts en faveur d’un processus démocratique de résolution de ce conflit. Mon Mandat d'Arrêt Européen et le maintien dans l’illégalité de la gauche abertzale sont des obstacles à sa mise en place. Tous les acteurs du conflit doivent pouvoir participer à ce processus en toute normalité ; dans ce sens, la gauche abertzale doit être légalisée sur l’ensemble du Pays Basque et toutes les poursuites judiciaires à son encontre stoppées.
Malgré cette répression, ces provocations, Batasuna réaffirme son engagement en faveur de ce processus démocratique. Dans ce sens, nous mettrons tout en œuvre pour qu’il puisse aller jusqu’à son terme.
Je n’ai pas l’intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de mon Mandat d'Arrêt Européen. Depuis quelques jours, ma vie a quelque peu changé. En effet, mon activité politique est interdite en France, en Espagne et en Pays Basque. Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement. Je suis en Pays Basque, parmi vous, grâce à vous, grâce aux nombreux amis et soutiens qui m’ont accueillie et ouvert leurs portes. En Pays Basque, il y a une valeur qu’on ne nous enlèvera jamais, c’est celle de la solidarité.
Merci à tous, proches, amis, militants, élus… pour tout le travail accompli. Sans vous tous, cela ne serait pas possible. Continuons ce travail, rassemblons-nous, créons entre tous un rempart contre la répression, créons les conditions de la résolution de ce conflit, créons les conditions de la reconnaissance politique du Pays Basque nord.
Pour terminer cette lettre je vous demande d’avoir une pensée pour les militants incarcérés ou réfugiés, et leurs familles, qui, comme moi, vont passer les fêtes de fin d’année loin de leurs proches.
Merci. "

Vous pouvez la soutenir en rejoignant son groupe de soutien sur FaceBook
http://www.facebook.com/pages/Aurore-Ma ... 174?v=info
 
On lui reproche des conférences de presse et des articles de presse.

Ce qui est retenu contre elle, ce sont ces activités publiques et nullement clandestines en Espagne de 2005 et 2008.

Ce qu'on lui reproche n'est absolument pas illégal en France.

Si j'ai des infos plus précises, je vous les donnerai.
 
Teïki":24s9f56u a dit:
un peu hors sujet sur un forum végé, non ? et comme avis perso, les bombes des indépendantistes basques ... :whistle: en Colombie on a nos farc dans le même genre et d'ailleurs liés ..alors re :whistle: qui sème le vent récolte la tempête, tant de victimes, pourquoi au juste ??? :confus:
Rubrique "Société"... mon post est hors sujet?
 
Suite à la dernière décision de justice, article de Sud-Ouest :

http://www.sudouest.fr/2010/12/18/un-so ... 60-631.php

"Retenons aussi le point de vue du conseiller général PS de Saint-Jean-Pied-de-Port François Maitia : « l'on veut faire un exemple, lancer une mise en garde à l'intention de Batasuna Iparralde auquel on a signifié « gare, la législation est différente en Espagne ! » Et d'ajouter : « Aurore Martin n'est pas une terroriste, elle n'est pas dans la logique des actions armées d'ETA ! Les faits retenus contre elle se sont produits durant la dernière trêve d'ETA (2006-2007), période d'espoir dont José Luis Zapatero fut l'un des acteurs aux parlements espagnol et européen, en laquelle moi-même et d'autres élus d'Iparralde <paysbasque français> avons cru. Cette extradition serait très choquante. » "

Pour Didier Borotra, sénateur-maire centriste de Biarritz, « la France n'a pas à extrader une de ses concitoyennes pour un motif compréhensible en Espagne, mais qui n'est pas répréhensible en France ».

Sinon on trouve ça :
( http://www.musikolore.com/PDF-AM/Solida ... Martin.pdf )
"Les autorités espagnoles lui reprochent sa participation à des conférences de presse, un
article paru dans le quotidien basque Gara et d’avoir été un temps salariée du Parti
communiste des Terres basques. Parti depuis mis aussi hors-la-loi ; ce qui n’était pas le
cas dans la période où Aurore Martin en était la salariée."
 
Une interview d'Aurore Martin :

http://danactu-resistance.over-blog.com ... 57554.html

"Le premier mandat d'arrêt européen (MAE) posé par le juge a été rejeté au motif qu'il était «peu clair et précis». Cette fois-ci, le juge a repris exactement le même dossier, avec la même affaire, mais il a ajouté les détails. Il y a six dates, les lieux, et des faits précis, qui concernent tous ma participation à des meetings ou à des conférences de presse des deux côtés du Pays Basque. Ce que l'on me reproche en clair, c'est mon appartenance au bureau de Batasuna et d'avoir été salariée du parti communiste EHAK, Euskal Herrialdeetako Alderdi Komunista, avant même que celui-ci ne soit interdit."

"Avez-vous l'impression que l'on veut vous faire payer votre militance ?

En partie, oui. Je pense aussi que l'Espagne fait fortement pression sur la France pour qu'elle se positionne vis-à-vis de la question de l'illégalisation de certains partis. En acceptant le mandat d'arrêt européen, ce serait une manière de ne pas prendre position officiellement et de donner satisfaction à l'Espagne en envoyant les personnes être jugées là-bas. En tout cas la France va devoir avancer sur cette problématique."
....

"Vous êtes-vous posé la question de savoir pourquoi vous ?

Comme je l'ai dit, la France doit faire un geste envers nous. Ce second mandat d'arrêt est donc un test pour l'Espagne : si ça passe avec moi, ça passera avec les autres. Je ne suis pas la seule sous cette menace. Pourquoi y a-t-il eu un ordre d'interpellation cette fois-ci et pas la dernière fois ? Qu'est-ce qui a changé ? Rien du tout. Rien a changé depuis mai. J'ai une famille et un travail. Il m'a fallu du temps pour réaliser, comprendre que les règles juridiques des MAE étaient différentes. Je ne m'attendais pas du tout à ce retour de flamme."


.....
 
http://lille.indymedia.org/article24384.html

Acharnement en France contre Aurore Martin et son parti :

"Pour les autorités espagnoles et ses tribunaux, l’ensemble des mouvements revendiquant un processus menant à terme à l’indépendance du Pays basque, dont le parti politique Batasuna, sont considérés comme faisant partie de l’appareil, de l’organisation ETA."
...

"Aurore Martin a déjà fait l’objet de demandes identiques de la part des autorités espagnoles, ces demandes, comme celles à l’encontre d’autres membres français du parti Batasuna ont été, jusqu’à aujourd’hui, rejetées par le tribunal de Pau. Refus avec l’argument aggravant que ces tribunaux d’exception espagnols avaient cautionné des actes de torture.

Aurore Martin est accusée de « participation à une organisation terroriste » en fait, pour un travail politique publique au nom du parti Batasuna en temps que porte-parole pendant plusieurs années.

Les autorités espagnoles lui reprochent sa participation à des conférences de presse, un article paru dans le quotidien basque Gara et d’avoir été un temps salariée du Parti communiste des Terres basques. Parti depuis mis aussi hors-la-loi ; ce qui n’était pas le cas dans la période où Aurore Martin en était la salariée.

C’est pour ces faits, et rien d’autre, qu’Aurore Martin, a été incarcérée le 9 novembre à la prison de Seysses (Haute-Garonne) pendant une semaine, puis relâchée sous contrôle judiciaire.

Sa comparution le 23 novembre devant le tribunal de Pau a confirmé les inquiétudes de ses amis et soutiens politiques. En effet la cour d’appel de Pau a accepté qu’Aurore Martin soit extradée, livrée à l’Espagne où elle encoure une peine de 12 ans de prison.
"
...

etc etc .... Bonne lecture.
 
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