Ysenquin
Broute de l'herbe
Allez, à mon tour de faire un sujet ouin ouin, après tout c'est un peu cette situation qui a motivé mon inscription ici.
Si ça va bien, globalement, avec mon partenaire, qu'il est corticalisé, qu'on peut verbaliser les problèmes et que les membres de nos entourages respectifs sont pas trop idiots, ça coince quand même parfois.
On a reçu ses parents 10 jours et j'ai vu passer de la viande midi et soir. J'ai eu une grosse saturation visuelle, surtout que ça allait avec plein d'autres choses que j'apprécie moyennement (consumérisme ou autre). C'était tendu pour lui aussi. Du coup pas simple de subir et de s'épauler à la fois par moment.
J'ai pété les plombs et j'ai voulu virer VGL direct, sans en parler avec lui, évidemment mauvaise idée. Cette partie là est rentrée dans l'ordre rapidement en dialoguant mais pose des questions sur le long terme.
Ce que j'ai le plus mal vécu finalement, c'est qu'il mange omni tout le temps. Je vais éviter de rentrer dans les détails mais en gros s'il mange végé avec moi à la maison et que ça lui plait et qu'il mange pareil que moi pour cet aspect de partage qu'il y a autour d'un repas, pourquoi il ne mange jamais végé avec moi en dehors? Surtout sur une période de 10 jours. Parce que sur un repas je comprends mais sur autant de jours? En plus ça fait genre que ce que je mange n'est pas assez bon pour l'extérieur alors que c'est notre nourriture quotidienne... j'avais pas connu ça encore, sans doute parce qu'aucun copain n'avait été aussi fusionnel avec moi sur la bouffe (il VEUT manger végé avec moi alors que je lui ai toujours dit que je lui cuisinait de la viande ou du poisson quand il voulait).
Bref il me donne des habitudes (je suis aussi fusionnel que lui mais j'aurai pas appliqué ça aux repas (ou pas à tous)) et après en public bye bye...
Ça se décoincera avec le temps, j'ai confiance en lui (aujourd'hui il a potassé les vertus des oignons, leur historique par exemple ^^) mais là c'était dur !
Du coup ça m'a mené dans des espaces de conflits oubliés ou pas vus sous cet angle. Je me suis remis à voir les repas omnis avec plus d'hostilité et d'acuité. Et j'ai revu ma première période végé. Et j'ai compris quelque chose qui m'avait affecté la première fois sans que je le perçoive :
J'ai toujours été bien reçu et on m'a toujours fait à manger végé. Mais au fil des invitations l'imagination s'est délitée et la viande est revenue.
Là son entourage m'a fait des repas végés au début et j'étais (à part pour une tartine de brandade ou un peu de saumon) dans le même repas que les autres. Maintenant je vois le gigot arriver... J'ai même eu droit à des assiettes décorées de scènes de corrida pour le dessert...
Chez mes parents c'est plutôt l'imagination qui se barre. Le "j'ai plus d'idée" me fait manger pas bon chez eux alors qu'ils savent très bien cuisiner des légumes (ou cuisiner tout court).
Ça me gonfle.
Je sens arriver les repas où je vais manger une quichette industrielle surgelée mal cuite et autre isolement gastronomique.
Pourtant j'ai d'entrée pris sur moi de pas faire chier avec la viande qui a touché les légumes ou autre, je ne parle pas de cause animale (je dis juste que ça ne me réjouis pas de faire la fête autour d'un animal et je passe à autre chose), je ne suis pas prosélyte, je fais (plutôt bien) à manger. Mais évidement, c'est jamais assez bon quand même :
- Si je veux refuser une omelette au jambon c'est "oh mais t'as dit que la viande qui a touché c'est pas grave, t'as qu'à sortir les morceaux de jambon" (sauf que si j'ai pas envie ce soir là, ou si j'ai envie de changer d'avis j'ai le droit non? non)
- Oh mais tu devrais être végétalien ce serait plus clair qu'avec les œufs quand tu dis que tu mange pas d'animal c'est pas si logique de manger des œufs.
- Oh mais ne devient pas végétalien ça va être trop difficile pour les repas.
Tout ne me touche pas tout le temps. Je sais pourquoi je rencontre certaines personnes et je peux passer sur un repas médiocre ou industriel pour voir des proches c'est quelque chose qu'on est censés faire, les omnis aussi. Mais ça fait comme la dernière fois que j'ai été végé. Au début c'est super et puis lentement l'enthousiasme d'avoir un entourage pas trop mal qui sait faire un peu végé cède la place à la déception de devenir un touriste de bout de table (je ne suis pas physiquement au bout mais le contenu de mon assiette me fait sentir comme ça).
Je vois ça pas seulement avec mes parents mais aussi l'entourage de mon partenaire. Ils ont fait super gaffe au début, ils ont vraiment tout donné pour des repas végés. Et maintenant qu'on se connait mieux, j'ai droit à des discutions du genre "Et si on se faisait un gigot d'agneau un de ces quatre?" Et puis vers moi "Et toi qu'est-ce qu'on pourrait te faire pour aller avec" (bon cette fois là j'ai un peu pété les plombs mais c'est justement quelque chose que je ne voudrais pas avoir à faire non plus).
Je pensais qu'en faisant souvent à manger ça irait (c'est vrai que ça arrange beaucoup de choses) mais si j'invite ou mène le repas, il y a forcément un moment où on veut nous rendre l'invitation ou le repas....
J'ai imaginé arrêter les repas à l'extérieur mais c'est pas très réaliste. Je me demande si je ne pourrais pas (re)lancer une tradition des gouters (tea time). Au moins je serais sûr de manger végé sans que l'hôte se sente contraint. On peut parler tout autant, c'est même parfois plus intime et intéressant. Au moins aiguiller une grosse partie des invitations vers là.
Je ne sais pas si je vais y arriver mais en même temps je ne suis pas comblé par la situation actuelle non plus.
Ys
Si ça va bien, globalement, avec mon partenaire, qu'il est corticalisé, qu'on peut verbaliser les problèmes et que les membres de nos entourages respectifs sont pas trop idiots, ça coince quand même parfois.
On a reçu ses parents 10 jours et j'ai vu passer de la viande midi et soir. J'ai eu une grosse saturation visuelle, surtout que ça allait avec plein d'autres choses que j'apprécie moyennement (consumérisme ou autre). C'était tendu pour lui aussi. Du coup pas simple de subir et de s'épauler à la fois par moment.
J'ai pété les plombs et j'ai voulu virer VGL direct, sans en parler avec lui, évidemment mauvaise idée. Cette partie là est rentrée dans l'ordre rapidement en dialoguant mais pose des questions sur le long terme.
Ce que j'ai le plus mal vécu finalement, c'est qu'il mange omni tout le temps. Je vais éviter de rentrer dans les détails mais en gros s'il mange végé avec moi à la maison et que ça lui plait et qu'il mange pareil que moi pour cet aspect de partage qu'il y a autour d'un repas, pourquoi il ne mange jamais végé avec moi en dehors? Surtout sur une période de 10 jours. Parce que sur un repas je comprends mais sur autant de jours? En plus ça fait genre que ce que je mange n'est pas assez bon pour l'extérieur alors que c'est notre nourriture quotidienne... j'avais pas connu ça encore, sans doute parce qu'aucun copain n'avait été aussi fusionnel avec moi sur la bouffe (il VEUT manger végé avec moi alors que je lui ai toujours dit que je lui cuisinait de la viande ou du poisson quand il voulait).
Bref il me donne des habitudes (je suis aussi fusionnel que lui mais j'aurai pas appliqué ça aux repas (ou pas à tous)) et après en public bye bye...
Ça se décoincera avec le temps, j'ai confiance en lui (aujourd'hui il a potassé les vertus des oignons, leur historique par exemple ^^) mais là c'était dur !
Du coup ça m'a mené dans des espaces de conflits oubliés ou pas vus sous cet angle. Je me suis remis à voir les repas omnis avec plus d'hostilité et d'acuité. Et j'ai revu ma première période végé. Et j'ai compris quelque chose qui m'avait affecté la première fois sans que je le perçoive :
J'ai toujours été bien reçu et on m'a toujours fait à manger végé. Mais au fil des invitations l'imagination s'est délitée et la viande est revenue.
Là son entourage m'a fait des repas végés au début et j'étais (à part pour une tartine de brandade ou un peu de saumon) dans le même repas que les autres. Maintenant je vois le gigot arriver... J'ai même eu droit à des assiettes décorées de scènes de corrida pour le dessert...
Chez mes parents c'est plutôt l'imagination qui se barre. Le "j'ai plus d'idée" me fait manger pas bon chez eux alors qu'ils savent très bien cuisiner des légumes (ou cuisiner tout court).
Ça me gonfle.
Je sens arriver les repas où je vais manger une quichette industrielle surgelée mal cuite et autre isolement gastronomique.
Pourtant j'ai d'entrée pris sur moi de pas faire chier avec la viande qui a touché les légumes ou autre, je ne parle pas de cause animale (je dis juste que ça ne me réjouis pas de faire la fête autour d'un animal et je passe à autre chose), je ne suis pas prosélyte, je fais (plutôt bien) à manger. Mais évidement, c'est jamais assez bon quand même :
- Si je veux refuser une omelette au jambon c'est "oh mais t'as dit que la viande qui a touché c'est pas grave, t'as qu'à sortir les morceaux de jambon" (sauf que si j'ai pas envie ce soir là, ou si j'ai envie de changer d'avis j'ai le droit non? non)
- Oh mais tu devrais être végétalien ce serait plus clair qu'avec les œufs quand tu dis que tu mange pas d'animal c'est pas si logique de manger des œufs.
- Oh mais ne devient pas végétalien ça va être trop difficile pour les repas.
Tout ne me touche pas tout le temps. Je sais pourquoi je rencontre certaines personnes et je peux passer sur un repas médiocre ou industriel pour voir des proches c'est quelque chose qu'on est censés faire, les omnis aussi. Mais ça fait comme la dernière fois que j'ai été végé. Au début c'est super et puis lentement l'enthousiasme d'avoir un entourage pas trop mal qui sait faire un peu végé cède la place à la déception de devenir un touriste de bout de table (je ne suis pas physiquement au bout mais le contenu de mon assiette me fait sentir comme ça).
Je vois ça pas seulement avec mes parents mais aussi l'entourage de mon partenaire. Ils ont fait super gaffe au début, ils ont vraiment tout donné pour des repas végés. Et maintenant qu'on se connait mieux, j'ai droit à des discutions du genre "Et si on se faisait un gigot d'agneau un de ces quatre?" Et puis vers moi "Et toi qu'est-ce qu'on pourrait te faire pour aller avec" (bon cette fois là j'ai un peu pété les plombs mais c'est justement quelque chose que je ne voudrais pas avoir à faire non plus).
Je pensais qu'en faisant souvent à manger ça irait (c'est vrai que ça arrange beaucoup de choses) mais si j'invite ou mène le repas, il y a forcément un moment où on veut nous rendre l'invitation ou le repas....
J'ai imaginé arrêter les repas à l'extérieur mais c'est pas très réaliste. Je me demande si je ne pourrais pas (re)lancer une tradition des gouters (tea time). Au moins je serais sûr de manger végé sans que l'hôte se sente contraint. On peut parler tout autant, c'est même parfois plus intime et intéressant. Au moins aiguiller une grosse partie des invitations vers là.
Je ne sais pas si je vais y arriver mais en même temps je ne suis pas comblé par la situation actuelle non plus.
Ys