(Exactement comme toi Picatau je ne cherche pas à convaincre de quoi que ce soit mais à exposer ma "compréhension de la vie"
.)
Picatau":w8tro4vf a dit:
Dans le bouddhisme, ce n'est pas vraiment cela en soi qui fonde l'éthique. Ce serait plutôt l'interdépendance et l'impermanence, l'empathie bien sûr et la compassion qui peut en découler.
Mais du coup pourquoi passer spécifiquement par le bouddhisme alors qu'on ressent de toute façon de l'empathie et de la compassion ? La raison de cette empathie m'importe peu à partir du moment où je ne peux pas m'empêcher de la ressentir. C'est pour ça que je considère l'empathie irrationnelle, elle n'est pas une construction logique mais un ressenti aléatoire. Ce que je voulais peut-être dire en parlant de culture c'est qu'il est culturel d'accorder ou non de l'importance à ce sentiment d'empathie. On peut sûrement apprendre à l'étouffer. Ce qui illogique aujourd'hui c'est de l'étouffer pour les vaches mais de l'exacerber pour les chiens.
Sinon, je ne pense pas avoir laissé entendre que je considérais l'humain comme le seul être doué d'empathie ? Tu as eu cette impression parce que j'ai parlé de culture ? Je pense que les animaux non-humains aussi peuvent avoir une culture.
Je ne pense pas non plus que l'empathie s'oppose à la raison, par contre je pense que ce sont deux choses très différentes, mais qui peuvent être complémentaires et s'associer pour permettre une plus grande cohérence. Par exemple pour ça :
Picatau":w8tro4vf a dit:
Je ne suis pas vraiment sûr que les gens soient tous très rationnels. Même si tu leur prouves par A+B que les animaux souffrent, ils vont souvent qd même continuer de manger de la viande.
C'est typiquement la situation où il leur manque l'expérience directe, subjective et irrationnelle de l'empathie, par exemple à travers une vidéo. "Regardez, vous ne pouvez pas vous empêcher d'être émus, votre comportement est donc illogique." Et inversement l'empathie sans soutien rationnel (savoir qu'on peut vivre sans viande etc.) suffit rarement à devenir végé (même si ça arrive).
D'ailleurs à mon avis si l'empathie (l'irrationnel) peut suffire pour devenir végé, la raison à elle seule ne le peut pas. Si quelqu'un n'éprouvait d'empathie envers aucun être vivant, je trouverais logique que cette personne ne ressente pas le besoin de devenir végétarien ni de respecter ses semblables. Si elle le faisait malgré tout, ce serait uniquement pour des raisons pratiques, par convenance sociale, et pas par conviction. Il faut que la souffrance des autres nous semble négative pour que l'on veuille bien la prendre en compte et chercher à l'éviter.
Picatau":w8tro4vf a dit:
Mais le propos du bouddhisme n'est pas tant spéculatif que pragmatique, il s'agit "juste" de se libérer de la souffrance en en coupant la racine qui est avant tout décrite comme un attachement, une identification, à un moi séparé, source de souffrance pour soi-même et surtout pour les autres.
Hm... Ok, je ne sais pas si je comprends bien mais ce n'est pas ce qu'on appelle l'abnégation ? Je pense que beaucoup de personnes la pratiquent dans certains contextes sans cadre spirituel particulier, non ? Notamment face à un sentiment d'obligation morale... Je pense que le "moi" individuel peut être une grande source de bonheur lorsqu'il n'y a pas d'enjeu moral, donc je ne vois pas trop pourquoi on devrait y renoncer en permanence...
(Mais bon, là, je suis malade, j'ai de la fièvre, alors déjà que j'ai d'habitude beaucoup de mal à penser le spirituel...)