N1C0LAS
Avale du tofu
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Bonjour, j'ai découvert sur végéweb le terme "racisé", une personne est dite racisée par exemple par opposaition, j'imagine, à des personnes qui elles, ne seraient pas racisées. J'ai aussi découvert que selon qu'on est homme, femme, blanc, "racisé" on est mis dans d'autres catégories comme dominants, privilégiés, opprésseurs ou opprimée et que selon ces catégories notre propos est plus ou moins valable, notre propos est parfois interprété au travers du seul prisme de ces catégories.
Le procédé rhétorique qui consiste à donner une place prépondérante à la personne, à sa catégorie plutôt qu'à ces propres propos est discutable mais au delà de ce procédé c'est l'utilisation rigide de la notion floue d'identité qui me gênait et que je ne parvenais pas à formuler. Et de toute façon une telle remise en cause aurait probablement été mal reçue car ces termes( blanc, opprimé, femme, racisés etc.) sont employés lors de polémiques avec leurs lots de brutalités.
Un bouquin d'un prix Nobel d'économie (pour son travail sur l'origine des famines) Amartya Sen "identité et violence" et aussi un essai
d'un académiciens français Amin Maalouf "les identités meutrières" disponible gratuitement ici https://docs.google.com/file/d/0B3Q305n ... 1TX28/edit
En voici un passage :
Le procédé rhétorique qui consiste à donner une place prépondérante à la personne, à sa catégorie plutôt qu'à ces propres propos est discutable mais au delà de ce procédé c'est l'utilisation rigide de la notion floue d'identité qui me gênait et que je ne parvenais pas à formuler. Et de toute façon une telle remise en cause aurait probablement été mal reçue car ces termes( blanc, opprimé, femme, racisés etc.) sont employés lors de polémiques avec leurs lots de brutalités.
Un bouquin d'un prix Nobel d'économie (pour son travail sur l'origine des famines) Amartya Sen "identité et violence" et aussi un essai
d'un académiciens français Amin Maalouf "les identités meutrières" disponible gratuitement ici https://docs.google.com/file/d/0B3Q305n ... 1TX28/edit
En voici un passage :
Parfois, lorsque j'ai fini d'expliquer, avec mille détails, pour quelles raisons précises je revendique pleinement l'ensemble de mes appartenances, quelqu'un s'approche de moi pour murmurer, la main sur mon épaule : « Vous avez eu raison de parler ainsi, mais au fin fond de vous-même, qu'est-ce que vous vous sentez ? »
Cette interrogation insistante m'a longtemps fait sourire. Aujourd'hui, je n'en souris plus. C'est qu'elle me semble révélatrice d'une vision des hommes fort répandue et, à mes yeux, dangereuse. Lorsqu'on me demande ce que je suis « au fin fond de moi-même », cela suppose qu'il y a, « au fin fond » de chacun, une seule appartenance qui compte, sa « vérité profonde » en quelque sorte, son « essence », déterminée une fois pour toutes à la naissance et qui ne changera plus; comme si le reste, tout le reste — sa trajectoire d'homme libre, ses convictions acquises, ses préférences, sa sensibilité propre, ses affinités, sa vie, en somme —, ne comptait pour rien. Et lorsqu'on incite nos contemporains à « affirmer leur identité » comme on le fait si souvent aujourd'hui, ce qu'on leur dit par là c'est qu'ils doivent retrouver au fond d'eux-mêmes cette prétendue appartenance fondamentale, qui est souvent religieuse ou nationale ou raciale ou ethnique, et la brandir fièrement à la face des autres....C'est ainsi que l'on « fabrique » des massacreurs, ai-je envie de crier! Une affirmation un peu brusque, je l'admets, mais que je me propose d'expliciter dans les pages qui suivent.