Désolé, je ne reviens que maintenant car taper un roman-feuilleton sur un smartphone... bof.
Je précise que je suis en transition pour devenir vegan, j'ai donc tourné le sujet un peu dans tous les sens. Et j'ai pas encore trouvé une position qui me satisfasse complètement vis-à-vis des abeilles.
Bon, alors, les abeilles...
Historiquement, les abeilles ont bien été "élevées" pour leur miel et pas autre chose. La pollinisation se faisait par les pollinisateurs sauvages, pas besoin d'en domestiquer. (ps aux excités : les insectes sont des pollini
sateurs, les personnes s'occupant de pollinisateurs pouvant être appelés polli
niseurs. Mais ce dernier terme n'est pas dans le dico)
En fait, l'élevage a surtout consisté à sélectionner les reines qui donnaient les abeilles les plus douces et les plus productives de miel.
Cette abeille est donc notre abeille européenne, qui a aussi été importée aux Amériques et en Australie par les colons.
En France, plus de la moitié des ruches est possédée par les amateurs et non les professionnels.
Avant les problèmes de pesticides et du frelon, les abeilles déclinent à cause des mauvais traitements des apiculteurs. Il y en a beaucoup à qui ça ne plairait pas d'entendre ça, mais quand on renourrit au sucre blanc, qu'on achète des reines déjà inséminées artificiellement,etc... Faut pas s'attendre à avoir des colonies fortes !
Puis les pesticides. Alors eux ne touchent pas que les abeilles, les pollinisateurs sauvages s'en prennent plein la tête aussi. Ce qui est vicelard, c'est que les insectes sauvages, on s'en fout. Donc, ils ne sont pas comptabilisés. On sait qu'ils prennent cher, mais difficile de savoir réellement dans quelle proportion.
Le frelon asiatique. De son petit nom Vespa Velutina Nigrithorax (VVN). A ne pas confondre avec le Vespa Crabro, le frelon européen. Le frelon asiatique aurait débarqué à Bordeaux vers 2004. Depuis, il envahit et remonte plus ou moins rapidement vers le Nord de la France. Il est assez vorace et a besoin de pas mal de protéines pour son couvain vers l'été/début de l'automne. Pour les trouver, il attaque les mouches, les araignées, les chenilles, les différents pollinisateurs sauvages. Et "nos" abeilles. Et il s'invite aussi sur les marchés où il découpe des bouts de viande, embarque des crevettes. Bref, il fait avec tout ce qu'il trouve vu qu'il n'est pas originaire de nos contrées. Toujours pareil, les pollinisateurs sauvages s'en prennent plein la tête, mais on va s'inquiéter des marchés et des apiculteurs... pro (!). En effet, il n'est pas possible de s'opposer à la destruction d'un nid de VVN s'il y a un rucher pro dans les 3 kms alentours.
Par contre, rien n'est prévu pour les autres, les pollinisateurs sauvages, les abeilles sauvages ou "amateur".
D'ailleurs, c'est l'un des points où je bloque. On fait comment ? On laisse les VVN faire des dégâts ou on les éradique ? Ni l'un ni l'autre n'est vegan a mes yeux. Il aurait pas fallu faire la connerie au départ, mais voilà, elle est faite.
Donc on se retrouve dans un cas où il y a de moins en moins de pollinisateurs sauvages pour "notre" alimentation végétale.
Est-ce que certains parmi vous ont vu le film,
Des abeilles et des hommes ?
Il y a un passage où un esclavagiste d'abeilles (ouais, là, y a vraiment pas d'autre terme...) américain qui se marre presque en sortant que "même les vegans ont besoin de l'exploitation des animaux". Sur le coup ça choque. Mais pour resituer le contexte, il avait posé ses ruches au milieu des champs d'amandiers où il ne peut y avoir aucun pollinisateur sauvage. Obligé d'apporter des ruches qui se font massacrées : soit par les produits chimiques, soit par leur esclavagiste...
Donc les amandes des Etat-Unis, c'est pas vegan !
Très clairement, on ne sauvera personne "en achetant du miel".
L'une des causes de l'effondrement des abeilles européennes reste leur pauvreté génétique : trop douces, trop productives, pas assez résistantes au vu de leur environnement. Elles tiennent moins facilement en essaims sauvages.
Sur le film indiqué ci-dessus, j'ai découvert les abeilles africanisées. Des abeilles africaines croisées avec des européennes.
Elles ont été surnommées "abeilles tueuses". En fait, elles ne sont pas spécialement "tueuses", c'est juste qu'elles piquent quand on les emmerde. Ce que devraient faire les abeilles européennes. Pour l'instant, elles sont en Amérique du Sud et en Amérique Centrale où elles conviennent aux apiculteurs locaux : les abeilles tiennent mieux le climat, font du miel. Donc même si elles piquent plus, ils sont contents. Les Etat-Unis se font envahir aussi et leur on fait toute une légende à ces pauvres bêtes.
A terme, j'aimerais bien un potager, un verger et ne pas laisser tomber les abeilles. Bien les soigner, éviter les pesticides, je peux en faire mon affaire. Surtout que l'idée serait d'avoir 3-4 ruches et de les laisser essaimer dans la nature alentour tous les ans, naturellement. L'idéal : être installé à côté d'une forêt. Les essaims sauvages recréeraient de la diversité et je pourrais aider les ruches si les conditions climatiques posent problème (en ce moment, c'est une horreur pour elles, il fait trop froid et il pleut trop souvent), ce serait une sécurité vis-à-vis des essaims naturels en cas de forte mortalité de leur côté.
Dans ce cas là, il faudra que je récolte le miel des hausses et que je les renourrisse s'il y a risque d'un disette hivernale. Ça peut paraître idiot, mais il n'y a pas trop le choix : le miel cristalliserait dans les alvéoles et la ruche serait abandonnée par la colonie car inutilisable. Lors des essaimages, c'est la "vieille reine" (en fait elle a un an) qui part en laissant la jeune reine dans le nid existant. Ce qui veut dire que mes reines ne connaîtrait la ruche qu'une seule saison sur leurs 5 ans. Pour les abeilles, elles ne vivent pas assez longtemps (3 semaines en été, jusqu'à 6 mois pour passer la période hivernale).
Alors j'aurais peut-être un peu de miel en surplus. Je verrais à ce moment-là ce que j'en fais. Malheureusement, pas possible de le "redistribuer" aux essaims sauvages, ce serait une foire d'empoigne avec risque important de mortalité...
Mon principal problème, c'est le frelon VVN. Les abeilles européennes ne savent pas se défendre contre lui. Je peux tenter tout un tas d'artifice autour des ruches, mais les essaims sauvages ?
Donc je me suis déjà demandé si les abeilles africanisées sauraient s'en défendre. J'espère que oui.
Il y aurait pas mal d'avantages, elles ne seraient pas commodes, cela découragerait les apiculteurs d'infliger de mauvais traitements (il y a des apiculteurs américains qui ont abandonné leur "hobby", il aurait aussi pu remettre en cause leurs pratiques, mais non...).
Si les abeilles africanisées peuvent se défendre du VVN, peut-être que les pollinisateurs sauvages y trouveraient leur compte en vivant à proximité d'un nid d'abeilles. J'espère...
Reste le problème des pesticides. Faudrait généraliser le bio.
Voilà, désolé pour le pavé, mais il y a énormément à dire et je pense que les vegans peuvent tout à fait apporter leur pierre à l'édifice sans "exploiter" ces brave insectes qui n'ont rien demandé à personne. On en a quand même besoin pour la plupart de nos légumes, fruits et je dois en oublier. Si on peut éviter de polliniser à la main comme les Chinois du Sud...
PS : donc il faut que j'attende qu'il y en ai un/e qui fasse la "connerie" d'importer en Europe les abeilles africanisées. Parce qu'à mon avis, passer ces abeilles qui sont jugées indésirables aux Etat-Unis directement en Europe... ça va faire grincer des dents.
Après, j'espère que les hivers français ne sont pas trop rigoureux pour elles aussi.
Enfin, c'est une idée. Je peux aussi m'occuper d'abeilles européennes déjà un peu plus "teigneuses" que la moyenne.