Quand j'étais enfant j'avais l'impression de maîtriser mon p'tit monde à moi. Maintenant je réalise mieux à quel point le monde qui existe (celui que les hommes nous ont fabriqué) est différent de celui dans lequel mes parents m'avaient plongé et garanti une certaine sécurité et stabilité d'enfant.
Ce que je veux dire, c'est que je pense que chacun a la sensation d'être conscient et maître de ce qu'il fait à son échelle, même si ce n'est pas vrai lorsqu'on prend un autre référentiel qui montre les failles de nos croyances.
Je pense que les animaux, domestiques par exemple comme les chats, ont une conscience (on a démontré qu'ils rêvent, donc ils ont un inconscient, donc ils ont une conscience car les deux se construisent en même temps), mais assurément moins développée que les hommes. Je postule que l'on peut néanmoins, par exemple avec un bon apprentissage, leur faire "passer le goût des souris", leur apporter une dose supplémentaire de conscience du "bien" et du "mal" selon nos critères, les faire "culpabiliser" et leur donner des routines d'habitudes plus ou moins morales du genre "si tu touches pas les souris tu auras ta pâtée".
La nature est cruelle, disons qu'elle est injuste, elle ne fait pas de sentiments, elle se contente d'être et d'appliquer ses lois naturelles et d'IBNP ("interactions à bénéfices non partagés"
). A mon avis, la différence majeure entre les animaux, les enfants et les êtres humains adultes, ce n'est pas tant la taille du cerveau ou le degré de notre conscience que le temps qui passe et qui, par les expériences que l'on peut avoir, va nous permettre de tester les limites et de comprendre les valeurs morales, et ensuite seulement de se forger un style de vie conforme à nos idéaux. Les enfants sont cruels parce qu'ils testent, ils ne savent pas l'impact qu'aura leurs actions. Le chat l'est pour les mêmes raisons, et personne n'est là pour opposer une réaction à sa cruauté, puisque c'est "normal", c'est "sa nature". D'ailleurs il oublie peut-être plus vite que nous, et son instinct et "sa nature" (il est carnivore non ?
) le poussent par survie à manger, il ne doit pas se sentir bien sans viande, contrairement à nous...
Voilà où j'en suis grâce à cette discussion pour le moment : on ne peut pas se rendre compte de la cruauté qu'impliquent certaines actions sans l'avoir pratiqué ou en avoir été victime ; l'homme ne semble pas assez intelligent pour ça. Il y a une différence entre la nature, les animaux qui y croissent un petit nombre d'années le plus confortablement possible pour leur organisme propre, et nous hommes adultes qui avons vécu beaucoup trop longtemps pour ce qui est d'avoir le temps de faire "le mal", savons ce que provoquent certaines actions et évitant de les reproduire, sous peine cette fois de les effectuer en pleine connaissance de cause et d'en être responsable. Mais peut-être nos notions du "bien" et du "mal" nous sembleraient-elles futiles ou incomplètes en prenant un autre référentiel...