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"Il y a en France environ 11 millions d’hectares de prairies et 2.5 millions d’hectares de parcours de montagne qui sont autant de paysages changeants mais aussi des zones de grand intérêt écologique, économique et social. Ces grands espaces verts n’existeraient pas sans les éleveurs et leurs troupeaux. A la belle saison, vaches, moutons et chevaux pâturent et entretiennent ces étendues d’herbe qui font le bonheur des randonneurs et des skieurs, car en hiver, certaines prairies de montagne deviennent notamment des pistes de ski !
Elevage herbivore, acteur de l’aménagement du territoire
Les prairies, base de l’alimentation des herbivores (bovins, ovins, caprins, équins) et les élevages associés contribuent au développement durable des territoires sur les trois aspects étroitement imbriqués que sont l’environnement, l’économie et le social :
> Environnement : les prairies protègent les sols contre l’érosion, limitent les inondations, incendies et avalanches. Elles permettent de réduire l’utilisation d’énergie dans les exploitations, de participer à la lutte contre le réchauffement climatique en stockant du carbone et de maîtriser la qualité des eaux. Ce sont aussi des espaces très riches en biodiversité animale et végétale.
> Economie : les prairies permettent une production alimentaire (viande, lait) mais aussi de cuir et de laine dans des zones difficilement cultivables. Cette production contribue à répondre à la demande des consommateurs français en produits carnés et laitiers de qualité et crée de l’emploi dans les zones rurales.
> Social : Les prairies et les activités d’élevage associées contribuent au maintien de la vie sociale dans le milieu rural en de l’emploi dans des territoires faiblement peuplés, en participant de façon importante à la qualité et la diversité des paysages et donc à l’attrait touristique des campagnes françaises.
L’élevage herbivore, façonneur de paysages
Les paysages que nous connaissons ne sont pas apparus spontanément. Ils sont intimement liés à l’élevage et aux prairies. Les troupeaux maintiennent l’herbe rase, offrant à la vue des espaces dégagés et l’éleveur entretient les alentours, taillant les haies, déplaçant les clôtures, construisant des murets de pierre, etc.
Dans de nombreuses régions cependant, les difficultés du métier (économie, gardiennage, clôturage…) ont provoqué l’abandon de ces surfaces en herbe. En 30 ans, les paysages français ont perdu 5 millions d’hectares de prairies, soit 30 % de leur surface, principalement au profit de l’urbanisation et de la forêt *.
Au niveau européen, national et régional, des aides et mesures de soutien sont mises en place pour maintenir les élevages herbagers** dans les territoire, avec leurs paysages et services environnementaux associés.
* Source : Institut de l’élevage, 2007
** Elevages herbagers : élevages dans lesquels les animaux sont principalement alimentés avec l’herbe des prairies.
Paysages français, paysages d’élevage
La place des prairies est essentielle dans les paysages français. Alpages savoyards, estives pyrénéennes, plateaux herbagers du Massif Central, bocages de Bourgogne, de Normandie ou de Bretagne : la combinaison harmonieuse de l’herbe, de l’animal, de l’arbre mais aussi de l’eau et de la pierre crée des paysages identifiables qui ont fait la réputation de la France.
Dès le 19ème siècle, elle était d’ailleurs appelée le « jardin de l’Europe » et attirait de nombreux touristes.
Economie rurale : "Tirer parti de l’endroit où l’on se trouve"
Historiquement, l’élevage des ruminants (bovins, ovins, caprins) s’est développé sur des terres non cultivables ou peu fertiles où poussent naturellement divers végétaux : herbe, buissons, arbustes… Grâce à leurs quatre estomacs, les ruminants sont en effet capables de digérer efficacement la cellulose qui est une fibre très solide des plantes et des arbres. Ils peuvent donc utiliser l’herbe des surfaces pentues, caillouteuses ou inondables pour grandir et pour produire du lait et de la viande. Ils ont ainsi permis le développement d’une activité économique dans les régions défavorisées, notamment en zones montagneuses, générant des emplois et une vie sociale.
Des races rustiques à l’assaut des versants
Il existe en France, 25 races bovines, 37 races équines et plus de 30 races ovines différentes. Certaines, les races rustiques, sont particulièrement adaptées aux territoires difficiles (climat, relief). Ce sont, par exemple, la Salers, la Gasconne ou l’Aubrac pour les bovins ; la Noire du Velay ou la Causse du Lot pour les ovins. Dans les zones montagneuses, les éleveurs ont sélectionné des races robustes, capables de vivre au grand air et de grimper les versants escarpés. Toute une économie, une culture, des paysages et des traditions gastronomiques se sont développés autour de ces races et contribuent pour beaucoup à l’attrait touristique de nos montagnes.
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Transhumance, du latin trans (au-delà) et humus (la terre, le pays) : en quête d’herbe fraîche
Depuis des siècles, dans les massifs montagneux, les troupeaux montent passer l’été dans les hauts pâturages. En altitude, il fait plus frais et plus humide que dans la vallée et les animaux trouvent de l’herbe fraîchement poussée, en abondance.
Cette migration estivale traditionnelle libère les terres situées autour de l’exploitation agricole, qui sont alors fauchées par l’éleveur. L’herbe ainsi coupée et séchée (foin), sera stockée et nourrira les animaux pendant l’hiver.
Les troupeaux redescendent en automne, aux premiers froids, et laissent derrière eux des « pentes » idéalement préparées pour la saison de ski. Ils contribuent à maintenir des espaces dégagés en montagne, des paysages diversifiés et à prévenir les risques d’avalanche.
Elevage et prévention des risques naturels
Dans les zones sèches du sud de la France, les troupeaux d’herbivores contribuent à lutter contre les incendies en débroussaillant et en maintenant des étendues dégagées qui servent de pare-feu. L’hiver, en montagne, les grandes pelouses d’herbe rase qui ont été pâturées par les troupeaux pendant l’été, retiennent le manteau neigeux et limitent ainsi les risques d’avalanche. Dans les zones inondables, les prairies, haies et talus absorbent l’eau excédentaire en cas de crue, servant ainsi de zones tampons.
Prairies : filtres naturels et puits de carbone
Les prairies ont des effets positifs sur l’environnement :
> Par la photosynthèse et grâce à sa chlorophylle, l’herbe de la prairie utilise l’énergie solaire, l’eau et le dioxyde de carbone de l’air pour croître et produire de la matière organique à base de carbone qui s’accumule dans le sol. Ce « stockage de carbone » participe à la réduction des gaz à effet de serre.
> Les prairies sont essentielles à l’équilibre écologique des territoires. L’herbe, présente toute l’année sur le sol ainsi que les haies, limitent l’érosion et filtrent les eaux qui pourraient être polluées.
Prairies, réservoirs de biodiversité
Sous nos climats, les prairies permanentes, qui ne sont jamais labourées, sont les principaux réservoirs de biodiversité*. L’action du troupeau, qui, en broutant, engendre des hauteurs d’herbe différentes, combinée aux déjections qui enrichissent le sol, crée un environnement unique. On y recense de nombreuses espèces végétales qui, associées aux haies, offrent des habitats variés où peut se réfugier, se nourrir et se reproduire une grande diversité d’animaux : insectes, oiseaux, mammifères.
*Biodiversité
La biodiversité est l’ensemble des espèces vivantes qui peuplent la planète : plantes, animaux, champignons, micro-organismes dans toutes leurs variations. Sa préservation est vitale car les organismes qui la constituent participent aux grands cycles écologiques de l’air, du sol et de l’eau.