Marmota
Jeune bulbe
Bonjour.
Je vous préviens, je ne vais pas bien du tout et j’ai les idées noires.
Ce matin, en rongeant mes ongles et en m’arrachant la peau du bout des doigts comme à l’accoutumée, j’ai regardé Earthlings, puis visionné encore quelques vidéos et consulté quelques articles sur des sites ou blogs véganes, antispécistes ou de la même mouvance.
Me voici démolie, en proie à une colère intériorisée qui, comme toujours, se retourne contre moi-même et alimente le terrain dépressif que je défriche péniblement depuis plusieurs années.
Je me sens comme quelqu’un qui a choisi la pilule rouge mais qui n’est pas capable d’en assumer les conséquences.
Je me sens comme une piètre nageuse qui, ayant croisé quelques champions olympiques et d’habiles surfeurs, vient d’entreprendre de remonter avec eux le fleuve de boue à contre-courant.
Ha ha ha ha ! C’est bien présomptueux de ma part.
Je n’y crois pas, je n’y crois plus, d’ailleurs je n’y ai jamais vraiment cru.
Je vais m’essouffler, je vais me noyer, et de toutes façons, champions olympiques et surfeurs ou pas d’ailleurs, la boue continuera à déferler sur le monde, jusqu’au point de non-retour, et ce n’est peut-être pas si mal, après tout.
De par mon histoire et ma structure psychique, la résignation silencieuse m’est plus familière que l’attaque frontale. Le conflit m’inhibe et m’annihile. Le débat, la discussion, la simple conversation même, me fatiguent.
A titre d’exemple, childfree dans l’âme depuis l’âge de 6 ans aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours préféré laisser croire au plus grand nombre que je ne pouvais pas avoir d’enfant : c’est plus « politiquement correct », ça m’évite de devoir répondre à des tas de questions et à devoir justifier mon non-désir d’enfants (VG, childfree : même combat. Et moi, je suis nulle au combat.)
La vérité est que je n’ai jamais, au grand jamais, ressenti l’envie ni le besoin de mettre un enfant au monde. Ma souffrance est tout simplement trop grande, depuis des générations, pour que je prenne le moindre risque de la transmettre. Elle s’éteindra avec moi.
Et puis, prenez-le au premier ou au dixième degré selon votre humeur, mais si j’osais m’affirmer childfree, je dirais qu’en ne mettant pas d’enfant au monde j’ai fait un geste pour la planète.
Bref.
Le quotidien m’emmerde, je suis mal à l’aise avec la plupart des gens, la société, les conventions, les croyances, les schémas, les contradictions qui régissent tout.
Mais, je suis une huître, un caméléon, une marmotte embusquée dans son terrier.
Je ne suis pas capable de débattre, d’argumenter, de contre-argumenter en direct.
On me rabat le clapet en moins de deux.
Si beaucoup parlent pour ne rien dire, j’aurais beaucoup à dire mais je ne sais que me taire.
J’écoute, j’observe, je contemple…
Je me défile.
Je suis lâche.
Je dis que je ne sais pas, ou je ne dis rien.
Alors maintenant que ma conscience m’impose de rester végétarienne, et d’évoluer vers le véganisme, je vais le faire, certes, mais à quel prix, et pour qui ? pour quoi ?
Pour ma santé ?
Malgré tout ce que j’ai bouffé jusqu’au mois dernier comme viande, poisson et produits laitiers, il se trouve que ma santé physique est parfaite. Analyses sanguines nickel, ossature solide, IMC correct… A part mon cancer de la joie de vivre, tout baigne.
J’ai donc déjà appris que cet argument est à éliminer auprès des omnis, car ils m’ont répondu qu’il y a des pesticides dans les légumes, que l’eau et les sols sont pollués et que par conséquent le bio n’existe pas, et si j’ai le malheur d’être malade maintenant, on m’assènera que c’est parce que je ne mange plus de viande.
Pour mon karma ?
Avec tout ce que j’ai bouffé jusqu’au mois dernier comme viande, poisson et produits laitiers, il est grillé mon karma.
Pour l’avenir de l’humanité ?
Là, tout de suite, pardon aux champions olympiques et surfeurs habiles, mais j’en ai rien à foutre de l’humanité. Elle me semble surtout digne d’être éliminée de toute urgence. Elle y travaille activement, d’ailleurs. Qu’on en finisse !
Et je veux bien aller à la guillotine en premier.
Pour le règne animal.
Oui.
Pour eux, pour les animaux, je vais le faire.
Et si un jour (ce qui est peu probable) je croise un prédateur carnassier qui me saute à la gorge et se repaît de mes viscères, ou un reptile venimeux qui me mord alors que je serai seule, à pied, sans moyen de communication et loin de tout, eh bien je calancherai dans la peur et la souffrance, et là, à juste titre, on pourra dire que c’est la loi de la nature.
Pour la planète ?
Elle nous survivra la planète, je ne suis pas inquiète pour elle.
Et même, à cet instant, c’est la seule chose à laquelle j’aspire.
http://www.dailymotion.com/video/x84q1d_la-terre-apres-les-humains-premiere_news#.UYzlbco5Moo
Je vous préviens, je ne vais pas bien du tout et j’ai les idées noires.
Ce matin, en rongeant mes ongles et en m’arrachant la peau du bout des doigts comme à l’accoutumée, j’ai regardé Earthlings, puis visionné encore quelques vidéos et consulté quelques articles sur des sites ou blogs véganes, antispécistes ou de la même mouvance.
Me voici démolie, en proie à une colère intériorisée qui, comme toujours, se retourne contre moi-même et alimente le terrain dépressif que je défriche péniblement depuis plusieurs années.
Je me sens comme quelqu’un qui a choisi la pilule rouge mais qui n’est pas capable d’en assumer les conséquences.
Je me sens comme une piètre nageuse qui, ayant croisé quelques champions olympiques et d’habiles surfeurs, vient d’entreprendre de remonter avec eux le fleuve de boue à contre-courant.
Ha ha ha ha ! C’est bien présomptueux de ma part.
Je n’y crois pas, je n’y crois plus, d’ailleurs je n’y ai jamais vraiment cru.
Je vais m’essouffler, je vais me noyer, et de toutes façons, champions olympiques et surfeurs ou pas d’ailleurs, la boue continuera à déferler sur le monde, jusqu’au point de non-retour, et ce n’est peut-être pas si mal, après tout.
De par mon histoire et ma structure psychique, la résignation silencieuse m’est plus familière que l’attaque frontale. Le conflit m’inhibe et m’annihile. Le débat, la discussion, la simple conversation même, me fatiguent.
A titre d’exemple, childfree dans l’âme depuis l’âge de 6 ans aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours préféré laisser croire au plus grand nombre que je ne pouvais pas avoir d’enfant : c’est plus « politiquement correct », ça m’évite de devoir répondre à des tas de questions et à devoir justifier mon non-désir d’enfants (VG, childfree : même combat. Et moi, je suis nulle au combat.)
La vérité est que je n’ai jamais, au grand jamais, ressenti l’envie ni le besoin de mettre un enfant au monde. Ma souffrance est tout simplement trop grande, depuis des générations, pour que je prenne le moindre risque de la transmettre. Elle s’éteindra avec moi.
Et puis, prenez-le au premier ou au dixième degré selon votre humeur, mais si j’osais m’affirmer childfree, je dirais qu’en ne mettant pas d’enfant au monde j’ai fait un geste pour la planète.
Bref.
Le quotidien m’emmerde, je suis mal à l’aise avec la plupart des gens, la société, les conventions, les croyances, les schémas, les contradictions qui régissent tout.
Mais, je suis une huître, un caméléon, une marmotte embusquée dans son terrier.
Je ne suis pas capable de débattre, d’argumenter, de contre-argumenter en direct.
On me rabat le clapet en moins de deux.
Si beaucoup parlent pour ne rien dire, j’aurais beaucoup à dire mais je ne sais que me taire.
J’écoute, j’observe, je contemple…
Je me défile.
Je suis lâche.
Je dis que je ne sais pas, ou je ne dis rien.
Alors maintenant que ma conscience m’impose de rester végétarienne, et d’évoluer vers le véganisme, je vais le faire, certes, mais à quel prix, et pour qui ? pour quoi ?
Pour ma santé ?
Malgré tout ce que j’ai bouffé jusqu’au mois dernier comme viande, poisson et produits laitiers, il se trouve que ma santé physique est parfaite. Analyses sanguines nickel, ossature solide, IMC correct… A part mon cancer de la joie de vivre, tout baigne.
J’ai donc déjà appris que cet argument est à éliminer auprès des omnis, car ils m’ont répondu qu’il y a des pesticides dans les légumes, que l’eau et les sols sont pollués et que par conséquent le bio n’existe pas, et si j’ai le malheur d’être malade maintenant, on m’assènera que c’est parce que je ne mange plus de viande.
Pour mon karma ?
Avec tout ce que j’ai bouffé jusqu’au mois dernier comme viande, poisson et produits laitiers, il est grillé mon karma.
Pour l’avenir de l’humanité ?
Là, tout de suite, pardon aux champions olympiques et surfeurs habiles, mais j’en ai rien à foutre de l’humanité. Elle me semble surtout digne d’être éliminée de toute urgence. Elle y travaille activement, d’ailleurs. Qu’on en finisse !
Et je veux bien aller à la guillotine en premier.
Pour le règne animal.
Oui.
Pour eux, pour les animaux, je vais le faire.
Et si un jour (ce qui est peu probable) je croise un prédateur carnassier qui me saute à la gorge et se repaît de mes viscères, ou un reptile venimeux qui me mord alors que je serai seule, à pied, sans moyen de communication et loin de tout, eh bien je calancherai dans la peur et la souffrance, et là, à juste titre, on pourra dire que c’est la loi de la nature.
Pour la planète ?
Elle nous survivra la planète, je ne suis pas inquiète pour elle.
Et même, à cet instant, c’est la seule chose à laquelle j’aspire.
http://www.dailymotion.com/video/x84q1d_la-terre-apres-les-humains-premiere_news#.UYzlbco5Moo