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Anonymous
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http://www.lemonde.fr/livres/article/20 ... _3260.html
Le livre du jour
Et si la viande était assassine ?
On n'est plus tout à fait le même après certains livres. C'est l'effet de Bidoche : au terme de 400 pages d'un réquisitoire convaincant, il n'est plus possible de regarder son steak frites de la même façon. On a tendance à manger les frites - et à laisser le steak.
La pollution ? Par les rejets massifs d'azote, les élevages provoquent les invasions d'algues vertes sur nombre de littoraux. La production de soja en Amérique latine, pour fournir des aliments aux animaux, contribue à la dégradation des savanes et de l'Amazonie. La déforestation est aussi directement liée au désir de gagner de nouvelles terres pour les bovins brésiliens. Plus surprenant, l'importance des émissions de gaz à effet de serre par les quelque 20 milliards d'animaux que nous élevons : selon un rapport de la FAO, "l'élevage émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports planétaires".
La santé ? L'utilisation massive d'antibiotiques comme facteur de croissance a accru la résistance de nombreuses bactéries aux antibiotiques. Par ailleurs, il est de plus en plus clair que la consommation excessive de viande"industrielle" est source de maladies. De plus, comme l'indique un rapport de l'Agence américaine de santé, "parce que les élevages fortement concentrés ont tendance à rassembler d'importants groupements d'animaux sur une surface réduite, ils facilitent la transmission et le mélange des virus".
Ce système peut-il durer, sachant qu'il faut environ sept calories végétales pour produire une calorie de viande ? Non, affirme l'auteur :"D'un côté, la production de céréales continue d'augmenter, pour répondre à une demande croissante. De l'autre, le cheptel mondial augmente lui aussi. Pas grave ? Tragique, et pour une raison simple : le nombre d'animaux d'élevage augmente plus vite que les disponibilités en céréales." Si l'on veut nourrir neuf milliards d'humains en 2050, il va falloir limiter le nombre d'animaux élevés. Changer le modèle agricole en ramenant les bêtes au pré. Et... manger moins de viande.
Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde, Fabrice Nicolino, éd. Les Liens qui libèrent 402 p., 21 €.
Hervé Kempf
Le livre du jour
Et si la viande était assassine ?
On n'est plus tout à fait le même après certains livres. C'est l'effet de Bidoche : au terme de 400 pages d'un réquisitoire convaincant, il n'est plus possible de regarder son steak frites de la même façon. On a tendance à manger les frites - et à laisser le steak.
La pollution ? Par les rejets massifs d'azote, les élevages provoquent les invasions d'algues vertes sur nombre de littoraux. La production de soja en Amérique latine, pour fournir des aliments aux animaux, contribue à la dégradation des savanes et de l'Amazonie. La déforestation est aussi directement liée au désir de gagner de nouvelles terres pour les bovins brésiliens. Plus surprenant, l'importance des émissions de gaz à effet de serre par les quelque 20 milliards d'animaux que nous élevons : selon un rapport de la FAO, "l'élevage émet davantage de gaz à effet de serre que tous les transports planétaires".
La santé ? L'utilisation massive d'antibiotiques comme facteur de croissance a accru la résistance de nombreuses bactéries aux antibiotiques. Par ailleurs, il est de plus en plus clair que la consommation excessive de viande"industrielle" est source de maladies. De plus, comme l'indique un rapport de l'Agence américaine de santé, "parce que les élevages fortement concentrés ont tendance à rassembler d'importants groupements d'animaux sur une surface réduite, ils facilitent la transmission et le mélange des virus".
Ce système peut-il durer, sachant qu'il faut environ sept calories végétales pour produire une calorie de viande ? Non, affirme l'auteur :"D'un côté, la production de céréales continue d'augmenter, pour répondre à une demande croissante. De l'autre, le cheptel mondial augmente lui aussi. Pas grave ? Tragique, et pour une raison simple : le nombre d'animaux d'élevage augmente plus vite que les disponibilités en céréales." Si l'on veut nourrir neuf milliards d'humains en 2050, il va falloir limiter le nombre d'animaux élevés. Changer le modèle agricole en ramenant les bêtes au pré. Et... manger moins de viande.
Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde, Fabrice Nicolino, éd. Les Liens qui libèrent 402 p., 21 €.
Hervé Kempf