Les animaux dans le droit

Lapin malin

Broute de l'herbe
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Salut tlm, végétarien(ne)s, végétalien(ne)s, végans,

Cette année je suis rentré en 1è année de licence de droit, ca me plait, mais en parallèle j'apprécie d'être dans la position que me confère les connaissances engrangées, et je suis très concentré lorsqu'il s'agit de la relation entre les animaux et le droit.
Aujoird'hui on y a touché par exemple quand on a abordé les notions de Sujet de Droit, et d'Objet de Droit, un Sujet de droit est une personne physique ou morale et qui va bénéficier des droits en vigueur, alors qu'un objet de droit ne possède pas de droits, n'étant pas une personne.
Direct le prof a dit que c'était bien les humains qui avaient des droits et étaient considérés comme Sujet de droit, les animaux eux ne sont que des objets de droits, ils ne sont donc désignés dans nos textes fondateurs et super importants que comme des objets, ont-ils une vie, des perceptions, une autonomie, une liberté ? Peu importe, un objet, le mot qui choque. Elle a aussi parlé du lobby de la part des pro-animaux qui voulaient faire reconnaitre des droits aux animaux. Première fois que je vois le lobby dans ce sens, d'habitude le lobby chez moi c'est une puissance financière comme l'industrie du lait, de la viande, qui use de son influence pour nous imposer ses produits indirectement, par exemple en retrouvant des déchets lactiques dans des chips ... j'ai été choqué que le mot lobby nous soit utilisé car nous, contrairement aux entreprises, n'avons pas d'argent à gagner ... il n'y a que la notion d'humanité qui est à gagner, pas d'intérêt personnel, donc je l'ai pris un peu mal.

Je posterai au possible les notes qui concernent la relation droit-animaux sur ce topic, si on peut en débattre, apprendre, ca serait pas mal, le droit reste une branche opaque et floue sans guide, et trop souvent on se laisse arreter par notre ignorance et on reste dans la cécité, comme moi avant ces études.

Merci de m'avoir lu, je vous tiens au jus. (je suppose qu'il ya bien d'autres juristes ici)
 
Défendre une cause, maintenant, c'est un lobby... :rolleyes:
Pour moi, un lobby, c'est un groupe doté de moyens importants qui défend ses propres intérêts (généralement financiers), pas un groupe qui défend une cause dans laquelle il n'a rien à gagner, pas un groupe qui défend des opprimés. Mais bon, je dois sûrement avoir une vision faussée, faisant partie du lobby des pro-animaux !
 
C'est très intéressant comme expérience, merci.
L'humain est bien arrogant de n'avoir rien imaginé/symbolisé pour qualifier dans le droit tout ce qui existe entre les objets inertes et lui-même... c'est-à-dire la totalité du vivant quand même (minéral, végétal, animal, etc)!!
Tout à fait d'accord avec vous concernant le terme "lobby", comme quoi, "les mots sont importants", comme dirait l'autre...
 
Moi aussi ça me choque un peu cette histoire de lobby, le terme est très mal choisi... En tout cas ce qui me choquera toujours, c'est qu'un animal ai aussi peu de considération qu'une table basse...
 
Attends. Une table basse au moins c'est utile. Va poser ton mug de café sur un chat ! Dégâts ! Alors que sur une table basse, nickel. Une table basse devrait donc avoir plus de valeur qu'un chat. CQFD. (Ah, c'est pas ça qu'il fallait démontrer ? Bon, tant pis ^^)
 
"Un lobby est une structure organisée pour représenter et défendre les intérêts d'un groupe donné."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lobby
On est bien un lobby, à condition que le groupe donné, ce soit les autres animaux, pas nous-mêmes. Donc si on est un lobby, les autres animaux sont sujets de droit, pas objets.
 
Ah, ce topic est très bienvenu ! Beaucoup de questions se posent sur les animaux dans le droit.

Les réponses que j'aimerais avoir c'est :

1/ Est-ce qu'il est possible de concevoir une société où les animaux soient des sujets de droit ? (à mon avis la question principale quand on parle de droits des animaux). Sachant que les animaux n'ont pas de nationalité, pas de responsabilité, et ne sont plus jugés au tribunal, ou du moins plus chez nous.

2/ Quelles sont les implications de la terminologie pseudo-scientifique et étymologique des juristes ? Quand les animaux sont dits "objets", c'est évidemment au sens latin par opposition à "sujet", pourquoi il faut s'en indigner ?

Et d'autres qui pourraient venir en fonction de ce que tu apporteras Lapin malin !
 
Guanac0":3b0572w3 a dit:
Ah, ce topic est très bienvenu ! Beaucoup de questions se posent sur les animaux dans le droit.

Les réponses que j'aimerais avoir c'est :

1/ Est-ce qu'il est possible de concevoir une société où les animaux soient des sujets de droit ? (à mon avis la question principale quand on parle de droits des animaux). Sachant que les animaux n'ont pas de nationalité, pas de responsabilité, et ne sont plus jugés au tribunal, ou du moins plus chez nous.

Les handicapés mentaux profonds et les enfants non plus n'ont pas de responsabilités et ne sont pas jugés au tribunal.
Pour le reste... je n'y connais rien, mais j'imagine qu'il y aurait très certainement des statuts et droits variables selon les espèces, et selon qu'on parle d'animaux domestiques ou sauvages. La nationalité ne me semble pas un problème, pour un animal sauvage la loi serait appliquée selon le pays où il se trouve au moment des faits, c'est tout.
 
En même temps imaginons que les animaux aient des droits le premier serait celui à la vie, et là direct apparait le meurtre puisque que bcp de viandivores ... à se demander si un jour on aurait une assemblée végéta*ienne qui soit pour, ou des gars comme mr Walls qui défendent la corrida sous prétexte de tradition ...

C'est malgré tout intéressant de voir la position de l'homme en général et cette mise à l'écart par omission et cécité voulue. Bien sur la première chose qu'ils diraient c'est que s'ils ont des droits ils ont donc des obligations ... mais on peut rien leur demander, mais en même temps on peut pas les intégrer à notre société, et le droit est censé organiser une société, faudrait qu'ils aient un statut privilégié et indépendant, le droit de vivre en paix quoi, le jour où on verra une vache libre ca va faire bizarre lol. Et là ca pose aussi le problème de l'intégration de certains animaux dans la nature morte qu'est la foret aujourd'hui (ya qu'à voir la foule qui habite en foret ...) on a manipulé génétiquement les animaux à force de les asservir, aujourd'hui les vaches et les chiens par exemple sont-ils capables de vivre en harmonie dans la nature dans le cycle alimentaire ?

Je m'emporte je crois, je brasse un peu loin :red:
 
Bien sûr, le droit des animaux, ça ne peut être que de ne pas se faire tuer par l'homme (si ça n'est pas nécessaire), ça ne peut pas être de ne jamais se faire tuer. C'est là qu'est toute la subtilité par rapport au droit actuel purement humain. Parce que le droit actuel n'est qu'un système simplifié qui permet de servir les intérêts de tous ceux qui peuvent revendiquer leurs droits. Tous les "puissants" qui peuvent donc imposer leurs pouvoirs aux autres (le fait de pouvoir agir sur la société humaine, c'est un pouvoir), et montrer que l'intérêt général est de permettre une cohabitation et une entente entre tout le monde. Ça n'est pas spécialement l'altruisme pur qui construit le droit...

Il y a une petite exception pour les enfants, les personnes âgées et les handicapés mentaux... mais pour les enfants, c'est par le souvenir de l'avoir été, pour les vieillards, c'est parce qu'on le sera un jour, et pour les handicapés mentaux, c'est parce qu'on fait un effort de réflexion "Et si c'était moi ?", mais c'est vraiment à la traîne. (Ne serait-ce que parce que, de toute façon, une fois enfermés, leurs droits ne sont pas toujours respectés.)

Donc oui, tant que les animaux, ou du moins certains animaux, ne pourront pas revendiquer eux-mêmes leurs droits, et bousculer eux-mêmes la société pour qu'elle en tienne compte, ça sera quelque chose de très difficile à démêler... (C'est pour ça que j'imagine plutôt une société qui attribuerait progressivement des droits à certaines espèces, selon les capacités mentales qu'on leur connaît. Mais en commençant quand même par nous interdire à nous-mêmes d'infliger gratuitement la souffrance à toutes les espèces non humaines.)
 
Gagner la guerre en prenant petit morceau par petit morceau à suite de débat ridiculeusement acharnés est une option très réaliste oui, ton point de vue est très bon.
 
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