Alors personnellement je ne souhaite pas limiter la question des ogm (et des biotechnologies) aux semences, ni considérer les semences génétiquement modifiées (je vais dire sgm) comme un bloc monolithique. Sans être une spécialiste du sujet je sais quand même qu'elles ont des propriétés différentes, des applications différentes et donc des risques différents. Donc si on prouve qu'une sgm pose problème (quelque soit la raison) on ne peut pas se contenter d'extrapoler aux autres espèces (de même si on prouve qu'il n'y a aucun problème avec une).
Le problème de ne pas pouvoir resemer sa récolte l'année suivante est indépendant de la technologie ogm. Déjà il ne faut pas confondre hybride et sgm. Par exemple la clémentine est un hybride, c'est-à-dire le fruit du croisement de deux espèces différentes. Elle a été crée au XIXéme siècle et est effectivement stérile. Mais son génome n'a pas été modifié par la main humaine. De nombreuses semences non ogm utilisées aujourd'hui sont des hybrides mais elles ne sont pas forcément stériles (ex : le colza, le blé tendre).
De toute façon en Europe il est interdit ou taxé de replanter ses semences l'année suivante, qu'elles soient ogm ou non, bio ou non. Je trouve également ça choquant, surtout pour les semences naturelles mais c'est un peu hors sujet.
Pour les autres régions du monde, je ne connais pas la législation mais ça ne me choque pas plus que ça qu'un brevet protège une innovation. C'est comme ça qu'on finance la recherche (et je suis la première à le déplorer mais le problème vient du capitalisme pas des biotechnologies). De plus un brevet, ce n'est pas comme des droits d'auteurs, ça ne protège la propriété du créateur que pendant 20 ans. Après ça n'importe qui peut réutiliser le concept gratuitement.
1/ totalement dépendantes de produits phytosanitaires extrêmement polluants.
Ça fait plusieurs fois que cet arguments est donné mais j'aimerai bien une source quand même. Parce que moi quand je cherche, je trouve plutôt l'inverse, par exemple cette
méta-analyse montre que l'utilisation de sgm aux États-Unies a permis de réduire l'utilisation de pesticide de 37%.
Ici il est dit que l'utilisation de coton ogm en Australie a permis de réduire l'utilisation d'insecticide de 89%.
L'argument de la mono-culture ne me semble pas non plus avoir de rapport avec les technologies ogm. Les sgm ne sont pas pensé pour un mode d'agriculture en particulier et rien n'empêche de cultiver des sgm en permaculture ou en bio (sauf peut-être les réglementations).
Erabee":9gemjuck a dit:
C'est comme ça que les agriculteurs indiens de coton BP se sont endettés, et en viennent à se suicider aux pesticides qu'ils épandent lorsque l'OGM qu'ils mettent en culture ne parvient pas (plus?) aux rendements annoncés...
La pareil, il faudrait une source.
Une
étude de l'International Food Policy Research Institute montre elle que le taux de suicide des paysans indiens a plutôt diminué (même s'il reste très élevé) après l'introduction en 2002 du coton BT et qu'il est inférieur au taux de suicide de la population globale.
Bon sinon je suis très d'accord avec le fait que la faim dans le monde est due à des raisons politiques et que par conséquent les biotechnologies ne sont absolument pas La Solution Pure et Parfaite (ni le véganisme d'ailleurs, qui est souvent présenté comme ça).
Je ne pense pas non plus que les concepteurs de ces produits fassent cela par pur altruisme et je me méfie de leurs arguments humaniste. Ceci étant j'ai pu constater en discutant avec des pro-ogm qu'illes sont loin d'être pro-monsanto.
En dernier lieu je pense que les occidentaux devraient de toute façon éviter de dire aux pays en développement comment ils doivent gérer leur agriculture. (Mais je digresse !
)
Ps : et à toutes fins utiles je précise que je suis totalement opposée à toute manipulation génétique sur des êtres sentients (mais on le fait déjà
).