Les poissons comme « animaux familiers »

Alter

Avale du tofu
Inscrit
2/2/11
Messages
637
Score de réaction
0
Après avoir découvert l'extrait "Les poissons comme animaux familiers" de l'article "Les poissons : une sensibilité hors de portée du pêcheur" de Joan DUNAYER (que j'ai copié/collé ici), j'aimerais beaucoup avoir votre avis sur ce loisir qu'est l'aquariophilie.

"Même quand ne s'y ajoute pas la cruauté de l'expérimentation, la captivité des poissons en elle-même néglige leurs besoins les plus fondamentaux. Nerveux et fragiles, ils sont mal adaptés à la vie enfermée dans un aquarium ; pourtant, dans les seuls Etats-Unis, des centaines de millions de poissons y sont emprisonnés.

Les poissons sont plus sensibles à la température que ne l'est n'importe quel animal à sang chaud. Une variation brusque d'à peine quelques degrés peut tuer un poisson rouge. Pourtant, certains sont confinés dans des petits réservoirs dont la température peut fluctuer rapidement.

Les poissons d'aquarium n'ont aucun moyen d'échapper aux substances toxiques qui pénètrent dans leur eau. De nombreux polluants domestiques peuvent leur nuire, parmi lesquels la fumée de cigarette, les vapeurs de peinture, et les retombées de vaporisateur. Dans un bocal ou un réservoir, l'ammoniaque qu'ils excrètent eux-mêmes peut s'accumuler et atteindre un niveau toxique. Le chlore même en très petites quantités peut, comme l'ammoniaque, induire des difficultés respiratoires et des spasmes nerveux. Le niveau de chlore dans l'eau du robinet peut facilement leur être fatal.

Les poissons en aquarium sont bombardés en permanence de scènes et de bruits d'humains. Le simple fait d'éclairer la lumière dans une pièce sombre peut les alarmer au point de les faire s'élancer contre les parois en verre, et se tuer. Les vibrations provenant d'une télévision, d'une chaîne stéréo, ou d'une porte qui claque peuvent aussi les alarmer et les blesser. Dans You and Your Aquarium, Dick Mills prévient que « n'importe quel choc ou tapotement sur le verre de l'aquarium peut facilement choquer et stresser les poissons ». Un chercheur, H. H. Reichenbach-Klinke, a découvert que les poissons fréquemment exposés à de la musique à forte puissance développent des lésions mortelles du foie.

Les poissons d'aquarium sont livrés à l'agression de l'artificiel, mais sont privés du naturel. Il leur est refusé de s'adonner à leurs activités comme la recherche de la nourriture à travers la vive diversité des récifs coralliens. A la place, ils n'ont à parcourir et à reparcourir que les mêmes dixièmes ou dizaines de litres, et à accepter passivement jour après jour la même nourriture du commerce. Selon Mills, les poissons d'aquarium souffrent souvent d'ennui.

Les poissons rouges et autres poissons sociaux ont besoin de la compagnie de membres de leur espèce ; faute de quoi, commente encore Mills, « il arrive qu'ils dépérissent ». Lorsqu'ils perdent un compagnon, on observe chez les poissons sociaux des signes de dépression, tels la léthargie, la pâleur ou les nageoires flasques. Le zoologiste George Romanes rapporte dans Animal Intelligence l'incident suivant : quand un propriétaire d'aquarium se défit d'un de ses deux ruff, celui qui restait cessa de manger pendant trois semaines jusqu'au jour où on ramena son compagnon.

Le mal que les aquariophiles infligent aux poissons dépasse largement leur aquarium. Innombrables sont ceux qui meurent avant d'arriver chez le détaillant, au cours du transport depuis leur lieu de capture, ou depuis la « ferme à poissons » (qui voit naître actuellement 80% des poissons dits « ornementaux » des Etats-Unis). La capture à elle seule en tue ou blesse des millions. Ils sont immobilisés à l'aide d'anesthésiants, de dynamite ou de cyanure, puis prélevés à la main ou au filet. William McLarney, biologiste de la pêche, a observé une capture à la bombe au cyanure :

Une douzaine de poissons-écureuils rouge vif quittent en trombe leur demeure corallienne à huit mètres sous l'eau et se lancent, suffoquant et gigotant, vers la surface. Leur élan les porte jusqu'à trente centimètres en l'air, d'où ils retombent avec de petits bruits mats, et pour enfin flotter, épuisés, en tournant faiblement en rond. Sous eux, un mérou de trois livres tousse violemment, les branchies en feu. Il tente de nager mais ce faisant se renverse, puis flotte sans bruit comme une sinistre bouée. Entre-temps, sur le fond, des poissons trop « ternes » pour intéresser les clients « se convulsent ou gisent sans mouvement ».
 
c'est une question que je me pose également sans avoir pris la peine de me renseigner sur le sujet plus que ça. Mais si les poissons d'aquariums sont tellement soumis à des conditions de stress (il me semble que la vie d'un poisson dans la nature ne doit pas être de tout repos non plus) alors comment explique t-on qu'ils s'y reproduisent si bien (pour certains, pas toutes les espèces) ?
 
PapaVG : c'est sans doute l'habitude ou l'instinct qui est le plus fort. On voit ça beaucoup chez les petits rongeurs qui se reproduisent jusqu'à épuisement même dans des cages minuscules...

Je m'y connais assez peu en aquariophilie mais c'est la passion de ma petit sœur et un peu celle de mes parents. Et c'est vrai que pour avoir un aquarium bien équilibré c'est pas évident (déjà il faut faire attention à installer les poissons 3 semaines après avoir installé les plantes et chauffé l'eau). Pour ce qui est de la compagnie également, certains poissons ne vivent qu'en bancs, j'ai remarqué que lorsque trop de néons mourraient c'était parfois toute la tribu qui suivait. Et c'est assez risqué : la moindre panne de température et c'est un carnage :(
 
Je ne connais pas trop l'aquariophilie d'aquarium. Dans ma jeunesse en polynésie, je pêchais très souvent au fusil, et les poissons savent qu'ils vont être chassés, il s'éloignent juste ce qu'il faut. Quand je plongeais sans fusil , ils venaient très proches, sachant que le danger n'était pas là. Maintenant je ne chasse plus ni ne mange de poisson. J'ai un étang avec une centaine de carpes koï. Elles me connaissent et me suivent autour du bassin, attendant leur nourriture, et viennent manger dans ma main maintenant et certaines se laissent caressées. Ce sont des poissons très sociaux qui vivent en bande, certains sont plus timides que d'autres. Je soigne leur milieu en gardant toujours un système de cascades pour oxygéner l'eau qui vient d'un ruisseau au débit constant. Sauf depuis quelques mois où les pluies sont torrentielles. Je ferme les vannes du ruisseau devenu rivière pour ne pas salir l'eau du lac avec trop de sédiments, le temps que la crue baisse et que l'eau redevienne propre. Au début , il y a 2 ans je n'avais qu'une quinzaine de carpes koï, elles se sont vite reproduites , maintenant qu'elles sont plus nombreuses, l'équilibre du nombre se fait naturellement, elles mangent les petits alevins. Gros soulagement parce qu'au début de leur reproduction, c'était des centaines qui commençaient à peupler ! Certains vendeurs vendent ces carpes pour aquarium, c'est bien triste parce qu'il faut 1 m3 pour chaque poisson adulte.
La Colombie exporte beaucoup de poissons tropicaux , beaucoup de contrebande, et beaucoup meurent avant pendant ou après le transport. Il est possible d'expédier des poissons par avions sous 48 heures, dans sacs plastiques avec anésthésiant pour baisser le stress et remplacer l'air du sac par de l'oxygène.
Il faut en aquarium ou en petit bassin avoir un système de filtration efficace , un apport d'oxygène permanent et un controle du ph , nitrates etc..un controle de température pour les poissons tropicaux, la santé des poissons dépend de la qualité de leur élément: l'eau.
Ce sont les seuls animaux de compagnie (si je peux les appeler comme çà ?) pour moi, le plus libres possibles et dans des conditions naturelles

Une petite vidéo d'un caneton qui nourrit des carpes koï , cute :D
http://youtu.be/xPxDw7ajfGE
 
vz33":2a3sze8r a dit:
Je suis contre l'aquariophilie, j'estime qu'on a pas à faire du business avec des êtres vivants point barre ! :YE:
ce n'est pas le thème de ce fil non plus ;) supprimons le salariat pour les humains :p
 
Teïki":2x6o2cs1 a dit:
vz33":2x6o2cs1 a dit:
Je suis contre l'aquariophilie, j'estime qu'on a pas à faire du business avec des êtres vivants point barre ! :YE:
ce n'est pas le thème de ce fil non plus ;) supprimons le salariat pour les humains :p
Je serais plutôt d'accord aussi !!
Cela dit j'aurais tendance a dire que les humains méritent ce qu'ils endurent.
Bon je sors c'est pas le thème :YE:
 
L'aquariophilie n'est pas un loisir, c'est un carnage, comme dit dans l'article.
Malheureusement, je ne vois pas comment en faire prendre conscience aux gens qui la pratiquent, d'autant plus que les vrais passionnés font des efforts phénoménaux pour assurer les meilleures conditions possibles à leurs poissons.

Donc, pour moi, avoir des poissons en aquarium, c'est totalement in envisageable.
Par contre, faire comme Teïki, mettre qq carpes dans un bassin, pourquoi pas. Avec quelques canards aussi. Mais c'est différent, c'est recréer un milieu quasi naturel, où on laisse la nature faire son œuvre.
 
jess":mx4wemly a dit:
Donc, pour moi, avoir des poissons en aquarium, c'est totalement in envisageable.
Par contre, faire comme Teïki, mettre qq carpes dans un bassin, pourquoi pas. Avec quelques canards aussi. Mais c'est différent, c'est recréer un milieu quasi naturel, où on laisse la nature faire son œuvre.
Dans le cas où il s'agirait de sauver des canards ou des poissons de quelques part ouais. Mais pas à les acheter exprès...
 
je n'ai pas de canards sauvages dans mon coin de Colombie. Je peux dire que les conditions de vie de ces carpes koï sont naturelles, le lac fait 200 m2 et les poissons y trouvent naturellement leur alimentation, algues phytoplanctons et petits poissons, la nourriture que je leur donne est comme une friandise mais pas essentielle à leurs développements. Ce sont des poissons décoratifs uniquement. Avant il y avait des truites pour l'elevage, c'est ce que font mes voisins, les lacs sont nombreux par ici. Mais je ne me voyais pas organisé des tueries périodiquement. Donc quel choix ? un lac vide avec développement des algues ou bien une autre alternative qui aillent dans le sens de mes convictions ? Oui, j'ai acheté une quinzaine de carpes koï au départ et dans des magasins aquariophiles. Je ne vois pas où est le problème ? Le but étant de les remettre en liberté et les carpes koï proviennent exclusivement d'élevage, et ne sont pas en voie de disparition. Il n'y a aucune compétition avec d'autres espèces locales non plus. Je les considère comme des animaux familiers mais pas de compagnie, je pense que ces animaux là ont bien plus de liberté réelle que bien des chats ou chiens d'appartements en comparaison, achetés ou pas (bien que récupérer des animaux en les sauvant de la mort de centre spa ou abandonnés soit évidemment bien plus positifs que d'entretenir les élevages de profits)
 
Réponse d'un fan de poisson (mon homme): dans un milieu peu propice, les poissons se reproduiraient pour la pérennité de l'espère, mais c'est pas du tout un gage de bonne santé. En gros, "on est dans la merde, on va mourir, faut perpétuer l'espèce". Ou sinon dans de mauvaises condition mais avec beaucoup de bouffe (même principe).

Après, la plupart des gens ne savent pas du tout s'occuper des poissons, ne se renseignent pas un minimum sur les volumes, paramètres d'eau (sont même pas forcément capable intellectuellement de faire des tests d'eau et comprendre les histoires de ph je dirais).... quand on voit des beta splenden dans des verres, des poissons rouges dans des bocaux ca CRAINT. Les vendeurs en magasins sont des BLAIREAUX INCOMPETENTS (j'en connais qu'un compétent, il est biologiste de profession à la base, et ne cherche pas à vendre à tout prix).


Dans le genre, un exemple : ma belle soeur (inconsciente de nature sur ce point). Elle avait un bac 54litres.
Une fois qu'elle eu tué tout ses guppys (trop dans le volume, pas d'entretien de l'eau, pas assez de bouffe...), elle a voulu une tortue. Le vendeur lui en a vendu une soit disant " qui reste petite et adapté à son volume". Elle a quadruplé de volume... Aucuns conseils pour la bouffe ni rien, mon copain a du se renseigner pour elle et gérer au mieux.
Mais ca ne l'a pas empêché d'en acheter une autre d'une autre espèce (sur conseil du vendeur, content de vendre une bestiole)... Cette tortue a également quadruplé de volume. Mais elle en a racheté ENCORE UNE. Elle est morte de faim (on sait pas si les autres ne l'ont pas empeché ou si elle nourrissait assez ou si nourriture pas adaptée...). Trois tortues d'environ 5 à 15cm de diamètre, dans 54litre c'est 3 fois trop... D'autant plus qu'elle a acheté un décor en résime qui prend 1/3 de l'aquarium !!!!
Si le vendeur avait refusé de faire la vente, où au moins l'avait dissuadée (on l'a fait, ses parents aussi mais ca n'a pas suffit) ca aurait pu éviter une morte et deux malheureuses. Y'a eu pareil avec des hamsters, y'a faillit avoir des chinchillas...
(dernière lubie : un chihuhua, mais le beau père a dit que si elle ramène ca, il la vire de la maison).


Si on interdisait ou réglementait la vente d'animaux (et leur donner un statut d'être vivant), ca serait déjà un grand grand grand grand Enorme pas.
 
En passant: vous aviez déjà entendu parler du "porte-clé avec un poisson rouge dedans"? C'est véridique, ça existe en Chine. Me rendent dingue.
 
wuzhen":qgs61n8r a dit:
En passant: vous aviez déjà entendu parler du "porte-clé avec un poisson rouge dedans"? C'est véridique, ça existe en Chine. Me rendent dingue.
Je les ai vu il y a 15 jours sur un marché à côté des 15 lapins nains entassés dans une cage. j'avoue que j'ai aussi failli apostropher le premier chinois qui passait sur le coup :anger:
 
Retour
Haut