L'existence

jipi

Jeune bulbe
Inscrit
15/10/09
Messages
68
Score de réaction
0
Localité
Montréal
hé, salut. bon, je pose un question, elle ne ressemble à rien et je suis même pas sûr de l'assumer, mais je la pose tout de même. un peu fracassé par le ricard ce soir, mais ça n'enlève rien.

donc, voilà. j'aurai 28 ans (on peut me renseigner sur la la trentaine? ça angoisse? genre c'est pas comme si j'avais une vie complète, pas de copine sérieuse, pas d'enfant -et j'aimerais bien, un ti-gars, une tite-fille), et là je me dis qu'en toute logique statistique, je vivrai encore 60 ans. ce qui est bien. très bien. ce que je vis présentement, je dois le vivre car dans maximum 60 ans, c'est fini. genre finies les illusions d'immortalité de l'enfance (qui dura longtemps à cause de ces 20 ans à étudier sans répit) et là je me dois de vivre. je ne suis pas stressé du genre je dois réussir à tout prix ma vie, mais j'aime comprendre que la vie n'est pas éternelle et que cette non-éternité peut se chiffrer. genre ça ne suffit pas de se dire "on meurt tous un jour", là je peux dire, t'as encore 60 ans. c'est très tangible.

alors, finalement, la question que je vous pose, c'est pouvez-vous me dire si vous avez l'impression de vivre ces 60 ans de manière optimale (tout en ne voulant pas à tout prix vivre de l'extraordinaire à chaque instant, là, on doit tous aller faire l'épicerie et d'autres trucs nuls) et si oui, comment y arrivez-vous. je suis aucunement déprimé ni rien là, je suis heureux, je me demande simplement comment vous vivez votre vie qui, définitivement, ne dure pas longtemps. aucune angoisse. vraiment. je suis curieux.

pour ma part, je relativise les choses selon leur durée par rapport à ce 60 ans et j'essaie aussi de me dire que les erreurs que je commets ou les chances que je prends maintenant ne seront rien dans 60 ans, alors tout aussi bien foncer et vivre ma vie maintenant comme je pense qu'elle doit être vécue au lieu de m'angoisser avec des détails. il en découle un certain détachement des choses, genre même les situations les plus sérieuses me paraissent relativement importantes en regard du temps qui nous est biologiquement imparti.

c'est n'importe quoi, ce texte? un peu. mais en même temps, peut-être que deux ou trois personnes me rejoindront et, de toute manière, sur 60 ans, ce 300 mots ne vaudra pas grand-chose...

tiens, je me relis même pas. "envoyer".
 
Honnêtement ça dépend du moment! Je trouve pas que c'est n'importe quoi ce texte, quand j'ai eu 20 ans l'an passé, je l'ai assez mal vécu à cause de ça justement. Parce que je me disais 'Bon sang, je vais avoir 20 ans et ça ressemble en rien à ce que j'avais imaginé'. Vous allez me dire que 20 ans c'est jeune et me demander pourquoi ça m'angoissait mais ça me bouffait les tripes. :confus: Je me disais 'Maintenant, j'ai 20 ans, je suis une 'vraie' adulte, je dois agir en conséquence, je peux plus avoir de peur, je peux plus me tourner vers maman, etc etc...' Puis aussi la fameuse question de 'Ca y est j'ai passé un cinquième de ma vie'. Quelle horreur. Me rendre compte que j'allais vraiment mourir un jour, ou que mes proches allaient mourir un jour... NOn, franchement mes 20 ans n'ont pas été une période heureuse... Mais après un mois, je me suis rendue compte qu'au fond, la vie continuait quoi qu'il arrive. J'ai beau m'angoisser, me stresser, faire des choses bien ou pas, la roue tourne comme on dit.

Alors, comme je l'ai dit, ça dépend des moments. Parfois, j'ai vraiment des crises d'angoisse ou de panique, je sais pas trop définir, ça m'empêche de dormir et puis à d'autres moments, je parviens à avoir un détachement presque terrifiant de la chose. Je me dis simplement 'Et alors?'

Pas une question facile... Je me relis pas non plus tiens! :p
 
La vie est courte et peut s'arrêter à tout moment. En général mon objectif c'est de faire en sorte que si je mourrais là tout de suite maintenant sans pouvoir changer quoique ce soit, je n'aurais pas de regrets, pas de gens à rappeler avec lesquels je me serais brouillée mais que je voudrais revoir, pas d'excuses pour des choses malheureuses que j'aurais pu commettre.
Mon but c'est de vivre sans regrets et sans amertume. De faire ce que je considère bien. Après, je ne sais pas du tout si je vais vivre encore 60 ans, rien n'est moins sûr. Toi tu es un sacré optimiste pour penser ça! ;)
 
t'as 28 ans, veinard, suis vachement plus près du bout que toi avec mes presque 10 ans de + :)
sans blague, j'ai du mal avec cet esprit de vivre à fond chaque instant comme si il était le dernier, ou chercher absolument à donner un sens à sa vie.
la vie est, on n'a rien choisi, et pour moi, on n'a rien, ni à prouver, ni à gravir, pas même à gagner, on passe, point. observant le monde, je me suis longtemps dit, beurk, surtout pas responsable d'y mettre un gosse, mais c'est parce que justement, je ne savais pas voir le beau, l'extra ordinaire... et quoi de plus beau, qu'un gosse. ma limite, générer moins de 2.1 enfant extra ordinaire :)
notre problème à nous, les hommes, trouver tout "ordinaire"...
 
kerloen":67hkx0f6 a dit:
notre problème à nous, les hommes, trouver tout "ordinaire"...
Tu me fais plaisir :)

Nous perdons très vite notre capacité d'émerveillement, alors que tout autour de nous est merveilleux, c'est un comble. A ne plus être capable de voir la beauté, on finit par ne plus voir ce que l'on salit.

jipé, 30 ans, pas toutes ses dents, mais qu'importe ? De toute façon, le plus bel age, c'est celui qu'on a.
 
vous êtes sages.

je précise : j'ai pas un coup de blues par rapport à ces 30 ans dans 2 ans, je me demandais seulement comment le fait de prendre conscience de votre mortalité (je viens tout juste) conditionne le reste. pour ma part, c'est très bénéfique.
 
Ton texte n'est pas idiot du tout ! Au contraire, je pense que beaucoup de personnes ne se sont pas fait cette réflexion sur la mort (depuis leurs 5 ans tous du moins :D).

J'ai pris conscience de ma mortalité étant ado (oui, une ado goth toujours seule, ca lit beaucoup, ca réfléchit beaucoup, ca spleen beaucoup aussi). Mais je ne l'ai pas mal vécu. Ce que je vis mal, c'est la mortalité des autres surtout. Moi à la rigeur, si je meurs prématurément, ca me ferait chier (j'ai eu peur de mourir une fois dans ma vie, soucis médicaux pas si graves mais médecins qui avaient parlé de septicémies et choses sympa du genre devant moi comme si j'étais pas là...), mais moins que quelqu'un d'autre. Comme si moi, c'était pas grave. C'est super égoïste en réalité, j'ai peur de souffrir, du manque.
Quand j'aurais des enfants je changerais surement ma façon de voir les choses. Mais pour l'instant, je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que de pouvoir vieillir, regarder vers l'avant et vers l'arrière en même temps, voir la suite arriver, la vie qui continue, les autres vieillir aussi, le changement.
L'avenir même si ca signifie ma mort, ca veut aussi dire que les choses avances, et je ne supporte plus l'immobilisme. Plus je viellis (j'ai que 22 ans mais même), plus j'ai l'impression de vivre paradoxalement.
 
Retour
Haut