Michel Onfray et les antispécistes

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Intéressant, mais pas d'accord sur ce point :

"Je ne peux voir un chargement de veaux, de porcs ou de moutons dans un camion qui se dirige vers l’abattoir sans une immense empathie, une véritable souffrance physiologiquement expérimentée, une honte d’être un homme dont la tribu s’arroge le droit de ces odieux charrois. Mais je ne puis accepter que des militants antispécistes, dont parfois Peter Singer, assimilent ces convois aux trains de la mort qui conduisaient des déportés vers les chambres à gaz ou fassent de l’abattoir le strict équivalent de la solution finale…"

Si ce ne sont pas des convois de la mort, c'est quoi ?
Et l'abattoir, c'est pas une solution finale pour ces animaux ?
Non, ça ne me choque pas la comparaison et ne pas le voir comme çà, c'est faire des animaux, des sous espèces vivantes, je vois plutôt contradiction entre l'empathie avouée et le parralèle non assumé.
J'aime bien le dessin sur nihous et de villiers aussi !
 
Herve":3m75679v a dit:
Si ce ne sont pas des convois de la mort, c'est quoi ?
Et l'abattoir, c'est pas une solution finale pour ces animaux ?
Non, ça ne me choque pas la comparaison et ne pas le voir comme çà, c'est faire des animaux, des sous espèces vivantes, je vois plutôt contradiction entre l'empathie avouée et le parralèle non assumé.
J'aime bien le dessin sur nihous et de villiers aussi !
Hervé, je suis d'accord avec toi. Ah, mais il paraît (je l'ai souvent lu) que c'est manquer de respect à la mémoire des victimes (humaines) des camps de concentration que de faire cette comparaison.
On dit pourtant que ces personnes ont été traitées "comme des animaux"... avec alors ce sous-entendu que traiter ainsi des animaux c'est admissible, ce qui est inadmissible c'est de traiter ainsi des humains.
C'est comme dire aussi "être traité comme un chien"... J'aurais dû avoir écrit cette expression dans ton topic dédié aux expressions ou proverbes qui énervent !
 
Tout de même.
Le solution finale était d'éradiquer une espèce, une race: les Juifs. Et aussi les Tziganes, les homosexuels, et les handicapés.
De les faire disparaître de la surface de la Terre.
Avec eux il y a eu aussi quelques opposants, communistes, résistants. Qui eux au moins avaient choisi leur voie, et dont a fait partie mon arrière grand-père.

Les convois dont on parle ne relève pas de la même logique, on ne tue pas les porcs pour faire disparaître leur espèce, on les élève pour les manger. Cette attitude est certainement discutable. On n'a pas tué les Juifs, Tziganes, homosexuels, handicapés pour les manger, même si on en a fait du savon. On a essayé de tous les exterminer. Ce qui n'est pas pareil.
 
Salut,
je sais pas trop l'expliquer mais la comparaison avec les camps de concentration et d'extermination humains pour les convois d'animaux me gène également.
Je crois qu'il y a une autre "dimension" dans les massacres humains que seul un autre humain peut ressentir.
Dans le journal d'etty hillesum, elle décrit les conditions de vie et les rapports entre les gens dans le camp de concentration de westerbork aux pays bas. Il y a un extrait particulièrement poignant sur le départ d'un train pour un camp d'extermination. Enfin je vous invite à le lire mais je crois que ce genre d'expérience ont du amener l'esprit de ceux qui les ont vécues bien plus loin que la "simple empathie" envers les animaux.
 
Je crois que pour certains ce n'est pas comparable dans le sens où les camps d'extermination des nazis avait pour seule finalité de faire disparaitre toute une "espèce" (notez bien mes guillemets) humaine, et ce de façon industrielle. Cette finalité est donc bien différente et non-comparable.

Après dans le sens moral et niveau empathie moi je ne fais pas de différence.
Enfin personnellement, je n'aime pas les chemins de réflexions qui cherchent à hiérarchiser ce qui est le plus inadmissible dans le comportement humain ... Ca fait pas avancer le problème !

Edit : comme d'habitude je mets trois heures à écrire 3 lignes et entre temps Flolapine et Ours blanc ont exprimés mieux que moi ce que je voulais dire :)
 
Et je ne crois pas que Michel Onfray soit végétarien, je n'ai jamais rien entendu ou lu de lui dans ce sens, et sur le site de son université populaire du gout, il y a des recettes carnées
 
S'il n'est pas végé, il se contredit grandement ! C'est souvent le cas chez les philosophes...
 
Je ne vois pas de contradiction, Saranel.
Dans l'extrait que souligne Hervé, il évoque les camions qui se dirigent vers les abattoirs, il fait donc allusion à l'exploitation animale par l'élevage intensif et à la grosse industrie qui en est la cause...
Cette empathie n'est pas exclusive aux végétariens, il y en a même chez ces derniers qui n'en ont pas ;)
 
Ada, je vois une contradiction entre manger de la viande et dire ceci : "Le combat antispéciste est légitime quand il nous invite à réfléchir sur la souffrance animale, [...], le bien-fondé du végétarisme (auquel toute conscience qui s’exerce un tant soit peu à la réflexion ne peut que consentir intellectuellement…), [...], la tragédie que représente philosophiquement l’abattage programmé d’êtres vivants..."
C'est peut-être l'expression "consentir intellectuellement" (et pas dans les faits ? Pourquoi ?) qui montre la différence entre paroles et actes.
 
Si la comparaison gène, c'est parce qu'on oublie qu'on tient compte dans la réflexion, de la différence de degrés entre des être humains et des cochons.

On ne compare en rien un juif et un cochon (c'est bien ça l'idée sous-jacente et culpabilisante qui est censée nous interdire de comparer), mais une mécanique d'industrialisation et de mécanisation de la mort, qui rend possible toute extermination d'un être humain par un autre être humain.
Le fait, justement, que l'exterminateur rabaisse l'autre être humain, à un "simple animal", donc sans valeur.

"...c'est un risque potentiel de revoir ces drames , puisque un omni trouve normal un abattoir ..."
C'est bien cela le problème, que l'industrie de la mort ai rendu l'abattoir "normal" !! ça n'a rien d'émotionnel, pour moi c'est pathologique.
Les gens qui travaillent dans un abattoir ont pour moi nécessairement des problèmes émotionnels pathologiques. Ne pas vouloir se pencher sur ce problème là est symptomatique de la dérive morbide de notre culture.

Encore une fois, je recommande expressément la lecture d'"un eternel treblinka", de Charles Patterson !!
 
Oui, je comprends ce que tu dis, Saranel.
Cependant, analyser ou méditer sur un concept ne signifie pas la mise en application personnelle systématique et immédiate.
Dans le cas où il n'est pas végé, il peut prendre acte , donc dans le but de s'en prévaloir ultérieurement.
"le bien-fondé du végétarisme (auquel toute conscience qui s’exerce un tant soit peu à la réflexion ne peut que consentir intellectuellement…)" ... C'est peut-être l'expression "consentir intellectuellement" (et pas dans les faits ? Pourquoi ?) qui montre la différence entre paroles et actes.
Mais il philosophe; il ne parle pas de la mise en application personnelle de cette question, il la traite.
Maintenant, j'ai tendance en général à ne pas trouver cela cohérent, je pense aux fléxitariens par exemple. C'est pour cette même raison que je suis devenue végétalienne, je ne me trouvais pas du tout logique, voilà.
Seulement, là, le métier parle... ;)
Et j'espère qu'il l'est, le con, je serai déçue sinon!
 
Je comprends également. ;)

Ce que je regrette, c'est que la philosophie semble avoir perdu ses caractéristiques originelles. Je trouve dommage que les penseurs actuels oublient que la philosophie, c'est l'amour (et donc la recherche) de la sagesse (c'est l'explication étymologique). Il s'agissait donc pendant l'antiquité de penser et d'appliquer ses idées. Socrate n'a jamais rien écrit, et pourtant on a retenu son nom. Le cynique Diogène n'hésitait pas à s'exhiber dans son amphore afin de faire réagir les gens. La philosophie d'Epictète (stoïcienne) est on ne peut plus pratique.

Etre athée, refuser le mariage et mettre en avant les plaisirs du corps, cela me paraît assez dérisoire et facile finalement par rapport à la réflexion sur l'antispécisme (beaucoup moins partagée).
 
saranel":3mzt6or5 a dit:
Etre athée, refuser le mariage et mettre en avant les plaisirs du corps, cela me paraît assez dérisoire et facile finalement par rapport à la réflexion sur l'antispécisme (beaucoup moins partagée).
Comme beaucoup de philosophes auto-proclamés actuels, il donne beaucoup dans la pseudo-provocation à deux balles. Il aurait peut-être tendance à dire un peu moins de conneries que les autres (par exemple Finkielkraut) ceci dit.

Tiens ça me fait penser à ce pédiatre à la con, Aldo naouri... (oui je sais rien à voir mais je fais une association d'idée sur les personnages médiatiques qui me broutent)
 
Bon qui ne dit pas de conneries, hein!
Mais alors, Onfray, "philosophe auto-proclamé qui donne dans la pseudo-provocation à deux balles" :mmm:
Vulgairement rabaissé et comparé à Finkielkraut :beurk:
Du délire....
 
flolalapine":1dczmywu a dit:
Tout de même.
Le solution finale était d'éradiquer une espèce, une race: les Juifs. Et aussi les Tziganes, les homosexuels, et les handicapés.
De les faire disparaître de la surface de la Terre.
Avec eux il y a eu aussi quelques opposants, communistes, résistants. Qui eux au moins avaient choisi leur voie, et dont a fait partie mon arrière grand-père.

Les convois dont on parle ne relève pas de la même logique, on ne tue pas les porcs pour faire disparaître leur espèce, on les élève pour les manger. Cette attitude est certainement discutable. On n'a pas tué les Juifs, Tziganes, homosexuels, handicapés pour les manger, même si on en a fait du savon. On a essayé de tous les exterminer. Ce qui n'est pas pareil.
euh desolée pour le gros gros hors sujet mais
comment ca on en a fait du savon ? :mmm:
 
Painkiller":3batvi2f a dit:
euh desolée pour le gros gros hors sujet mais
comment ca on en a fait du savon ? :mmm:
Jade, ce sujet n'a pas à être développé ici, on ne va pas entrer dans les descriptions des horreurs. Renseigne-toi, auprès de ton prof d'histoire si tu veux en savoir plus sur ce qui a été fait par des êtres humains sur d'autres humains à l'époque dont nous parlons. Après tu seras malade, tu n'en dormiras pas des nuits entières.
J'ai eu le malheur de visiter des camps de concentrations (actuellement musées où il y a des photos, etc) dont celui de Dachau (atroce !), entraînée par un groupe, "obligée" d'y aller... Il y a bien longtemps mais ces images me hantent toujours. Je regrette d'avoir vu cela ! J'ai fortement déconseillé à ma fille d'aller visiter ces camps.
On dit qu'il ne faut pas oublier, que les jeunes doivent savoir afin que cela ne se reproduise plus... Pas oublier que cela fut mais qu'on me donne les détails à moi, non, je n'en ai pas besoin, toi non plus.
 
Désolée d'en rajouter une couche, mais j'imagine que le savon a été fait sur le même principe que le suif.
 
Annaïg":2r171vdz a dit:
Painkiller":2r171vdz a dit:
euh desolée pour le gros gros hors sujet mais
comment ca on en a fait du savon ? :mmm:
Jade, ce sujet n'a pas à être développé ici, on ne va pas entrer dans les descriptions des horreurs. Renseigne-toi, auprès de ton prof d'histoire si tu veux en savoir plus sur ce qui a été fait par des êtres humains sur d'autres humains à l'époque dont nous parlons. Après tu seras malade, tu n'en dormiras pas des nuits entières.
J'ai eu le malheur de visiter des camps de concentrations (actuellement musées où il y a des photos, etc) dont celui de Dachau (atroce !), entraînée par un groupe, "obligée" d'y aller... Il y a bien longtemps mais ces images me hantent toujours. Je regrette d'avoir vu cela ! J'ai fortement déconseillé à ma fille d'aller visiter ces camps.
On dit qu'il ne faut pas oublier, que les jeunes doivent savoir afin que cela ne se reproduise plus... Pas oublier que cela fut mais qu'on me donne les détails à moi, non, je n'en ai pas besoin, toi non plus.
Chacun voit midi à sa porte, je trouve que ces détails éclairent bien le sujet, le jusqu'au-boutisme de l'extermination. Les camps de concentration chez moi ça fait partie de la culture familiale. L'extermination d'êtres humains continue, régulièrement, dans divers coins de la planète. Au Cambodge, il y a 30 ans, dans certains pays d'Afrique il y a encore moins longtemps. Ce n'est pas une question de mémoire, c'est une question d'actualité.

Bon je m'excuse auprès de Michel Onfray d'avoir fait un légère comparaison entre lui et Finkielkraut, mais c'était en tant que philosophes, point. Je trouve que Onfray ne dit pas que des inepsies. C'est mieux formulé comme ça.
 
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