Désolé de faire un pavé en répétant ce que vous savez, mais c'est pour montrer un de mes échanges d'idées habituel.
Je me dis que les personnes qui ne sont pas devenues (au moins) végétariennes par elles-mêmes seront plus facilement convaincues par les arguments relatifs à la santé.
Perso, quand je voyais (par exemple) des sandwichs sans viande ni poisson, dans ma tête c'était immédiatement "c'est pas bon pour la santé" donc ça fermait la réflexion avant de l'avoir commencée.
Je commence généralement par le scepticisme, en me rappelant le mien. Je croyais que c'était indispensable, mais alors comment expliquer que les végétariens vivent plus longtemps ? C'est une accroche qui a marché dans 100 % des cas !
Ils veulent en savoir plus, donc j'explique les raisons qui font que le grand public croit que c'est indispensable (ça me semble indispensable de faire sauter ce verrou, sinon le 1er message pro-viande risque de faire oublier mes propos) et quels sont les avantages à manger moins, voire pas du tout, de viande (je précise les deux, car la plupart des vg passent par une phase de réduction).
Parfois je leur apprends que dans les autres pays, la place de la viande est bien moindre, par exemple en regardant leur pyramide alimentaire et/ou le fait que l'Australie offre une réduction pour l'assurance santé et/ou le fait que j'ai lu de nombreux rapports scientifiques.
Parfois je case un "Ca ne m'arrangeait pas puisque je mangeais de la viande ou du poisson, midi et soir, 7 jours sur 7, mais je préfère une rude vérité à un doux mensonge" (anecdote réelle qui créée de l'empathie).
Dès que quelqu'un parle de sa sensibilité à la mort des animaux, je lui dit que des gens commencent par ne plus manger de bébé animaux, ou ne prennent de la viande que le midi (gros pourcentage de "Ah oui, j'aimerai bien ça", voire "Je fais ça"
), ou que le week-end ou que pendant les fêtes. Sinon j'aborde le sujet entre le sujet 'santé' et 'environnement'.
J'ai presque toujours droit au "J'aime trop la viande", là je dis que la majorité des végétariens aiment le goût de la viande, mais qu'ils mettent l'éthique avant. Et
surtout, je ne dis pas "l'éthique avant la gourmandise", sinon ça veut dire qu'on bouffe mal. Au contraire, je dis qu'avec tous les légumes, les fruits, les céréales, les herbes, les épices... qui existent, c'est impossible de ne pas se faire des plats qu'on adore, surtout que tout le monde a déjà mangé de la ratatouille, des salades, une pizza 4 fromages, une basquaise de légumes, du chocolat... Et qu'en réalité, les végétariens ont une alimentation davantage variée, même si ça semble paradoxale.
J'essaie toujours de caser "Kit du végétarien débutant", car avec cette phrase-clé, ils peuvent aller sur le net en atterrissant sur l'AVF. Ca me semble important, sinon pour en savoir plus ils vont peut-être taper 'viande' et se retrouver au CIV, ou nutrition et atterrir sur 'MangerBouger'.
Je parle au moins une fois des restos végétariens (parce qu'on a davantage de chance d'aimer si c'est un professionnel aux commandes) et comment souvent ils me disent qu'ils essayerez bien, je propose de leur envoyer une liste par mail (100 % de "Oui d'accord"), avec mes commentaires (le resto là est bon, celui-ci est asiatique, celui-là un lounge...) et d'autres infos en plus (comme le manuel de conversation d'Insolente veggie). Et si la personne a l'air vraiment motivée, je lui propose un resto végéta*ien ce midi en lui envoyant le menu (pour limiter la peur de l'inconnu) ; ça aide vachement d'être à Paris évidemment.
Parfois je dis une ou deux blagues. Par exemple "Avec tous les problèmes de vaches folles, grippe aviaire, dioxine du poulet... on ne sait plus quoi manger, mais si vous voulez manger de la bonne viande, bien saine : bouffez un végétarien !" (Desproges, j'aime bien Albert Meslay aussi).
J'essaie aussi de caser '2 000 000 de végétariens en France', pour ça fasse un effet "tu seras loin d'être tout seul si tu le deviens".
Sinon,
au niveau de la forme, tout au long de la discussion, je n'ai jamais un ton accusatif, parce que les gens ne font pas exprès de causer de la cruauté, alors je les informe.
D'ailleurs, je vais plutôt dire "les végétariens" et "les non-végétariens" plutôt que 'moi' et 'toi' (ou 'vous'). Ca dépassionne le débat et on reste sur le terrain des idées (je n'ai jamais eu d'accusation de sensiblerie).
Je parle de manière positive, c'est-à-dire que je vais parler des "avantages à manger moins de viande" et non des "graves problèmes de santé à en manger, surtout beaucoup".
Je fais gaffe à parler lentement (parce qu'en disant la même chose 100 fois, on a tendance à aller trop vite) et à bien écouter leurs questions pour répondre précisément à ce qui les interroge. Et d'attendre la fin de leur phrase, alors qu'on sait pertinent la fin quand c'est un argument récurrent. 0