Ovo-lacto végétarien, omnivore, même combat?

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lelfe":mvzq2au8 a dit:
Arreter la viande c'est aussi commencer a remettre en question le statut de l'animal (meme si cette remise en question n'est totale que si on adopte un style de vie vegane). L'omnivore "moderé" qui mange de la viande bio deux fois par semaine ne remet pas en question le fait que les animaux sont faits pour etre manges.
Je ne suis pas totalement d'accord. D'une part je ne pense pas que la remise en question soit totale dès qu'on est végane, il me semblerait plus juste de dire qu'elle est plus complète. On sait bien que tous les véganes ne sont pas parfaits, et je trouve que le présenter comme un aboutissement plutôt que comme une étape supplémentaire est une mauvaise idée.

Aussi, un omni modéré comme tu le décris (et un qui pratique pour de vrai, pas juste qui dit ça quand il discute avec un végé pour qu'on lui foute la paix) a probablement eu déjà pas mal de prises de consciences : sa façon de manger (et de consommer plus généralement) a un impact et il peut agir dessus, il se pose sans doute déjà des questions sur le bien-être animal, et le fait que la viande ne soit plus « la base » de son alimentation lui donne beaucoup plus de liberté pour aller plus loin dans sa réflection.

Bref, je préfère voir les choses comme un continuum plutôt que de poser des limites genre « si t'es pas végé alors t'as pas vraiment commencé » et « quand t'es végane t'a fini ».
 
Non c'est pas ce que je voulais dire, je me suis peut-être exprimée de façon un peu caricaturale. Ce que tu dis est vrai mais je trouve que se passer totalement de viande est un acte fort. La production de viande peut être vue comme la pratique spéciste centrale, à chaque fois que nous mangeons un animal nous affirmons la domination, supériorité de "l'Homme" sur "l'animal". Aussi, vouloir renoncer à cette domination c'est le début de quelque chose d'important. Ca ne veut pas dire que l'omnivore modéré ne fait rien, mais il ne renonce pas à la domination spéciste. La viande "bio", la viande "heureuse", sont des façons de continuer à exploiter "gentiment" les animaux, mais les exploiter quand même. Bien sur c'est incomparable avec le fait de manger n'importe quelle viande sans se poser de question, mais pour moi cette remise en question du fait d'ingérer des animaux, elle est très importante.
On pourrait dire ça autrement en disant que manger peu de viande et manger de la viande bio, c'est une remise en question de son comportement de consommateur avec une tentative de se conduire de façon plus responsable envers les animaux que nous utilisons. Alors que le végétarisme est un refus. Et le véganisme correspond à un "simple" refus d'exploiter les animaux (même si, on est d'accord, ça ne correspond pas forcément à un aboutissement dans le sens ou ce n'est pas la "fin" de quelque chose, mais en revanche on peut dire que c'est un aboutissement du végétarisme même si ça peut aussi aboutir à d'autres choses ensuite). Ce que je voulais dire ce n'est pas que les vegans sont parfaits (j'écris justement à propos de ça en ce moment et je pense que c'est très dangereux de dire ça et c'est malheureusement ce que trop de gens comprennent) mais que si on remet vraiment en cause l'exploitation des animaux, alors on devient vegan.
 
lelfe bonjour
mais que si on remet vraiment en cause l'exploitation des animaux, alors on devient vegan.
Le rapport avec les animaux n'est pas obligatoirement du domaine de l'exploitation. Nombre d'animaux ont été et son encore des aides pour l'humain: quelques fois pour la force que l'humain n'a pas, d'autres fois parce que ses attributs complètent ou remplacent ceux des humains:chien d'aveugle, d'autres fois ils sont des compagnons de vie. Donc ce qui est à remettre en cause c'est la mentalité vis à vis des autres êtres vivants plutôt que d'avoir une vision seulement exploitrice. Sinon il faut militer pour la cessation de l'exploitation de l'animal humain par d'autres animaux qui se disent humains.(on trouve de nombreux exemples dans la nature de ces collaboration/exploitation qui servent aux équilibres écologiques)
 
@l'elfe : effectivement, je pense qu'au-delà de la souffrance animale réellement causée, qui est éventuellement comparable entre un omni modéré et un végéR qui mangerait beaucoup de produits laitiers (malheureusement des fois au début on croit qu'il faut compenser), il y a une dimension symbolique forte dans le végétarisme.

Pour le véganisme, j'ai bien noté (et apprécié) tes billets sur le thème de son imperfection, du mythe de la pureté, etc. C'est pour ça que j'étais surpris de te voir utiliser le qualificatif « total » le concernant. Même du point de vue des animaux, il peut encore rester des choses à faire, par exemple mieux organiser la cohabitation entre humains et autres animaux au niveau global, etc. Et bien sûr il y a plein de problème reliés sur lesquels on peut aller plus loin aussi.
 
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