Prix de la remarque et/ou du comportement sexiste

J'ignore si à une époque le masculin était vu comme neutre et que le féminin serait arrivé après.

Par contre, il y a eu un grand homme qui a dit un truc du genre "il faut accorder au masculin car le masculin est le genre noble". Alors, connaitre l'histoire de la langue, c'est aussi reconnaitre que cette histoire est vachement sexiste.
 
Carotte, voici un extrait de Nouvelles questions féministes sur la féminisation du langage. C'est écrit par 3 linguistes (toutes 3 docteures - du sérieux donc si ton père n'accorde de la crédibilité qu'aux linguistes, il sera servi), fais lui lire ça, ça devrait au moins le faire réfléchir : https://www.cairn.info/revue-nouvelles- ... page-4.htm
 
Manth, bintje et Nurja : il dit que l'appellation "masculin qui l'emporte sur le féminin" n'est pas très juste, parce que le masculin englobe aussi le féminin, mais il connaît aussi l'ancienne règle de l'accord de proximité ("les hommes et les femmes belles") et pour lui les deux sont valables et ne se contredisent pas, elles étaient d'ailleurs utilisées arbitrairement en latin, et en grec aussi je crois. En tout cas la règle de l'accord au masculin date en fait de l'Antiquité mais on l'avait abandonnée un temps et c'est Nicolas Beauzée qui l'a réinstaurée au XVIII en disant effectivement que c'était l'homme était supérieur à la femme. Mon père est complètement contre ça : "après il y a des débiles qui ont rajouté des signications idéologiques sexistes par-dessus ça n'a aucun sens puisque les genres ne s'attachent pas à l'origine à des sexes" (résumé). Pour la féminisation des noms de métiers, il n'est pas contre mais il trouve que c'est quelque chose dont on peut se dispenser.
Titesieste : désolée je ne lui ai pas fait lire parce que.. Disons qu'il a un rapport particulier avec Internet... Mais je l'ai lu et je lui ai posé quelques questions. Cet article ne traite pas en fait des origines de toutes ces règles masculin-féminin, qui sont très importantes. Pour lui le problème est qu'on rattache les genres à des sexes, en grande partie à cause des mots "masculin" et "féminin" qui renvoient par définition à des sexes. Pour lui c'est une représentation fausse. Voilà. Extrapolation personnelles : peut-être qu'on pourrait remplacer les mots "masculin" et "féminin" ?
 
Le Père de Carotte":21nemly7 a dit:
Pour la féminisation des noms de métiers, [je ne suis] pas contre mais [je] trouve que c'est quelque chose dont on peut se dispenser.
... dit l'homme, en tout objectivité et neutralité, bien sûr :p
bon à part ça il a l'air un peu plus ouvert à la réflexion que tu nous l'avais décrit au départ.
 
Oui non mais s'il dit ça ce n'est pas parce qu'il pense qu'on peut se dispenser de la représentation des femmes mais c'est au vu de toutes les explications qu'il m'a donné sur l'origine des genre et tout ça, ce que j'ai écrit au début... Et je pense sincèrement qu'il parle en tant que linguiste et pas en tant que mâle, enfin ce n'est même pas que je le pense, c'est que je le ressens... S'il y a de la subjectivité dans ses paroles c'est de la subjectivité de linguiste et latiniste (je ne sais pas, peut-être qu'il y a des spécialistes de langues plus anciennes que le latin et le grec qui ont un point de vue différent)
 
Ca me rappelle de mauvais souvenirs du collège, où celles qui avaient l'impudeur de porter un débardeur dans les salles de classe aux grandes baies vitrées impossibles à ouvrir et exposées plein Sud devaient se recouvrir d'une blouse de chimie (oui, la grosse blouse épaisse en coton).

Faire rentrer les élèves chez elles (puisqu'ici, les garçons ne sont pas concernés) pour une question de tenue, c'est affirmer que leur éducation est moins importante que leur apparence.
 
Entre celles qu'on empêche d'accéder à l'école parce qu'elles ont une jupe trop courte, et celles où c'est parce qu'elles ont un voile, y aura bientôt plus de filles dans nos écoles soit-disant républicaines. Ou comment revenir un siècle en arrière en s'assurant que les femmes ne puissent pas être indépendantes par manque de culture... Le savoir, c'est le pouvoir, et on les prive de ce pouvoir, celui d'être libres, indépendantes.
 
Hello,
alors je me permets de m'opposer un peu.

Je suis une fervente féministe. Ceci étant dit, ça me dérange quand je vois arriver mes élèves dans des tenues vraiment transparentes ou courtes. Ça me dérangerait tout autant de voir arriver un garçon en mini short ou en débardeur transparent.
Surtout au collège où ils sont en pleine puberté et où s'habiller comme ça c'est rarement pour soi même. Donc "je vais mettre une mini jupe pour plaire à machin", ben pour moi ça n'a rien à faire à l'école.

(C'est comme lors de la polémique du burkini, où on disait "regardez, les femmes non musulmanes sont libres, elles se mettent limite à poil sur les plages !"
Je ne trouve pas que ce soit l'opposé de la liberté de se couvrir un minimum (je ne parle pas du burkini), et je ne trouve pas qu'être de plus en plus nue soit un signe d'indépendance...)

Alors un débardeur, un voile ou une jupe un peu courte en effet il n'y a aucune raison de les renvoyer, encore heureux. Mais jusqu'à une certaine limite je trouve...
 
Les femmes sont toujours un peu coincées entre deux injonctions contradictoires : "montre toi" et "cache toi" mais toujours en fonction du regard des hommes. Simplement exister ne semble pas être une option. Ceci dit je ne pense pas qu'interdire quoi que ce soit soit une solution dans un sens comme dans l'autre. Outre que dans l'article les mesures prises sont clairement discriminatoires (les garçons peuvent avoir des jeans troués et pas les filles, seules les filles correspondant au critères de beauté en cours sont ciblées…) que vont retenir ces adolescentes avec de tel mesures. Que leur corps est indécent et doit être caché ? Elles ne vont certainement pas en tirer une analyse féministe comme quoi elles n'ont pas à exister pour décorer l'environnement des hommes. Les adultes qui les entour n'ont pas cette analyse elleux-même. :gné:
 
C'est le retour de bâton, c'est ce qu'on récolte d'avoir osé commencer à revendiquer d'être traitée comme des êtres humains il y a 60 ans. Mais faut pas regretter de l'avoir ouverte hein!
 
"un demi siècle après la fin du patriarcat"
Ben alors, personne ne m'a prévenu que c'était fini !
 
Ce midi, avec un collègue, j'ai eu un joli chapelet de remarques tristement ordinaires... Ca faisait longtemps que je n'avais plus entendu dire « la femme » sans que ce soit pour rigoler. J'ai dû me retenir de rire un peu au début, mais après ça m'énervait juste.

On parlait garde alternée.

- "c'est plus souvent chez la mère quand même"
- "bin c'est ptêt parce que c'est les femmes qui font toujours tout le boulot maison-gosses, donc après la séparation ça change pas"
- "oui mais naturellement la femme est plus portée vers ça, non ?" (SIC)
- "... hein ?"
- "bin y'a qu'à observer, la femme est plus attirée par ces tâches-là, et l'homme choisit de gagner de l'argent, c'est plus notre truc à nous."
- "......
Oh, un panda volant, là-bas !"
(j'ai préféré ça que d'être désagréable, parce que c'est vaguement un pote que je peux croiser en soirée...)


Eh bin, une petite piqure de rappel de la réalité. En tant qu'homme, j'y suis beaucoup moins confronté, et c'est confortable d'oublier.

Une petite vidéo sucrée après ça :
https://www.youtube.com/watch?v=c6Vk4fPCLRM
 
"L'homme choisit de gagner de l'argent". Oui, c'est bien connu, les femmes n'ont pas besoin d'argent pour vivre elles. C'est magique.
 
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