Bonjour !
En parlant de réactions violentes, je crois que j'ai eu mon lot lors de mon "coming out" grâce à mon père...
(attention post assez long !)
Pour résumer, le soir même j'essaie d'expliquer le pourquoi du comment à mes parents, grosse surprise de leurs parts (ma mère était déjà à moitié au courant), mais rien de vraiment notable, juste de l'incompréhension je pense, mais pas de réaction violente à proprement parler, ce qui m'a beaucoup surpris, je doit bien l'admettre.
Le lendemain matin, j'ai le droit à un tête à tête avec mon père, qui n'en a pas dormi de la nuit, a fait une scène de ménage à ma mère à 4h du mat' au passage, en me demandant d'un air très grave de reconsidérer la chose, que c'est pas normal, me disant que si je me sens pas bien en ce moment, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde, je peux me faire aider (oui, vous comprenez bien, mon père pensait que je faisais une dépression et me conseillait d'aller voir un psy, lui qui a toujours été contre, parce que c'est pour les "fous"). Bref, "alors maintenant, tu me fais plaisir, tu arrêtes tes conneries, et t'y réfléchis sérieusement stp". Je lui ai dit, histoire de le calmer, que j'allais y réfléchir (même si c'était déjà tout bien réfléchi pour moi).
Et là, le midi (quelques heures après donc), j'ai eu le droit à la fameuse question : "steak ou œuf ?" (il pensait être gentil en me laissant le "choix")
"non, merci papa"
"STEAK ou ŒUF ? "
"non merci"
"je te demande de choisir, c'est STEAK ou ŒUF ???"
Et là, c'est LE DRAME. Après plusieurs refus, il s'est mis à gueuler sur moi comme (passez moi l'expression) du poisson pourri, a fini par me dire que si c'était comme ça, je n'avais qu'à retourner sur Lille (moi qui était passé les voir car ils étaient de passage en région parisienne, mes parents habitant à l'étranger, c'était juste un pti week end avant une longue période sans les voir), à me dire qu'il me tiendrait responsable de la "dislocation de la famille", et que si la notion de famille avait encore ne serait-ce qu'un peu de signification pour moi, je ferai bien de reconsidérer la chose (je ne me souviens plus bien des termes exacts, mais l'idée est là).
Après plus d'une heure à réfléchir à l'écart, et après avoir discuté avec mon frère (qui m'a traité d'égoïste au passage) et ma mère, j'ai fini par redescendre manger un pti bout de fromage en signe de paix. Encore maintenant je me demande si j'ai bien fait.
Ensuite, pour résumer, j'ai passer la fin du week end à refiler la viande à mon frère et à parsemer quelques misérables bouts de fromage râpé autour de mon assiette pour éviter qu'une crise comme la précédente se reproduise.
S'en est suivi un mail de qq lignes de la part de mon père une semaine après, un semblant d'"excuses" qui se résume à "désolé d'avoir réagi si violemment, mais c'est parce que je t'aime. tu comprendras ça quand tu deviendras maman à ton tour"
Puis 2 mois et demi sans que l'on ne s'appelle.
J'ai fini par écrire un mail de plus d'une feuille A4 pour lui expliquer la peine que ça m'avait fait, pour m'affirmer en tant qu'adulte et essayer de renouer le dialogue avec lui.
Il m'a appelé le week end suivant le fameux mail, comme si de rien n'était, alors que ça faisait presque 3 mois qu'on ne s'était pas parlé...
Depuis j'hésite vraiment à rejoindre mes parents à Noël (car selon ma mère il est encore bien violent quand il évoque mon choix d'alimentation avec des amis), sachant que si nous (mon frère et moi) n'y allons pas, ma mère et ma sœur viendront nous voir en France, mais pas mon père a priori...
C'est, je dois bien le dire, la seule réaction vraiment violente à laquelle j'ai eu le droit, mais cela m'a énormément affectée... Je m'attendais bien à des difficultés concernant mon père, ça n'est pas la première fois que l'on est en désaccord, mais là... Ça s'est passé en aout dernier, et c'est pourtant la première fois que j'arrive à en parler sur ce forum...
Je voulais le raconter dans la catégorie "coming out", mais maintenant que ce sujet a été créé, cette histoire me semblait assez a propos.
Désolée pour le pavé, et merci à ceux qui m'auront lue jusqu'au bout !