Réflexion autour de l'agriculture vegan

Victor

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Bonjour,

Dans une vidéo du youtubeur Nicolas Meyrieux, qui est un humoriste qui se reconverti dans l'agriculture, il explique qu'il a été végétarien à tendance vegan pendant une dizaine d'années, mais que suite à la formation qu'il a faite sur l'agriculture, on lui a demandé de calculer les besoins nutritionnelles, et comment les comblés, de la mise en place d'une fraiseraie. Cet exercice lui a montré la nécessité d'utiliser soit des engrais organiques naturelles ( fumier, sang séché, poudre de corne séché) ou bien des engrais de synthèse issu du pétrole ou du gaz. Lui n'étant pas en accord avec les engrais de synthèse pour des raisons écologiques il en a déduit que les apports d'engrais d'origine animal était obligatoire pour produire des légumes/céréales/légumineuse et également que pour qu'une entreprise dans l'agriculture soit viable il n'était pas possible d'accueillir des animaux uniquement pour récupérer leurs déjections ( il précise également que dans l'agriculture biologique les engrais de synthèse ne sont pas autorisés ).
Suite à cet apprentissage il semble donc être revenu de sa démarche végé. J'ai donc plusieurs questions à ce sujet, et des réflexions qui pourraient peut-être vous intéresser.

1) l'agriculture conventionnelle qui utilise la plupart du temps des engrais de synthèse est elle plus vegan que l'agriculture biologique qui elle utilise des engrais organique d'origines animales ?

2) je suis moi même jardinier et j'utilise du crottin de cheval que je récupère chez une personne de ma famille qui "possède" des chevaux ( je prend donc conscience que ma production n'est pas "vegan") j'ai donc fais des recherches pour savoir si une agriculture vegan était possible et je suis tombé sur un ouvrage britannique, traduit gracieusement pas une association française, et qui porte désormais le nom de "sans fumier" ( je vous met le lien si cela vous intéresse, il est gratuit en format pdf) https://sansfumier.com/yeswiki/?PagePrincipale.
Je m'apprête donc à consulter ce livre afin d'y trouver des réponses mais je me demandais si certains d'entre vous était déjà passé par ce genre de réflexion et quelles avaient été vos conclusions ?
Je me demande également si la formation qui a été faite par le youtubeur en question est véritablement à jour des dernières études au même titre que les formations en nutritions commencent peut-être à intégrer la possibilité de l'alimentation végétale suite à sa démocratisation.

Merci d'avance pour vos réponses 🙂
 
Je n’ai pas de réponses à tes questions, mais :

- Si on a besoin de matière animale, elle peut être humaine. C’est pas forcément au point niveau risque bactériologique, mais ça peut marcher.

- La production végétale demandant moins d’espace que la production végétale, en ayant une agriculture uniquement végétale, on pourrait avoir de l’espace à utiliser pour produire de matière organique et amender les sols. Par exemple, des haies peuvent produire des feuilles qu’on pourra composter, en plus d’être importantes pour la biodiversité et contre le vent.

- Il peut y avoir des petits animaux sauvages, notamment dans ces haies.

- Actuellement, on a plutôt trop de merde (d’où les problèmes d’algues vertes, même si l’élevage n’est pas le seul responsable). Et je ne pense pas qu’on manque de déchets d’abattoir non plus. Donc on peut au moins réduire la production de produits animaux à l’échelle globale, et pour tendre au maximum vers cette diminution globale, le mieux est à l’échelle individuelle d’arrêter complètement ces produits.
 
Salut.

Les plantes n'ont pas besoin d'engrais ou de fumier pour pousser, c'est juste qu'au sortir de la seconde guerre mondial il fallait nourrir un maximum de monde qu'on a pourri les sols avec les pesticides, les engrais en se foutant tuant la vie qui y avait.
Et que malheureusement on continu dans cette démarche la nature sur ces même principe, il y a qu'a voir les dernière décisions du gouvernement : plus de fond pour l'agriculture industrielle et les grands parcelle, moins de subventions pour le bio.

Quand j'avais fait des recherche la dessus n’était tombé sur la label d'agriculture végane EVE (https://www.eve-vegan.org/) mais ils ont l'air d’être beaucoup plus généraliste maintenant.
Je suis tomber sur ce site qui référence pas mal de labels bio et pas tous végans : https://www.cvegan.fr/quels-sont-labels-vegan-francais-qu-ils-signifient

1) l'agriculture conventionnelle qui utilise la plupart du temps des engrais de synthèse est elle plus vegan que l'agriculture biologique qui elle utilise des engrais organique d'origines animales ?

Je ne pense pas que ce soit les engrais de synthèse le problème, mais comment on fait de l'agriculture avec.
J'ai vécu une quinzaine d'année dans la Beauce, c'est un désert quand ils n'y a pas d’engrais, ils ont tuer la vie dans le sol avec les pesticides, le labour de plus en plus intensif, la suppression des haie, zones humides...
Je pense qu'en générale le bio est plus végane que le conventionnel car il y a moins de pesticides.
Mais il y a bio et bio aussi, le bio des supermarchés cultivé sous serres chauffées toutes l’année ou presque hors sol dans certains cas 😬.

2) je suis moi même jardinier et j'utilise du crottin de cheval que je récupère chez une personne de ma famille qui "possède" des chevaux ( je prend donc conscience que ma production n'est pas "vegan")

Je ne sais pas ou tu en es ta démarche mais les méthodes les plus respectueuse pour moi c'est l'agriculture naturel initié notamment par Masanobu Fukuoka, l'agroécologie et la permaculture ou l'idée est de faire de l'agriculture avec la nature et non contre elle.
C'est pas forcement végane mais elle ont le mérite de mettre en avant le respect du vivant.

Je ne connais pas ce youtubeur Nicolas Meyrieux, il faudra que je regarde ce soir, mais j'aime bien ce que font les chaînes https://www.youtube.com/@larchipelle et https://www.youtube.com/@permacultureetc .
 
Je ne sais pas ou tu en es ta démarche mais les méthodes les plus respectueuse pour moi c'est l'agriculture naturel initié notamment par Masanobu Fukuoka, l'agroécologie et la permaculture ou l'idée est de faire de l'agriculture avec la nature et non contre elle.
C’est drôle, je pensais à lui aussi. Je ne crois pas qu’il fasse d’élevage.

Dans ton cas je ne pense pas que ça soit un problème en tout cas, si tu ne récupérais pas le fumier il ne serait pas utilisé, c’est pas comme si tu créais une demande.
 
1. Rien n'interdit d'utiliser des engrais d'origine animale en agriculture conventionnelle. Et il y a tellement d'élevages qu'il faut bien faire quelque chose de ces déjections. Donc le fumier et le lisier sont épandus sur les champs en conventionnel. Je pourrais même dire que c'est encore pire, parce que le lisier (issu d'élevages intensifs, sans litière de paille) n'est pas autorisé en bio car non mélangé à la paille (matière carbonée) et donc considéré comme déséquilibré.
Comme l'a souligné la Fourmie, on a trop d'élevages, donc trop de matière organique animale, dont il faut bien faire quelque chose. On les épand sur les champs, mais il y en a quand même trop (et pas forcément épandu au meilleur moment, sous sa meilleure forme) et ça percole, et ça ruisselle, et ça contamine les nappes phréatiques et les rivières, et y a les problèmes d'algues.

2. Autant en culture amateur, on peut très bien cultiver en accord avec ses idées vegan, (apport de fumiers d'animaux recueillis, par exemple, ou tout simplement compost végétaux, engrais verts,...) ; autant en culture bio à rentabiliser (avec surface assez conséquente), tout en maintenant des prix assez accessibles, c'est peut-être + compliqué. Par exemple, en cas de jachère, c'est une terre que tu loues, mais qui ne produit rien pendant 1 an.
La marque allemande "les produits de la vie" cultive sa production en bio vegan, sans fumier ou autres produits d'origine animale. Par contre, leurs produits, assez coûteux, sont plutôt destinés à un marché de niche, je trouve.
Donc, pour une agriculture bio vegan, rentable, avec des débouchés, c'est pas impossible mais ça demande une grosse réflexion en amont.

Par rapport à utiliser un fumier d'origine humaine, c'est faisable, mais avec beaucoup d'encadrement. Par exemple, il faut un compostage de 2 ans minimum pour éviter des épidémies (surtout à grande échelle). Je ne sais pas si tout le monde va respecter ça ou s'il y aura des malveillances (ou inconsciences) pour l'utiliser + tôt, parce que le temps joue aussi sur la rentabilité, l'espace de stockage, etc.
De +, il y a aussi le problème du dégoût des consommateurs, qui peut les détourner des produits obtenus. (Damien Dekartz, dans une vidéo youtube, expliquait qu'il l'utilisait en engrais uniquement dans son verger, mais pas dans son potager, pour ne pas rebuter ses invités..... )

Mais d'autres formes de culture alternatives se développent, qui peuvent être facilement vegan. Par exemple, la syntropie, qui demande de produire beaucoup de biomasse. Ou encore la méthode de Masanobu Fukuoka, et j'en oublie

Je pense que quand on recherche une viabilité économique (comme pour la culture de fraises citée au début), on est peut-être frileux d'expérimenter des méthodes encore un peu expérimentales ou moins connues.
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Je lirai le pdf, qui me semble très intéressant, quand j'aurai le temps.
 
Le soucis, je dirais, c'est à quelle échelle tu produis et sur quelle surface. Pour une micro-ferme en bio-intensif (entre 500 et 1000,2 cultivés), tu peux sans doute arriver à passer par des amendements végétaux tels que tonte, paille, compost, pour nourrir ton sol (sachant qu'il faut apporter de la matière carbonnée et azotée à chaque fois).
Si tu passes à l'hectare, ça peut vite devenir difficile de trouver suffisemment de biomasse végétale et en quantité constante. En surface plus conventionelle, je tire ça de mon chapeau, mais j'ai envie de dire que ça doit être relativement difficile (ou alors il faut vraiment avoir tous les fournisseurs à proximité).
En micro-surface, tu n's pas besoin de faire de jachère mais il faut assurer la rotation des cultures et nourrir les sols constamment, pour les plus grande surface, je ne sais pas si c'est faisable, meme en faisant de l'agriculture de conservation et en faisant des asolements tous les ans avec des engrais verts (qui en fonction de la surface à couvrir représentent vite un certain coût également).
 
De mémoire les engrais d'origines animales représentent la moitiée des engrais totaux mondiaux.

Or si l'on devait suivre les recommandations actuelles, il faudrait diviser par 3 la consommation de POAs soit 3 fois moins d'engrais d'origines animales, et donc aurait un impact faible (sans évoquer le fait que la nourriture qui part aux animaux d'élevage peut être digérer par les vers de terres).
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Les animaux d'élevages "monopolisent" via leurs nourritures une grande partie des nutriments/de la biomasse végétale, en re- injectant leurs selles dans la terre, on ne fait que déplacer ce stock de nutriments. Je ne comprend donc pas pourquoi cela serait difficile de trouver suffisamment de biomasse végétale.

Dans un monde vegan, on aurait je pense au contraire accès à d'avantage de bio masse végétal/nutriments vu qu'une grande partie de ces derniers se ne seraient pas pris par les animaux d'élevages. (Mais peut être par plus d'animaux sauvages).
 
Dernière édition:
Les plantes n'ont pas besoin d'engrais ou de fumier pour pousser, c'est juste qu'au sortir de la seconde guerre mondial il fallait nourrir un maximum de monde qu'on a pourri les sols avec les pesticides, les engrais en se foutant tuant la vie qui y avait.
Les plantes n'ont pas forcément besoin d'engrais ni de fumier pour pousser, en effet, mais on parle en production alimentaire, où il faut que le sol soit suffisamment fourni en matière organique pour assurer un certain rendement à l'hectare de plantes nutritives, de consommation courante. Sans aller jusqu'à la fertilisation à outrance, il y a quand même besoin de rendre à la terre la fertilité exportée par les cultures.
Et même dans la nature, ce ne sont pas les mêmes plantes qui poussent dans les milieux pauvres (voire très pauvres, comme les plantes carnivores, qui ont du s'adapter en attrapant des insectes) et dans des milieux + riches en matière organique (les orties qui prolifèrent dans les terres riches en azote).

Il y a encore, actuellement, cette problématique de pouvoir nourrir tout le monde (même si avec une meilleure répartition des ressources et moins de gaspillage, on y arriverait). Mais la population ne cesse de croître, alors que les terres cultivables se raréfient (désertification, terres rendues stériles par l'agriculture intensive,...)
Il y a aussi que la population devient de + en + urbaine. Sans accès à un petit espace vert dans lequel cultiver ses légumes, ses fruits,... et donc de + en + dépendante d'un apport externe (souvent lointain). Et qui produit beaucoup de déchets sur une petite surface.
Il y a également toute la problématique de nos déjections : nous sommes très nombreux sur terre, et en croissance exponentielle. Les stations d'épurations n'arrivent pas toujours à gérer le problème.
 
Dernière édition:
De mémoire les engrais d'origines animales représentent la moitiée des engrais totaux mondiaux.

Or si l'on devait suivre les recommandations actuelles, il faudrait diviser par 3 la consommation de POAs soit 3 fois moins d'engrais d'origines animales, et donc aurait un impact faible (sans évoquer le fait que la nourriture qui part aux animaux d'élevage peut être digérer par les vers de terres).
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Les animaux d'élevages "monopolisent" via leurs nourritures une grande partie des nutriments/de la biomasse végétale, en re- injectant leurs selles dans la terre, on ne fait que déplacer ce stock de nutriments. Je ne comprend donc pas pourquoi cela serait difficile de trouver suffisamment de biomasse végétale.

Dans un monde vegan, on aurait je pense au contraire accès à d'avantage de bio masse végétal/nutriments vu qu'une grande partie de ces derniers se ne seraient pas pris par les animaux d'élevages. (Mais peut être par plus d'animaux sauvages).
Je ne suis pas sûre de suivre ton raisonnement en ce qui concerne la biomasse disponible dans ce cas? Au mieu d'avoir des champs de cultures de mais, on aurait des champs de cultures autres pour assurer l'apport en biomasse végétale? Après pourquoi pas, mai son resterait malgré tout sur de la monoculture intensive, même en bio, pour avoir suffisemment de biomasse ensuite, qu'il faudrait également composter à grande échelle.
Je ne sais pas non plus s'il y a une équivalence 1:1 entre les apport des compost et de fumier non plus.
De ce que j'en ai vu en stage de permaculture/ agro-écologie pour le maraichage, les maraichers utilisent les deux pour optimiser leurs rendements, en plus des paillis et des engrais verts. Et le compost (de bonne qualité) coute a priori assez cher également pour l'instant.
Après, rien n'empêche de developer des filières de compostage à plus grande échelle mais ça prendra du temps et encore une fois, il faut s'assurer que les rendements obtenus sont équivalents.
 
Je ne suis pas sûre de suivre ton raisonnement en ce qui concerne la biomasse disponible dans ce cas?
J'ai souhaité exprimer principalement deux idées.

La première étant que si on vise un scénario où on n'utilise pas les engrais chimiques et en même temps, on vise une réduction de la consommation des POA par 3 alors il y aurait 6 fois moins d'engrais par rapport à maintenant. La part des engrais animales dans ce scénario deviendrait négligeable/ne jouerait pas un rôle important.

C'est donc une problématique qui concernerait tout le monde et non les vegans uniquement.

La deuxième idée, concerne le stock des nutriments disponibles au sol. Les animaux d'élevage de par leurs nombres importants monopolisent la grande majorité de ce stock. Par exemple, un bovin consomme en moyenne 70kilos de nourriture par jour et il y en a 20 millions (en France).

Si il n'y avait pas d'élevage, les humains auraient accès à ce giga stock de nutriment/biomasse contrairement à maintenant. Les nutriments disponibles dans les engrais issus des animaux d'élevages ne sont pas supérieurs en nombre à ceux obtenus dans leurs alimentations.

Travailler la terre avec les vers de terres et mettre en place un système où on réinjecte nos déchets (urine, selle principalement)semble indispensable pour une agriculture vegan ou non vegan/durable (sans aide de produits/matière rares).
 
Dernière édition:
Donc, si je comprend le concept de James, en sixièmes :
De mémoire les engrais d'origines animales représentent la moitiée des engrais totaux mondiaux.

Or si l'on devait suivre les recommandations actuelles, il faudrait diviser par 3 la consommation de POAs soit 3 fois moins d'engrais d'origines animales, et donc aurait un impact faible (sans évoquer le fait que la nourriture qui part aux animaux d'élevage peut être digérer par les vers de terres).
Engrais totaux= 6/6 = 3/6 engrais chimiques + 3/6 engrais d'origine animale. Si on supprime les 3/6 chimique et qu'on divise les engrais d'origine animale par 3, il reste 1/6 d'engrais disponible.

Sauf que... non :D
D'abord, réduire les engrais à chimique -> culture conventionnelle et animaux -> culture bio, c'est avoir une vision très limitée de tout ce qui peut fertiliser une terre.
- Parce que la culture conventionnelle utilise aussi des engrais animaux. Il y a déjà tout le fumier et lisier et sous-produits animaux issus d'élevage intensif, qui sont interdits en bio, et dont il faut bien faire quelque chose.
- Parce que la culture bio ne se contente pas de fumier (+ lisier, contrairement à ce que je croyais), mais peut recourir à une vaste gamme de produits fertilisants, aussi bien végétaux (compost, mais aussi les déchets végétaux de diverses industries, telles que la sciure, la vinasse, les tourteaux issus du pressage pour l'huile,....) que minéraux (scories Thomas, gisements de phosphates, de craie,...).
Bref, il y a du choix, et je pense que l'élève qui voulait cultiver des fraises n'avait peut-être pas toutes ces possibilités de culture dans ses cours.
Source : Engrais et amendements utilisables en culture bio (voir pages 3 à 6)
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Edit : réflexion du matin : dans le cadre d'un cours, on calcule aussi le rendement. A voir dans la région de l'élève, quelles matières fertilisantes sont disponibles, à quel prix (y compris le prix du transport, qui peut être conséquent si ça vient de loin !), et le prix de revient des fraises selon le rendement espéré (+ j'ajoute de fertilisant, + de kilos de fraises à l'hectare, et après un certain seuil, c'est de moins en moins rentable (c'est, graphiquement, une parabole)).
Par exemple : si c'est une région d'élevage, ou à proximité d'abattoirs, faut pas s'étonner d'avoir un meilleur accès à des fertilisants d'origine animale.
A l'inverse, dans une région betteravière, la vinasse sera disponible + facilement.

Par contre, ne sont probablement pas abordées au niveau de l'élève, dans le calcul de rentabilité, des cultures "techniques + spécifiques" qui peuvent bénéficier d'une partie des engrais (comme une culture dérobée qui profiterait du reliquat de fertilisation, ou une contre-plantation ou une culture associée,....) mais qui peuvent aussi avoir une influence sur la vitesse et l'ergonomie de la cueillette,...
 
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Sauf que... non :D

Non sur quoi ? Je n'ai pas compris avec quoi tu n'es pas d'accord de manière précise. (Je n'ai ni parlé d'agriculture bio et ou conventionnelle et encore moins de ce qu'elles utilisaient).

Si j'ai évoqué le fait que les engrais issus des animaux et de synthèses étaient majoritairement employés actuellement dans le monde, c'est pour montrer que c'est une problématique qui concerne tout le monde (végé et non végé). Pour moi son excercice (qu'on ne voit pas, qui est juste mentionné) ne peut pas à lui seul logiquement lui faire revenir de sa démarche végétarienne. Utiliser uniquement les engrais animaux et se passer d'engrais de synthèse sans rien faire d'autre, c'est assurement voir ses rendements globaux baissés (peut-être pas de manière individuelle mais de manière globale oui).

Le fumier/engrais animal ne viennent pas du saint esprit et qu'il suffit tout juste à produire la ... nourriture des animaux d'élevages.
Si on en prend pour produire de la nourriture humaine alors cela se fera au détriment du sol qui produit la nourriture pour les animaux. Et si cela ne se fait pas c'est qu'on utilise des engrais de synthèse pour compenser (de manière générale), et ou qu'on puise dans les réserves (donc pas durables) et ou baisse de rendements.

Pour le reste je suis d'accord qu'il existe d'autres moyens de faire des engrais de manière durable et là est l'enjeux pour tous.
 
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Bonjour,

Le soucis, je dirais, c'est à quelle échelle tu produis et sur quelle surface. Pour une micro-ferme en bio-intensif (entre 500 et 1000,2 cultivés), tu peux sans doute arriver à passer par des amendements végétaux tels que tonte, paille, compost, pour nourrir ton sol (sachant qu'il faut apporter de la matière carbonnée et azotée à chaque fois).
Si tu passes à l'hectare, ça peut vite devenir difficile de trouver suffisemment de biomasse végétale et en quantité constante. En surface plus conventionelle, je tire ça de mon chapeau, mais j'ai envie de dire que ça doit être relativement difficile (ou alors il faut vraiment avoir tous les fournisseurs à proximité).
En micro-surface, tu n's pas besoin de faire de jachère mais il faut assurer la rotation des cultures et nourrir les sols constamment, pour les plus grande surface, je ne sais pas si c'est faisable, meme en faisant de l'agriculture de conservation et en faisant des asolements tous les ans avec des engrais verts (qui en fonction de la surface à couvrir représentent vite un certain coût également).

Il y a pas mal de plateformes de compostage utilisables en bio en France. Pour la quantité, il y a assez.
Exploitations véganes en France :
+ une exploitation végane que je connais et visité dans le Gers qui fait que utiliser des engrais verts entre chaque culture. Par contre, à l'époque, il n'avait pas arrêté la labour.

J'étais dans un écolieu végane, maraîchage (ma partie était sur sol vivant) et arbres fruitiers en agro-foresterie, pendant un an et on allait chercher du compost végétal souvent.
En plus de ça, buttes de permaculture quelques fois, utilisation de minéraux, d'algues, purins, de compost de fruits et légumes, feuilles, paillage, broyat de bois.

Puis j'ai cultivé 1000m2 pendant un an et demi à 800m d'altitude en faisant maraîchage (sol vivant) et arbres fruitiers en agro-foresterie.
J'ai utilisé de la paille, du foin.
Je faisais des engrais verts. Je mettais de la cendre aussi. Je faisais des purins. Paillage d'ortie que j'avais à profusion.
J'utilisais du compost végétal des plateformes de compostage.
Pour éviter d'avoir à apporter du paillage, je comptais faire des cultures sous couverts vivants.
Mais pour diverses raisons non liées à la culture en elle-même, j'ai du arrêter mon projet.

On peut aussi mettre des arbres fixateurs d'azote :

Je suis contre le fait de mettre du fumier d'animaux, même d'animaux recueillis parce que c'est de l'exploitation animale, c'est considérer les animaux comme des ressources et ça envoie l'idée qu'on doit continuer la domestication animale et qu'on ne peut pas faire d'agriculture sans exploitation animale. Je préfère montrer qu'on peut faire une agriculture végane.
Vu que le fumier des animaux
 
D'après le texte ci-dessous, on a 104 millions de tonnes d'azote issu du fumier "animal" contre 110millions tonnes d'azote issu de fertilisants chimiques (et 180 millions de tonnes d'engrais chimique totaux) par an.

On y trouve également que le fumier humain représenterait 320 millions de tonnes d'azote par an.



span class='spip_document_234 spip_documents spip_documents_left' style='float:left; width:150px;':><:a
href="http://fondationbodmer.ch/wp/wp-content/uploads/2013/09/victor-hugo_212.jpg" type="image/jpeg" title="">
Victor Hugo écrivait que « Tout l'engrais humain et animal que le monde perd, rendu à la terre au lieu d'être
jeté à l'eau, suffirait à nourrir le monde. » [1]
C'est bien un des enjeux de l'assainissement écologique de restituer aux sols les nutriments qu'on leur a prélevé afin
« de restaurer la teneur en humus et la biodiversité des sols » [2].
Fumiers humains et animaux sont ils suffisants pour assurer la production agricole mondiale ?
En 1961, l'agriculture mondiale consommait 31 millions de tonnes de fertilisants chimiques [3]... en 2012, ce sont 180
millions de tonnes qui ont été utilisées, dont 110 millions de tonnes d'azote. [4]
Rien qu'au niveau de l'azote, on peut estimer que les 7 milliards d'humains sur la planète peuvent produire 319
millions de tonnes d'azote par an, à raison de 12,5 g d'azote/pers./jour [5].
A ces 319 millions de tonnes de fumier humain, on peut ajouter le fumier produit par le bétail mondial (estimé par la
FAO à 1,3 milliards de bêtes) avec une production annuelle d'azote estimée à 104 millions de tonnes [6].
Fumier humain et animal permettraient ainsi d'atteindre 423 millions de tonnes d'azote, soit près de 4 fois
plus que les 110 millions de tonnes consommées en 2012 dans le monde.
A ces spéculations mathématiques somme toute très théoriques, il est important de considérer qu'avec des pratiques
agricoles respectueuses des sols (sans labour et avec couverture végétale permanente), nous n'aurions pas besoin
d'autant d'apports de fertilisants. Une partie conséquente des engrais de synthèse est en effet perdue par
volatilisation ou lessivage dans des sols laissés à nu, sans compter le tiers de la production agricole mondiale qui est
perdu par gaspillage alimentaire [7]. On peut remarquer que des sols de forêts riches en humus ne nécessitent pas
d'apport extérieur de fertilisants alors que la ressource en bois est pourtant exploitée depuis fort longtemps.
Ainsi, Victor Hugo semble avoir vu juste : nos fumiers suffiraient largement à nourrir le monde. Il ne reste plus
qu'à cesser de jeter à l'eau nos ressources !
 
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