Kasui
Fait crier les carottes
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Bonjour à tous, ce fil est la continuité d'une discussion qui a eu lieu ici, un peu en hors-sujet.
Je ne suis pas versé dans la loi, mais j'aimerais creuser la question du statut des animaux dans le droit français, aussi je demande humblement le support des personnes qui s'y connaissent en droit (civil, pénal, rural...).
Si cette question a déjà été débattue dans le passé, je serai reconnaissant d'avoir le lien.
Les informations qui ressortent de cette discussion sont pour l'instant les suivantes, vos réactions sont appréciées (il y a beaucoup d'informations, mais les mettre en relation peut être intéressant je pense) :
Je ne suis pas versé dans la loi, mais j'aimerais creuser la question du statut des animaux dans le droit français, aussi je demande humblement le support des personnes qui s'y connaissent en droit (civil, pénal, rural...).
Si cette question a déjà été débattue dans le passé, je serai reconnaissant d'avoir le lien.
Les informations qui ressortent de cette discussion sont pour l'instant les suivantes, vos réactions sont appréciées (il y a beaucoup d'informations, mais les mettre en relation peut être intéressant je pense) :
Nina":18rj263d a dit:dans le droit français, l'animal est une chose. Par conséquent, il ne peut y avoir de tortures ou de souffrances gravissimes infligées à une chose.
Nina":18rj263d a dit:Le droit français, comme son ancêtre dont il s'est largement inspiré, le droit romain, ignore les animaux comme sujets de droit. Or, par définition, seuls les sujets de droit ont droit à la protection de la loi.
Nina":18rj263d a dit:En droit civil, l'animal est un bien meuble (article 528) s'il n'est pas attaché à la culture ou immeubles (article 524) dans le cas inverse)
Nina":18rj263d a dit:la Déclaration universelle des droits de l'animal n'a aucune effectivité juridique. C'est une déclaration, et elle n'engage personne à rien. Elle est inexistante en pratique juridique.
lelfe":18rj263d a dit:Il existe une loi qui interdit les sévices graves ou de nature sexuelle sur des animaux domestiques (sauf si c'est un taureau dans le sud de la france, parce que c'est vraiment très amusant). Mais je ne sais pas à quel code de loi elle appartient, et mes cours de droit sont loin.
A ce sujet: http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion2735.asp
Donc les animaux sont bien considérés comme des choses, mais il y a quand même des lois qui les protègent.
lelfe":18rj263d a dit:A noter qu'il n'existe aucune loi qui interdit de torturer un animal sauvage (par exemple dans le cas des chasseurs qui avaient massacré une laie enceinte a coup de pieds dans un village, ils n'ont rien fait d'illégal apparemment). La loi concerne les animaux "domestiques ou tenus en captivité".
lelfe":18rj263d a dit:Pour rebondir sur la remarque de MBI, je pense qu'en effet la loi française ignore tout de l'arbre phylogénétique.
Nina":18rj263d a dit:Dire que des animaux sont sensibles et leur dénier une personnalité juridique n'a rien de contradictoire. Ce n'est pas la sensibilité qui nous différencie, mais la pensée et la conscience (ainsi que des caractéristiques de notre espèce). Le droit est fait pour les êtres humains
Nina":18rj263d a dit:Ensuite, la relation entre les Codes: ce ne sont pas les mêmes matières tout simplement. Dans le Code Civil, on traite le droit entre les personnes, on définit la propriété, la filiation, le dommage que l'on cause à autrui, tout ça. Dans le Code pénal, c'est un Code de répression. On punit le fait de causer du tort à la société dans son ensemble, la violation des règles édictées par l'Etat. Et c'est pour ça que je vous demande de faire attention quand vous dites "ah mais en fait, c'est mal de torturer un animal: le Code pénal dit niet". Ce n'est pas l'animal que l'on défend en soi, mais le fait que le gars soit suffisamment tordu pour faire souffrir un animal. Il peut donc être dangereux pour la société. On défend aussi par ce biais la propriété d'un être humain, à qui l'animal appartient.
Il n'y a aucun Code supérieur à l'autre, même si le pénal prévaut toujours sur le civil.
La Constitution est au-dessus, ainsi que la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme (mais elle ne parle pas des animaux, à ma connaissance)
Nina":18rj263d a dit:En fait, le problème est qu'un animal, selon l'acception commune, ne parle pas. Il ne peut pas s'exprimer. Il n'a pas, en principe, pour la plupart des gens, de conscience. Il ne peut donc pas être sujet de droit.
Mais on peut être humain et ne pas être sujet de droit! comme les enfants nés non viables (à savoir difformes au point de ne pas pouvoir survivre).
Le fond du problème est là.
Monbasinstinct":18rj263d a dit:la notion d'être sentient, c'est à dire d'animal non-chosifié est présente dans le fameux article du code rural L214 :
Dans ces termes, l'animal est-il toujours considéré comme une chose, ou plus tout à fait ?code rural et de la pêche maritime":18rj263d a dit:Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.
Monbasinstinct":18rj263d a dit:(L214-3)
Code rural et de la pêche maritime":18rj263d a dit:Il est interdit d'exercer des mauvais traitements envers les animaux domestiques ainsi qu'envers les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité.