kob27g
Moulin à graines
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Je trouve qu'il serait peut-être interessant d'ouvrir un sujet pour étudier cet énoncé : Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ?
J'ai trouvé 2 corrections à chaud sur internet :
et celle-ci, beaucoup plus intéressante et détaillée
Je trouve qu'il serait peut-être interessant d'ouvrir un sujet pour étudier cet énoncé : Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ?
J'ai trouvé 2 corrections à chaud sur internet :
• Les notions à aborder
Damien Thuillier : "La notion de droit est nécessairement impliquée dans la notion de devoir car il n'y a de devoir qu'envers des sujets de droit. D'où la question à se poser : tout vivant est-il un sujet de droit ? La seconde notion impliquée dans le sujet est la notion d'homme associée à la notion d'animal. Tout homme est un être vivant mais l'homme a-t-il un statut moral qui le place à part dans la nature ? Qu'est ce qui différencie l'homme de l'animal ? La troisième notion impliquée est celle de conscience, associée à la raison. Car ce qui fait de l'homme un vivant à part, sujet de droit, c'est bien sa conscience d'être doué de raison, d'où découle une responsabilité morale.
• Les pièges à éviter
"Réciter un cours sur le vivant et la machine. C'est un sujet de philosophie morale et politique qui doit conduire à la question de la justification des droits et des devoirs", souligne Damien Thuillier. "Il ne fallait pas surtout pas confondre l'être vivant avec l'être humain, renchérit et Laurence Hansen-Love.
• Les auteurs à citer
"Kant est une référence pour penser le respect et le devoir. Descartes pour penser la différence entre l'homme et l'animal", indique Damien Thuillier. Pour appuyer leur raisonnement, les candidats pouvaient citer cette célèbre phrase de Kant : "Le respect ne s'adresse jamais qu'à des personnes".
• La référence à l'actualité
Pour nos deux profs de philo, les candidats pouvaient faire référence à la question de la souffrance animale, des droits des animaux. En octobre, les députés avaient adopté ne disposition reconnaissant aux animaux la qualité symbolique d'"êtres vivants doués de sensibilité".
Damien Thuillier et Laurence Hansen-Love, professeurs de philosophie
http://www.europe1.fr/societe/bac-2015- ... -l-1357014
et celle-ci, beaucoup plus intéressante et détaillée
Prêt pour le grand saut dans les lumières? Sa réponse est divisée en trois parties. D'abord, elle situe le devoir moral dans un contexte précis, puis élargit le propos de manière universelle à la conscience que la vie est précieuse, avant de conclure par le rapport de l'Homme aux autres espèces vivantes.
Sujet de série littéraire: Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral?
1) Il faut d'abord préciser que le devoir moral est toujours lié à une conjoncture particulière, selon où on vit et à quelle époque. C'est une morale d'ici et de maintenant. Cette moralei varie en fonction des conditions de vie de la société ou de la tribu dans laquelle on vit. Par exemple, manger de la viande humaine a été accepté dans certaines tribus. Dans L'esprit des lois, Montesquieu explique que la loi n'est pas la morale. La loi, ce sont des règles posées par l'institution pour vivre ensemble. Si la loi m'interdit de m'en prendre à un être vivant, la morale n'est pas obligée de me l'interdire. Il est intéressant de montrer la contradiction entre la morale et la loi. Par opposition, le devoir moral renvoie à une conscience, mais la morale est relative à la coutume du moment. Donc, "respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral?", non, ce n'est pas nécessairement le cas, car dans certains devoirs moraux , le rapport à l'être vivant n'a pas été intégré. Mais on ne peut pas en rester là, au contraire, on doit contrer cela.
2) Malgré tout, la vie est précieuse. Le sentiment que l'on a par rapport à soi-même est qu'on a peur de perdre sa vie. On comprend alors qu'on doit respecter la vie des autres. Nino Kamps explique que le respect, c'est quand je prends conscience que parfois je ne suis pas bienveillant. Et comme j'en ai honte, je corrige mon sentiment. Si je veux vivre sereinement, c'est parce que j'ai compris à partir de mon sentiment propre que la vie est précieuse. On dépasse la notion de devoir, d'obligation. Le devoir envers la vie devient une éthique. Soit parce que la vie est un don un peu mystérieux. Soit, imaginons un dieu créateur, parce que ce serait pêché d'aller contre le créateur. C'est un devoir éthique de respecter tous les vivants et en plus, l'éthique fait que je comprends que tous les êtres vivants, jusqu'au lion dans la savane ou à l'escargot, ont le droit le conserver leur vie. C'est une éthique de la vie. On peut citer Emmanuel Levinas. Je fais rentrer l'autre dans quelque chose que je préserve, même quand celui-ci m'exaspère d'ailleurs.
3) En troisième partie, on transcende ce sentiment mutuel. Citant Thomas Hobbes, la philosophe politique Hannah Arendt considère que "sans l'épée, il n'y a pas de contrat". C'est à dire que s'il n'y a pas de loi, en plus de la morale, on n'obtient pas le respect mutuel des uns envers les autres. Sans menace de punition, on resterait dans la loi du plus fort, la loi de la jungle. La violence, c'est le non-respect, ni de l'individu, ni de la nature. On a déjà du mal à respecter les Hommes. Il faut étendre le devoir moral à toutes les espèces : on se doit de respecter la vie dans toutes ses formes. Ne pas accepter la supériorité de la vie de l'Homme au détriment des autres espèces. La conclusion est qu'il faut respecter tout être vivant, car il a un droit légitime à la vie.
Laurence Vanin est philosophe, essayiste, docteur en philosophie politique.
http://www.nicematin.com/derniere-minut ... 54051.html