Je ne veux en aucun cas prendre la défense des omnivores mais tout mettre sur le dos de la viande c'est du grand n'importe quoi. On peut être végétarien et penser raisonnablement.
J'ai une amie végétarienne qui est en surpoids. Elle a commencé à grossir lorsqu'elle est devenue végétarienne. Depuis quelques mois, elle grignote pas mal pendant la journée, ça n'arrange pas les choses.
Ma grand-mère paternelle, qui n'aimait que le poisson mais n'avait pas les moyens d'en manger régulièrement, a attrapé un diabète de type 2 et un sacré surpoids parce qu'elle cuisinait régulièrement des gâteaux pour toute la famille.
Les soeurs de ma mère, grandes consommatrices de viandes, sont maigres comme des clous.
Une de mes amies et son mari, qui se disent tous deux "carnivores" sont de poids tout à fait normal.
Je connais des personnes de communion juive (qui ne mangent donc absolument pas de porc) auxquelles un bon régime ne ferait pas de mal.
J'ai travaillé avec un nutritionniste affilié à l'étude ObEpi et les produits pointés du doigt sont les sodas, les sucreries et les aliments gras, tout ce qui rentre en compte dans la combinaison "sucre + gras".
Les populations les plus à risque sont celles qui n'ont que très peu de moyens, qui font leurs courses chez les discounters et se nourrissent essentiellement de plats préparés surgelés ou en conserve, qui mangent des chips ou des biscuits apéritif en guise de repas, etc.
Il ne faut pas croire que les produits bio et végéta*iens sont purs et bienfaisants pour la santé. Comme dans tous les produits de commerce, l'huile de palme y est utilisée à outrance. C'est une des pires huiles végétales qui existent. Elle ne contient rien de bon et est l'ennemie des artères. Elle est également mise en cause dans les problèmes d'obésité.
Par exemple, les biscuits vendus en magasins bio ne sont pas plus sains que les biscuits Lu ou d'une autre marque populaire. C'est la combinaison sucre + graisses qui est néfaste et entraîne une prise de poids.
Les fast-foods feraient naître beaucoup moins d'obèses si leurs hamburgers ne contenaient pas de ketchup et de mayonnaise (sucre dans l'un, graisse dans l'autre), si leurs pains ne contenaient pas de sucre et si les repas n'étaient pas accompagnés de sodas sucrés. Et encore, en France nous avons de la chance car la loi interdit la commercialisation d'une viande contenant plus de 20% de graisse. Aux États-Unis, la viande contiendrait plutôt 20% de muscle et 80% de graisse
Une mousse au chocolat maison préparée avec de la crème fraîche bio n'est pas beaucoup plus saine qu'une du commerce puisqu'elle contient sucres et graisses. Le rêve des nutritionnistes c'est la mousse au chocolat à base de tofu soyeux (délicieuse et toute simple).
Ce sont également les comportements alimentaires qui sont mis en cause dans le troubles de l'obésité. Le surpoids est un cercle vicieux. Beaucoup de personnes se trouvent mal avec ces formes, mais la bouffe devient un refuge.
Les mères se trimballent régulièrement avec des biscuits pour calmer leurs enfants, les distributeurs de friandises fleurissent sur les quais des métro histoire de calmer le stress des voyageurs, les publicités pour toutes sortes de produits alimentaires tournent en boucle à la télé, etc.
La bouffe est devenue un refuge, un doudou psychologique, une béquille. Elle n'a plus du tout la même fonction qu'il y a des décennies de celà.
Il faut que ça redevienne un plaisir, un moment convivial pour soi et pour les autres. C'est là-dessus que le programme PNNS 1 est un véritable échec. Ils n'ont pas mis en marche les bonnes combinaisons. Je crains que le PNNS 2 ne prenne le même chemin
Je ne crois pas que les petits messages "manger/bouger" qui défilent en bas des spots publicitaires apportent un vrai plus.
L'idéal serait de refaire la promotion des repas pris en famille par exemple. Éduquer les parents pour qu'ils arrêtent de donner des cochonneries à grignoter aux enfants (je me souviens qu'enfant je n'avais pas le droit de grignoter entre les repas mis à part une collation à 10h et un goûter à 16h, des fruits, yaourts ou biscottes).
Il faut réapprendre à profiter des bienfaits de l'alimentation, prendre le temps de cuisiner et que ça devienne un plaisir et non pas une contrainte.
Enfin, c'est ma vision de voir les choses…