Trouble Obsessionnel Compulsif

Clawa

Broute de l'herbe
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22/9/14
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J'voulais commencer un sujet sur la santé mentale, j'espère que c'est le bon endroit ? (je vois surtout des posts sur des problèmes physiques liés ou non au végéta*isme)

J'ai un TOC et, allez savoir pourquoi, j'y pense beaucoup ces temps-ci. Je serais intéressé-e de savoir si d'autres ici sont dans le même bateau, ou souffrent d'anxiété sous une forme ou une autre - je ne parle pas de stress ponctuel hein, je veux parler de l'Anxiété, la vraie, la maladie mentale, celle qui garde à chaque instant une griffe plantée au fond de ton être, et à cause de laquelle tu as besoin de deux heures pour te préparer à faire le moindre mouvement, parce que tu sens qu'elle pourrait juste te déchirer à la moindre fraction d'imprudence.

Celle qui résulte d'un dysfonctionnement de la boîte à cervelle, dans le même style que la dépression. Les deux adorent batifoler ensemble, d'ailleurs.

Même chose pour le TOC, j'aimerais vraiment qu'on se concentre sur la maladie mentale, et pas sur les habitudes de X ou de Y qui aime bien que ses affaires soient rangées par couleur.

Témoignages personnels ? Histoires de proches qui sont passé-e-s par là ? Articles de vulgarisation intéressants et bien faits ? Ressources pour prendre soin de soi ? Façon dont ces problèmes sont représentés dans les médias, perçus par les gens en général ? Théories sur la façon dont l'anxiété est favorisée par la dictature capitaliste ambiante ? (je ne rigole qu'à moitié :whistle: ) Je propose qu'on partage ici :)
 
Une amie a de nombreux TOC et a été hospitalisée pour divers problèmes comme dépression et TCA pendant un temps, une autre souffre de TCA et autres trucs pas chouettes depuis l'adolescence, pour ma part je ne pense pas correspondre à ta recherche (s'il faut se considérer malade diagnostiqué et être bouffé h24 par ses angoisses ou autres aléas psy, ce n'est résolument pas ma place, mais bon je souhaite suivre un peu le fil).

Le sujet m'intéresse hautement. Entre les traumatismes de l'expérience (le vécu personnel donc), les troubles/l'irratibilité/la sensibilité liés à la personnalité seule, et les désordres neurochimiques qui peuvent s'opérer.. c'est un beau bordel à l'intérieur du corps et de l'esprit. Je me demande ce que cela fait, de ne pas avoir le contrôle sur ses émotions, ses actions, dans le cadre d'un problème pathologique biologique (transmission foireuse de la sérotonine et compagnie). Ça m'intrigue beaucoup. Jusque là j'ai toujours considéré la part "mauvaise", "noire", de mon être comme une caractéristique dépendante de ma seule personnalité et des chocs que j'ai eus dans mon vécu (environnement social défavorable, etc). Mais je fais peut-être fausse route.

Après voilà je n'ai pas de TOC alors je ne suis peut-être pas la bienvenue dans la discussion, mais ça m'intéresse de connaître le ressenti de ceux qui les vivent au quotidien. L'amie en question semble s'en accommoder, elle est certes suivie (a fini ses années lycée dans un centre spécialisé, ça avait l'air de bien se passer, entourée de médecins, psys, jeunes ayant des problèmes similaires) et a connu des crises comme tous je suppose.. mais elle ne me donne pas le sentiment d'en souffrir irrémédiablement. Bien sûr j'imagine que ces habitudes restent un fardeau pour tous ceux qui les subissent, volontairement.. ou non. C'est là que je me pose des questions, sur la volonté de chacun à répéter les mêmes gestes rituels, ou si cela part d'un besoin inconscient. Le besoin de s'assurer que tout est bien là, fermé comme il faut, qu'il y a l'exact nombre de telle ou telle chose.. cette nécessité de contrôler ce qui nous entoure. Je le perçois comme cela, mais quelles sont les origines des TOC, les traitements (la conviction personnelle ne marche pas seule, me trompé-je?), etc. Un sujet bien méconnu à mes yeux.
 
Après voilà je n'ai pas de TOC alors je ne suis peut-être pas la bienvenue dans la discussion

Ah désolé-e si je me suis mal fait comprendre : la discussion n'est pas réservée à celleux qui ont des TOC, je voulais juste rappeler aux gens de ne pas avoir une attitude réductrice en comparant ces troubles mentaux parfois handicapants aux petits tracas de la vie quotidienne et aux petites bizarreries qu'on fait tou-te-s. Non pas que je soupçonne les végéwebien-ne-s de manquer de savoir-vivre, mais à force d'entendre "quand un de mes livres est de travers je le remets toujours droit, t'as vu le gros TOC que j'ai, hihi !" de la part de personnes qui, 2 secondes après, quand tu leur expliques que tu es paralysé-e par l'angoisse, vont te dire joyeusement : "mais tu sais des fois il faut juste arrêter de s'inquiéter pour rien, et sourire à la vie !"... eh bien ça met un peu sur les nerfs, du coup je préfère mettre les choses au clair dès le départ. :zen:

Tu es donc la bienvenue, merci d'avoir parlé de ton amie ! Et pour répondre à ta question

C'est là que je me pose des questions, sur la volonté de chacun à répéter les mêmes gestes rituels, ou si cela part d'un besoin inconscient.

Je ne le fais pas délibérément, non. Mais même en fouillant l'inconscient, dur de trouver UNE explication pour le fait d'avoir développé un TOC en 1er lieu, et ce toc-là en particulier, en 2nd lieu. Au bout d'un moment, mieux vaut ne plus trop chercher, d'ailleurs, je trouve. Le machin est là, faut vivre avec.
Mais c'est vrai qu'y a ce sentiment d'inquiétude constante, impression d'un risque diffus (au sens où on ne peut pas le localiser exactement) et néanmoins très présent, qui nous touche profondément. Besoin de contrôle, peut-être, mais j'ai aussi un peu l'impression que mon cerveau agit avec ses propres pensées comme on le fait avec les mains quand on est stressé-e, et qu'on a des gestes répétitis (se tordre les mains par exemple) qu'on ne peut pas vraiment maîtriser tant que la situation de stress dure. Sauf que là le stress est permanent, détaché d'une cause bien précise - ce n'est pas le fait d'avoir, mettons, un entretien à passer, c'est juste le fait de devoir vivre...
 
Ah oui dans ce cas, gros lol à tous ceux qui sortent de telles choses. u_u C'est hélas très fréquent comme pour tout, dès que tu fais un petit truc de travers ou alternatif, paf on te met des étiquettes (maladies, obsessions qui n'en sont pas, etc). Et au contraire je constate cette tendance réductrice vis-à-vis de réels troubles handicapants. Allez quoi, tu fais juste une petite déprime, souris un peu, et puis si t'arrêtais de te goinfrer/priver aussi (trop facile à faire \o/).

Merci pour ces éclairements, je comprends un peu mieux.. Tu parviens à trouver un début, un élément déclencheur de l'apparition de ce TOC, ou c'est arrivé progressivement à la suite - ou non - d'éléments divers ? Es-tu suivi(e) ?
 
Quand j'étais petite j'avais des TOC, je l'ai appris la semaine dernière en parlant à ma psy^^ Apparement personne n'a jamais rien remarqué autour de moi et ils ont fini par disparaitre quand j'ai quitté la maison de mon père.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu des angoisses paralysantes reliés à ces manies, mais j'ai eu globalement une enfance pleine de peurs et d'angoisse (père violent), et selon ma psy c'est logique que tout ai disparut au moment où j'ai claqué la porte, puisque je n'avais plus ce besoin de contrôler, de me rassurer, de me préserver de la folie en quelque sorte. Bon par contre il me reste des TCA et une grosse dépression à gérer.
 
:calin:
 
Dépression chronique pour moi avec son cortège d'angoisses, scarifications, envie de foutre la voiture dans l'arbre le plus proche, très ponctuellement grosse consommation d'alcool (sinon, j'en consomme presque pas voire pas du tout) etc etc couplée à une émotivité +++, une grosse difficulté à m'exprimer en société si je ne suis pas en confiance (et une tendance à sortir des conneries grosses comme moi sans m'en rendre compte d'ailleurs), une incompréhension globale des attentes d'autrui et un QI surdimensionné d'une inutilité totale.

A priori c'est un problème neurologique (une histoire d'hormone) mais personne n'a daigné me faire faire des examens à ce sujet, ça doit pas être important. Depuis 6 mois, je suis un nouveau traitement à base de beta bloquant qui limitent les pics d'adrénaline (si j'ai bien tout compris) ce qui fait que ça va beaucoup mieux.
 
Tu parviens à trouver un début, un élément déclencheur de l'apparition de ce TOC, ou c'est arrivé progressivement à la suite - ou non - d'éléments divers ? Es-tu suivi(e) ?

J'avais déjà eu un épisode quand j'étais petit-e. J'avais des pensées disruptives très sexuelles : par exemple, je regardais des dessins animés et je ne pouvais tout simplement pas m'arrêter de voir des sous-entendus partout, de penser aux personnages accomplissant des actes sexuels, etc... Alors même que tout ce que je voulais, c'était regarder l'épisode tranquille et apprécier l'histoire. Et bien sûr, comme vous pouvez l'imaginer, ça ne se limitait pas aux personnages fictifs... C'est à peu près à cette époque que je me suis mise à compter les lettres des mots. Chaque fois que quelqu'un parlait, il fallait que j'attrape un mot et que je compte, vite et sans faire d'erreur, en regroupant les lettres par 2, souvent. En revanche je ne sais plus si le nombre pair ou impair de lettres influençait ma satisfaction, ou pas... Et je ne sais plus quand ni comment ce 1er épisode de TOC a fini par passer.

J'ai eu la paix (enfin, j'ai eu plein d'autres problèmes, mais pas de TOC) jusqu'à mes 18 ans. Un jour, peu après avoir quitté le lycée et commencé la fac, j'écoutais une chanson (je peux encore vous dire laquelle), et son rythme inhabituel me perturbait... J'ai compté les syllabes des paroles. Je n'ai plus jamais arrêté. Des règles se sont progressivement ajoutées au comptage, je ne peux plus du tout m'en défaire à présent.

Il n'y a pas d'événement déclencheur du comptage : c'est l'arrière-plan constant de mes pensées. Chaque fois que j'ai une pensée un tant soit peu verbale, elle est comptée, calibrée, étiquetée - et souvent répétée en boucle, ce qui n'aide pas à mener des réflexions très constructives. Et tout y passe : paroles de chansons, mots lus ou entendus dans une conversation... Le TOC est comme un moteur qui tourne sans arrêt dans ma tête, et seulement quand mon attention se focalise de façon stable sur quelque chose d'extérieur, pour un moment, je peux faire abstraction du boucan qu'il fait. Mais ça demande tant d'énergie... Et dès que je retourne dans mon petit monde intérieur, ça recommence. Au final, l'expérience que j'ai du monde et de moi-même est profondément fragmentée, elle tient ensemble comme une mosaïque tant que je vais bien, mais au moindre coup dur je me sens silencieusement exploser, et les petits bouts de mon psychisme sont éparpillés partout. Pendant des heures ou des jours, je ne peux me concentrer sur rien, je n'apprécie plus grand-chose, je suis perdu-e dans le temps, je ne sais plus du tout m'organiser, mes réflexes deviennent très lents... Je suis actuellement à la recherche de moyens efficaces pour me "rassembler" mentalement quand ça arrive.

Je ne suis pas suivi-e, j'ai eu des entretiens pendant 2 ans à peu près avec une psy d'orientation plutôt psychanalytique, dans un centre. Je dirais que ça m'a un peu aidé-e à valider mes sentiments, à les explorer, et à garder espoir. Mais pour éliminer le TOC lui-même, il faudrait quelque chose d'approche cognitive et comportementale... Que je ne peux bien évidemment pas me payer pour l'instant.
 
Alors de ce que j'en sais, pour les phobies (phobies simples, phobies sociales et autres), peut-être aussi pour la dépression, et surtout pour toutes ces histoires d'anxiété intense, le meilleur moyen de les soigner, c'est les Thérapies Cognitives et Comportementales.
Apprendre à comprendre comment son corps/cerveau réagit biologiquement à l'anxiété, analyser les pensées qui accompagnent l'anxiété et qui entretiennent l'anxiété, apprendre par la répétition à dompter les comportements à problèmes, etc. avec l'aide d'un thérapeute spécialisé, bien sûr. C'est statistiquement ce qui marche le mieux pour se soigner, si je ne me trompe. C'est l'idéal pour apprendre à gérer ses angoisses. Pas les faire disparaître, mais savoir vivre mieux avec elles.

EDIT : Bon, mon message ne sert à rien, je ne t'apprends rien, tu l'as écrit dans le message qui précède.
 
Clawa":1oai9s52 a dit:
Je ne suis pas suivi-e, j'ai eu des entretiens pendant 2 ans à peu près avec une psy d'orientation plutôt psychanalytique, dans un centre. Je dirais que ça m'a un peu aidé-e à valider mes sentiments, à les explorer, et à garder espoir. Mais pour éliminer le TOC lui-même, il faudrait quelque chose d'approche cognitive et comportementale... Que je ne peux bien évidemment pas me payer pour l'instant.

Tu as essayé de contacter un CMP, c'est entièrement pris en charge ? J'avais réussi à avoir une thérapie comportementale en CMP : affirmation de soi. Ce qui, dans mon cas, consistait à ne pas fondre en larmes devant les gens (notamment pendant des examens), les regarder en face et savoir dire non. Un an pour apprendre à faire ce qui paraît évident à la plupart des gens.

Je devais continuer avec un truc du genre : positiver (ne pas voir tout en noir), le psy m'avait demandé de noter les moments où je me sentais mal, ce que je pensais et ce que j'aurais pu penser de positif à la place. Jamais été foutue de noter ce que je ressentais. Pour moi il n'y a que 3 émotions : joie/tristesse/colère. Avec des nuances dans la force de l'émotion mais je n'arrive pas à comprendre des trucs comme émue (je visualise bien le truc mais je ne sens pas la différence avec la tristesse par exemple)
 
Je n'ai pas de TOC par contre j'ai souffert d'anxiété pendant un épisode dépressif il y a près de 10 ans maintenant (pendant mon adolescence) ainsi que des pensées "qui vont trop vite" donc je comprends un peu ce que tu ressens :(

Aujourd'hui ça va bien mieux, il m'arrive encore d'avoir des épisodes d'anxiété mais plus rares et ponctuels, le coup de la voiture dans l'arbre résonne pas mal en moi dans ces moments là mais j'ai la chance que ça reste limité et gérable.

Pour le coup je m'en suis sortie avec une psychanalyse "classique" (par un psychologue) qui m'a permis de comprendre pas mal de trucs en moi. Mais quelque part, j'ai la chance d'avoir une origine facilement identifiable à ces troubles.

Bref, je ne peux pas t'aider mais je pense fort à vous.
 
Mon mari est anxieux avec une tendance agoraphobe (je dis tendance parce que ce n'est pas constant : samedi il a réussi à venir voir le concert de ma chorale, alors qu'à une époque s'il entrait dans une boulangerie et que quelqu'un d'autre entrait derrière lui il se mettait à transpirer à grosses gouttes). Ses problèmes ont été agravés avec les médicaments qu'il a pris (plus de 10 ans de lexomyl... normalement on ne doit pas dépasser quelques semaines), avec sautes d'humeur, phases dépressives...
A une époque on s'est posé la question de la bipolarité, mais comme il n'aime pas les psys on n'a pas de diagnostic :-/
Il n'a pas de TOC, mais l'angoisse est bien là au quotidien, toute interaction sociale représente un effort pour lui.
 
Ah le lexomyl, c'est vraiment une cochonnerie ce truc. Je viens juste de réussi à m'en débarrasser ! Je compatis pour ton mari, Moineau, c'est hyper dur et épuisant d'être avec les autres. Et quand lesdits autres ne comprennent pas ça, c'est carrément handicapant.
 
Au lycée j'ai "déclenché" une sorte de TOC qu'on appelle aussi phobie d'impulsion. Concrètement, je m'étais persuadée que j'étais un monstre/psychopathe/prédatrice sexuelle, à chaque fois que j'entendais parler d'un truc horrible aux infos, je me demandais si je ne serais pas capable de le faire un jour et je finissais par y croire, j'y pensais toute la journée en essayant de voir si l'idée de tuer ou de violer quelqu'un provoquait du plaisir en moi... A force de me voir chialer ma mère m'a incité à aller voir une psy, qui m'a expliqué que non, je n'étais pas un monstre, que c'était une maladie et que plein de gens avaient le même genre de problème. Elle m'avait aussi parlé de médocs mais je n'en ai pas voulu. Après ça j'ai fréquenté des forums du type Doctissimo, j'ai pu voir tous les gens "comme moi" et me suis donc raisonnée en me disant qu'il était peu probable que nous soyons tous des psychopathes profonds :) .

Bref, c'est passé tout seul au fil du temps, j'ai encore quelques angoisses qui remontent de temps à autre mais peu souvent et rmaintenant j'arrive à les contrôler et ... à les renvoyer au néant.

Dans mon cas je sais que c'était très lié à ma tendance à culpabiliser pour tout et (surtout) pour rien, pas arrangée par une éducation catholique (attention, je respecte tout à fait cette religion, c'est juste que l'aspect péché n'a pas trop réussi à ma personnalité).
 
Kikoo !

Je suis un joli spécimen d'anxieuse, en train de me remettre d'une dépression. Enfin j'espère. x)
Puisque je suis là, je partage avec vous ce webcomic qui me parle beaucoup : http://www.robot-hugs.com/process/.
(C'est en anglais mais je peux traduire si vous voulez.)

Comptez pas trop sur moi pour être très active ici, parce que je suis une grosse procrastinateuse. L'anxiété, toussa.
 
Bonjour,

Je pense que ce topic est très positif ! Pour ma part, j'ai souffert d'anxiété et de TOC pendant longtemps, suite à une amnésie post-traumatique. Ca a pris le temps, mais j'ai pu à peu près me débarrasser de tout ça.
J'ai étudié un peu la psychologie et la psychiatrie dans mon cursus (je suis ostéopathe), et j'ai réalisé mon mémoire de fin d'études sur l'ostéopathie et la bipolarité.
Je vous assure qu'il est possible de gérer tous les troubles que vous décrivez, voire de s'en débarasser. Chaque humain a un travail à faire sur lui, et les aléas de la vie font que certains ont plus de boulot que d'autres. La psychologie, la psychiatrie, et les médicaments peuvent aider; mais il y a aussi beaucoup d'autres choses à essayer et à combiner.
Je suis convaincue que le veganisme fait aussi partie de la solution. La quasi totalité des vg et vegan ressentient un mieux être puisqu'ils se sentent "plus en accord avec eux-même". C'est ce que j'ai pu observer autour de moi, y compris dans le cadre de pathologies mentales lourdes.
Pour ce qui est des TCA il y a des nutritionnistes (et pas diététiciens) qui sont ouverts au végéta*isme et qui sont très compétents en la matière.
Courage à tou-te-s ! :)
 
Salut,

Je n'ai pas de TOC, mais mon problème est aussi obsessionnel est compulsif, je suis hyperphage. C'est à dire que je grignote compulsivement ou fait des crises de boulimie, mais sans me faire vomir ni compenser.
Depuis que ma famille a déménagé cet été, j'ai développé des angoisses dans la nouvelle maison, et suite à mon installation à Rennes pour étudier. Je me sentais déracinée. C'est comme ça que ça a commencé, je me suis mise à penser tout le temps à la nourriture.
Ma mère n'a pas remarqué grand-chose, limite elle était contente que je m'empiffre chez elle et ne disait rien quand je grignotais (je ne me cache pas forcément) car elle me trouve trop maigre.
Dans mon studio j'arrive assez bien à gérer la nourriture, je suis peu anxieuse (sauf quand des problèmes de coeur qui me font me scarifier s'invitent et quand je suis perdue psychologiquement...) et végétaliser mon alimentation est devenu un but sain, je suis d'accord avec Faen sur ce point^^
J'ai beau etre seule avec peu d'amis, ça va un peu près et ma prise alimentaire est normale, même si je dois réapprendre à manger.

Mais dès que je rentre le weekend chez ma mère (qui a encore déménagé dans une miniscule maison depuis début Janvier) j'ai envie de manger tout le temps, je suis plus irritable, j'angoisse .
Je vais voir un(e) nutritionniste le 5 février, j'espère qu'il(elle) sera ouvert au végétarisme...Et qu'on m'apportera des solutions pour des weekends plus sereins. Ma mère m'a aussi conseillé la méditation.
S'il y a des hyperphages ou bien des boulimiques à passer par ici, et des personnes qui ont développé des troubles suite à un déménagement, n'hésitez pas à m'envoyer un mp.
Et pour tout ceux qui ont un problème : gardons espoir :)
 
Clawa":2hojk85p a dit:
C'est à peu près à cette époque que je me suis mise à compter les lettres des mots. Chaque fois que quelqu'un parlait, il fallait que j'attrape un mot et que je compte, vite et sans faire d'erreur, en regroupant les lettres par 2, souvent. En revanche je ne sais plus si le nombre pair ou impair de lettres influençait ma satisfaction, ou pas... Et je ne sais plus quand ni comment ce 1er épisode de TOC a fini par passer.

Salut,

Pendant longtemps quand j'étais plus jeune je passais mon temps à compter les syllabes ce que je lisais (mais genre partout, sur les panneaux, les couvertures de livres, etc.) pour que ça tombe sur un nombre pair, et je ne pouvais pas arrêter avant que ça soit pair. Je comptais aussi les traits de délimitation du milieu de la route en voiture ou les arbres sur le côté de la route par exemple. Pareil, fallait que ça tombe sur un nombre pair. ça s'est beaucoup tassé, mais ça m'arrive encore de temps en temps.

J'ai de gros problèmes d'anxiété depuis plusieurs années. Je panique complètement dans pas mal de situations dans lesquelles je dois prendre la parole en groupe, ou dire quelque chose (qui peut être insignifiant mais qui m'implique) à quelqu'unE. C'est vraiment super fatiguant, et y'a des circonstances où c'est vraiment gênant, comme les fois où je me fais contrôler par les flics, on va systématiquement me reprocher de trembler et donc d'avoir quelque chose à me reprocher, et en plus après me faire la moral parce que je pourrais quand même faire un effort et me soigner pour faciliter la vie aux gens :mmm: . La dernière fois que j'ai essayé d'aller à un entretien d'embauche, j'ai craqué sur le chemin, j'ai fini en larmes sous la pluie. Souvent je mets des jours à réussir à passer un coup de fil ou à répondre à un mail. Bref, c'est pas la joie.

J'ai vu plusieurs psys (dont une en TCC), mais les psys me font flipper globalement, donc c'est contre productif, parce que je suis hyper sensible à certains trucs, et illes finissent toujours par faire une bourde sur ma transidentité notamment (c'est évident que si je ne vivais pas dans une société complètement transphobe, j'en serais pas à ce point d'anxiété, et si je ne m'étais pas coltiner un paquet de psys complètement à la ramasse, ou insultantEs pendant ma transition, j'aurais moins peur des psys et des médecins), et du coup je n'y retourne pas. Là j'ai laissé tomber depuis 2 ans je crois. J'ai pris des anxiolitiques quelques temps, mais ça m'a gonflé, donc j'en garde sur moi au cas où, mais j'ai jamais le réflexe d'en prendre quand ça va pas (en plus ça me fait dormir).

Avec le temps j'ai appris à expliquer aux gens que je suis anxieux, et que des fois j'ai des réactions bizarres, mais qu'il ne faut pas trop s'inquiéter quand je commence à trembler et à ne plus trop arriver à parler, donc ça c'est déjà bien je trouve, parce qu'à une époque je ne disais rien, et du coup je ne voyais plus grand monde parce que j'avais pas envie de commencer à me comporter de manière chelou et que ça mette les gens mal à l'aise.
 
Raph, :calin:

Je te comprends, on ne se rend vraiment pas compte tant qu'on n'en souffre pas, mais l'anxiété pompé énormément d'énergie, c'est épuisant. Quand tu parles avec d'autres trans, ça va ? A mon avis, vivre dans une société transphobe, c'est très anxiogène, parce que la plupart des gens, je pense, n'ont même pas les concepts de base (par exemple la différence entre sexe et genre) pour naviguer dans le monde complexe de la transidentité, et illes ne sont pas très enclin-e-s à apprendre ; ça remet en question tant d'idées reçues confortables, les hommes, les femmes, mars, vénus, blabla... Du coup il faut peser ses mots au microgramme, parce que s'illes en viennent à se faire de fausses représentations sur toi, et que ça leur fait peur, illes vont encore plus se boucher les oreilles à l'avenir. Dans ces conditions, dur de faire confiance aux autres et à ses propres capacités de communication. Et puis les gens qui disent "tu pourrais te soigner pour nous faciliter la vie", mais je n'en reviens même pas. :mmm: Montrer qu'illes se soucient d'abord de toi et de ton bien-être, ça leur arracherait la peau du postérieur, ou bien ?

Moi j'ai eu un épisode d'anxiété sociale en sortant du lycée, parce que je me suis rendu compte que je n'avais pas de "script" pour parler aux gens, en particulier dans les commerces, ou quand une amie m'invitait à une soirée. Le lycée est un lieu fermé où chacun-e a sa place, son statut, ses habitudes ; mais quand on en sort, il faut sans cesse ré-inventer son image aux yeux des autres, se re-présenter, faire ses preuves... En revanche, parler devant un groupe ne m'a jamais trop dérangée, parce que ça c'est du théâtre : je mets mon costume de bonne élève qui explique bien les choses, et c'est parti.

Heureusement cette période n'a pas duré trop longtemps. Et en ce moment je suis en train de lutter contre mon TOC (qui est là depuis 6 ans et demi lui, le bougre). Quand je m'aperçois que je compte, je le signale très clairement à moi-même, je termine ma phrase mentale, et je reviens à la réalité, je me ré-ancre dans mes sensations. Pour l'instant ça m'apporte un certain soulagement, j'espère vraiment pouvoir continuer sur le long terme et qui sait, peut-être, un jour, laisser définitivement le TOC derrière moi. :zen:
 
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