Végétalien | Comment rester intègre et sociable?

Je pense qu'il ne faut flageller personne dans ces relations. Si j'avais grandi au milieu de gens me disant que le Soleil est violet, je l'aurais vu violet et il m'aurait fallut un travail mental et beaucoup de débats, de réponses, pour que je commence à le voir jaune. Et le premier qui m'aurait dit que le soleil est jaune, je lui aurais ri au nez, persuadée qu'il est violet.

Bref, une métaphore un peu pourrave pour dire que même si les gens n'entendent rien de ce qu'on dit, ben on s'en tape, on fait pas ça pour eux, mais pour nous, pour les animaux, pour l'environnement, et pour mille autres raisons. Être déçu de l'attitude de quelqu'un qui ne comprend pas notre végétarisme/lisme c'est remettre directement en cause le "pourquoi on fait ça", c'est donner trop d'importance à des opinions qui ne nous feront pas changer et à des personnes qui n'ont qu'un seul regard sur le sujet. Alors que nous en avons deux.

De plus, je suis vraiment convaincue que quand on parle de façon posée de tout ça, de nos choix, de l'équilibre que ça nous apporte, on plante des graines dans la tête des gens. Et après, comme un grand champs de fleurs, certaines graines ne germeront jamais, mais beaucoup germeront et c'est ça qui compte.

Le seul truc qui me paraît juste évident, et je sais que je suis chiante avec ça, c'est de pas adopter une posture culpabilisante. C'est de pas dire "en consommant ça, tu cautionnes ça, et ça, et ça", ne pas montrer du doigt. C'est expliquer le cheminement qui nous a amené là, en se rappelant bien du fait que la personne qu'on a en face de nous, c'est nous quelques mois/années avant.

Et comme déjà dit dans ce post, on sait les reconnaître ceux que ça intéresse vraiment et ceux qui sont juste là pour nous tester. Ceux qui vont pointer du doigt que "ouais t'es végétalienne pour l'environnement mais t'as une voiture", ben ouais Einstein, quand t'auras inventé la téléportation carbone zero j'irais travailler comme ça, mais pour le moment, on vit dans un monde, on peut se déconditionner facilement ou pas de certaines choses, mais pour d'autres c'est pas si simple et si chacun fait déjà sa part, ben ça sera pas mal... Parce que les parangons de la mauvaise foi, on les connait, ils montrent du doigts nos petites contradictions pour légitimer le fait qu'ils ne fassent rien du tout.

Enfin bref. C'était comment cette rentrée au final ?
 
Marcelina":3ggslomg a dit:
De plus, je suis vraiment convaincue que quand on parle de façon posée de tout ça, de nos choix, de l'équilibre que ça nous apporte, on plante des graines dans la tête des gens.
Je pense que c'est vrai quand on parle à des personnes qui sont ouvertes et que ce n'est pas vrai face à des personnes complètement fermées.

Marcelina":3ggslomg a dit:
Le seul truc qui me paraît juste évident, et je sais que je suis chiante avec ça, c'est de pas adopter une posture culpabilisante. C'est de pas dire "en consommant ça, tu cautionnes ça, et ça, et ça", ne pas montrer du doigt. C'est expliquer le cheminement qui nous a amené là, en se rappelant bien du fait que la personne qu'on a en face de nous, c'est nous quelques mois/années avant.

Et comme déjà dit dans ce post, on sait les reconnaître ceux que ça intéresse vraiment et ceux qui sont juste là pour nous tester.
Je pense que culpabiliser n'est pas utile. Par contre, la personne qui me fait chier à vouloir me piéger tout le temps, qui me teste, qui me pose des questions dont elle n'écoute pas les réponses... cette personne-là, je n'ai aucun souci d'ordre moral à la faire culpabiliser et/ou à la dégouter des produits animaux.

Parce que oui, j'ai mangé des animaux pendant des années tout en trouvant cela normal. Et oui, je n'ai pas compris les premières personnes que j'ai croisées et qui étaient végés. Oui, j'ai trouvé que le végane qui faisait un caca nerveux parce qu'on avait utilisé son opinel pour couper un morceau de fromage exagérait. Mais je ne me suis jamais moquée des personnes qui avaient des choix différents des miens et même pour le végane contrarié pour son couteau, mon discours (face aux autres qui disaient "il exagère") était "pour lui, c'est quelque chose d'important, même si je ne comprends pas, je respecte et si je dois couper un jour du fromage, je n'utiliserais pas son couteau" (je crois que j'étais végétarienne à l'époque)
 
Donc la réponse à la violence des autres, même verbale, c'est de répondre par la même violence ?
Je suis pas du tout d'accord avec ça. Le mec qui me fait chier parce qu'il pointe du doigt mes petites incohérences, j'ai aucune envie, pour lui, de me mettre la rate au court bouillon et de m'énerver. Franchement, me foutre des noeuds dans la tête pour du débat stérile, j'ai pas envie.
Parce que quelqu'un qui bouffe sa tranche de foie gras, sa réponse, c'est "oui oui je sais comment c'est fait mais c'est trop bon", donc si t'arrives vraiment à dégoûter un rageux de la viande, je te dis bravo, parce que moi ceux que je connais sont juste imperméables à tout ça dès que le ton monte.

Et qui plus est, je ne suis pas d'accord sur ta première allégation. Il ne s'agit pas toujours d'être déjà open, sinon disons le clairement, ce qu'on fait ne sert à rien ! Parfois, c'est justement ton explication qui va paraître limpide, celle qui change la donne dans la tête de la personne. Juste parce que tu auras utilisé le bon mot, la bonne phrase, la bonne clé pour ouvrir une porte qui n'attendait que d'être ouverte. Alors oui, ça se fait pas du jour au lendemain. De mon côté je suis déjà ravie que quasi tous mes amis aient réduit leur conso de viande, sans compter une ou deux personnes qui sont devenus végé. Mais pour ça, il a fallu y aller à la plume, pas au marteau-piqueur.
 
Marcelina":1lddqxy0 a dit:
Donc la réponse à la violence des autres, même verbale, c'est de répondre par la même violence ?
Je suis pas du tout d'accord avec ça. Le mec qui me fait chier parce qu'il pointe du doigt mes petites incohérences, j'ai aucune envie, pour lui, de me mettre la rate au court bouillon et de m'énerver. Franchement, me foutre des noeuds dans la tête pour du débat stérile, j'ai pas envie.
M'énerver intérieurement en ne disant rien, ne me convient pas. Je préfère montrer les dents et ainsi éviter qu'on vienne me chercher.
Foi d'ancienne harcelée, se laisser marcher dessus, cela n'apporte rien de bon.
Il n'est d'ailleurs pas besoin de hausser le ton. Mon but n'est plus (face à quelqu'un qui s'amuse à me faire chier) de le faire évoluer. Juste à ce qu'il me foute la paix. Et pour cela, ça fonctionne. Objectif atteint. Je ne demande rien de plus face à certaines personnes.

Il ne s'agit pas toujours d'être déjà open, sinon disons le clairement, ce qu'on fait ne sert à rien !
Je crois qu'on ne met pas la même chose dans le fait d'être ouvert. Pour moi, être ouvert sur un sujet, c'est juste être conscient qu'on ne détient peut-être pas la vérité universelle et absolue, qu'il y a peut-être d'autres façons de penser qui pourraient être valables pour d'autres.
exemple avec les religions parce que c'est plus simple pour moi
Si je pense que ma religion est la seule valable, qu'il faut être débile pour ne pas y croire ou même pour croire autre chose, que tous ceux qui croient autre chose que moi devraient bruler en enfer... Je suis fermée.
Si je pense que ma religion est la seule valable pour moi et que je suis consciente que c'est possible de penser autrement et que cela ne veut pas nécessairement pas dire que ces autres devraient bruler en enfer, je suis ouverte.

il a fallu y aller à la plume, pas au marteau-piqueur.
Je n'y vais ni à la plume, ni au marteau-piqueur. Je vis ma vie. Si quelqu'un me pose des questions, j'y réponds de mon mieux. Si quelqu'un me cherche, il me trouve et sait qu'il ferait mieux de trouver une autre occupation.
Me protéger est prioritaire pour moi.
 
Et je crois que c'est une erreur de penser que ne rien dire = se laisser marcher dessus. C'est trop manichéen, de dire que soit t'attaque pour te défendre, soit tu te laisse attaquer. Tu peux aussi juste rester intègre dans ton fonctionnement, ton raisonnement, et ignorer les crétins qui viennent te chercher sur le sujet. Et si ça t'énerve de ne rien dire, c'est que leur avis t'importe peut-être. Parce que si leur avis ne t'importait pas, au fond, je pense que ça te coulerait dessus, tu n'en aurais rien à faire....
Vraiment, je ne crache me venin qu'à de très rares occasions (bon okay, si un pote me provoque vraiment, les non-potes, je m'en tape) c'est à dire peut-être une fois l'an, et le reste du temps, ben j'en ai vraiment, mais vraiment rien à secouer....
 
Oui, cela m'importe, notamment dans les repas familiaux, qu'on ne vienne pas m'enquiquiner avec mes choix juste pour le plaisir.
 
Nurja":zjaqsbjy a dit:
M'énerver intérieurement en ne disant rien, ne me convient pas. Je préfère montrer les dents et ainsi éviter qu'on vienne me chercher.
Foi d'ancienne harcelée, se laisser marcher dessus, cela n'apporte rien de bon.
Il n'est d'ailleurs pas besoin de hausser le ton. Mon but n'est plus (face à quelqu'un qui s'amuse à me faire chier) de le faire évoluer. Juste à ce qu'il me foute la paix. Et pour cela, ça fonctionne. Objectif atteint. Je ne demande rien de plus face à certaines personnes.

S'il y a énervement intérieur, je suis pour --> externaliser (la manière dépend des individus). Mais des fois je ne suis pas énervée intérieurement, je me fous totalement des dires de l'autre que je considère comme un imbécile. Si sa diatribe est plus longue que deux phrases, je le fais taire avec condescendance ou d'une autre manière qui traduit le dénuement total d'estime que j'ai pour lui. Nurja, tu parles de réaction en cas d'énervement intérieur, je pense que Marcelina évoque toutes ces situations où elle n'est d'avance pas énervée (pas forcément parce qu'elle considère l'autre comme un imbécile d'ailleurs à ce que j'ai compris, ça doit traduire une forme de recul) et elle n'a pas envie de titiller l'énervement en elle.

J'étais ce qu'on pourrait appeler un esprit fermé vis-à-vis de la consommation de viande. Je ne suis pas d'accord pour dire que c'est inutile de vouloir planter une graine dans un esprit fermé. On n'est pas forcément fermé à vie. Je trouve les tentatives de Marcelina positives et utiles. Je trouve aussi que tu fais bien de vivre ta vie parce qu'on n'a pas sur les épaules la responsabilité de l'omnivorisme des autres et on n'est pas tenu non plus d'éclairer tous les omnivores sur leur non-choix. Dans les deux cas, vous ne me donnez pas l'impression de vous laissez marcher dessus, vous avez juste des réactions différentes qui correspondent à vos caractères.
 
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