J'aime beaucoup le descriptif sur le tract de la Mache de Bruxelles. Je pense que ça aurait été intéressant qu'on ait la même chose sur la Marche de Paris.
Les slogans de Bruxelles, on a à peu près les mêmes à Paris... Sauf que maintenant, on en a aussi beaucoup d'autres. Et j'avoue que cette année, j'ai trouvé qu'ils étaient pratiquement tous très bons. (Les slogans officiels proposés en tout cas.) Clairs, abolitionnistes, positifs, simples et ryhtmés. Ou du moins, quand il s'agissait de slogans compliqués, les phrases compliquées étaient laissées à ceux qui avaient les porte-voix, tandis que la foule ne faisant qu'y répondre par une phrase plus simple. Et j'ai trouvé ça très bien. Mon avis, c'est que le rythme des slogans, le fait d'utiliser des percussions, d'avoir un DJ pour lancer le rythme, et d'avoir des slogans positifs était très largement inspiré de ce qui s'est fait à la Marche de Toronto. Et c'était une TRES bonne chose.
Les huées, je trouve ça stupide. S'il fallait huer le carnisme durant la Marche, il faudrait huer en continu, puisque de la chair animale dans des commerces, il y en a tous les cinq mètres. Ca n'a absolument aucun sens. Et on n'a absolument pas besoin de huer pour revendiquer, pour affirmer la condamnation du carnisme, pour proposer un monde plus juste, et pour entraîner le reste dans la société dans une dynamique positive. On a nos panneaux, on a nos slogans écrits, on a nos slogans scandés, on a nos images des animaux victimes, on a tout. Et on a le nombre, maintenant.
Cette année, il y avait beaucoup plus de CRS que les années passées. Sans doute à cause de la politique de Valls, l'ultra sécuritaire qui s'est mis en place. Mais aussi parce que le nombre de participants à la Marche augmente. Plus il y a de monde, plus il y a d'imbéciles de personnes en colère qui peuvent initier les dynamiques de foule conflictuelles. Une huée, quand on est très nombreux.ses, quand il faut très chaud, quand on s'énerve parce qu'on n'avance pas (au départ de la marche, on a été bloqué.e.s un certain temps, pour que les CRS se déploient), quand on est physiquement près des passant.e.s et commerçant.e.s, quand on se pousse les un.e.s les autres à la colère contre le reste du monde, ça peut complètement dégénérer en agressions physiques ou en dégradations de vitrines, de commerces, de biens publics. Je trouve ça idiot de ne pas s'en rendre compte. S'il y a de la casse, c'est tout le mouvement qui y perd, c'est toute la cause qui est décrédibilisée (Si ça dérape, on ne peut pas légitimer notre colère auprès du public en disant qu'on est en colère contre l'état, puisqu'on n'est pas en colère contre l'état, on est en colère contre le reste du monde, y compris le public.). Les organisateurs étaient super mal à l'aise quand ça partait en huées, ils essayaient de récupérer le truc et ramener les marcheur.euse.s vers eux en continuant à scander les slogans positifs, mais c'était rarement suffisant.
Le but de la Marche, ça n'est pas ça. Le but de la Marche, c'est d'être de plus en plus nombreux.ses à porter la revendication, pour qu'elle soit de plus en plus audible, et qu'il devienne impossible pour les médias et le reste de la société de l'ignorer. Et ça fonctionne déjà, on est de plus en plus nombreux.ses chaque année.
A part ça, les antifas de vvv sont venues. Je ne vais pas m'étendre, mais leur visuel et leurs revendications m'ont semblé relativement ridicules dans le contexte ("Non au welfarisme", dans une manif abo, quand on essaie de viser les organisateurs de la manif abo, ça tombe complètement à l'eau. Une banderolle de trois mètres de large avec "VVV is coming", sachant que "vvv", c'est le raccourci pour le nom d'un groupe facebook "végétariens, végétaliens, véganes", c'est passablement ridicule également... S'opposer pour le seul plaisir de s'opposer, du genre "on défend mieux les animaux que vous", juste pour se faire mousser... Bref...).
Le point positif de leur présence, c'est qu'il s'agissait d'antifas, et je pense que ça a fait partie d'une dynamique générale de cette année, que les orgas ont pris ça en compte ou ont anticipé, ce qui a fait qu'il était à peu près impossible cette année de se sentir mal à l'aise à l'idée "d'infiltration des idées fascisantes". Pas de banderolles ou de panneau un peu "limite" (du genre, des personnes militants contre "l'abattage rituel"). Aucune banderolle de la fondation Bardot. (C'était pour moi, fort agréable.) Quant à l'affiche qui a fait débat, pas du tout présente dans la Marche, ni sur la Vegan Place.
On était 1500 comptés par la police. Alors que l'an dernier, on était 1300 comptés par les organisateurs. La place était complètement remplie, ce qui n'était pas le cas l'an dernier. Donc on était de toute façon, beaucoup plus nombreux que l'an dernier.
Bref, dans l'ensemble, mis à part les huées (qui pourront être évitées par une petit rappel sur le papier, je pense. Mais qui sont un peu "logiques", dans le sens où le mouvement prend de plus en plus d'ampleur.), j'ai trouvé que c'était très bien organisé, très chouette, et tout à fait positif.
J'aime pas quand ça part en cacahouètes. 
