Les morts et souffrances dans le monde dit sauvage

A noter que dire qu'il est possible de voir un problème moral dans la prédation, et voir des solutions ponctuelles, ça ne veut pas dire non plus qu'on se croit capable d'abolir la prédation dans sa totalité (ça ne veut pas dire l'inverse non plus).

Quand on pose un collier fluo à un chat, pour faire fuir ses proies, et/ou quand on nourrit un chat avec une alimentation végane (adaptée), ou quand on propose de développer la viande in vitro, et qu'on suppose qu'on pourra nourrir des chats avec, le fait est que déjà, on est en train de condamner moralement la prédation, ne serait-ce que sur une espèce, et qu'on propose des solutions, sur une espèce. Les chats sont autant des animaux que tous les autres animaux.
Et on comprend bien que cette petite solution, spécifique, permet d'envisager un monde avec MOINS de souffrance, et préférable pour l'ensemble des individus de la planète, plutôt que si on choisit de ne pas s'intéresser à ce "petit" problème, ne serait-ce que pour les chats.

Sur cette thématique voilà d'autres liens, d'autres réflexions :
http://france3-regions.francetvinfo.fr/ ... 90895.html
http://www.oie.int/doc/ged/D8388.PDF
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/0 ... -faons.php
http://la1ere.francetvinfo.fr/martiniqu ... 62569.html
http://io9.com/the-radical-plan-to-elim ... 1613342963
https://www.quora.com/What-does-Peter-s ... -predators
http://blogs.scientificamerican.com/gue ... anagement/
http://www.pbs.org/wgbh/nova/next/evolu ... ne-drives/
http://www.cahiers-antispecistes.org/et ... ispeciste/

(Ce sont des pistes de réflexion, des informations pour élargir la réflexion -et il y en a certainement d'autres-, ça ne forme pas une opinion unique et homogène.)

Ensuite, croire que "La Nature s'équilibre"... C'est tout simplement faux. Si la Nature s'équilibrait, le principe de l'évolution n'existerait même pas, les espèces seraient figées. Il y a des espèces qui apparaissent, d'autres qui disparaissent, il y a des époques où la biodiversité est plus foisonnante, d'autres où elle l'est moins.
Le système d'interaction entre les individus qui peuplent la planète est terriblement complexe, on comprend quelques trucs, mais on ne sait pas réellement le modéliser... mais surtout on ne sait pas ce qui est "mieux", "préférable" pour l'ensemble de ces individus. Ce qui permet d'optimiser le bonheur, la longévité et minimiser la souffrance de tous les individus.

Mais il n'y a absolument aucune raison de croire que se mettre sur le côté et regarder passivement ce qui se passe "La Nature", est ce qui est préférable pour l'ensemble des individus sensibles (Ce que de toute façon, les humains ne font pas, jamais : Ils se contentent de définir ce dont ils ont besoin, les espaces qu'ils ont décidé de contrôler entièrement, et de définir de vagues limites pour "gérer le stock" des individus des autres espèces pour que ça satisfasse leurs besoins. Et actuellement, ils pensent qu'un stock "à peu près stable", avec le moins d'apparition ou disparition d'espèces -hors élevage-, c'est ce qui les arrange le mieux.).
J'ai le confort, la liberté, le luxe, le privilège, le pouvoir de me mettre de côté et observer passivement "la nature", sans rien perdre, sans menacer ma qualité de vie (parce que je conserve toute la technologie et la connaissance humaine, que les autres humains acceptent de me prêter en échange de ma soumission FORCEE aux lois qui forment la société).
Mais les autres individus, non-humains, n'ont pas ce privilège. Les plus faibles, ceux qui aimeraient bénéficier de mon aide et de mes connaissances d'humain (l'oiseau et la souris qui aimeraient que je retienne le chat), eux, n'y ont pas droit.

Si je vois deux enfants qui se battent, que l'un des deux est plus grand et s'apprête à blesser gravement le plus petit, je peux réagir de deux façons :
- Je regarde sans bouger, parce que je pense que l'observation passive est le choix moral préférable, comme ça les deux sont "libres" (libres de MON choix, mais le plus petit n'est pas libre face à ce que le plus grand lui inflige), et j'ai l'impression de "ne pas me prendre pour dieu". (Mais qui dit que Dieu n'est pas un observateur impassible qui se satisfait du spectacle ? Les riches aussi peuvent prendre du plaisir à voir les pauvres s'entre-déchirer, même si eux-mêmes contrôlent le système économique.)
- Je choisis d'intervenir. J'empêche le plus grand de blesser le plus petit. J'apprends au plus grand à respecter le petit. Et on se retrouve tous les trois dans une interaction profitable à tout le monde, où chacun respecte les deux autres, sans leur faire de mal. Et le bonheur est optimisé pour nous trois.

Si on est capable de comprendre cette réflexion avec trois individus humains, on est capable de la comprendre pour n'importe quels individus. La "seule" difficulté, c'est de réussir à généraliser la réflexion et les solutions quand on parle de milliers de milliards d'individus. C'est un tout autre niveau de complexité. Mais la base morale est la même.
 
Kimm":23qmsyzh a dit:
Ton point de vue est très louable, mais franchement utopiste (et malsain) ...

Excuse moi Kimm de ne citer qu'un petit bout d'un de tes messages, je déteste qu'on me fasse ça donc je précise que ce n'est surtout pas une attaque personnelle, car vous êtes plusieurs à défendre un certain "point de vue", si tant est qu'on peut appeler ça comme ça, moi je pense qu'il s'agit plutôt d'un manque de compréhension de la démarche présentée, due à certaines suppositions un peu hâtives.

Utopiste ? C'est clair, et on n'a jamais dit qu'on avait les solutions clés en main pour éradiquer toute la souffrance du monde sauvage, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas agir à notre échelle (chaque vie sauvée ne serais-ce que celle d'un insecte, compte à mes yeux, et en principe aux yeux de plus ou moins tout le monde ici), ni que ça impliquait de nuire aux animaux déjà oppressés par l'homme (franchement, vous savez bien qu'ici on agit tous pour eux, rien que par notre alimentation). Ou du moins rien ne nous empêche d'y réfléchir dans un premier temps, sinon c'est sûr qu'il n'y aura jamais de solutions si personne ne s'y met.

Malsain ? Absolument pas, du moins dans le concept, l'idée n'a jamais été de léser une espèce au profit d'une autre mais de protéger l'une sans nuire à l'autre. L'anthropocentrisme n'est pas un problème si tout se passe comme prévu. Le risque bien évidemment est que tout ne se passe pas comme prévu et qu'il y ai des dommages collatéraux, ce qu'on ne veut pas. D'où l'intérêt d'y réfléchir ! Et ces risques sont (et doivent absolument être) pris en compte et totalement maitrisés avant d'envisager une action (corrige moi si je me trompe Ravelle, mais on est bien d'accord là dessus ?).

Quand au fait d'imposer sa décision, là, sans méchanceté aucune vous déconnez, sérieusement ça fait viandard-à-œillères comme argument. Inutile de tenter de démontrer son contraire car Pers0nne l'a déjà fait dans son dernier message bien aidé par son exemple pertinent des enfants qui se battent (merci pour ça, interessant à ressortir aux omnivores invoquant le même argument à l'avenir !).

Donc en résumé, la prudence n'empèche en rien la réflexion. (Ou l'inverse, ou les deux ! Enfin j'sais pas, j'sais plus, vous m'avez compris ! )
 
Bonjour Ayo :) ,
Alors, ce que je trouve malsain, c'est cette façon qu'a l'Humain de toujours vouloir s'imposer partout. Il faudrait que tout, même la nature, respecte ses choix, sa loi, sa morale ...

Pour moi, c'est vouloir faire de la Terre son jardin, où tout est obéissant à la volonté humaine. Je trouve ça très malsain, de vouloir plier les animaux à sa loi.

Donc, empêcher les chats et chiens domestiques de chasser les oiseaux et rongeurs OUI, car ils sont déjà nourris et ils n'ont pas besoin de faire ça. Et leur nombre croissant est un fléau pour la petite faune. Et c'est faisable (collier coloré, clochette, apprentissage ...)

Mais empêcher les animaux sauvages de chasser, c'est les rendre dépendant de l'Homme pour vivre, et ça aussi c'est malsain : c'est faire d'eux nos animaux domestiques.

Enfin, je ne sais pas trop comment m'expliquer de manière claire, mais actuellement je pense qu'il faut avoir un sacré égaux pour vouloir maîtriser toute la nature comme ça ...

Je ne vise personne en particulier bien sûr, et rien ne dis qu'un jour je ne changerai pas d'avis, mais actuellement je trouve que vouloir abolir la prédation, ce n'est pas sain, et c'est aussi une manière de se voiler la face sur les souffrances que l'Homme lui créer (si jamais certains omnivores seraient partisans de cette idéologie).

J'espère ne blesser personne :confus:
 
Tu ne blesses personne ne t'inquiète pas ^^

Mais là tu répètes un peu un argument déjà démonté, la nature est déjà victime de nos choix, de nos mauvais choix, de nos choix centrés sur NOS intérêts. Ici c'est de l'inverse dont il est question, cad utiliser notre intelligence pour le bien de tous et nos pas uniquement pour le nôtre pour une fois(appelez ça jouer à dieu si ça vous amuse, ce mot ne veut rien dire pour moi non plus, tout ce qui m'intéresse c'est qu'il y ai moins de souffrance dans ce monde, si ça marche ça me va).

J'entend ton argument sur la prédation, le but n'est pas de transformer le monde en zoo géant, si on apporte une solution il faudra qu'elle implique l'autonomie alimentaire de tous les animaux sauvages, car en les nourrissant artificiellement on les rend dépendant et si jamais par malheur on coupe le cordon, ils meurent. C'est pas le but. Encore une fois, cette solution je ne l'ai pas compte tenu de ces contraintes (incontournables, sinon effectivement ça devient malsain), mais c'est le sujet de la discussion !

ET, surtout, on ne cherche pas à se voiler la face sur les souffrances causées par l'hommes qui restent une priorité ! Mais quand tu fixe des priorités, ça ne veut pas dire que tu ne vas jamais traiter les sujets "moins prioritaires", sinon on rentre dans la pseudo-logique de l'argument carniste "et les humains qui souffrent alors, c'est pas prioritaire ?".
 
Ce qui me choque, c'est vouloir le bien d'autrui sans son consentement.
Philosophiquement, c'est encore et toujours l'humain qui veut choisir pour tout le monde. Cette domination là, non seulement me gènes, mais posent le problème de savoir jusqu'où on va ?
On s'arrêtent quand dans le choix pour autrui ? Où est la limite ?
Si l'humain choisit qu'il est mieux de changer la vie des animaux, en quoi ça différent de ce que l'on fait à l'heure actuel avec les animaux de ferme, d’abatage ?
Car c'est l'humain qui a choisit pour eux, pour son bien propre, d'accord, mais c'est une décision délibérée.
Si on s’immisce d'une manière ou d'une autre dans la vie d'autrui, on se doit de faire le moindre mal, et surtout sa moindre volonté.

Cela fait seulement quelques millénaires que l'Homme est sur terre, et il ne fait que ce qu'il lui plait sans penser aux conséquences sur les autres. Sans jamais se dire qu'il n'est qu'un animal parmi d'autres, et que SES décisions ne valent que pour lui.
 
Non Kahte, je ne suis pas du tout d'accord, l'élevage et ce dont on est en train de parler, c'est totalement différent !

Dans les 2 cas on décide pour les autres mais dans un cas on oppresse et on tue, dans l'autre on protège, si tu trouves que ça c'est pareil là on tombera jamais d'accord.

Tu as dit: "Si on s’immisce d'une manière ou d'une autre dans la vie d'autrui, on se doit de faire le moindre mal, et surtout sa moindre volonté." (J'me suis embourbé avec ces foutues balises de citation, bref...)

La aussi, pour moi tu inverse les priorités là, je dirais plutôt que le moindre mal est laaargement prioritaire à la volonté (tu la connais la volonté d'un animal sauvage ? Non, par contre tu sais qu'il aime pas souffrir et crever, ça c'est certain).

En gros, vouloir le bien d'autrui sans son consentement, ça me choque pas du tout personnellement. Tant qu'on agit que pour son bien je vois pas du tout en quoi c'est condamnable. Si tu t'étouffes avec une noisette dans le métro (pourquoi pas...) et que quelqu'un te sauve la vie, il ne t'a pas demandé ton consentement, tu ne vas pas pour autant t'en plaindre ! (Bon l'exemple de pers0nne avec les gamins qui se bagarrent était mieux trouvé, mais tu vois l'idée :pouces: ).

Le problème c'est pas d'intervenir, c'est d'intervenir pour soi en prétextant agir pour les autres (ou non), au lieu d'intervenir pour le bien réel de l'animal (humains y compris) dont il est question. On a tendance à croire que si on agit on est obligé de tout détruire sur notre passage, c'est faux, et c'est justement à nous, personnes "ouvertes d'esprit" d'inverser la tendance et d'utiliser nos neurones dans le bon sens !
 
J'entends tes arguments, et je comprend tout à fait que tant qu'à faire, autant limiter la violence/souffrance de tous. Par ailleurs je trouve que ce que tu dis est très intéressant, mais aussi utopiste.

Pour moi (désolée d'être trop terre-à-terre sur ce coup là), tant qu'on aura pas une solution qui ne fera pas des animaux des êtres dépendants des humains, ça restera de la science-fiction, une volonté humaine imposée et malsaine qui fera des animaux notre jardin, notre zoo, ...

Après, si un jour on trouve cette solution, bien sûr que je l'approuverai, mais d'ici là, je n'approuve pas vraiment cette idée.

Enfin, peut-être que je ne l'approuve pas parce que je n'arrive pas à me l'imaginer autrement que comme ce que je décris (c'est très probable que ce soit pour ça d'ailleurs) ...
 
Je ne prendrais pas part à la conversation parce que je n'en ai pas envie (malgré, ou plutôt justement, à cause de son intérêt) , mais il y a un truc qui me chiffonne : j'ai l'impression que vous ne parlez pas de la même chose. Je ne saurais pas dire où, ni pourquoi, ni comment, mais c'est vraiment le sentiment que j'ai en vous lisant.
C'était la contribution inutile du jour.
 
Le fait de faire des réserves naturelles pour sauver les espèces en voie d'extinction (pas que du fait de l'action de l'homme) puis de les réinsérer dans leur milieu naturel, ça modifie aussi l'écosystème, il faudrait arrêter de faire ça alors ?
 
Les réserves naturelles servent généralement à laisser des espaces aux espèces sauvages où l'être humain leur fout la paix (contrairement à tous les autres endroits où les espèces sauvages sont chassées ou ne trouvent plus d'espace pour vivre du fait des constructions et autres activités humaines). En Belgique en tous cas, le but n'est pas de réintroduire des animaux ailleurs, juste de leur laisser de la place pour vivre.
 
Je viens de tomber sur cet article Pourra-t-on soigner le Diable de Tasmanie ?

Découverte en 1996, la maladie tumorale de la face du Diable de Tasmanie (DFTD ou "Devil facial tumoral disease" en anglais) a depuis décimé plus de 90% de sa population. Ce cancer, transmissible probablement via un parasite bactérien, provoque l'apparition d'énormes tumeurs sur le visage de l'animal, en particulier autour des mâchoires, détruisant ses dents. Incapable de se nourrir, le petit mammifère malade meurt de faim au bout de quelques mois.
L'idée pour combattre la maladie serait donc de jouer sur la dynamique immunitaire, en renforçant l'expression de ces IgG et IgM. Une lueur d'espoir pour cette espèce en danger, malgré elle.
Faut-il intervenir ou pas ?
 
DESOLE j'ai écri ce post en ayant lu que la 1ere page (je n'avais pas vu le reste...)

On sent que cela irrite agace on qu'on a envie de tourner en absurde ou totalitaire une telle réflexion. J'avais aussi cette inclination et j'ai encore cette réticence à vouloir réfléchir sur ce sujet. Pourtant rien ne justifie, je pense, cette réticence. Pas plus que les réticences du carniste consciencieux à vouloir réfléchir sur la fermeture des abattoirs.

Juste, si je peux faire un point il y a plusieurs objections :
-C'est pas faisable dans l'immédiat.
-Cela fait peser des risques plus grands que les bénéfices escomptés en terme de réduction de souffrances et morts.
-Occupons nous d'abord des actions des humains avant de vouloir faire pour les autres.
-On ne doit pas imposer sa morale aux autres.
-On interdit tout alors ! On ne pourra plus rien faire !

Et effectivement ce sujet ainsi que celui de l'alimentation végétalienne pour chiens et chats font resurgir les mêmes arguments que les carnistes développent à l'égard de l'alimentation végétalienne et des veganes. Merci Manth de les avoir relevés.

L'ignorance des solutions ne doit pas effacer la réalité du problème. L'ignorance actuelle des solutions ne doit pas fermer la porte à tout jamais à d'éventuelles solutions. Il serait tautologique de dire que les souffrances et morts dans le monde dit sauvage ne sont pas des problèmes car, justement, c'est le monde sauvage.

D'un point de vu plus pragmatique pour la révolution que l'on souhaite voir, la libération animale, il faut je pense toujours viser plus loin que les buts recherchés. La lutte contre les souffrances dans le monde dit sauvage permet de viser plus loin encore que la libération animale et jouerait alors probablement le rôle de locomotive pour la libération (ce n'est que mon opinion hein) .

Beaucoup de remarques semblent indiquer que les actions de l'humains ne sont pas dans la nature. Comme si l'humain était en dehors de la nature. Notre rapport aux autres animaux n'est pas moins naturel que n'importe quel phénomène qui se passe sur Terre sinon dans l'univers. Si une chose n'est pas naturelle, elle est quoi ? Sur naturelle ? Si on sépare l'artificiel du naturel c'est pour son coté pragmatique dans une conversation mais cela n'a pas de réalité scientifique sinon, nous prolongeons l'idée que l'humain n'appartient pas à la nature. Or celle ci nous entoure, oui, mais nous inclue aussi.

Je pense que ce relatif refus (car ce n'est pas un refus catégorique qu'on peut lire ici dans les réponses) de considérer que les souffrances et morts de certaines parties des êtres vivants sont un un vrai problème, fait émerger des reliques de notre éducation spéciste. Une expérience en pensée qui pose la question du spécisme encore : Pourquoi des individus qui souffrent et meurent (gazelles, oiseaux etc.) devraient bénéficier de moins de compassion que d'autres individus qui eux seraient des cochons, des humains des chiens ?.
David Olivier prend l'exemple des personnes qui ont besoin d'une greffe d'organe : ils ont besoin du coeur d'une autre personne pour pouvoir vivre et pourtant nous n'acceptons pas qu'ils prennent de force le coeur d'un autre. Une personne ne dispose pas du corps des autres même si c'est une question de survie. Pourquoi dans ce cas le lion disposerait, lui, du corps de la gazelle ? Je répéte que la question de la faisabilité technique m'est totalement inconnue, il n'est pas question de militer contre les lions et de les enfermer ou quoi que ce soit. J'ignore les solutions mais cette ignorance n'efface pas le problème. Cela ne m'empêche pas de reconnaître un problème et l'incohérence éthique qui serait la mienne si je postulais qu'il ne faut pas, par principe, intervenir dans le monde dit sauvage.


La médecine est un exemple socialement accepté d'intervention dans la nature et est tissé d'erreur, d'effet contre productifs et pourtant nous ne remettons pas en question l'intervention médicale dans l'espèce humaine.
 
J'ai lu ce sujet, mais ça me pose toujours problèmes. C'est ni bien ni mal, c'est pas à nous de faire ingérence, comme les USA sur l’Irak ou sur le Vietnam.
Je comprends que ça face du mal, mais à chaque fois qu'un humain à essayer de bien faire pour les animaux, ça à mal finit. On est à l'heure actuel, incapable de s'occuper de nous même alors des autres espèces.
Le jour où les humains seront capables de s'entendre, on en reparles.
 
Kahte":1h1h8a1q a dit:
C'est ni bien ni mal, c'est pas à nous de faire ingérence, comme les USA sur l’Irak ou sur le Vietnam.

Il serait temps d'arrêter de croire que les guerres menées par nos amis les cow-boys partaient d'une bonne intention. Les bonnes intentions (renverser des tyrans, toutçatoutça...) ne sont que des prétextes trouvés après avoir déjà pris les décisions de mener ces guerres.

Là c'est différent, on réfléchi à des options qui ne nuiraient à personne, c'est exactement l'inverse de la mentalité américaine du dommage collatéral acceptable (enfin les américains, les autres aussi hein, la France ne fait pas exception). Et puis nous ne sommes qu'au stade de la réflexion, normalement on ne devrait pas détruire l'ensemble de la faune sauvage par erreur à cause de notre petite discussion sur un forum.
 
"Le jour où les humains seront capables de s'entendre, on en reparles."
Aucun carniste ne t'as jamais sorti cette phrase pour justifier le massacre des animaux ? Moi, si.

Kathe, à ce stade de la discussion il est difficile d'accepter ton rejet en bloc de l'ensemble de la réflexion sans prendre la peine de citer les arguments et propos qui te gênent puis de les réfuter.
 
Je réponds suite à une discussion similaire qui s’est immiscée sur un autre sujet.

J’ai lu vos contributions, ainsi que plusieurs liens proposés. Je rebondirai surtout sur le texte Faut-il sauver le lièvre du renard ? proposé par Manth dans les deux discussions et que je trouve à la fois très mauvais et très intéressant.

Très mauvais car, sous l’apparence d’une démonstration, il est bourré de logiques fallacieuses. Cela ne veut pas dire que l’auteur a tort mais qu’il a, pour le moins, mal transcrit ses pensées ou mal choisi la forme, puisqu’il ne semble pas maitriser l’art de la démonstration.

Il est cependant intéressant sur plusieurs points.

Déjà, il évacue intelligemment l’aspect pratique de la chose en disant que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout régler qu’on ne peut pas faire ce qui est faisable. L’idéal, même inatteignable, ne doit pas faire renoncer à déjà améliorer les choses.

Pour le reste, cet extrait de la conclusion résume bien le fond de son propos :
C1 : Nous avons l'obligation morale de réduire les souffrances animales non justifiées chaque fois que nous sommes en mesure de le faire sans causer une quantité égale ou supérieure d'autres souffrances non justifiées.

C2 : La prédation cause la souffrance d'animaux innocents.

C3 : Par conséquent, nous avons l'obligation morale de nous opposer à la prédation chaque fois que cela nous est possible sans causer d'autres souffrances non justifiées en quantité égale ou supérieure à celle créée par cette prédation ; nous avons de plus l'obligation morale de chercher à élargir le nombre de cas où cela nous est possible.
L’auteur est bien conscient qu’on ne peut pas tout faire et que, si on veut faire quelque chose, il ne faut pas causer de dommages supérieurs ou égaux.

Mais la plus grosse faille de son raisonnement, qui est aussi – je trouve – la plus intéressante, est ce sur quoi il base tout son raisonnement :
Admettons que les humains possèdent une obligation morale de réduire les souffrances animales évitables et non justifiées.
Si on retire cette clé de voute, tout son édifice s’écroule. Mais c’est aussi, à mon sens, le fond du problème, déjà évoqué ici : les humains ont-ils une telle obligation morale ?

Personnellement, je suis assez mal à l’aise avec l’idée que l’on doive tendre à faire de la Terre une sorte d’arche de Noé où tous les animaux vivraient dans une « harmonie » dont les règles ont été décidées par les humains.

Mais je reste ouvert à cette question, que je trouve très intéressante même si elle est, dans l’état actuel des choses, plus du ressort de la philosophie ou de la science-fiction (qui, bien souvent, sont très proches).

H.
 
HaricotPrincesse":2yk31ym6 a dit:
Je réponds suite à Si on retire cette clé de voute, tout son édifice s’écroule. Mais c’est aussi, à mon sens, le fond du problème, déjà évoqué ici : les humains ont-ils une telle obligation morale ?

Ce ne serait pas du luxe. J'ai le sentiment d'en avoir une, bien influencé par le fait qu'on soit tellement peu nombreux à la ressentir que je me dis qu'il serait égoïste de ne pas faire de mon mieux.
 
J'ai en effet du mal à concevoir la possibilité que l'homme puisse s'opposer à la prédation dans l'état actuel des choses.

De plus, je réfléchis très très souvent à la raison de notre présence sur Terre, pourquoi/comment avons-nous été créés, quel est notre dessein, sommes nous là pour le bien, ou sommes nous là tout court, sommes nous destinés à évoluer vers la sagesse, la "pureté", la non-souffrance tant qu'il nous le sera possible ?

Parce que quand j'analyse justement le monde et la prédation naturelle entre espèces qui y est présente, je me demande pourquoi celle-ci a été créée si notre dessein (et celui de la vie en général) est de nous rapprocher vers la non souffrance et la paix universelles.
(je ne suis pas du tout croyante, j'essaie de trouver au contraire un semblant de logique...)

Devons nous interférer sur les chaînes alimentaires dans lesquelles nous ne sommes nullement impliqués et qui semblent régir l'équilibre naturel inter-espèces ? Mon âme me répondrait oui mais ma raison non. Sommes-nous destinés finalement à faire le bien tout en acceptant la présence d'un mal originel ? (...)
 
Tes réflexions semblent très essentialistes pour une personne non croyante Malaury (après ça dépend ce que tu entends par non croyance).
Je pense que si on abandonne l'idée qu'il y a une volonté derrière l'existence de la vie, alors on doit abandonner l'idée qu'il existe intrinsèquement des notions objectives de "bien" et de "mal". Je trouve plus cohérent d'estimer que chaque conclusion morale que l'on émet ne provient pas de ce qui devrait être "dans l'absolu", mais de ce qui devrait être en vue de nos attentes subjectives à un moment donné.

Cette idée n'est pas opposée à ce que l'on fasse preuve de logique dans nos raisonnement éthiques, simplement elle postule que la base de ces raisonnements ne peut avoir de fondement objectif/ absolu.
Le fondement de la morale est, selon moi, nécessairement subjectif, empreint de nos émotions/ notre bagage culturel, et c'est par la suite que l'on construit un édifice logique pour étendre/ limiter ce fondement initial.

Pour donner un exemple concret:
*La répulsion morale initiale que j'éprouve à tuer des humains (origine sociale probablement) à été analysée par ma raison, deux solutions sont sorties de cette réflexion:
-ce fondement n'a aucune base objective et si l'on ne donne de l'importance qu'aux faits objectifs, rien n'est immoral: relativisme total des valeurs et je pourrais restreindre le principe initial comme bon me semble.
-ce fondement est d'origine subjective et je décide d'apporter de l'importance à certaines valeurs inculquées par mon éducation, notamment le respect de la vie d'autrui.

En partant du respect de la vie d'autrui, je peux étendre le principe selon lequel il est immoral de tuer des humains aux autres animaux, car je définis autrui comme étant l'individu qui dispose probablement d'une subjectivité et d'une volonté de vivre.

Je sais pas si c'est très compréhensible, mais j'ai pas le temps de mieux formuler je dois aller en cours :caillou:
 
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