Ovo-lacto-végétarisme et condition animale

Horus

Jeune bulbe
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Suisse, près de Genève.
Bonjour,

Je viens de lire le sujet un peu plus bas "Oû en êtes-vous", et cela m'a inspiré la réflexion suivante: est-il possible d'être ovo-lacto-végétarien sans se rendre complice de l'exploitation abusive des animaux d'élevage et de la souffrance qui en découle?

A priori oui, il suffit de se procurer des oeufs et produits laitiers issus d'élevage labellisés. Il est vrai qu'on a pu voir il y a peu un reportage en camera cachée dans un élevage "bio" en Angleterre, vendant de la viande sous un label garantissant le respect des animaux alors que ces derniers y étaient manifestement maltraités. Il y aura toujours des brebis galeuses attirées par l'appât du gain supplémentaire que donne un label bio et comptant sur le fameux "pas vu pas pris".

Néanmoins toujours en Angleterre, il existe aussi un réseau de producteurs de lait sans violence qui petit-à-petit se met en place intitulé "slaughter free milk" (lait sans abattoir). Ces éleveurs vendent leur lait au double du prix de Tesco (équivalent du Car...our et Cie.) mais s'il y en avait un près de chez moi, je n'hésiterais pas une seconde. Même au double du prix, ça nous mettrait le lait ici en Suisse à Frs. 3.30 (€2.65) le litre soit 15 fois moins cher que le kilo de steak!

Bien sûr on pourrait penser que ce n'est posssible qu'en vivant à la campagne, mais il existe pourtant des réseaux de distribution de produits bio par le web, ou des cooperatives maraîchères qui pourraient étendre leur coopération avec des éleveurs engagés. Tout a un prix, et si l'éleveur y trouve son compte cela devrait être faisable.

Faut-il alors forcément se passer des oeufs et produits laitiers simplement parce que ceux qu'on trouve en grande surface sont issus d'élevages générant souffrances et atrocités? N'est-ce pas plutôt à nous les consomm-acteurs à faire preuve de discernement et de discipline?
Pourquoi cette question? Parce que j'ai le sentiment que les produits laitiers et les oeufs sont de précieux alliés pour notre santé (s'ils sont bio bien sûr), et qu'il nous permettent une palette d'aliments de confort importants pour notre équilibre psychique. Je suis gourmand et je revendique le droit à me régaler avec mes convives autour d'un bon 4-quarts à l'heure du thé!
 
Ces anglais que font-ils des veaux mâles et des vaches trop vieilles ?
 
Bonjour,

Admettons que ces vaches soient parfaitement traitées. Est-ce le seul problème ? Il reste d'autres facteurs, du style leur très faible rendement par rapport à la quantité de végétaux qu'elles mangent, la pollution, la quantité d'eau nécessaire pour les faire vivre...

Alors soit, à si petite échelle, on a l'impression que ce n'est pas grave. Mais imaginons que ce produit soit vigoureusement plebiscité par des tas de consommateurs et qu'il soit ainsi amené à se développer jusqu'à prendre l'envergure de la production industrielle actuelle (car on finirait par obtenir exactement la même chose, avec des tas de vaches à la retraite à entretenir en plus). Est-ce qu'il serait toujours aussi acceptable de prendre le risque de plus de pollution, gaspillage d'eau et de nourriture, juste pour le plaisir ?

Ou alors, il faut espérer que ce genre d'initiative reste à petite échelle, gardant ainsi un faible impact... Un plaisir "rien que pour nous" en somme, pour un cercle de privilégiés. Une sorte de nouveau produit de luxe. Pas très démocratique non ... ? :)
 
Et les bons quatre-quatre végans ce n'est pas possible? C'est in-envisageable qu'à long terme s'implantent dans les industries agro-alimentaires des gâteaux fait industriellement et 100% vgl (pour les flemmard-es de la cuisine comme Cepafo)?

De plus je ne sais pas si tout le monde serait près à payer le double pour le même produit.
Qui est le public visé par ce genre de laiterie?
Les gens qui ont suffisamment d'argent pour essayer de ce donner bonne conscience. Du moins c'est l'impression que j'en ai.

Et pour finir, même si entre des vaches bien traités ou des vaches maltraités, je préfère bien entendu des vaches assez bien traités et qui peuvent vivre leurs p'tites vies tranquilles. J'estime que ça revient tout de même à choisir entre "Préfère tu les esclaves bien traités ou les esclaves maltraités?". On continue de prendre aux vaches leur lait et à le vendre comme une marchandise, elles restent les "objets" de propriétaires.

Et la santé humaine survit très bien sans sous-produits animales.
 
J'ai du mal à envisager comment on peut prélever le lait sans léser le veau.

Quand à l'aspect santé, les oeufs et le lait ne sont absolument pas indispensables ! Je suis même de plus en plus persuadée que le lait de vache est un poison pour quiconque n'est pas un veau.

Et pour finir, même si entre des vaches bien traités ou des vaches maltraités, je préfère bien entendu des vaches assez bien traités et qui peuvent vivre leurs p'tites vies tranquilles. J'estime que ça revient tout de même à choisir entre "Préfère tu les esclaves bien traités ou les esclaves maltraités?". On continue de prendre aux vaches leur lait et à le vendre comme une marchandise, elles restent les "objets" de propriétaires.
Exactement !
 
Le fait d'être abattu est parfois pour les animaux d'élevages la meilleure chose qui leur arrive.

L'autre jour, je suis allé dans une ferme bio du nord de la France pour acheter des légumes en grosse quantité pas cher (les patates, les courges et la carottes se gardent très bien à la cave). Petite exploitation, qui fait des légumes, du lait, de la viande (cochon, vache). Le genre qui inspire confiance. Le genre où les gens se disent sur le marché en achetant les produits qu'il n'y a aucun problème.

Et bien les cochons étaient à 12 par enclos de 10m2, ne sortaient visiblement jamais. Les vaches, vers 11h du matin par une belle journée, étaient à l'intérieur. Le fermier m'a montré ses quatre taureaux de reproduction, qui étaient au fond d'une pièce genre cachot de château du moyen-âge. Il y avait un petit veau, 4 jours, qui buvait du lait dans un seau en plastique, attaché avec une corde de 1m (super, le départ dans la vie). D'autres veaux étaient en train de manger du grain, la tête bloquée (aucune possibilité de mouvement).

Sincèrement, je pense pas que quiconque ferait vivre son chien dans ces conditions !

Donc bon, c'est bien gentil le lait 'slaughter free', mais il faut pas non plus s'imaginer des disney land pour animaux. Les petits sont séparés de leur mère, les animaux sont contraints dans leurs mouvements, passent peu de temps dehors.

Tout ça en bio.
 
Vos réponses donnent des pistes de reflexion intéressantes, merci.



C'est vrai que je n'avais pas imaginé ce que donnerait le passage au stade intensif de ce modèle, qui justment a abouti aux conditions d'élevage actuelles. Mais cela n'explique pas tout, il y a aussi une totale absence de sensibilité de l'éleveur "lambda" comme on peut le voir dans plusieurs documents videos où les animaux sont traités comme des objets et non comme des êtres vivants.

Pour ce qui est des veaux lésés par le tirage du lait, je crois que les peuples nomades ont toujours réussi à ponctionner un peu du lait produit par les mères sans empêcher une croissance harmonieuse des petits, ce qui aurait été pour eux contre-productif.

Quant au 4-quarts sans oeufs ni beurre j'avoue que je reste sceptique car ce sont précisément ces deux ingrédients qui donnent son goût à ce gâteau. C'est comme des sablés bretons sans beurre...bof! Mieux vaut passer à autre chose.
 
Ah mais détrompe toi: c'est là qu'intervient la magie des aromes alimentaires (toute façon t'inquiète pas, les produits industriels que t'achètent à carrouf, liddle, ed... en contiennent tous ou presque donc ça change pas grand chose, ils sont utilisées pour renforcer les goûts des produits, en effet la plupart des machins que vendent ses chaînes sont dénaturés et franchement insipide, alors pour rendre un aliment attractif, on va le rebooster en incluant lors de la préparation des arômes...).
Oui c'est magnifique grâce à la chimie (hé hé je dis pas ça parce que c'est ma formation 0:)) on arrive à isoler et identifier les arômes responsables du goût et à les reproduire par synthèse (l'exemple relativement connu: acétate d'isoamyle, pour en avoir synthétiser en tp: je confirme tu as beau faire une réaction d' estérification avec des produits qui ne ressemblent en rien à la banane. Et ben à la fin du tp ça sentait vraiment la banane dans la salle). De même pour les textures ;).
CF les pâtés végétaux, le gran chorizo, tu as beau savoir que c'est sans viande, c'est assez bluffant quant au goût, on a vraiment l'impression que c'est fait à base d'animaux morts, alors qu'il n'en est rien ^^.
 
On ne le répètera jamais assez... Pour faire du lait une vache doit avoir un veau... Je doute que tu trouves une exploitation laitière au monde qui n'envoie pas les veaux à l'abattoir...
 
Sur le site des producteurs de lait dont il parle, ils disent explicitement :

•Ahimsa Milk is the only commercially produced milk that guarantees no cow, calf or bull is ever slaughtered as part of its production.

Donc les veaux ne seraient pas envoyés à l'abattoir. Après entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font bien sûr qu'il peut y avoir un fossé. Mais comme je l'ai dit plus haut, même en admettant que ces vaches soient parfaitement traitées, ce n'est pas une solution acceptable durablement... pour des raisons écologiques et/ou démocratiques.

Horus tu sembles penser qu'un éleveur industriel, si seulement il était "sensible", pourrait traiter ses vaches (ou autre animal) correctement. Honnêtement ça me semble impossible si on veut tenir la cadence de production pour faire face à l'énorme demande actuelle. C'est le système même qui pose problème. On le sait bien que le traitement à la chaîne "déshumanise". Cf. les camps d'extermination et témoignages des gens qui y "travaillaient". Si ça fait cet effet quand il s'agit d'humains, alors quand il s'agit d'animaux non-humains...

Après bien sûr qu'à petite échelle (peuples nomades, tribus...) il doit être possible de trouver un équilibre qui respecte l'animal, l'homme et l'environnement. Mais justement, parce que c'est une toute petite communauté avec une petite demande, bien souvent de survie. Nous nous sommes une gigantesque communauté avec une gigantesque demande... de plaisir :).
 
J'avoue que vos remarques me secouent un peu.
Honnêtement je dois bien admettre que vos arguments sont logiques et cohérents, mais il me faudra un peu de temps pour vous rejoindre...

Imaginez: après avoir envoyé mon filet de boeuf flambé aux oubliettes, voilà que mes invités devront aussi s'assoir sur la fondue au fromage, véritable ciment social ici!
En fait il faut convertir tout son entourage au risque de vivre comme un hermite...
 
Bah, les invités peuvent bien se passer 1 soirée de produits animaux, ils en mourront pas !
C'est les convertir le temps d'un repas, en fait, qui est utile (bon, si t'arrives à les convaincre sur le long terme, c'est mieux, mais soyons réaliste ;))
Et puis, faut bien comprendre que le vrai ciment social dans un repas, c'est le temps qu'on passe ensemble, pas le contenu de l'assiette ou du verre. :)
Parce que si tes invités viennent pour ta fondue et pas pour toi, change d'amis !
 
Merci Cépafo pour ce lien sur la fondue sans fromage.
Mais là il va falloir passer à la clandestinité et partager ce plaisir dans des caves obscures avec des amis triés sur le volet. Si c'est vraiment bon je vais avoir toute la Gruyère sur le dos... :)

J'adore expérimenter de nouvelles recettes, alors si Frago pouvait nous donner des liens sur des arômes disponibles dans le commerce cela serait parfait.
 
vgbrux bonjour
Tout ça en bio.
trop de gens se font des idées fausses sur le bio,et plus encore sur le bio actuel. Les règles du bio concernent UNIQUEMENT l'engagement de ne pas utiliser de produits de synthèse. Pour le reste ça ne suppose pas obligatoirement une modification des modes d'élevage et il y aura toujours des exploitants agricoles qui seront d'abord des exploiteurs. C'est une question de niveau de conscience!
 
Horus":1x7t9xfb a dit:
Merci Cépafo pour ce lien sur la fondue sans fromage.
Mais là il va falloir passer à la clandestinité et partager ce plaisir dans des caves obscures avec des amis triés sur le volet. Si c'est vraiment bon je vais avoir toute la Gruyère sur le dos... :)

J'adore expérimenter de nouvelles recettes, alors si Frago pouvait nous donner des liens sur des arômes disponibles dans le commerce cela serait parfait.
De plus tu es aux premières loges : le Vegusto est suisse.
Tu verras par toi-même mais quelques produits "fromagers" valent le détour.
La seule chose c'est qu'on n'y vient pas brutalement, il faut apprivoiser petit à petit ces substituts de fromage.
Ciment social à cause de la fameuse fondue ? Et que penses-tu de l'incontournable fromage français, la baguette/camembert avec le p'tit coup de rouge ? :p

Comme le disait Frago : en effet la plupart des machins que vendent ses chaînes sont dénaturés et franchement insipides, alors pour rendre un aliment attractif, on va le rebooster en incluant lors de la préparation des arômes...).
Quand tu prends la peine de lire la liste d'ingrédients il y a une fois sur deux : arômes, E ... quelque chose. Sont complètement dingues : ils dénaturent les produits à cause de leur fabrication, exploitation industrielle intensive et pour donner le goût du "naturel" ils te l'empoisonnent avec une liste d'additifs plus que douteux :mmm:

Pour les arômes alimentaires :
http://www.neroliane.com/category-list. ... fAod4yc0SA

http://www.meilleurduchef.com/cgi/mdc/l ... index.html

http://www.snv.jussieu.fr/vie/dossiers/aromes/index.htm

Attention cependant car la composition de ces produits est inconnue.
De mon côté je me limite aux basiques bio utilisés en pâtisserie par exemple : vanille, amande, fleur d'oranger, citron, ...
 
Ben en fait c'est surtout que pour un truc à la con demandé pour ma formation j'ai du rencontré une aromaticienne (très gentille au demeurant). Donc les arômes "purs" je sais pas si c'est vendu et si c'est le cas ou :p (les produits d'aromazone, je ne sais pas comment ça réagirait dans la préparation de tel ou tel aliments).
Et un autre truc de sympa que j'ai appris, pour la même saveur, selon le type de préparation on utilise des molécules différentes ^^. Parce que les molécules ne réagissent pas de la même façon selon leur utilisation, certaines sont très volatiles (cas de l'acétate d'isoamyle, dans une préparation passant par le four il dégage, par contre dans les bonbons haribo y a pas de blem) , d'autre moins, d'autre vont se combiner avec d'autre et donc faire une réaction non prévu ce qui va entraîner un autre goût...

Au demeurant les quantités d'arômes injectés sont vraiment minimales, en effet les labos qui préparent les arômes n'utilisent pas des réactifs purs, mais bien dilués, et lors des préparations pour je sais pas un gâteau saveur vanille, c'est également re-dilué et en gros c'est de l'ordre de 0,00003% de produits chimique dans ton gâteau saveur vanille (de mémoire).
(Hum oui désolé pour le HS :p)
 
Synae":2bxgin4e a dit:
Sur le site des producteurs de lait dont il parle, ils disent explicitement :

•Ahimsa Milk is the only commercially produced milk that guarantees no cow, calf or bull is ever slaughtered as part of its production.

Donc les veaux ne seraient pas envoyés à l'abattoir. Après entre ce qu'ils disent et ce qu'ils font bien sûr qu'il peut y avoir un fossé. Mais comme je l'ai dit plus haut, même en admettant que ces vaches soient parfaitement traitées, ce n'est pas une solution acceptable durablement... pour des raisons écologiques et/ou démocratiques.

Horus tu sembles penser qu'un éleveur industriel, si seulement il était "sensible", pourrait traiter ses vaches (ou autre animal) correctement. Honnêtement ça me semble impossible si on veut tenir la cadence de production pour faire face à l'énorme demande actuelle. C'est le système même qui pose problème. On le sait bien que le traitement à la chaîne "déshumanise". Cf. les camps d'extermination et témoignages des gens qui y "travaillaient". Si ça fait cet effet quand il s'agit d'humains, alors quand il s'agit d'animaux non-humains...

Après bien sûr qu'à petite échelle (peuples nomades, tribus...) il doit être possible de trouver un équilibre qui respecte l'animal, l'homme et l'environnement. Mais justement, parce que c'est une toute petite communauté avec une petite demande, bien souvent de survie. Nous nous sommes une gigantesque communauté avec une gigantesque demande... de plaisir :).

Mmmh... Je suis curieuse de savoir ce qu'ils font de leurs veaux. Parce que si c'est vrai, ils doivent avoir autant de taureaux adultes que de vaches laitières. Ou les mettent-ils?
 
janic":2qbqyfqh a dit:
vgbrux bonjour
Tout ça en bio.
trop de gens se font des idées fausses sur le bio,et plus encore sur le bio actuel. Les règles du bio concernent UNIQUEMENT l'engagement de ne pas utiliser de produits de synthèse. Pour le reste ça ne suppose pas obligatoirement une modification des modes d'élevage et il y aura toujours des exploitants agricoles qui seront d'abord des exploiteurs. C'est une question de niveau de conscience!
Je suis tout à fait d'accord !
 
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