Prix de la remarque et/ou du comportement sexiste

Pepitocrousti":2az2aji7 a dit:
Et aussi le fait d'appliquer le terme "relations sexuelles" en parlant de viols ou d'attouchements.
Quand il n'y a pas consentement des deux côtés, on ne peut pas parler de relation sexuelle, c'est minimiser encore une fois la gravité de l'acte, et poser l'ambiguité sur le comportement de la victime que d'employer cette expression.
Un peu comme si, en parlant d'une personne qui s'est faite tabassée, on utilisait l'expression "relation SM" (sado-maso) ?
 
Tout dans notre société est faite pour sinon minimiser, inverser le rapport agresseur/victime :

-parler de relation sexuelle, quand il s'agit d'une agression, et surtout d'une domination, et non à proprement parler de sexe.
-comme dit plus haut la victimisation de l'agresseur, qui s'est fait berner, a été charmé, n'a pas pu résister, a cédé à ses pulsions...
-l'emploi systématique et réflexe de la forme "se faire" qui est une forme passive et dont le sujet est la victime ("elle s'est faite violer") quand on devrait employer la forme active avec l'agresseur en sujet, et donc responsable de l'acte : "il a violé".
-la culpabilisation de la victime qui aurait tout fait pour en venir à son agression...
-parfois le déni total du trauma ou des blessures, où la victime aurait finalement aimé ce qu'il lui est arrivé, mais ne se l'avouerait pas, ou voudrait justement gagner des sioux.
-le déni de considération d'agression tant qu'il n'y a pas eu de couteau sous la gorge ou de flingue sur la tempe...
et j'en passe et des meilleures... l'artillerie habituelle quoi.
 
Tout ce que tu dis est vraiment vrai.
Tu expliques réellement bien l'inversion agresseur/agressé dans la victimation, ne serait-ce que dans la langue employé couramment

l'emploi systématique et réflexe de la forme "se faire" qui est une forme passive et dont le sujet est la victime ("elle s'est faite violer") quand on devrait employer la forme active avec l'agresseur en sujet, et donc responsable de l'acte : "il a violé".

C'est dingue. Heureusement que j'ai la tête sur les épaules, parce que j'appelle vraiment ça du bully envers ma personne. Ils ne se rendent pas compte des conséquences que ça aurait pu avoir sur quelqu'un de fragile émotionnellement et pyschologiquement.
 
Et même dans l'inconscient collectif qui du coup se laisse passivement poster par cette considération que c'est la femme violée qui l'a cherchée, et l'enfant violé qui a peut-être mérité en jouant avec le feu... Jusqu'aux cours d'assises, avocats, magistrats et jurés, qui ont cette même tendance à l'inversion de responsabilité...
 
Oui je vois souvent ça dans les journaux. C'est abusé.
Là, j'essaie de me dire que c'est Facebook, ce sont des gens de la campagne, qui sont conditionnés, et ils sont jeunes (quoi qu'il y avait deux ou trois adultes!)... Mais me dire que la fille qui m'insulte de "garage à bite" a deux enfants, ça me fait mal au coeur.
 
Ce n'est pas propre aux provinciaux ni aux jeunes, je dirais même que c'est plus fortement ancré parmi les adultes et les citadins d'ailleurs.
Si dans les campagnes il régnait surtout un culte de l'omerta totale quant à ce qu'il se passe derrière les fenêtres du voisin, en ville s'est là, ou en tout cas en rapport avec la ville, que s'est forgé les mythes du violeur. (la ruelle sombre, le parking de nuit, l'agresseur inconnu en imper sous la pluie, la promiscuité et le nombre d'inconnus qui augmente le risque d'être attaqué...)

Ces dernière années c'était l'insécurité propre aux propos de l'UMP. (avec un nouvel étranger de paille, qui change régulièrement de visage)

http://www.polemixetlavoixoff.com/histo ... er-part-1/
http://www.polemixetlavoixoff.com/histo ... er-part-2/

Et finalement Lafâme, c'est un éternel "autre", bouc émissire par défaut, faute de mieux, j'ai l'impression parfois...
 
Oh ma pauvre ils y sont allées à la truelle ces abrutis ! :facepalm: Je ne sais même pas quoi dire tellement je suis consternée. Je t'envoye des bisous de réconfort :kiss:

Moi aussi aujourd'hui j'ai été traité en objet d'ailleurs :anger:
 
Je viens de lire ça, Lotte, je suis désolée qu'un tel truc te soit arrivé. :kiss: :calin:
 
Ce que je souhaite avec le temps, c'est qu'une transformation profonde (et peut-être pas sans heurts) se fasse vis à vis des comportements et considérations envers les femmes, notamment du point de vue juridique et pénal, et que ce que tu as archivé-là Lotte (j'avais pas compris que c'est de toi qu'il s'agissait :oops: ) deviennent avec ce temps ce qu'une historienne que j'admire appelle des "archives impitoyables".

Si cet étalage de mépris est une frange de tes camarades ou amis, je crois qu'ils ne sont plus dignes d'être appelés ainsi. :calin:

C'est la raison pour laquelle j'archive autant d'articles, de conférences ou de photos à charges antispécistes, antiféministes, homophobes, fachisants, etc : pour garder une trace, car contrairement à l'adage communément admis, non, ce qui est sur internet n'y reste pas ad vitam, et pour confronter des beaux parleurs qui retournent leur veste en profitant de la mémoire courte et maléable de l'opinion publique.
 
A gerber...
Lotte :calin:
 
Faudrait presque que toute celle qui se font courament aggresser ai un petit flyer à distribuer avec le nom de quelque livre et quelque addresss de site web, ça serai presque assez inattendue pour en déstabiliser quelques uns, voir en faire réfléchir.

Aprés si ça fait le même effet que le carton rouge au football, l'arbitre n'est pas toujours tranquil.
 
L'association anonymat et protection de l'écran d'ordi a des effets similaire à un état d'ébriété avancé. Je le vois tous les jours sur des jeux multijoueurs : déferlements systématique (mais vraiment à toute partie) d'insultes à base de sodomie, d'inceste, d'homophobie et sexistes... Dans la même équipe sensée jouer en coopération pour gagner !
 
Bah en plus sur Facebook, on ne peut pas trop parler d'anonymat (nombre de personnes utilisent leurs vrais noms/prénoms, voire indiquent leur numéro de téléphone ou leur adresse sur leurs profils...), mais ça n'empêche pas ces mêmes personnes de se défouler, ce qu'ils ne feraient jamais en face de la personne...
 
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