Pers0nne
Se gave de B12
Je ne veux pas restreindre le droit des animaux aux animaux domestiques, pas du tout. Je veux que tous les animaux aient le droit de ne pas se faire tuer sans nécessité par les humains, ce qui est bien sûr une forme toute nouvelle de droit, mais c'est le seul moyen, pour le moment, d'optimiser le bien que puissent vivre l'ensemble des animaux sensibles (humains compris), et minimiser le mal (souffrance, vie écourtée).davidsonstreet":iznw59wz a dit:Yes, et un des fondements de ça, c’est la Charte des droits de l’Homme. Et cette charte prône l’égalité entre les humains, pas seulement entre les blancs. Elle prône un principe général, alors que tu veux restreindre le droit des animaux aux animaux domestiques par pragmatisme. Or, c’est une erreur parce que ça rend la chose inapplicable.Pers0nne":iznw59wz a dit:Dans la conscience générale de la société humaine, on a inscrit l'intérêt pour les vies humaines, donc on y consacre une part important du budget, on prône l'égalité, les efforts communs et on crée des lois pour limiter autant que possible les dégâts.
Ce qui implique donc de ne pas les manger. Mais c'est une première étape. Dans cette société végétarienne, il serait ensuite possible d'envisager d'autres moyens d'améliorer le sort des animaux sauvages, progressivement, selon nos moyens, et donc oui, pas selon une manière parfaitement équitable parce que tous les animaux ne pourraient bénéficier de la même attention de la part des humains, pour des raisons purement pratiques : Il est très simple de recenser toutes les baleines et leur porter secours. Il est inimaginable d'en faire autant pour les fourmis. C'est une réflexion conséquentialiste, utilitariste, et effectivement s'il doit y avoir une mutation du Droit derrière ça, ça sera quelque chose de compliqué, de long. Mais le Droit n'est pas une science, ça n'est pas une Vérité Fondamentale, ça n'est qu'un outil fabriqué par les humains pour améliorer le bien être général. Il n'est pas totalement absurde de repenser totalement le Droit, et en particulier reformuler le principe de Justice (crime => punition), tel qu'on se l'imagine de manière simpliste aujourd'hui. Et toutes ces évolutions pourraient se faire de manière progressive.
De toute façon, aujourd'hui, le Droit vis-à-vis des animaux est déjà totalement absurde et incohérent. Tous les animaux ne bénéficient pas des mêmes droits ni du même statut selon l'espèce et selon la façon dont on a décidé de les exploiter. Ça ne serait pas plus incohérent de chercher à l'améliorer et le faire tendre vers un idéal de prise en compte de tous les individus sensibles, sans garantir directement l'égalité de soin et d'attention pour tous.
Par exemple, les Bishnoïs, à l'échelle de leur petite société, y arrivent relativement bien.
Non, comme je viens de le dire, tous n'est pas permis, mais la justice n'est à peu près jamais appliquée, ou alors de manière très aléatoire, et les articles se contredisent tous les uns les autres... L'article L214-1 du Code Rural (Français) est le summum de l'absurde. Selon cet article, il devrait tout simplement être interdit de manger les animaux.davidsonstreet":iznw59wz a dit:Allez! C’est complètement faux et tu le sais. Les lois sur la protection des animaux sont en constante évolution et tendent généralement à devenir plus sévères et c’est une bonne chose. Toi-même tu défends le néo-welfarisme...Pers0nne":iznw59wz a dit:Mais pour les animaux non humains, tout est permis à condition qu'on mette le cadavre dans la bouche de quelqu'un (ou même à condition que ça fasse plaisir à un humain). Il n'y a aucun prémisse "Cherchons à faire moins de mal possible aux animaux." inscrit nulle part dans la conscience générale.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCod ... e=20080531
Le premier impératif biologique, c'est bien de ne pas se faire tuer ni enfermer.Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce.
Et cet article est totalement vidé de son sens grâce à tous les articles suivants...
Dans No Steak, Aymeric Caron décrit assez bien toutes ces contradictions et incohérences de divers statuts...
Et bien sûr, en pratique, c'est tellement flou, absurde, incohérent qu'on arrive à des absurdités du genre broyer à la chaîne des poussins vivants, et ça reste une pratique totalement légale. On interdit l'abattage sans étourdissement... sauf dérogations exceptionnelles, lesquelles englobent la majorité des abattages... Sans compter bien sûr qu'aucune loi n'est respectée, puisque personne ne veut contrôler/voir. Les témoignages (par des travailleurs en abattoirs) d'animaux (vaches notamment) découpés en morceaux conscients alors que l'étourdissement a été raté et parce que la chaîne n'attend pas, on en trouve un paquet... Il y aurait quelque chose comme 2% de ratés (si je me souviens bien)...
Bref, on trouve tout et son contraire, ça n'a aucun sens et donc en pratique, on peut bel et bien torturer n'importe quel animal pour le plaisir sans jamais encourir de peine légale et avec une facilité sans borne, à moins d'être suffisamment stupide pour le filmer ou le crier sur tous les toits.
Je n'en sais rien. Je sais que légaliser l'IVG n'a pas augmenté le nombre d'avortements, mais a au contraire sauvé beaucoup de femmes qui l'auraient de toute façon pratiqué illégalement. Sa légalisation est donc une bonne chose de ce point de vue, mais c'est difficile à justifier d'un point de vue purement déontologique, si le foetus est sensible/conscient. (C'est pour ça que je pense que la déontologie a ses limites, même si elle est nécessaire.)davidsonstreet":iznw59wz a dit:C'est une intervention très pertinente, qui pose la question de la sensibilité. Ce qui me fait poser la question suivante :
Qui ici serait prêt à accorder le droit à l’avortement, même dans le cas où on apprenait que le fœtus à des émotions et ressent la douleur ?
Moi je serais d’accord (ne serait-ce que pour ne pas obliger une femme à accoucher du fruit d’un viol), et vous ?
Je pense que s'il fallait interdire l'avortement, ou réduire la durée légale à quelque chose de trop court, impraticable concrètement, il faudrait largement développer le suivi de ces femmes et ces enfants, développer les structures pour leur assurer de vivre cette expérience au mieux (sachant que bien sûr, ce serait autant d'orphelins à adopter). Peut-être verser aux femmes une indemnité de grossesse non voulue/d'abandon, quelque chose de cet ordre, pour le préjudice subi.
Je pense qu'il y a aussi beaucoup de progrès à faire en matière de contraception (y compris masculine). Il n'est pas impossible d'imaginer un futur où l'IVG n'aurait plus besoin d'être pratiqué, sans pour autant que les femmes en pâtissent.
Mais je n'ai pas de réponse toute faite.
[Et sinon, pour préciser :
Je ne te vois pas comme quelqu'un qui "fait partie de l'opposition". Je te vois comme quelqu'un de très énervant, frustrant, limite source de souffrance (Pour moi, principalement. Pour tes vaches, tu es source de mort plus que de souffrance, je pense.), mais pas comme un opposant. Tu as été végétarien, tu es donc (presque) capable de (re)comprendre notre position, et tu as un souci réel pour les animaux, leur vie et leur sensibilité, même si tu ne l'appliques pas "jusqu'au bout". Mais effectivement tu pratiques un des métiers éthiquement inacceptable pour nous. Sauf que pour moi, comme pour beaucoup d'autres ici, je pense, tu es plus victime de ce métier, de la société qui a inventé ce métier, que cause de l'existence de ce métier, même si tu ne veux pas le reconnaître. Donc tu es plus un allié potentiel, qui se trouve aujourd'hui du mauvais côté par le hasard de la vie, que quelqu'un "de l'opposition".]Sinon, je dois dire que je suis assez surpris. Je débats pas mal sur le Net, et ici les gens sont particulièrement polis et accueillant, surtout considérant que je fais nettement partie de l’opposition. Bravo!