Watermelon
Se gave de B12
Mici
Il faut dire que cette anecdote et la réflexion sur le type et son double discours me tourne dans la tête depuis plusieurs années. C'est facile de critiquer le côté réactionnaire des religieux traditionalistes, c'est plus dur de critiquer celui des jeunes types branchés, car il est plus sournois.
Le pire c'est que les deux aspects du patriarcat dont je parle plus haut se renforcent l'un l'autre. Les réactionnaires tradis vont nous mettre en garde contre les vilains hommes lubriques et des hommes lubriques qui se disent libertins vont nous mettre en garde contre la "morale victorienne". Et généralement ces derniers vont mettre les féministes dans le même sac dès qu'elles se permettent de s'attaquer à la définition patriarcale de la sexualité et comment elle est utilisée pour renforcer la domination masculine. Pas touche à leurs films pornos, pas touche à leur possibilité de payer pour avoir accès au corps d'une femme! Nous faisons partie des "tenants de la morale" quand on pointe du doigt les dégâts bien réels. Et une fois qu'ils ont lâché ce mot : "morale" (qui pourtant est neutre, tout le monde a une morale) plus besoin d'argumenter.
Concernant le libertinage qui sert un peu de prétexte à tout (vous savez, DSK était censé être libertin) c'est vachement moins révolutionnaire qu'on veut bien nous le faire croire.
J'insiste sur le fait que les regards vraiment problématiques sont volontaires la plupart du temps. Évidemment, dans une société patriarcale où le regard et le désir masculin sont instrumentalisés comme des armes contre les femmes tout regard et tout désir masculin fini par être suspect. Du coup c'est possible que certains hommes se voient accuser à tord. Mais même ça je ne suis pas sure que ça soit si courant. Parce que justement on nous met en garde aussi contre le fait de devenir des vilaines hystériques qui voient le mal partout. Quand un regard nous met mal à l'aise, voir même quand un homme nous effleure d'une manière qui ne semble pas innocente, beaucoup d'entre nous doutent plutôt de leur propre interprétation que de l'intention du mec. Je suis persuadée que le nombre de cas où des femmes laissent couler ce genre de petites agressions parce qu'elles ne sont pas sures et bien plus important que le nombre de cas où elles vont engueuler un mec par erreur. Un peu comme la proportion de viols qui ne donne pas lieu à une plainte est largement supérieure à la proportion de fausses accusations.
Si quelqu'un sait ou trouver cette image avec des petits bonhommes représentant le nombre de violeurs contre qui une plainte a été déposée, le nombre de violeurs condamnés, le nombre de violeurs qui n'ont jamais été inquiétés et le nombre de fausses accusations, je lui devrais une reconnaissance éternelle.
Dans ce genre de circonstances le conseil d'Irene Zeilinger c'est de dire ce que l'on ressent, parce qu'on en est sure et que personne ne peut le contester, plutôt que chercher à deviner les intentions de l'autre. Genre : "Monsieur, vous vous tenez trop près. Ça me dérange." et non pas : "Vous êtes en train de me coller."
Il faut dire que cette anecdote et la réflexion sur le type et son double discours me tourne dans la tête depuis plusieurs années. C'est facile de critiquer le côté réactionnaire des religieux traditionalistes, c'est plus dur de critiquer celui des jeunes types branchés, car il est plus sournois.
Le pire c'est que les deux aspects du patriarcat dont je parle plus haut se renforcent l'un l'autre. Les réactionnaires tradis vont nous mettre en garde contre les vilains hommes lubriques et des hommes lubriques qui se disent libertins vont nous mettre en garde contre la "morale victorienne". Et généralement ces derniers vont mettre les féministes dans le même sac dès qu'elles se permettent de s'attaquer à la définition patriarcale de la sexualité et comment elle est utilisée pour renforcer la domination masculine. Pas touche à leurs films pornos, pas touche à leur possibilité de payer pour avoir accès au corps d'une femme! Nous faisons partie des "tenants de la morale" quand on pointe du doigt les dégâts bien réels. Et une fois qu'ils ont lâché ce mot : "morale" (qui pourtant est neutre, tout le monde a une morale) plus besoin d'argumenter.
Concernant le libertinage qui sert un peu de prétexte à tout (vous savez, DSK était censé être libertin) c'est vachement moins révolutionnaire qu'on veut bien nous le faire croire.
Comme je le disais plus haut il y a des façons de regarder qui sont clairement faîtes pour te mettre mal à l'aise. Tu n'as jamais eu le type qui te regarde de manière insistante de façon à bien te faire comprendre que tu n'es qu'un bout de viande? Donc oui, bien sûr qu'on a le droit de se plaindre! Ce genre de regards est une agression et personne ne "demande" à être agressé. Les femmes mettent des décolletés parce qu'une injonction patriarcale leur dit qu'elles doivent le faire pour séduire, pour être féminine. On dit parfois de celles qui portent des vêtements amples et confortables qu'elles "n'assument pas leur féminité". Et évidemment il y a l'injonction inverse qui dit qu'une femme ne doit pas trop se montrer. Que si elle subit une agression (dont certains regards font partie) ça sera de sa faute et non pas la faute de celui qui l'agresse sciemment. On est censées jouer sans cesse les équilibristes entre l'image de la pute et l'image de la prude. Parfois, certaines femmes choisissent clairement leur camps. Certaines préfèrent se boutonner jusqu'au cou et d'autres préfèrent porter des décolletés et des mini jupes. C'est pas pour autant qu'elles ont choisi de se faire insulter, railler, agresser.Ptit_Pimousse":2jt86ipy a dit:alors quand j'entends des femmes se plaindre parce qu'on regarde dans leur décolleté (qu'elles avaient bien choisi de mettre et de mettre en évidence la naissance de leur poitrine voluptueuse) qu'elles viennent pas faire de même si elles se baladent torse nu !
J'insiste sur le fait que les regards vraiment problématiques sont volontaires la plupart du temps. Évidemment, dans une société patriarcale où le regard et le désir masculin sont instrumentalisés comme des armes contre les femmes tout regard et tout désir masculin fini par être suspect. Du coup c'est possible que certains hommes se voient accuser à tord. Mais même ça je ne suis pas sure que ça soit si courant. Parce que justement on nous met en garde aussi contre le fait de devenir des vilaines hystériques qui voient le mal partout. Quand un regard nous met mal à l'aise, voir même quand un homme nous effleure d'une manière qui ne semble pas innocente, beaucoup d'entre nous doutent plutôt de leur propre interprétation que de l'intention du mec. Je suis persuadée que le nombre de cas où des femmes laissent couler ce genre de petites agressions parce qu'elles ne sont pas sures et bien plus important que le nombre de cas où elles vont engueuler un mec par erreur. Un peu comme la proportion de viols qui ne donne pas lieu à une plainte est largement supérieure à la proportion de fausses accusations.
Si quelqu'un sait ou trouver cette image avec des petits bonhommes représentant le nombre de violeurs contre qui une plainte a été déposée, le nombre de violeurs condamnés, le nombre de violeurs qui n'ont jamais été inquiétés et le nombre de fausses accusations, je lui devrais une reconnaissance éternelle.
Dans ce genre de circonstances le conseil d'Irene Zeilinger c'est de dire ce que l'on ressent, parce qu'on en est sure et que personne ne peut le contester, plutôt que chercher à deviner les intentions de l'autre. Genre : "Monsieur, vous vous tenez trop près. Ça me dérange." et non pas : "Vous êtes en train de me coller."