8 journalistes de L'Express.fr tentent 10 jours sans viande et poisson

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Anonymous

Guest
(billet de blog annoncé en couverture du site) http://blogs.lexpress.fr/la-soif-du-mia ... e-veggies/

[big]Vis nos vies de veggies[/big]
"Une fois Faut-il manger les animaux, de Jonathan Safran Foer, refermé, la question du régime végétarienm’a titillée. Au point de recruter parmi mes collègues des candidats à une expérience: s’abstenir de manger viande ou poisson pendant 10 jours. « J’pourrai pas! », « C’est trop dur!’, « Je finirais par manger mes chats », « Ca fait mincir? »: voilà quelques réjouissantes réponses reçues.
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Courgettes, tofu, miso, algues nori, riz blanc. Boaf. Mais j'aime bien découper du tofu à l'emporte-pièce.

Primo: j’essaie de ne pas trop répliquer sur un mode « militante-en-goguette-pour-le-respect-de-la-vie-animale-et-contre-un-estomac-humain-soumis-à-des-cochonneries-industrielles », estimant que ma prise de conscience, trop récente, pas assez documentée, ne peut convaincre le tout-venant (ou alors le faire ronfler en moins de deux). Deuzio: j’assène un « Euh, mais 10 jours de ce régime, ça représente quoi dans toute une vie? ». Curieusement, aucune mauvaise langue n’a répliqué « Mais ce serait FORCEMENT mes 10 derniers jours vécus sur cette terre alors! ».

Bon, victoire, nous serons tout de même au moins 7 8 à tenter le coup (6 femmes et seulement 2 hommes!). Et à raconter nos joies (?!!) et tristesses d’apprentis végétariens, début mars, surLEXPRESS.fr/Styles.

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Penne au blé complet avec courgette, menthe et tofu soyeux. Pas mal. A retravailler.
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Nouilles soba (à la farine de sarrasin) avec algues wakame, gingembre mariné, tofu et sésame, dans un bouillon miso.

Je me suis lancée depuis vendredi soir dans le challenge. Je survis. Je bave un peu. Je survis. Pourtant, mes repas concoctés à la maison sont très souvent végétariens, ça ne change presque rien -j’appartiens déjà en temps normal à la catégorie des « flexitarians », végétariens à temps partiel. Le hic? La notion même de restriction, ça agace. Ca donne envie de se venger sur le premier maquereau venu. Pour compenser, on se défoule sur du fromage.

C’est dehors, au resto et chez mes potes que cela s’est compliqué un peu plus. Faites défiler un pâté de foie gras maison par Violaine, suivi de boudins et saucisses venus tout droit du Portugal, acheminés avec amour par l’ami David, et je me retrouve à blinder mon estomac de riz, flageolets et légumes (deux grosses assiettes). Bon, premier « problème », le tout était cuit dans un bouillon avec du jus de viande. Un authentique végétarien aurait sûrement refusé le plat. C’est donc ma première entorse au régime. Honte à moi! Mais je me serais refusée à faire cuisiner un plat à part, convivialité et bienséance oblige.

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Boudin noir, chorizo et farinheira (une saucisse créée par les Juifs portugais, très...farineuse). Snif.
Et ce soir, dans une brasserie du 19e, je relevais seulement deux plats en accords avec mes néo-convictions: salade de chèvre chaud et…omelette aux champignons. Chouette! Surtout quand mes compagnons de tablée s’acharnent avidement sur un joli hamburger saignant. La pensée de boeufs maltraités par les hommes s’efface alors…curieusement vite.

Miameuses, miameux (néo)végétariens, donnez-moi vos conseils, ingrédients préférés, adresses de restos, boutiques, ou toute autre astuce, réflexion, anecdote, je suis toute ouïe!
"
 
Et après leur expérience incroyable, à nous raconter que c'est galère, que c'est trop dur, qu'ils ont trop faim, qu'ils en ont marre de bouffer des flageolets, du riz, des pâtes et des patates, qu'ils sont en manque et qu'ils ont tous craqué, ils vont nous dire "voilà ce que c'est la vie d'un végé". Alors que ça n'aura rien à voir.
L'expérience peut difficilement marcher, à mon avis, vu qu'ils sont pas convaincus de l'intérêt d'être végétariens (srtt les collègues rameutés qui n'ont sans doute mm pas lu le bouquin de JSF), qu'ils font juste ça "histoire de", dans l'optique d'une privation de viande. Enfin, avec un peu de chance, yen a un ou une dans le lot qui va trouver ça trop bien, que c'est finalement facile et que ça lui a fait découvrir plein de légumes, de céréales, etc., qu'elle s'est documentée sur la question et qu'elle va restr VG. Croisons les doigts pour que le résultat soit plus positif que moi ! ^^
 
barbux":1lm5tla9 a dit:
Soit pas pessimiste. De toute façon ça ne peut pas empirer l'imaginaire occidental sur le végétarisme. Le résultat sera soit nul, soit positif.
Y a du vrai, mais quand même... Je penche plutôt vers le nul.

Pour le coup je me suis fendue d'un (petite) commentaire

Je trouve que l’approche du végétarisme dans cet article est un parfait non-sens. Le végétarisme n’est pas une question de privations et de culpabilités, mais au contraire une démarche libertaire. Si le cri d’agonie de la bête qu’on égorge s’efface devant un bon steak saignant, alors autant bouffer le steak… Si le végétarien se passe de steak, c’est d’une part parce que le respect de la vie est pour lui plus important, rationnellement mais AUSSI intuitivement, que le goût du steak. D’autre part, parce que les végétariens savent qu’il existe beaucoup de choses délicieuses qui ne nécessitent pas de faire du mal à un être sensible.

Le végétarien n’est pas un ascète ou un triste sire qui n’aime pas manger, bien au contraire. Le végétarien est quelqu’un qui sait ce que « saignant » veut dire. La chair morte n’excite plus ses papilles. La pensée des animaux maltraités ne disparait devant aucun « bon plat ». Ce n’est même pas une question de sensibilité, c’est une question de conscience et de lucidité. Je reste persuadée que n’importe qui ne pourrait pas trouver un steak saignant « joli » et appétissant en ayant clairement à l’esprit la façon horrible dont il a été produit.

Quant à ces histoires de bienséance, je trouve, pour ma part, que c’est ignorer la courtoisie et le respect des libertés individuelles que de ne pas être en mesure de proposer à un hôte végétarien un repas qui lui convient. Et encore, sans parler de la liberté des animaux, vaste sujet. Mais même si on considère que les animaux ne sont pas des sujets de droit (ce que, à mes yeux, ils sont ou devraient être), tout individu devrait voir respectés ses choix alimentaires. Et contrairement à ce que laisse penser le ton de l’article, il est très facile de préparer de délicieux plats végétaliens. Un restaurateur digne de ce nom devrait savoir préparer un repas digne de ce nom sans forcément y mettre de produits animaux. Il existe des milliers de légumes, céréales, fruits, etc.

Aborder le végétarisme comme une privation de viande est une démarche vouée à l’échec. De plus, je trouve que ça donne une image déformée et peu flatteuse du végétarisme. Plutôt que de vous « priver » de « délicieuse » viande, pourquoi ne pas plutôt faire la même démarche que les végétariens, c’est à dire entrer dans une démarche objective et rationnelle d’information et de réflexion sur la nourriture? Ce serait plus productif.
 
J'applaudis de toutes mes mains ton commentaire, l'elfe !

@ barbux : bah, je suis pessimiste, sans doute parce que c'est le ton de l'article qui m'y a poussé (enfin, j'étais bien avancé sur le chemin). Ils entrent dans le végétarisme par la négative, la privation de viande, au lieu de voir le positif, ie ne pas participer à une exploitation de masse, à la torture et à la mort d'animaux, à l'amélioration de leur santé et de l'environnement. Ils entrent dans ce test par la négative, ça m'a poussé au pessimisme (ce qui n'est pas trop dur, je dois l'avouer, je suis assez pessimiste quant à l'humain). La motivation aurait été positive, je pense que j'aurais été plus enthousiaste, parce que j'aurais vraiment eu l'impression qu'ils s'intéressent au végétarisme pour les bonnes raisons, pas une "curiosité un peu malsaine" ou "pour faire un régime".
 
barbux":12zwmjpg a dit:
Au temps pour moi, j'ai parcouru l'article très très rapidement !
T'excuses pas, c'est juste mon ressenti de l'article, d'autres peuvent en avoir un différent.
Enfin, on verra une fois "l'expérience" terminée pour juger ! (Mais je vous préviens, je râlerai quoi qu'il arrive ! ^^)
 
En général, à moins d'être maso, on n'aime pas la critique, non. Surtout quand on se lance dans quelque chose que l'on perçoit comme un challenge et que quelqu'un vient nous dire qu'on s'y prend n'importe comment et que ça ne sert à rien, in fine. Pourquoi vouloir être systématiquement désobligeant dès lors que la démarche ne nous parait pas adéquate?
En matière de renforcement positif, on a vu mieux. Et je ne suis pas sûre que ça serve l'image du végétarisme non plus.

Etre végétarien n'est pas facile pour tout le monde, non. Connaître le végétarisme (elle a quand même pensé à virer automatiquement le poisson et les fruits de mer, ce qui n'est pas rien) l'est encore moins, surtout en France. Si on encourageait et accompagnait ceux qui le contemplent, au lieu de donner des leçons et critiquer à tout va?
 
"Cher Elfe, vous m’en voyez fort aise: votre haute opinion de vous-même me coupe tout appétit de débat. Merci pour vos réflexions si riches en tolérance."

Comme si faire le choix de ne pas manger de viande pour une bonne raison et avec conscience c'était avoir une haute opinion de soi.... elle à l'air nunuche.
 
En fait, je crois que c'est l'accroche qui a fait "mouche", le reste étant plutôt mesuré : "est un parfait non-sens" = vous êtes vraiment des gros nuls... et voilà pourquoi.
J'ai peur qu'elle ait abordé le voilà pourquoi avec une légère amertume...
 
Je suis désolée, mais oui elle s'y prend comme un manche, sa tentative est un non-sens, j'ai écrit ça parce que je le pense. Un non-sens reste un non-sens et je pense avoir été diplomate mais je vais pas pousser la diplomatie jusqu'au mensonge.
De plus, je ne vois absolument pas ce que mon estime de moi, haute ou pas, vient foutre là-dedans! Comme le dit Tinuviel ça n'a juste rien à voir.
En tant que végétarienne, je me targue de connaître le végétarisme mieux qu'une pigiste qui bave sur du boudin. Quelle audace!
Et enfin je ne vois absolument pas ce qu'il y a d'intolérant dans mon message. Au contraire, je trouve plutôt tolérante l'idée que si tu n'as pas une conscience aigue de la souffrance animale, ça ne sert à rien de te "priver" de viande. Quant à mon dernier conseil de s'informer et de réfléchir sur ce qu'on mange, ça me parait une simple question de bon sens!
Son article est idiot et sa réaction prouve qu'elle souhaite rester au degré zéro de la réfléxion ^^
 
Ouais, je crois qu'elle s'est vexée dès le "non-sens" et qu'elle a pris tout mal le reste, alors que tu disais rien de particulièrement agressif et que tu finissais sur une ouverture en suggérant une approche positive d'information et de réflexion.
Si en étant "flexitarian" comme elle le dit elle-même et après avoir lu le bouquin de JSF elle est pas prête à entendre que le végétarisme, c'est pas une privation mais du respect, ce "challenge" n'est vraiment pas gagné !
 
a chacun son chemin lelfe, si tu as toujours eu "une conscience aigue de la souffrance animale", cela a du faciliter ton passage au végétarisme, sinon, ça vient petit à petit, ou du jour au lendemain, mais chacun son chemin.
Si braquer ton interlocuteur est ta méthode, libre à toi, chacun a sa théorie la dessus, et de toutes façons, tout le monde réagi différemment, mais tu ne peux pas dire que ce n'est que de sa très grande faute...
sa réponse à mon post "prouve", lui, qu'elle souhaite s'informer, qu'elle va lire Bidoche, et qu'elle suit son chemin. Je pense comme toi que nous sommes en guerre, clairement, car les forces en face sont énormes, mais je pense que notre meilleure arme est la non violence, car c'est aussi notre meilleur argument.
Face à des gens qui essaient d'aller dans le bon sens (même si ça te chatouille), pas la peine de sortir l'artillerie au moins au premier abord, d'abord établir le contact (ça ne s'appelle pas mentir...).
Si c'est un site de journalistes, comme il semble que ce soit le cas, les braquer est à mon avis un mauvais calcul. Ils ont un plus fort potentiel de communication que nous...
 
A mon avis, sur ce genre d'intervention, laisser des pistes de réflexion, des liens, une petite phrase genre, "si vous ne le faites pas, qui le fera...", peut être plus productif que développer un argumentaire.
 
M'enfin quand même, avec tous les "je trouve", "pour ma part" et les suggestions du com' de l'elfe, en rester à la première phrase, srtt quand on est journaliste et que pour moi, journaliste c'est se renseigner, analyser, essayer de comprendre le fond des choses et en rendre compte aussi impartialement que possible au public, c'est plus que limite.
Alors certes, les journalistes sont aussi des êtres humains capables de se vexer facilement, mais l'elfe a dit "JE TROUVE que cet article est un non-sens", pas "CET article est un non sens". Elle fait part de son ressenti personnel, et elle explique pourquoi ensuite, elle ne juge pas sentencieusement l'article et la démarche.
Si les journalistes n'ont plus suffisamment de neurones pour comprendre un petit texte de 20 lignes, ya un sacré problème !
 
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